tive absolument sûre, à cause du risque non négligeable de déve-
lopper des métastases du premier cancer (21).
Tout comme les mesures préventives, la prise en charge théra-
peutique doit donc être discutée de façon pluridisciplinaire, et les
décisions doivent être prises au cas par cas après discussion avec
la patiente, en tenant compte de ses préférences. ■
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157
La Lettre du Cancérologue - Volume XII - no4 - juillet-août 2003
cité réduite des cellules à réparer les cassures double-brin de
l’ADN (24). Un travail récent a montré que la chimiothérapie
néoadjuvante permet d’obtenir un taux de rémission patholo-
gique complète nettement supérieur chez les patientes porteuses
d’une mutation de BRCA1/2 (25).
Le tamoxifène paraît plus efficace entre 2 et 5 ans et l’ovariec-
tomie semble exercer un effet protecteur à plus long terme. Cet
effet préventif du tamoxifène n’a pas été retrouvé dans l’analyse
rétrospective de l’étude de chimioprévention du NSABP (26).
En revanche, l’effet préventif de l’ovariectomie a été confirmé
dans une étude de cohorte prospective (27). Il peut paraître para-
doxal qu’une action anti-estrogénique diminue l’incidence de
cancers du sein qui sont la plupart du temps négatifs pour les
récepteurs hormonaux. Une des fonctions de la protéine BRCA1
est de contrôler la prolifération de l’épithélium mammaire en
réponse à l’exposition aux estrogènes (28). L’exposition des cel-
lules mammaires mutées pour BRCA1 à des taux élevés d’estro-
gènes favorise l’émergence d’un clone malin. Cela explique les
observations cliniques chez les porteuses d’une mutation de
BRCA1, comme le risque augmenté de cancer du sein après la
grossesse (taux d’estrogènes élevés) ou la réduction du risque
chez les fumeuses, dont le taux d’estrogènes circulants est bas
(29, 30).
Globalement, tant la chimiothérapie que le tamoxifène et l’ova-
riectomie diminuent l’incidence des cancers du sein controlaté-
raux. Il paraît donc logique que l’intégration de la chimiothéra-
pie et d’une hormonothérapie en traitement adjuvant chez une
patiente porteuse d’une mutation de BRCA1/2contribue à la dimi-
nution des récidives locales.
CONCLUSION
Les patientes porteuses d’une mutation de BRCA1/2 et traitées
par tumorectomie et radiothérapie ont un taux de récidive locale
comparable à celui des femmes jeunes, voire plus élevé après
5ans. Les chiffres issus de séries anciennes, incluant des patientes
n’ayant pas reçu de chimiothérapie, ne sont pas directement trans-
posables à la situation clinique des femmes traitées aujourd’hui.
Il faut espérer que l’approche thérapeutique actuelle, consistant
en une tumorectomie, une chimiothérapie adjuvante ou néoad-
juvante, une hormonothérapie optimale restant à définir (sup-
pression de la fonction ovarienne par analogues de la LH-RH,
par exemple) et une radiothérapie (avec ou sans boost ), améliore
le contrôle local de la maladie. Néanmoins, des données pros-
pectives validant le traitement adjuvant optimal du cancer du
sein manquent encore pour les patientes porteuses d’une muta-
tion de BRCA1/2. Le problème clinique des seconds cancers du
sein (ipsilatéral ou controlatéral) reste entier. Si l’option d’une
chirurgie conservatrice n’est pas retenue par crainte des récidives
locales, l’indication d’une mastectomie bilatérale doit être dis-
cutée (31). Cependant, l’émotion suscitée par le diagnostic du pre-
mier cancer du sein ne met pas la patiente dans les meilleures
conditions pour prendre une telle décision (32). De plus, il faut
garder à l’esprit que la réalisation d’une mastectomie bilatérale
après un premier cancer du sein n’est plus une mesure préven-