V I E P R O F E S S I O N N E L L E L’horizon s’assombrit Les spécialistes sont soumis depuis le 1er décembre 1998 à un règlement conventionnel minimal renforcé, en l’absence d’accord conventionnel avec la CNAM. En effet, les syndicats représentatifs des spécialistes ont quitté la table des négociations, car le principe des reversements collectifs était un préalable incontournable à toute discussion. Les conséquences de ce règlement minimal seront les suivantes : – pour ceux qui exercent en secteur 1, la participation des caisses aux charges sociales sera minorée, ce qui entraînera une augmentation annuelle des charges de 15 000 F environ ; – pour ceux qui exercent en secteur 2, le montant des dépassements d’honoraires devra être diminué de 10 % ; il n’est effectivement pas possible d’augmenter les charges sociales de ces praticiens, puisqu’ils les payent déjà en totalité. Le conseil d’État a, en revanche, jugé non conforme à la Constitution la clause des reversements collectifs en cas de dépassement de l’enveloppe annuelle des dépenses des médecins libéraux généralistes et spécialistes. Lueur d’espoir ? Martine Aubry réfléchit à un système de lettres-clés flottantes, utilisables en cours d’année, en fonction de l’importance du dérapage des dépenses de santé du secteur libéral, car la mise en place d’un reversement individualisé serait techniquement irréalisable. Attendons... L’informatisation reste hésitante À la date du 30 novembre 1998, la carte SESAM-VITALE avait déjà été envoyée à dix millions d’assurés sociaux. Mais, à 34 cette même date, seules14 790 feuilles de soins avaient été télétransmises, avec souvent bien des difficultés, par l’intermédiaire du Réseau Santé Social (RSS), par les deux cents confrères télétransmetteurs, essentiellement généralistes. En outre, tout cela n’a rien à voir avec la véritable informatisation du cabinet médical, en particulier de la comptabilité, et surtout du dossier patient, qui pose un problème d’organisation interne au cabinet médical mais qui paraît, à terme, incontournable. Il est à l’heure actuelle difficile de prévoir le développement de la télétransmission, L’organisation de la FMC est au point mort Billet d’humeur même si près de 50 % des médecins ont demandé la prime d’aide à l’informatisation l’an dernier, soit dit en passant bien oubliée, et qui en principe oblige le médecin à assurer la télétransmission dès que la carte SESAM-VITALE est répandue dans toute sa région. Encore une fois, on a l’impression que la charrue a été mise avant les bœufs, ceci d’autant plus que la carte SESAMVITALE 2, qui comportera quelques renseignements médicaux de première nécessité, doit remplacer rapidement la carte SESAM-VITALE 1 ; de plus, les bornes de mise à jour des cartes ne sont pas compatibles entre VITALE 1 et VITALE 2. Un certain gaspillage paraît poindre à l’horizon (comme le carnet de santé, en plus coûteux), mais là, il n’y aura pas de reversement pour les responsables... Après une période d’agitation fébrile, avec la mise en place du Conseil national de FMC et des conseils régionaux de FMC, et le projet de FMC obligatoire déposé au ministère par le CNFMC, tout est au point mort, car le projet Juppé sera modifié par Martine Aubry qui, pour l’instant, n’a pas “rendu sa copie” ; entre autres, elle envisage une FMC commune aux libéraux, aux hospitaliers et aux médecins salariés. Cela a au moins eu le mérite de faire se structurer la FMC des rhumatologues, tant sur le plan national que régional. L’organisation de notre FMC est maintenant prête à s’adapter à tout projet ministériel. L’inquiétude des Francais Les Français, qui considèrent que la médecine doit devenir un service comme les autres, sont dans un tiers des cas séduits par les médecines alternatives (peut-être dans une tentative de recherche de bienêtre et d’harmonie...) ; ils sont devenus plus réservés à l’égard de la science et de la technologie (43 % estiment que la science apporte à l’homme autant de bien que de mal), et restent inquiets dans deux tiers des cas pour leur santé ou celle de leur famille (in : Francoscopie 1999, de Gérard Mermet, Larousse-Bordas). La Lettre du Rhumatologue - n° 252 - mai 1999 V La durée de vie s’allongeant toujours plus (44 % des femmes âgées de 50 ans en l’an 2000 feront partie d’une lignée de quatre générations vivantes et connaîtront leurs arrière-petits-enfants), on imagine aisément la difficulté à contenir les dépenses de santé et à éviter qu’elles ne dépassent les actuels 9 % du PIB. Une rude tâche attend nos décideurs... Est-ce pain béni pour les assureurs privés ? Est-ce le début d’une évolution vers une assurance maladie à la carte ? Et la rhumatologie dans tout cela ? De l’ostéopathie à l’arthroscopie, en passant par les traitements des maladies de I E P R O F E S S I O N N E L L E système et des affections osseuses, la radiologie osseuse et interventionnelle, le traitement de la maladie de Dupuytren ou la prise en charge de la douleur, le champ d’action de la rhumatologie est contesté par diverses spécialités : rééducation fonctionnelle, chirurgie orthopédique, médecine interne, chirurgie de la main, radiologues, centres de la douleur... Cette situation peut apparaître comme une faiblesse de la rhumatologie. Il nous revient d’en faire une force, en affirmant notre présence incontournable et notre compétence dans ces domaines qui sont, dans leur majeure partie, des problèmes de santé publique ou reconnus comme tels par les organismes officiels, qu’il s’agisse de l’ostéoporose, de l’arthrose, des lombalgies ou du traitement de la douleur. À nous de nous rendre indispensables à nos patients, par notre technicité mais aussi par notre disponibilité, la qualité de notre accueil et notre capacité à gérer, à la fois sur le plan relationnel et technique, la demande souvent angoissée des patients d’une prise en charge de leur douleur, qui est et restera le motif principal de la consultation en rhumatologie. D. Kieffer, Strasbourg BLOC-NOTES A N N O N C E S ❏ 13 - Cabinet de rhumatologie avec radiologie et kinésithérapie, région marseillaise, cherche remplaçant pour juillet et août 1999 en vue d’une association rapide. Fax : 04 42 07 21 39. ❏ 06 - Cause départ retraite, rhumatologue secteur II, centre ville, en association, avec radiologie, informatique, ostéodensitométrie et physiologie, cède clientèle. Tél. : 04 93 34 85 84. Fax : 04 93 34 93 75. ❏ 59 - Lille. Rhumatologue avec radio cède clientèle dans SCM pluridisciplinaire. Tél. : 03 20 50 68 36. Fax : 03 20 12 95 71. R É U N I O N S E T C O N G R È S Troisième Club de la Société Française d’Immunologie (SFI) sur l’auto-immunité, 3 juin 1999, Paris. Le programme comportera notamment une matinée sur la polyarthrite rhumatoïde. Il est consultable sur le site SFI : http://www.inserm.fr/sfi. La Lettre du Rhumatologue - n° 252 - mai 1999 Pour tout renseignement, contacter D. Keros au secrétariat de la SFI, tél. : 01 45 68 81 64, e-mail : [email protected]. 12es Actualités médicales du rachis, 4-5 juin 1999, Paris. Thème : la charnière thoraco-lombaire. Renseignements et inscriptions : service de médecine physique, Hôtel-Dieu, 1, place du Parvis-Notre-Dame, 75004 Paris. Tél. : 01 42 34 82 07. Fax : 01 42 34 82 23. vail en réseaux. Apraxies et troubles des fonctions exécutives. Évaluation de la motricité du membre supérieur et réhabilitation. Communications libres. Secrétariat d’organisation (inscription, hôtellerie), Centre des Congrès. Tél. : 02 41 96 32 32. Fax : 02 41 96 32 33. Secrétariat scientifique (communications, exposants), Edith Masson. Tél. : 02 41 73 58 35. Fax : 02 41 73 58 20. E-mail : [email protected]. Xe Journée de Menucourt, 25 septembre 1999, Menucourt. Thème : stratégie devant une pathologie dégénérative de la coiffe des rotateurs de l’épaule ? Renseignements et inscriptions : Brigitte Robinet, CRRF la Châtaigneraie, Bois de l’Orient, BP 30, 95180 Menucourt. Tél. : 01 34 46 64 22. Fax : 01 34 66 72 67. Congrès de la Société française de médecine physique et de réadaptation, 14-16 octobre 1999, Angers. Thèmes : microcirculation, médecine physique et réadaptation. Rachis lombaire et réinsertion. Évolution en chirurgie prothétique. Rééducation et médecine sportive : transplantations tendineuses, biologie, biomécanique et rééducation. Ostéoporose. Expériences de tra- 17e Journée de traumatologie du sport, 13 novembre 1999, Paris. Thème : traumatismes et microtraumatismes du sport chez l’enfant. Renseignements et inscriptions : Dr Rodineau, service de rééducation, hôpital de la Salpêtrière, 47, bd de l’Hôpital, 75013 Paris. Tél. : 01 42 16 11 09. Fax : 01 42 16 11 48. Lieu de la réunion : Maison de la Chimie, 28, rue Saint-Dominique, 75008 Paris. 35