3/71. THEMATIQUE 26/08/02 14:47 Page 95 Conclusion ● C. Cellier e diagnostic et la prise en charge des lymphomes digestifs restent souvent problématiques en pratique courante du fait de nombreuses incertitudes tant dans le domaine de la physiopathogénie que du traitement. Comme le souligne P.G. Isaacson, une spécificité des lymphomes intestinaux est le rôle probable d'une stimulation antigénique intraluminale, soit bactérienne (H. pylori ou lamblia), soit alimentaire (gluten) avec, de ce fait, des thérapeutiques inhabituelles pour les lymphomes ganglionnaires, telles qu'une simple antibiothérapie. Les recherches fondamentales en cours devraient permettre, outre une meilleure compréhension des mécanismes de la lymphomatogenèse, un traitement plus spécifique de la maladie. En pratique, le rôle de l'anatomopathologie est essentiel pour le diagnostic et la classification précise des lymphomes digestifs. Devant une suspicion de lymphome digestif, les gastroentérologues doivent s'efforcer de fournir aux pathologistes des prélèvements soit congelés, soit fixés dans du formol, pour permettre la réalisation d'études immunohistochimiques ou moléculaires souvent nécessaires au diagnostic et à la classification des lymphomes digestifs. Schématiquement, le bilan d'extension d'un lymphome digestif, quel que soit son type, comprend un bilan locorégional (échoendoscopie pour les lymphomes gastriques) et un bilan de l'extension à distance (endoscopies haute et basse, tomodensitométrie thoraco-abdominale, transit du grêle associé ou non à une entéroscopie poussée, biopsie ostéomédullaire et examen ORL). Au terme de ce bilan, les possibilités thérapeutiques sont multiples. Le seul consensus actuel est le traitement initial des lymphomes gastriques localisés du MALT de bas grade par éradication d’H. pylori qui permet une régression tumorale dans 60 à 80 % des cas. En cas d'échec de ce traitement, les options thérapeutiques sont la gastrectomie, la chimiothérapie avec, en particulier, l'utilisation de chloraminophène, ou la radiothérapie. Pour les lymphomes gastriques de haut grade, si l'intérêt d'une chimiothérapie systémique est admise par tous, certains groupes optent pour une chirurgie première de réduction tumorale. Ces différentes options thérapeutiques n'ont jamais été comparées prospectivement, ce qui souligne la nécessité de protocoles unifiés entre gastroentérologues et hématologistes, à l'échelle française ou européenne, compte tenu de la rareté relative de ces lymphomes et de leur évolution à long terme (un suivi de plus de 10 ans est nécessaire pour affirmer la guérison des lymphomes gastriques de bas grade). De même, l'inclusion des malades dans les protocoles en cours (GELD-FFCD, GELA) doit être recommandée. Pour les lymphomes digestifs rares, comme la maladie des chaînes alpha ou le lymphome T compliquant la maladie cœliaque et la sprue réfractaire, les traitements actuels reposent sur des données rétrospectives parcellaires de la littérature. Seules des études coopératives, rétrospectives ou prospectives et fondamentales, évaluant l'efficacité des différents traitements et étudiant les mécanismes de la pathogénie de ces lymphomes, pourront permettre à l'avenir une meilleure prise en charge des malades. ■ L - É É V V type, vous pouvez nous le signaler à l'adresse suivante : GERMC, secrétariat du Dr Cellier, hôpital Laennec et Européen Georges-Pompidou, 42 rue de Sèvres, 75007 Paris. Tél. : 01 44 39 68 10 - Fax : 01 44 39 67 99. E-mail : [email protected]. Pour les protocoles GELD-FFCD et GELA, vous pouvez contacter respectivement A. RuskonéFourmestraux (Hôtel-Dieu, Paris) et J.C. Delchier (Henri-Mondor, Créteil). A A 1. L’éradication de H. pylori a. est le traitement de référence de lymphome gastrique du MALT de haut grade b. permet la régression des lymphomes gastriques du MALT de bas grade dans près de 70 % des cas. c. est plus efficace dans les lymphomes gastriques du MALT de bas grade limité aux couches superficielles de l’estomac d. nécessite un traitement antibiotique de 3 mois 2. Les lymphomes primitifs du tube digestif a. sont localisés plus fréquemment au niveau de l’intestin grêle b. sont localisés plus fréquemment au niveau de l’estomac c. sont le plus fréquemment des lymphomes T d. sont plus fréquemment des lymphomes B 3. Le bilan d’extension d’un lymphome gastrique B du MALT de haut et de bas grade comprend : a. une écho-endoscopie b. une tomodensitométrie thoraco-abdominale L L U U A A T T I I O O N N c. un examen ORL d. une coloscopie e. un transit du grêle f. une biopsie ostéo-médullaire 4. Le traitement du lymphome gastrique du MALT de bas grade, après échec d’éradication de H. pylori peut comporter : a. une gastrectomie totale b. une gastrectomie partielle c. une radiothérapie d. une monochimiothérapie 5. Le lymphome associé à la maladie cœliaque a. est favorisé par le mauvais suivi du régime sans gluten b. est le plus souvent un lymphome intestinal de type B c. peut précéder le diagnostic de maladie cœliaque d. est généralement de plus mauvais pronostic que les lymphomes digestifs de type B e. peut régresser par un régime sans gluten seul 4:a-c-d O O tives, phénotypiques et moléculaires. Si vous avez suivi ou si vous suivez un cas de ce 3:a-b-c-d-e-f T T cœliaque et des sprues réfractaires afin de préciser les caractéristiques cliniques, évolu- 2:b-d U U sur la Maladie cœliaque, un observatoire des cas de lymphomes T associés à la maladie 1:b-c A A PS : Nous constituons actuellement, dans le cadre du Groupe d’Étude et de Recherche 5:a-c-d