D Scores d’activité de la spondylarthrite : du nouveau ? ÉDITORIAL

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ÉDITORIAL
Scores d’activité de la spondylarthrite : du nouveau ?
Disease activity scores in spondylarthritis: what’s new?
D. Wendling*
D
ans la prise en charge d’une maladie inflammatoire chronique, les outils d’évaluation de l’activité
inflammatoire de cette maladie occupent une place
importante, tant pour classer les patients selon des niveaux
d’activité que pour évaluer la réponse thérapeutique.
Dans la spondylarthrite, nous disposions jusqu’à présent de
l’­indice d’activité BASDAI (Bath Ankylosing Spondylitis Disease
Activity Index), utilisé pour l’éligibilité à la prescription des
agents anti-TNF (nécessité d’un score d’activité supérieur à 4
sur une échelle graduée de 0 à 10) et pour l’appréciation de la
réponse sous traitement (réponse BASDAI 50 : réduction de
50 % du BASDAI). Cependant, cet instrument a ses limites : ce
score est uniquement de dimension “patient” (ce dernier remplit
le questionnaire), et il manque de ce fait d’élément objectif
extérieur ; il est peu corrélé à l’appréciation par le médecin du
niveau d’activité. La capacité discriminante et la sensibilité au
changement pourraient être plus performantes.
Sous l’impulsion du groupe ASAS, un nouvel instrument a
donc été construit : il s’agit de l’ASDAS (Ankylosing Spondylitis Disease Activity Score). Sa formule, qui prend en compte
l’intensité de la douleur rachidienne, la durée du dérouillage
matinal, l’évaluation globale par le patient, la douleur/le
gonflement articulaires périphériques et la CRP, nécessite
un programme informatique (calculette) :
0,08 × douleur rachidienne totale + 0,110 × évaluation globale
par le patient + 0,07 × douleur périphérique/­gonflement + 0,07
× durée de la raideur matinale + 0,58 × Ln (CRP + 1).
Une formule a également été élaborée avec la VS, si la CRP
n’est pas disponible.
À partir de données de registres (NOR-DMARD) et d’études
thérapeutiques (ASSERT), des seuils d’activité ont été individualisés (tableau I).
* Professeur de rhumatologie, université de Franche-Comté, et CHU de Besançon.
De même, des niveaux de réponse thérapeutique ont été
sélectionnés en fonction de l’importance de la diminution
de l’ASDAS (tableau II).
Tableau I. Seuils d’activité.
Niveau d’activité
Valeurs de l’ASDAS
Inactif
Inférieur à 1,3
Modéré
Entre 1,3 et 2,1
Actif
Entre 2,1 et 3,5
Très actif
Supérieur à 3,5
Tableau II. Niveaux de réponse.
Niveau d’amélioration
Réduction de l’ASDAS
Amélioration cliniquement importante
Supérieure à 1,1
Amélioration majeure
Supérieure à 2,0
Ces seuils ont été validés par l’ASAS et l’OMERACT et peuvent
être utilisés dans les études et dans la pratique. Ils permettent
de parler un langage commun pour catégoriser les patients
et évaluer la réponse thérapeutique.
Cependant, ce score ASDAS garde des dimensions subjectives :
3 des 4 items cliniques sont issus du BASDAI, le quatrième est
l’EVA patient. La CRP apporte un élément d’objectivité quant
à l’inflammation, mais elle ne constitue pas un marqueur
parfait dans la spondylarthrite : son élévation est modérée
et inconstante dans cette maladie.
Ainsi, même si le score ASDAS apporte une meilleure performance comparativement au BASDAI dans le cadre d’études
cliniques, il convient, compte tenu des limites actuelles de
l’imagerie, de continuer de chercher un marqueur biologique
ou un indicateur fiable, spécifique de la spondylarthrite, reproductible et sensible au changement, afin d’évaluer l’activité
de la spondylarthrite au quotidien.
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EN RÉFÉRENCE À L’ÉDITORIAL PUBLIÉ DANS LE No 364 DE SEPTEMBRE 2010
Il manquait un centre de référence dans le tableau II de l’éditorial “Centres de référence, centre de compétences : quels rôles en rhumato­logie ?”
(J. Sibilia, J.F. Kleinmann) publié en septembre dernier. En voici les coordonnées :
Centre de référence des maladies osseuses constitutionnelles : AP-HP – Hôpital Necker-Enfants malades – Service de génétique médicale
– 149, rue de Sèvres – 75743 Paris Cedex 15. Coordinatrice : Martine Le Merrer. Année de la labellisation : 2004.
6 | La Lettre du Rhumatologue • No 365 - octobre 2010
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