environnement
& cancer en Aquitaine
cancers du Rein Cancers
La fonction principale des reins est d’assurer la détoxication de l’organisme en épurant
le sang et évacuant par les urines l’excès d’eau et de sels mais aussi un certain nombre
de substances comme certains médicaments ou la nicotine. Ils maintiennent également
l’équilibre du milieu intérieur de l’organisme (eau, etc.) et synthétisent différentes mo-
lécules notamment nécessaires à la formation des globules rouges, la régulation de la
tension artérielle…
La tumeur rénale la plus fréquente est celle du parenchyme rénal (85 % des cancers
rénaux) qui assure la ltration du sang et la production d’urine. Les facteurs de risque
présentés ci-après concernent le parenchyme et non les voies excrétrices. Le cancer
du rein, initialement localisé, peut sans traitement se développer et s’étendre au-delà
du rein et toucher les tissus et organes voisins (veine cave, glande surrénale…). Il peut
également, par les vaisseaux lymphatiques ou sanguins, investir avec le temps d’autres
parties du corps plus éloignées (poumons, foie, cerveau, ganglions lymphatiques...). On
parle alors de métastases.
Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a reconnu trois facteurs de
risque avérés de cancer du rein (groupe 1 du CIRC) : l’exposition aux radiations ioni-
santes, le tabagisme et le trichloroéthylène. D’autres substances présentes en milieu
professionnel sont suspectées d’être des facteurs de risque de cancer du rein : le cad-
mium, l’arsenic (cancérogènes avérés pour d’autres localisations de cancer), les pro-
cédés d’imprimerie (groupe 2B), les dérivés pétroliers, les uides de coupes, les huiles
pétrolières, l’amiante, etc. Les personnes qui présentent un surpoids ou une obésité ont
un risque plus élevé de développer un cancer du rein que celles dont le poids est nor-
mal, c’est-à-dire celles dont l’indice de masse corporelle (IMC) est compris entre 18,5 et
25 kg/m². Pour une augmentation de l’IMC de 5 kg/m², l’augmentation de risque de can-
cer rénal est estimée, selon les études, entre 24 et 34 % et plus l’IMC est important, plus
l’augmentation du risque est élevée. Le mécanisme d’action n’est pas encore identié.
Le fait d’être traité par dialyse pendant longtemps - plus de trois ans - favorise l’appari-
tion de kystes dans le ou les reins, qui augmente le risque de développer un cancer du
rein (cancer tubulopapillaire). L’hypertension artérielle est également un facteur de risque
du cancer du rein. Certaines études ont mis en évidence une relation de type dose-effet
entre pression artérielle élevée et cancer du rein, avec un risque augmenté même pour
une élévation modérée de la tension artérielle. La prédisposition génétique au cancer
du rein existe. Elle est à l’origine de 2 à 3 % environ de l’ensemble des cancers du rein.
De quoi parle-t-on ?
551 Aquitains admis chaque année
en affection de longue durée pour
un cancer du rein en 2009-2011, soit
3,2 % de l’ensemble des admissions
en ALD pour cancer.
Des taux d’admissions plus élevés en
Aquitaine qu’en France, les territoires
longeant la côte atlantique étant les
plus touchés par le cancer du rein.
Plus de 200 décès par cancer du rein
(moyenne annuelle 2008-2010) et une
situation moins favorable qu’en France.
Points clés
épidémiologiques
Au cours de la période 2009-2011, le nombre annuel moyen
d’admissions en affection de longue durée pour cancer du rein
est de 551 en Aquitaine (9 148 en 2011 en France métropoli-
taine), soit 3,2 % de l’ensemble des admissions en ALD pour
cancer.
Nombre annuel d'admissions en ALD pour cancer du rein, en 2009-2011,
en Aquitaine
hommes femmes ensemble
Aquitaine 359 192 551
Sources : Cnamts, CCMSA, RSI - Exploitation : SCORE-Santé
Les taux d’admissions augmentent avec l’âge. La progression
est la plus forte avant 55 ans. Quel que soit l’âge, les taux mas-
culins sont deux à trois fois supérieurs aux taux féminins.
Taux d'admissions en ALD (pour 100 000) pour cancer du rein
selon l'âge, en 2009-2011, en Aquitaine
épidémiologie des
cancers du rein
Admissions en affection de longue durée
Sources : Cnamts, CCMSA, RSI - Exploitation : SCORE-Santé
Le taux standardisé d’admissions en ALD pour cancer du
rein chez les hommes, 22,1 pour 100 000 en Aquitaine en
2009-2011, est plus élevé que chez les femmes, 9,8. Quel
que soit le sexe, les taux aquitains sont au dessus des
taux nationaux, avec une différence signicative chez les
hommes et l’ensemble des hommes et femmes.
Au cours des cinq dernières années, le taux progresse en
Aquitaine comme en France et dans l’ensemble des régions
métropolitaines, chez les hommes et les femmes. L’évolu-
tion du taux aquitain, + 20 % en cinq ans, est plus marquée
que dans l’ensemble national (+ 10 %).
Taux annuels standardisés d'admissions en ALD pour cancer du rein,
en 2009-2011
hommes femmes ensemble
Aquitaine 22,1s9,8 15,4s
France métro. 19,2 8,7 13,4
Sources : Cnamts, CCMSA, RSI - Exploitation : SCORE-Santé
s : écart significatif par rapport à la valeur nationale
À l’échelle infrarégionale, les taux standardisés sont su-
périeurs à la moyenne régionale dans les territoires
Navarre-Côte basque, Landes et Gironde. Le Lot-et-
Garonne est le seul territoire à présenter un taux inférieur
à la moyenne nationale. Les taux de Navarre-Côte basque
chez les hommes et de Gironde chez les femmes sont signi-
cativement supérieurs aux taux nationaux respectifs.
Évolution du taux standardisé d'admissions en ALD pour cancer
du rein (p. 100 000), 2005-2007 à 2009-2011
(Aquitaine, régions limitrophes et France hexagonale)
Sources : Cnamts, CCMSA, RSI, Insee - Exploitation : SCORE-Santé
Taux standardisé d'admissions en ALD pour cancer du rein
(p. 100 000) en 2009-2011 et nombre annuel moyen (entre parenthèses)
(Aquitaine, territoires de santé et France métropolitaine)
0 5 10 15 20
Navarre-Côte basque (57)
Landes (73)
Gironde (234)
Aquitaine (551)
Béarn-Soule (61)
Dordogne (74)
France hexagonale (9148)
Lot-et-Garonne (52)
0
2
4
6
8
10
12
2007
2009
France hexagonale
Aquitaine
Limousin
M id i-Pyrénées
Poitou-Charentes
0
10
20
30
40
50
60
70
80
< 25
25-29
30-34
35-39
40-44
45-49
50-54
55-59
60-64
65-69
70-74
75-79
80-84
>=85
hommes femmes
Au cours de la période 2008-2010, 203 Aquitains sont décé-
dés en moyenne chaque année d’un cancer du rein (3 230 en
France métropolitaine). Comme pour les admissions en ALD, le
taux standardisé de mortalité est au dessus de celui observé
en France sans différence statistiquement signicative. Dans
aucune région métropolitaine, la mortalité ne présente de diffé-
rence signicative à la valeur nationale.
Taux standardisé de mortalité par cancer du rein en 2008-2010
hommes femmes ensemble
Aquitaine 8,5 2,9 5,3
France métro. 7,8 2,8 4,9
Sources : Inserm-CépiDC, Insee - Exploitation : SCORE-Santé
La mortalité par cancer du rein est la plus élevée dans les
Landes, sans présenter de différence signicative à la valeur
nationale. Dans les autres territoires, elle est très proche de la
moyenne nationale.
Au cours des dix dernières années, la mortalité est stable à
l’échelle nationale et régionale. Une progression est observée
dans plusieurs territoires de santé, Landes, Lot-et-Garonne et
Béarn-Soule mais elle n’est pas régulière en raison des faibles
effectifs de décès par cancer du rein.
Mortalité par cancer du rein
Sources : Cnamts, CCMSA, RSI, Insee - Exploitation : SCORE-Santé
Taux standardisé de mortalité par cancer du rein (p. 100 000)
deux sexes,en 2008-2010,
et nombre annuel moyen (entre parenthèses)
(Aquitaine, territoires de santé et France métropolitaine)
Sources : Cnamts, CCMSA, RSI, Insee - Exploitation : SCORE-Santé
Évolution du taux standardisé de mortalité par cancer du rein (p. 100 000), 2000-2002 à 2008-2010
(Aquitaine, territoires de santé et France métropolitaine)
012345678
Landes (34)
Béarn-Soule (26)
Lot-et-Garonne (26)
Aquitaine (203)
Dordogne (30)
Navarre-Côte basque (17)
France métro. (3 230)
Gironde (70)
0,0000
1,0000
2,0000
3,0000
4,0000
5,0000
6,0000
7,0000
8,0000
2001
2004
2006
France métro.
Dordogne
Gironde
Landes
Lot-et-Garonne
Navarre-Côte basque
Béarn-Soule
Aquitaine
Concernant les radiations ionisantes, un excès de
risque de cancer du rein a été démontré chez les
survivants d’accidents nucléaires et chez les pa-
tients traités par radiothérapie.
La consommation de tabac est un facteur de
risque avéré de cancer du rein. Une fois la fumée
inhalée, une partie des composants passe dans le
sang. Ces substances sont ensuite éliminées par
le système urinaire, en premier lieu par le rein, puis
par la vessie. Un homme fumeur a un risque de
cancer du rein augmenté de 50 % par rapport à un
non fumeur ; pour une femme qui fume, le risque
de cancer du rein est augmenté de 20 % par rap-
port à une femme qui ne fume pas. Ce risque aug-
mente avec la durée et le nombre de cigarettes
fumées. Le fait d’arrêter de fumer permet d’éviter
l’augmentation du risque mais seulement à partir
d’une durée d’arrêt de 10 ans.
D’après les travaux de Catherine Hill, en 2006,
21 % des décès par cancer du rein étaient dus au
tabagisme (Hunt, 2005).
.
facteurs de risque
Les facteurs de risque reconnus :
radiations ionisantes et tabac (groupe 1)
décembre 2014
____________________________
Document réalisé par
l’Observatoire régional de la santé d’Aquitaine
Espace Rodesse
103 ter rue Belleville
33000 BORDEAUX
tél. : 05 56 56 99 60
courriel : [email protected]
site web : www.ors-aquitaine.org
avec le nancement
du Conseil régional d’Aquitaine
L’exposition professionnelle au trichloroéthylène
est suspectée depuis de nombreuses années
d’être un facteur de risque de cancer du rein. Il
a été classé en octobre 2012 cancérogène avéré
pour l’homme (groupe 1) par le CIRC avec des in-
dications sufsantes pour le cancer du rein. Il s’agit
d’un solvant très utilisé dans le dégraissage des
métaux et comme additif chimique.
Des expositions professionnelles à
risque avéré : le trichloroéthylène
Le cadmium et ses composés sont des substances toxiques pour le rein.
Ils sont utilisés dans les milieux de la métallurgie du zinc, du découpage
de métaux au chalumeau, de la soudure, etc. Les particules de cadmium
peuvent alors être projetées dans l’air et inhalées ; elles peuvent aussi être
ingérées. Le cadmium et ses composés sont des cancérogènes avérés
pour l’homme (groupe 1 du CIRC) pour le cancer du poumon (CIRC, 2012).
Pour le cancer du rein, des associations positives entre l’exposition au
cadmium et le risque de cancer du rein ont été identiées, mais la relation
de causalité n’a pas encore été démontrée.
L’arsenic et ses composés inorganiques sont classés cancérogènes avérés
pour l’homme par le CIRC (groupe 1) depuis 1980. L’exposition à l’arsenic
peut être environnementale (via l’ingestion d’eau ou d’aliments contami-
nés) ou professionnelle (par inhalation lors de la fabrication d’insecticides,
de raticides, d’herbicides, de fongicides, dans l’industrie des colorants,
en métallurgie…). D’après le CIRC, bien que des études épidémiologiques
suggèrent l’existence d’une association entre l’exposition à l’arsenic et le
développement de cancers du rein, les données actuellement disponibles
ne permettent pas de conclure dénitivement sur cette association.
Quelques études suggèrent un excès de risque de cancers du rein dans le
secteur de l’imprimerie mais les résultats sont souvent non signicatifs sta-
tistiquement. Les preuves scientiques en faveur d’une association avec le
risque de cancer du rein sont considérées comme limitées : les procédés
d’imprimerie sont classés cancérogènes possibles (groupe 2B) par le CIRC
depuis 20 ans.
D’autres substances présentes en milieu professionnel ont été décrites
comme augmentant le risque de cancer du rein : dérivés pétroliers, oxy-
génés, solvants, uides de coupe, autres huiles pétrolières, fumées de
soudage, amiante… Des données complémentaires sont cependant né-
cessaires pour conclure à une association entre une exposition à ces subs-
tances et le risque de cancer du rein.
Des expositions environnementales
et/ou professionnelles suspectées :
cadmium et arsenic
Ce document a bénécié de la relecture
de membres du Département Cancer En-
vironnement du Centre Léon Bérard, dont
le portail d’information des publics cancer-
environnement.fr a permis d’élaborer en par-
tie ces ches.
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