L Cancer du rein : ça bouge toujours...

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Éditorial
Cancer du rein : ça bouge toujours...
Renal cancer: still moving along...
Bernard Escudier*
L
e cancer du rein a vécu une véritable révolution thérapeutique
ces 10 dernières années avec la découverte de l’importance de la voie VHL-VEGF-mTOR
et les premiers résultats des inhibiteurs de cette voie.
En 6 ans, 7 molécules ont démontré leur activité dans le cancer du rein métastatique (CRM) et
ont été approuvées : 4 inhibiteurs de tyrosine kinases (ITK) − sorafénib, sunitinib, pazopanib, axitinib −,
1 anticorps anti-VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) − le bévacizumab − et 2 inhibiteurs
de mTOR (mammalian Target Of Rapamycin) − temsirolimus et évérolimus. Malgré cette “révolution”,
force est de constater que les questions concernant l’utilisation de ces médicaments restent très
nombreuses. La multiplication des molécules complique les choix thérapeutiques, et le choix des lignes
thérapeutiques reste sujet à débat, en l’absence de biomarqueurs permettant de guider la décision.
Les recommandations sont à ce titre particulièrement intéressantes à observer avec 3
(et bientôt 4 ou 5) possibilités en première ligne métastatique.
* Département
de médecine
oncologique,
institut Gustave-Roussy,
Villejuif.
Ce dossier a pour objectif d’aider le lecteur à mieux comprendre cette maladie hétérogène
pour laquelle les différentes stratégies sont discutées :
✓ choix des différentes lignes de traitement ;
✓ discussion de pauses thérapeutiques, de rechallenge avec des médicaments déjà utilisés ;
✓ développement de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à bloquer plus efficacement
les voies activées dans le cancer du rein, à réverser les phénomènes de résistance,
à combiner les molécules ou à les donner de manière séquentielle ;
✓ enfin, l’immunothérapie, pilier du traitement dans le CRM
dans les années 1990, revient en force grâce au travail
des immunologistes qui ont compris les phénomènes
d’échappement des cellules tumorales au système
immunitaire. Des anticorps bloquant les cosignaux
d’inactivation des fonctions immunes produisent
des effets très prometteurs dans de nombreux
cancers, et bien sûr dans le cancer du rein.
Ce dossier est particulièrement intéressant
dans une année 2012
où les congrès internationaux (ASCO® et ESMO)
ont été et vont être riches en communications
dans le domaine du cancer du rein. ■
Correspondances en Onco-Urologie - Vol. III - no 2 - avril-mai-juin 2012
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