Objectif RÉMISSION Sous l’égide de La rémission dans le myélome multiple Remission in multiple myeloma Dr Guillemette Fouquet*, Dr Xavier Leleu* Dr Guillemette Fouquet Dr Xavier Leleu M algré les importants progrès thérapeutiques réalisés au cours des 10 dernières années, le myélome multiple (MM) reste, à ce jour, une pathologie incurable. En effet, cette maladie est encore responsable d’approximativement 20 % des décès liés à des hémopathies malignes, et de 2 % des décès causés par un cancer au sens large (1). Cependant, le développement de nouveaux traitements a révolutionné le pronostic, notamment en permettant l’obtention, pour certains groupes de patients, de réponses profondes accompagnées de rémissions durables. Avec ces succès, de nouvelles questions sont apparues et, en particulier, celle de la prise en charge des patients bénéficiant d’une rémission prolongée, pour lesquels la qualité de vie devient la principale préoccupation. Le MM pourrait en effet devenir, pour ces patients, non plus une maladie dont on meurt mais une maladie avec laquelle il faut apprendre vivre, à l’instar des maladies chroniques. Définition de la rémission dans le myélome multiple * Service des maladies du sang, hôpital Claude-Huriez, Lille. Le Dr Xavier Leleu est membre du comité de rédaction de Correspondances en Onco-Hématologie. La première question posée est celle de la définition de la rémission dans le contexte du myélome multiple (MM). Cette définition, dans cette hémopathie maligne − dont la survie médiane est passée de 3 à 5 ans à 5 à 10 ans depuis ces 20 dernières années − est en effet vraisemblablement très différente de celle d’autres maladies pour lesquelles une survie prolongée ou une guérison peuvent être obtenues. La question de la rémission dans le MM est par ailleurs relativement récente puisqu’elle est liée aux progrès thérapeutiques des dernières années, avant lesquels on parlait uniquement de “réponse”. En effet, avant l’introduction des agents alkylants, la survie des patients était estimée à 33 mois (2). À partir des années 1960, grâce à l’utilisation du melphalan à hautes doses et au développement de l’autogreffe de cellules souches périphériques, la survie s’est améliorée, sans dépasser cependant 5 ans de médiane. C’est avec l’apparition plus récente de nouveaux traitements, notamment les inhibiteurs du protéasome et les IMiD (drogues immunomodulatrices), ainsi qu’avec l’amélioration des soins de support et en particulier des traitements antiinfectieux que le pronostic de ces patients s’est consi- 18 | La Lettre du Rhumatologue • No 400 - mars 2014 dérablement amélioré. On estime en effet obtenir aujourd’hui environ 50 % de réponses complètes, une médiane de survie entre 5 et 7 ans, et jusqu’à 20 % de survies prolongées plus de 10 ans (3). En parallèle des avancées thérapeutiques, d’importants progrès ont eu lieu en termes d’évaluation des réponses. Ainsi, les critères initiaux de l’European Society for Blood and Marrow Transplantation (EBMT) ont été adaptés et complétés à 3 reprises depuis 2009 par l’International Myeloma Working Group (IMWG), avec notamment l’apparition de 3 niveaux de réponses complètes correspondant à des niveaux de plus en plus bas de maladie résiduelle : la réponse complète stringente, la réponse complète immunophénotypique et la réponse complète moléculaire (4, 5). Grâce à l’amélioration des réponses et de leur définition, le terme de “rémission” a ainsi pu être utilisé pour les meilleurs répondeurs, chez lesquels on peut s’attendre à une réponse durable. Chronicisation versus guérison Afin de mieux évaluer le profil évolutif des patients, les scores pronostiques ont également été affinés. À l’historique score de Salmon et Durie − développé Points forts » Les progrès thérapeutiques des dernières années ont permis de généraliser la notion de rémission dans le myélome multiple (MM). » À l’heure actuelle, on ne peut cependant pas parler de guérison, le myélome restant une pathologie incurable caractérisée par un risque élevé de rechute. » Les patients soignés pour un MM présentent, par rapport aux patients soignés pour d’autres types de cancer, de nombreuses plaintes fonctionnelles qui affectent leur qualité de vie à de très nombreux niveaux. » La période de rémission s’accompagne ainsi de multiples difficultés somatiques, psychologiques et socioprofessionnelles, dont la gestion reste une question complexe. en 1975 comme un moyen d’évaluer la masse tumorale (6) − a succédé l’International Staging System (ISS) [7], qui propose 3 catégories pronostiques en fonction des taux de β2-microglobuline et d’albumine. Ainsi, les patients classés en stade I (β2-microglobuline < 3,5 mg/l et albumine > 35 g/l), II (ni I, ni III) ou III (β2-microglobuline ≥ 5,5 mg/l) ont une médiane de survie évaluée respectivement à 62, 44 ou 29 mois. À ce score s’est ajouté l’impact des anomalies cytogénétiques étudiées par caryotype conventionnel (souvent difficile, en raison de l’index de prolifération faible des plasmocytes, il ne retrouve d’anomalie que chez environ un tiers des patients) ou par FISH (cytogénétique moléculaire réalisable chez tous les sujets sur la base de plasmocytes triés, mais qui ne cherche que des anomalies préalablement définies). Par exemple, la présence d’une hypodiploïdie est associée à un mauvais pronostic, de même que la présence d’une délétion 17p, d’une translocation t(4;14) ou d’une t(14;16). L’Intergroupe francophone du myélome (IFM) travaille sur un nouveau score pronostique combinant la cytogénétique, le taux de β2-microglobuline et le dosage sérique des LDH. En couplant ces facteurs pronostiques au diagnostic et l’évaluation de la réponse après traitement, 3 catégories évolutives pourraient ainsi être distinguées : ➤ une catégorie de patients de mauvais et de très mauvais pronostic, pour lesquels le MM reste une pathologie agressive, avec une survie globale (SG) inférieure à 5 ans et à 2 ans respectivement (environ 5 à 20 % des patients probablement) ; ➤ une catégorie de pronostic intermédiaire, dans laquelle on pourrait parler de chronicisation du MM, avec des rémissions durables (environ 60 % des patients) ; ➤ une catégorie de bon pronostic, dans laquelle certains patients pourraient peut-être, à terme, être considérés comme guéris (environ 20 % des patients). On ne peut néanmoins toujours pas parler de guérison dans le MM, qui reste donc une pathologie incurable, caractérisée par un taux de rechute élevé. Cependant, ces progrès sur le plan pronostique ont surtout permis d’identifier les patients porteurs des MM les plus agressifs, pour lesquels il est nécessaire d’envisager des approches thérapeutiques particulières. Il n’est en revanche pas possible, à ce jour, d’identifier a priori les patients susceptibles d’obtenir une réponse complète profonde, pour lesquels le terme de rémission va prendre du sens. Le terme de rémission, du latin remissio, de remettere, renvoyer, correspond à l’atténuation ou à la disparition momentanée des symptômes d’une maladie aiguë ou chronique. Si ce terme est utilisé dans le MM pour certains patients, il implique un caractère transitoire, et laisse persister une incertitude liée au risque de rechute et de mort en lien, à terme, avec le MM. C’est cette incertitude qui est souvent difficile à accepter pour les patients. Si la surveillance à vie d’une maladie chronique est tolérable, il n’en est pas de même dans le cas du MM ni pour d’autres cancers, qui mettent en jeu le pronostic vital. Le terme de rémission ne supprime pas la menace de mort qui pèse sur les patients, contrairement au terme de guérison, qui suppose un caractère permanent, et porte un espoir de vie et une sensation de sécurité. La situation des patients suivis pour une gammapathie monoclonale de signification indéterminée (Monoclonal Gammopathy of Undetermined Significance [MGUS]) ou un MM indolent (Smoldering Multiple Myeloma [SMM]) est sensiblement différente : en effet, dans la très grande majorité des cas, ces patients ne présentent pas de symptômes et n’ont pas reçu de traitement spécifique. Ainsi, s’il existe également une menace, celle-ci n’est pas accompagnée par une manifestation clinique ou par l’instauration d’un traitement par chimiothérapie, qui rendent le risque plus concret. Mots-clés Myélome multiple Rémission Chronicisation Highlights » The major therapeutic advances of these recent years helped to generalize the idea of remission in multiple myeloma. » However, multiple myeloma remains an incurable disease, characterized by a high risk of relapse. » Patients treated for multiple myeloma, compared with patients treated for other types of cancer, present many functional complaints that affect their quality of life in many levels. » Their remission is thus accompanied by multiple difficulties, somatic, psychological and socio-professional, whose management remains a complex issue. Keywords Multiple myeloma Remission Chronicity Gestion de la rémission La fin de la phase aiguë ou intensive de la prise en charge est une période de transition durant laquelle le patient retrouve le contrôle de sa vie après avoir été accaparé par la maladie, les traitements et la surveillance, mais qui n’est pas toujours bien vécue. D’une part, il peut exister un sentiment d’abandon lié à la sortie d’hospitalisation ou à l’espacement des consultations, d’autant plus que la maladie peut avoir été responsable d’un certain isolement socioprofessionnel. D’autre part, il persiste une incertitude quant à l’avenir, inhérente à la notion de rémission. La Lettre du Rhumatologue • No 400 - mars 2014 | 19 Objectif RÉMISSION La rémission dans le myélome multiple Cette situation est d’autant plus complexe dans le cas des patients atteints de MM, ces derniers ayant tendance à reporter davantage de plaintes fonctionnelles et à souffrir de plus de complications que les patients atteints d’autres hémopathies malignes (8). Cette période est donc souvent consacrée à la gestion des différentes séquelles physiques, psychologiques et sociales qui peuvent persister. Qualité de vie Références bibliographiques 1. Piazza FA, Gurrieri C, Trentin L et al. Towards a new age in the treatment of multiple myeloma. Ann Hematol 2007;86(3):159-72. 2. Kyle RA, Gertz MA, Witzig TE et al. Review of 1027 patients with newly diagnosed multiple myeloma. Mayo Clin Proc 2003;78(1):21-33. 3. Engelhardt M, Udi J, Kleber M et al. European Myeloma Network: the 3rd Trialist Forum Consensus Statement from the European experts meeting on multiple myeloma. Leuk Lymphoma 2010;51(11):2006-11. 4. Bladé J, Samson D, Reece D et al. Criteria for evaluating disease response and progression in patients with multiple myeloma treated by high-dose therapy and haemopoietic stem cell transplantation. Myeloma Subcommittee of the EBMT. European Group for Blood and Marrow Transplant. Br J Haematol 1998;102(5):1115-23. 5. Durie BG, Harousseau JL, Miguel JS et al. International uniform response criteria for multiple myeloma. Leukemia 2006;20(9):1467-73. 6. Durie BG, Salmon SE. A clinical staging system for multiple myeloma. Correlation of measured myeloma cell mass with presenting clinical features, response to treatment, and survival. Cancer 1975;36(3):842-54. 7. Greipp PR, San Miguel J, Durie BG et al. International staging system for multiple myeloma. J Clin Oncol 2005; 23(15):3412-20. Avec l’amélioration de la SG chez les patients atteints de MM se pose de plus en plus la question de la qualité de vie. Plus large que la notion de santé, définie par l’OMS en 1947 comme “un état de complet bien-être physique, mental et social, et non seulement une absence de maladie ou d’infirmité”, le concept de qualité de vie correspond à “la perception qu’un individu a de sa place dans la vie, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lequel il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes” (OMS, 1993). Différents scores ont été proposés pour évaluer ce que l’on appelle la qualité de vie liée à la santé (Health-Related Quality Of Life [HRQOL]), parmi lesquels on peut citer les scores EORTC QLQ-C30 (European Organisation for Research and Treatment of Cancer quality-of-life questionnaire) et QLQ-MY24 (spécifique au MM) [9]. Ces scores sont de plus en plus utilisés dans les essais thérapeutiques, notamment chez les sujets âgés et dans les essais concernant la phase de maintenance. Leur emploi va très probablement se généraliser, car les agences d’enregistrement des médicaments que sont la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis ou l’European Medication Agency (EMA) en Europe réclament de plus en plus ces évaluations, comme des objectifs clés à atteindre. Il a de plus été montré que les praticiens sousévaluaient souvent certains symptômes et les effets indésirables et secondaires ressentis par leurs patients, rendant d’autant plus importante et potentiellement informative l’utilisation de ces questionnaires remplis par les patients dans l’évaluation et la prise en charge de leurs différentes plaintes fonctionnelles (10). Séquelles physiques La fatigue est une plainte quasi constante parmi les patients soignés pour un cancer. Dans la majorité des cas, cette sensation de fatigue s’estompe dans l’année 20 | La Lettre du Rhumatologue • No 400 - mars 2014 qui suit l’arrêt du traitement, mais environ 30 % des sujets présentent une asthénie persistante parfois plus de 10 ans après (11). Son origine est multifactorielle, physique, psychologique et émotionnelle, et sa prise en charge est complexe. Quelques études se sont penchées sans grand succès sur cette question, retrouvant un potentiel effet bénéfique de la pratique d’une activité physique douce telle que le yoga, d’un suivi psychologique ou encore de l’acupuncture (11). Par ailleurs, les patients traités pour un MM sont souvent porteurs de nombreuses séquelles en lien avec la maladie autant qu’avec le traitement, et dont l’impact sur la vie quotidienne n’est pas négligeable. En particulier, les patients peuvent souffrir de troubles de la fertilité en lien avec une toxicité gonadique des traitements, mais également par atteinte des fonctions de reproduction. Sur le plan hormonal, il existe un risque de ménopause ou d’andropause précoce. Les patients sont par ailleurs souvent suivis en rhumatologie au décours du traitement, en raison de lésions osseuses séquellaires, d’une ostéopénie voire d’une ostéoporose secondaire, ou encore de carences en calcium ou en vitamine D. Ces complications peuvent être invalidantes, et nécessitent souvent une prise en charge spécifique au long cours, alors même que le patient ne nécessite plus de traitement sur le plan hématologique. Cette collaboration entre le rhumatologue et l’hématologue est importante pour rassurer le patient sur les possibilités de reprise des activités physiques ou professionnelles. En effet, de nombreux sports sont déconseillés selon le niveau des atteintes osseuses, notamment au niveau vertébral ou du bassin. Il existe également fréquemment des séquelles neurologiques avec, en particulier, des neuropathies périphériques, parfois douloureuses, en raison de l’utilisation de chimiothérapies neurotoxiques. Enfin, au risque de rechute du MM vient s’ajouter le risque de développer un cancer secondaire, inhérent à la chimiothérapie et notamment aux traitements par alkylants ou par IMiD. D’après une étude menée dans le sud des Pays-Bas, sur 156 patients diagnostiqués avec un MM entre 1999 et 2010 et interrogés entre 6 mois et 11 ans après le diagnostic, les symptômes les plus pénibles étaient les paresthésies (32 %), la fatigue (18 %) et les douleurs osseuses (26 %), rachidiennes (18 %), des bras ou des épaules (19 %) [12]. Une autre étude, portant sur 132 patients provenant de 4 hôpitaux d’Angleterre et interrogés en moyenne 5 ans après le traitement, a mis en évidence la fatigue (40,7 %), la douleur (35,9 %), l’insomnie (32,3 %), la neuropathie périphérique (28,3 %) et les troubles de la mémoire (22,3 %) comme plaintes somatiques les plus fréquentes (13). Objectif RÉMISSION Séquelles psychologiques Sur le plan psychologique, les patients atteints de MM présentent fréquemment des symptômes anxiodépressifs, et les séquelles physiques de la maladie et du traitement sont responsables d’importants troubles de l’image de soi. Cette observation concerne tous les patients survivant à un cancer, mais le MM est plus particulièrement pourvoyeur de troubles psychologiques par rapport aux autres cancers (14). Ainsi, l’étude hollandaise citée ci-dessus a montré que 37 % des patients étaient inquiets pour leur santé future, 34 % avaient pensé à leur maladie dans la semaine précédant le remplissage du questionnaire, et 21 % étaient anxieux à l’idée de leur propre mort (12). L’étude anglaise a retrouvé des signes d’anxiété et des signes de dépression chez respectivement 27,4 % et 25,2 % des patients, et 40,8 % des patients signalaient des préoccupations concernant l’avenir (13). À noter également des signes anxieux et dépressifs chez les partenaires des patients atteints de MM, dans 48,8 % et 13,6 % des cas respectivement. Cela souligne la souffrance de l’entourage, qui se sent souvent démuni et impuissant face au cancer. Ces études, réalisées jusqu’à 11 ans après le diagnostic du MM, mettent en évidence la persistance de ces perturbations psychologiques à long terme. De nombreuses études ont été réalisées sur le groupe plus particulier des patients ayant reçu une autogreffe de cellules souches périphériques. Une étude portant sur 213 patients issus du centre de l’Arkansas a retrouvé comme facteurs de risque de troubles anxiodépressifs dans cette population un faible niveau d’éducation, un âge avancé, le sexe féminin, une origine caucasienne, le chômage, le statut de célibataire et, également, sans grande surprise, les complications physiques de la maladie ou du traitement (15). Concernant l’âge, d’autres études ont retrouvé au contraire que les patients les plus jeunes semblaient être le groupe le plus à risque de développer des troubles psychologiques dans le MM comme dans la population générale des survivants à un cancer (14). Dans le cadre du MM, le fait de poursuivre un traitement d’entretien semble être un facteur protecteur sur le plan anxiodépressif, probablement par le biais de consultations plus régulières et donc d’un contact plus régulier avec l’équipe soignante, et ce, malgré les complications qui peuvent résulter de la poursuite d’un traitement par chimiothérapie et malgré le report du sentiment de clôture que peut représenter la fin du traitement (13). Les hospitalisations fréquentes, en revanche, sont connues pour être néfastes sur le plan psychologique et également associées à certains symptômes somatiques tels que l’anorexie ou les nausées (8). Séquelles relationnelles Un autre aspect de la prise en charge des patients en rémission est celui de la réinsertion sociale et professionnelle, chez des personnes qui peuvent se retrouver en situation d’isolement. Se pose alors la question du handicap, dont l’impact sur le plan psychologique, professionnel, social et financier n’est pas négligeable. Le MM fait partie des affections de longue durée qui donnent droit à une prise en charge dite à 100 % avec exonération du ticket modérateur, et, en cas d’invalidité, les patients peuvent bénéficier d’allocations spécifiques, telles que l’Allocation adulte handicapé. Cette aide est souhaitée et recherchée par de nombreux patients dans la phase aiguë de la prise en charge du MM. Elle peut cependant être la source de problèmes à distance si le patient souhaite reprendre une vie sans “l’étiquette” handicapé. Le plan Cancer III, qui devrait être mis en application dès 2014, mentionne le “droit à l’oubli” pour les patients en rémission d’un cancer et qui souhaitent reprendre une vie normale – permettant que la déclaration du cancer ne soit plus obligatoire au-delà d’un certain délai, notamment lors de demandes de prêts ou de dossiers d’assurance. Par ailleurs, certains patients peuvent avoir des difficultés à comprendre ou à accepter qu’ils ne sont plus handicapés. Conclusion Bien que le MM reste à ce jour une pathologie incurable, les progrès thérapeutiques des dernières années ont permis d’augmenter considérablement la probabilité d’obtenir une rémission. La gestion des patients en rémission d’un MM devient en conséquence une question centrale dans la prise en charge de cette pathologie, tant sur le plan de la maladie en elle-même que sur le plan des complications ou des séquelles somatiques, psychologiques ou socio-professionnelles. Un patient en rémission d’un MM est un “survivant du cancer”, mais avec encore l’épée de Damoclès que représente la possibilité de rechute et de mort. ■ Références bibliographiques (suite) 8. Johnsen AT, Tholstrup D, Petersen MA et al. Health related quality of life in a nationally representative sample of haematological patients. Eur J Haematol 2009;83(2):139-48. 9. Osborne TR, Ramsenthaler C, Siegert RJ et al. What issues matter most to people with multiple myeloma and how well are we measuring them? A systematic review of quality of life tools. Eur J Haematol 2012;89(6):437-57. 10. Vande Broek I, Murphy P, Petrucci MT et al. Comparison of patients’ and physicians’ perceptions of patients’ baseline Health-Related Quality of Life in relapsed/refractory multiple myeloma. EHA 2013, abstr. P1080.. 11. Bower JE. Treating cancerrelated fatigue: the search for interventions that target those most in need. J Clin Oncol 2012;30(36):4449-50. 12. Mols F, Oerlemans S, Vos AH et al. Health-related quality of life and diseasespecific complaints among multiple myeloma patients up to 10 yr after diagnosis: results from a population-based study using the PROFILES registry. Eur J Haematol 2012;89(4):311-9. 13. Molassiotis A, Wilson B, Blair S et al. Unmet supportive care needs, psychological well-being and quality of life in patients living with multiple myeloma and their partners. Psychooncology 2011;20(1):88-97. 14. Earle CC, Neville BA, Fletcher R. Mental health service utilization among long-term cancer survivors. J Cancer Surviv 2007;1(2):156-60. 15. Sherman AC, Simonton S, Latif U et al. Psychosocial adjustment and quality of life among multiple myeloma patients undergoing evaluation for autologous stem cell transplantation. Bone Marrow Transplant 2004;33(9):955-62. Xavier Leleu reçoit des honoraires de Janssen, Celgene, LeoPharma, Onyx/Amgen, Millenium/Takeda et Novartis. Guillemette Fouquet déclare ne pas avoir de liens d’intérêts. La Lettre du Rhumatologue • No 400 - mars 2014 | 21