Un peu de logique
1 Assertions
Une assertion ou proposition math´ematique est une phrase qui est soit vraie soit fausse. Par exemple, l’assertion
”la fonction carr´ee est croissante sur R” est fausse ; mais l’assertion ”pour tout r´eel x,|x| ≥ 0” est vraie.
1.1 Quantificateurs
Notations : : quelque soit, pour tout : il existe (au moins un) ! : il existe un unique
Ces quantificateurs sont des symboles math´ematiques, donc `a n’utiliser que dans le langage math´ematique :
ils ne doivent pas s’utiliser comme des abr´eviations dans des phrases en fran¸cais.
Par exemple : soit vous ´ecrivez en toutes lettres pour tout xR,|x|est positif ; soit vous ´ecrivez en langage
math´ematique xR,|x| ≥ 0.
Il est possible d’utiliser successivement plusieurs quantificateurs, `a condition qu’ils concernent des variables
diff´erentes. Dans ce cas, il est important de choisir l’ordre dans lequel vous introduisez vos variables.
Comparez (1) : xR,nZ,nxet (2) : nZ,xR,nx. L’une est vraie l’autre est fausse !
En fait, dans (1), le nest choisi apr`es le xdonc il d´epend de l’´el´ement quelconque xque l’on se donne ; en
revanche dans (2), le nest choisi avant le xdonc doit ˆetre le mˆeme pour tous les x.
Exercice 1:
Ecrire `a l’aide des quantificateurs les assertions suivantes, et pr´eciser si elles sont vraies ou fausses.
1. Le carr´e de tout nombre r´eel est positif ou nul. 2. Certains nombres r´eels sont plus grands que leurs carr´es.
3. Tout entier naturel est strictement inf´erieur `a au moins un r´eel positif.
Exercice 2:
Soit fet gdeux fonctions de Rdans R. Ecrire `a l’aide des quantificateurs les expressions suivantes :
1. fne s’annule jamais 2. fest inf´erieure `a g3. fest positive 4. fn’est pas positive
5. fn’est pas la fonction nulle 6. fest major´ee par 5 7. fest major´ee 8. fest strictement d´ecroissante
1.2 Op´erations ou, et, non
Si Pet Qsont deux assertions, on peut d´efinir les assertions Pet Q P ou Qnon P
L’assertion Pet Qest vraie quand les deux sont vraies et fausse sinon.
L’assertion Pou Qest vraie d`es que l’une au moins est vraie (les deux peuvent ˆetre vraies : on dit que le ”ou”
est inclusif). Elle est donc fausse si les deux sont fausses.
L’assertion non Pest vraie si Pest fausse, et fausse si Pest vraie.
exemple : si l’assertion Pest ”x < 2”, l’assertion nonPest ”x2”.
Si l’assertion Pest ”tout homme est mortel” ; l’assertion non Pest ”au moins un homme est immortel”.
Exercice 3:
Soit fune fonction de Rdans R. Nier de la mani`ere la plus pr´ecise possible les ´enonc´es qui suivent :
1. Pour tout xR,f(x)1 2. Il existe xR+tel que f(x)0
3. Pour tout xR,1f(x)1 4. xR,f(x)1 ou f(x)≤ −1.
Exercice 4:
(a) xRyR,x+y > 0 (b) xR,yR/x+y > 0
(c) xRtel que yR,x+y > 0 (d) xRtel que yR,y2> x
1. Les assertions pr´ec´edentes sont-elles vraies ou fausses ?
2. Donner leur n´egation.
Conclusion : si P(x) est une assertion d´ependant de xE:
1. La n´egation de xE, P (x) est xE, non P(x) et la n´egation de xE, P (x) est xE, non P(x).
2. La n´egation de Pou Qest non Pet non Qet la n´egation de Pet Qest non Pou non Q.
1.3 Connecteurs logiques
Deux assertions Pet Qpeuvent ˆetre ´egalement reli´ees par ou .
PQsignifie que si Pest vraie, alors Qest vraie.
Autrement dit, PQpeut se lire :
pour que Qsoit vraie, il suffit que Psoit vraie : Pest une condition suffisante pour que Qsoit vraie.
il est n´ecessaire que Qsoit vraie pour que Psoit vraie : Qest condition n´ecessaire pour que Psoit vraie.
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Attention, si Pn’est pas vraie, on ne peut rien en d´eduire sur Q.
Exemple : soit P” le chien court sous la pluie” et Q”le chien est mouill´e”.
On a PQ, mais l’implication dans l’autre sens est fausse : P:Q.
Attention : montrer que PQne signifie pas que Pest vraie. (En effet, le chien n’est pas forc´ement en train
de courir sous la pluie !). Donc bien diff´erencier : ”PQ” et ”Pest vraie donc Qest vraie”.
Pour obtenir Qvraie, il faut savoir : PQet Pvraie.
PQsignifie que PQet QP
PQpeut se lire Pest vraie si et seulement si Qest vraie. Autrement dit :
Pour que Psoit vraie, il faut et il suffit que Qsoit vraie : Pest donc une condition n´ecessaire et suffisante
pour que Qsoit vraie.
Pour que Qsoit vraie, il faut et il suffit que Psoit vraie.
Remarque : PQa mˆeme signification que non Pnon Q.
Par exemple : l’´equivalence f(x)0x1 donne aussi : f(x)<0x < 1.
Exercice 5:
Compl´eter les pointill´es par le connecteur logique ,ou .
1. x2= 4 . . . . . . x = 2. 2. xexiste . . . . . . x 0.
3. ex= 1 . . . . . . x = 0. 4. |x| ≤ 5. . . . . . 0x5.
2 Raisonnement et d´emonstration
a) Pour montrer qu’une proposition du type ” xE,P(x)” est fausse, il suffit de trouver un contre-exemple :
autrement dit, on cherche un xEpour lequel non P(x).
b) Pour montrer qu’une proposition du type ”xE,P(x)” est vraie, il ne suffit plus de regarder des cas
particuliers. On doit prendre un xfix´e, quelconque de E, et on v´erifie que pour ce x,P(x) est vraie.
R´edaction : ” soit xEfix´e quelconque. Montrons que P(x) est vraie.”
c) Pour montrer qu’une proposition du type ”xE,P(x)” est vraie, on construit un xparticulier (`a
l’aide d’un raisonnement d’analyse au brouillon) et on montre que ce xconvient, c’est-`a-dire que pour ce xla
proposition P(x) est vraie : c’est le raisonnement par analyse et synth`ese, utile ´egalement pour des r´esolutions
d’´equations (Analyse : on suppose qu’il existe une solution et on travaille jusqu’`a trouver des candidats. Synth`ese :
on v´erifie si les candidats sont solutions).
Si la construction s’av`ere trop difficile, il faudra penser au raisonnement par l’absurde :
On suppose que xE, non P(x) est vraie et on essaie d’arriver `a une contradiction.
d) Pour montrer qu’une proposition du type ”xE,P(x)” est fausse, on montre que pour tout xE,
nonP (x) est vraie (`a l’aide du b)) OU raisonnement par l’absurde.
e)Pour d´emontrer une implication : PQ, on suppose que Pest vraie et on montre alors que Qest vraie.
Si cette d´emarche n’aboutit pas, il faudra ´eventuellement penser au raisonnement par contrapos´ee : montrer que
non Qnon P. (Supposer alors que non Qest vraie, et montrer que non Pest vraie).
Illustration : si il pleut, les parapluies sont ouverts ... donc si les parapluies sont ferm´es, il ne pleut pas !
Ou encore au raisonnement par l’absurde : on suppose Pvraie et Qfausse, et on arrive `a une contradiction.
f) Pour d´emontrer une ´equivalence PQ: on peut montrer successivement les deux implications PQ
QP, OU ˆetre tr`es rigoureux et n’enchaˆıner que des assertions ´equivalentes.
Cas particulier : pour montrer que nN,P(n) est vraie, on pourra avoir recours au raisonnement par ecurrence.
Remarque importante : Une r´esolution d’´equation ou d’in´equation exige un raisonnement par
´equivalence afin d’ˆetre sˆur d’avoir des solutions et non seulement des candidats.
En revanche, dans tous les autres cas, notamment lorsqu’il faut montrer une proposition du type
xE,P(x) est vraie, les implications suffisent : ´eviter alors d’´ecrire par reflexe le symbole car les
´equivalences seront non justifi´ees, et mˆeme souvent fausses.
Pour le comprendre :
Exercice 6:
1. Montrer : x0, ln(2 + x)0.
2. R´esoudre l’´equation x+ 2 = xau brouillon et et v´erifier les solutions trouv´ees. En d´eduire une r´edaction
a) par analyse et synth`ese
b) par ´equivalence.
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