M I S E A U P O I N T Indications des héparines de bas poids moléculaire en pratique clinique en cardiologie Indications of low-molecular-weight heparin in cardiology practice ● F. Dewavrin, C. Bauters, B. Jude* Résumé HNF, alors que les HBPM, issues de la dépolymérisation chimique (acide nitrique, peroxydation) ou enzymatique, ont un poids moléculaire de 4 200 à 6 000 Da (tableau I). Tableau I. HBPM et HNF : principales données pharmacologiques comparatives. En cardiologie, le rôle pathogène du thrombus est présent dans de nombreuses entités cliniques : de la maladie thromboembolique veineuse aux embolies systémiques de la fibrillation auriculaire, en passant par les complications de plaque athéromateuse, où l’agrégation plaquettaire et la formation de thrombus intravasculaire sont une des cibles du traitement. La pratique cardiologique a quotidiennement recours aux héparines, et reste une des principales indications des héparines non fractionnées (HNF). Depuis les premières études confirmant l’efficacité des héparines de bas poids moléculaire (HBPM) dans la prévention du risque thromboembolique en milieu chirurgical, celles-ci ont progressivement étendu leurs indications dans presque toutes les situations cliniques où l’anticoagulation par HNF est utilisée de façon consensuelle. Nous proposons, après un bref rappel pharmacologique et pharmacodynamique des héparines, une revue de la littérature concernant l’utilisation des HBPM dans notre pratique, afin de redéfinir, en quelques grandes lignes à travers les essais cliniques, les indications validées et non validées des HBPM en cardiologie. Pharmacodynamique Activité Poids antimoléculaire coagulante HNF HBPM Pharmacocinétique Pourcentage Biodes chaînes disponibilité portant le par voie Demipentasaccharide sousvie terminal actif cutanée 3 000 à 30 000 Da Anti-IIa = Anti-Xa 33 % 30 % 90 ± 30 minutes 4 200 à 6 000 Da Anti-Xa > Anti-IIa 15 à 25 % 100 % 3à6 heures RAPPELS PHARMACOCINÉTIQUES ET PHARMACODYNAMIQUES Leur activité anticoagulante est portée par une séquence pentasaccharidique réagissant avec l’antithrombine permettant son activation et donc l’activité anticoagulante par inhibition principalement du facteur IIa (thrombine) et du facteur Xa (Stuart). Cette séquence pentasaccharidique terminale est présente dans 33 % des chaînes d’une solution d’HNF, contre 15 à 25 % des chaînes d’une solution d’HBPM. La fixation de l’extrémité pentasacharidique terminale avec l’antithrombine provoque une modification conformationnelle permettant son interaction avec les facteurs IIa et Xa et leur inactivation. Contrairement aux HNF qui présentent une activité mixte anti-Xa et IIa avec un rapport proche de 1, les HBPM ont une activité anti-Xa prédominante. Cela s’explique par la longueur de la chaîne polysaccharidique, insuffisante pour former un complexe thrombine-antithrombine-héparine stable permettant l’inactivation de la thrombine ; cette stabilité requiert une chaîne polysaccharidique d’un minimum de 18 saccharides, situation présente uniquement dans les solutions d’HNF (1). Données pharmacodynamiques Données pharmacocinétiques Les héparines sont des glycoaminoglycanes produites à partir d’intestin de porc. Une solution d’héparine est constituée de chaînes polysaccharidiques mélangées de façon hétérogène, avec des poids moléculaires variant de 3 000 à 30 000 Da pour les Les HBPM produisent une activité anticoagulante plus prédictible que les HNF, ce qui reflète leur meilleure biodisponibilité. Quand une HBPM est administrée par voie sous-cutanée à faible dose, l’activité anti-Xa retrouvée au niveau plasmatique est proche de 100 % de la dose injectée, contre 30 % avec une HNF. La demivie plasmatique des HBPM est 2 à 4 fois plus longue que celle Mots-clés : Héparine de bas poids moléculaire - Cardiologie - Essais cliniques. Keywords: Low-molecular-weight heparin - Cardiology - Clinical study. * Service de cardiologie C, hôpital cardiologique, CHRU de Lille. 28 La Lettre du Cardiologue - n° 390 - décembre 2005 M des HNF. L’activité anti-Xa plasmatique des HBPM persiste plus longtemps que l’activité antithrombinique (IIa), témoignant d’une clairance accrue des chaînes polysaccharidiques longues. Les différences pharmacocinétiques des HBPM et des HNF peuvent être expliquées par la différence de proportion de liaison aux protéines plasmatiques, aux cellules macrophagiques et endothéliales, cette fixation étant dépendante de la longueur des chaînes polysaccharidiques, avec une fixation accrue pour les chaînes longues. Contrairement aux HBPM, les HNF sont portées par les protéines plasmatiques, ce qui réduit leur activité anticoagulante, la forme fixée ne pouvant interagir avec la thrombine. La proportion de forme fixée aux protéines est peu prévisible, ce qui explique la faible prédictibilité du pouvoir anticoagulant des HNF. La diminution de fixation aux protéines et aux cellules endothéliales participe à la meilleure biodisponibilité des HBPM. Leur moindre fixation aux macrophages explique leur indépendance face à la clairance hépatique ainsi qu’une clairance rénale plus lente que celle des HNF, contribuant à leur meilleure demi-vie. Fortes de ces avantages pharmacocinétiques, les HBPM peuvent s’utiliser sans monitoring biologique de leur activité, en dehors des cas d’insuffisance rénale (1). I S E A U P O I N T Au terme de l’étude, une exploration était obtenue dans 75,5 % de la population, par doppler (17 %) ou phlébographie (83 %). La survenue d’un événement thromboembolique était significativement moindre dans le groupe énoxaparine 40 mg/j (p < 0,001), alors qu’il n’existait pas de différence entre la posologie 20 mg/j et le placebo. Ces résultats étaient significatifs à 14 jours et le bénéfice persistait à 3 mois. Il n’existait pas de différence significative en matière de décès, d’hémorragie ou de thrombopénie entre les différents groupes. Il existe peu de publications portant sur la prévention de la maladie thromboembolique en population médicale, ce qui contraste avec la richesse de la littérature dans le cadre des populations chirurgicales. Les résultats de cette étude (5) valident toutefois une pratique largement utilisée dans les services médicaux, mais en limitant l’indication aux patients à risque thromboembolique élevé (antécédents ou pathologie lourde motivant l’hospitalisation). Il convient également d’utiliser des doses suffisantes, telles que 40 mg d’énoxaparine, les posologies inférieures n’ayant pas montré de supériorité par rapport au placebo. Une étude plus récente a inclus 3 706 patients dont des caractéristiques étaient similaires à celles des patients de l’étude MEDENOX en termes de pathologie médicale, mais dont les facteurs de risque thromboembolique étaient moindres. Cette étude multicentrique, randomisée en double aveugle, testait la daltéparine à la posologie de 5 000 UI/j durant 15 jours contre placebo. Le critère principal était la survenue d’un accident thromboembolique ou d’une mort subite à 21 jours et à 90 jours. Les résultats retrouvaient une diminution significative du critère primaire à 21 jours (2,77 % versus 4,96 % ; p = 0,0015) dans le groupe daltéparine ; ce bénéfice était maintenu à 90 jours. Il existait une faible incidence des accidents hémorragiques majeurs, avec une discrète prédominance dans le groupe traité, sans signification statistique (6) (figure 1). INDICATIONS DES HBPM DANS LA MALADIE THROMBOEMBOLIQUE Prévention du risque thromboembolique dans la population médicale aiguë Après de nombreuses publications concernant leur efficacité dans la prévention du risque thromboembolique postchirurgical (orthopédie [2], neurochirurgie [3], polytraumatisme [4]), les HBPM ont bénéficié d’un grand essai clinique dans la population médicale aiguë (5). Celui-ci comparait chez 1 102 patients l’efficacité de l’énoxaparine en une injection sous-cutanée quotidienne aux posologies de 20 mg/j (n = 364) ou 40 mg/j (n = 367) contre placebo (n = 371). Cette population était sélectionnée sur des critères de gravité clinique (insuffisance cardiaque de stade III ou IV de la NYHA, insuffisance respiratoire aiguë ou septis sévère), associés à un facteur de risque thromboembolique surajouté comme un antécédent thromboembolique, un cancer, un âge supérieur à 75 ans, une obésité, une maladie variqueuse ou un traitement hormonal substitutif. Indications des HBPM dans le traitement curatif de la maladie thromboembolique De nombreuses études comparant les HBPM aux HNF ont été réalisées dans le traitement de la thrombose veineuse des membres inférieurs : ces données sont reprises par deux grandes méta-analyses portant pour l’une sur 11 études et 3 674 patients (7), et pour l’autre sur 13 études et 4 447 patients (8). Survenue du critère primaire à différentes durées de suivi Essai HBPM Délai Risque relatif (IC95) MEDENOX MEDENOX Énoxaparine 20 mg Énoxaparine 40 mg J15 J15 1,02 (0,70-1,51) 0,37 (0,22-0,63) MEDENOX Énoxaparine 40 mg J100 PREVENT Daltéparine 5 000 UI J21 0,55 (0,38-0,80) PREVENT Daltéparine 5 000 UI J90 0,70 (0,36-1,35) 0,41 (0,25-0,68) 0 La Lettre du Cardiologue - n° 390 - décembre 2005 HBPM meilleure 1 2 Figure 1. Résultats des HBPM versus placebo en prévention du risque thromboembolique dans une population médicale aiguë (5-6). 29 M I S E A U P O I N T Dans ces études étaient comparées des doses fixes d’HBPM et l’HNF, après confirmation d’une thrombose veineuse par des techniques objectives. Les critères principaux étaient la survenue d’une récidive thromboembolique, d’un accident hémorragique majeur ou d’un décès. Les résultats de la première méta-analyse (7) montrent une diminution significative de la mortalité à 3 et 6 mois dans le groupe HBPM ; il existe une diminution non significative du risque de récidive et d’hémorragie majeure. Il faut noter qu’une seule de ces 11 études était réalisée en double aveugle, et que la diminution du taux de décès concernait essentiellement le groupe atteint de pathologie néoplasique. Les résultats de la seconde méta-analyse (8) confirment ces données, avec une diminution significative de la mortalité totale en faveur des HBPM, sans différence en ce qui concerne les hémorragies majeures, les récidives ou les thrombopénies. Il existe donc des arguments forts et nombreux pour utiliser les HBPM dans le traitement de la maladie thrombotique veineuse périphérique, en termes d’efficacité et de sécurité. Certaines de ces études (the COLOMBUS investigators) comprenaient des cas d’embolie pulmonaire confirmée à l’inclusion. L’analyse des résultats concernant ces patients montrait une efficacité similaire des HBPM en termes de récidive et de décès par rapport au groupe traité pour phlébite seule (9), mais ces cas d’embolie pulmonaire ne représentaient dans cette étude qu’une minorité de patients (271 sur 1 021) ; l’efficacité et la sécurité des HBPM dans le traitement de l’embolie pulmonaire restaient donc à analyser dans des études spécifiques. Dans l’embolie pulmonaire, une grande étude compare une HBPM en une injection par jour (tinzaparine) à l’HNF (10). Dans l’étude THESEE, 612 patients ont été inclus ; l’embolie pulmo- naire était confirmée par : angiographie pulmonaire (13 %), scintigraphie de ventilation-perfusion très évocatrice (75 %), scintigraphie évocatrice associée à une thrombose des membres inférieurs confirmée (11 %). Les embolies massives avec instabilité hémodynamique étaient exclues de cette population. Les deux groupes étaient comparables en termes de gravité clinique et de pourcentage d’obstruction du lit vasculaire pulmonaire estimé par angiographie ou scintigraphie, ainsi qu’en termes de durée de traitement par héparine avant efficacité des antivitamines K (AVK). La survenue du critère principal combiné (décès, récidive, hémorragie majeure) à 9 jours était de 2,9 % dans le groupe HNF, contre 3 % dans le groupe HBPM, ce qui représente un écart de 0,1 % (IC95 : – 2,7-2,6). Les mêmes résultats étaient obtenus à 30 jours, avec 7,1 % pour le groupe HNF contre 5,9 % pour le groupe HBPM (IC95 : – 2,75,1). Il n’y avait donc pas de différence significative entre les deux traitements sur la survenue du critère primaire composite ; l’analyse des risques considérés séparément ne montrait pas de différence significative. Les résultats de cette étude validaient l’utilisation des HBPM dans l’embolie pulmonaire sans instabilité hémodynamique avec une administration sous-cutanée quotidienne de tinzaparine. De ces études sont tirées les recommandations de la Société européenne de cardiologie parues en 2000, préconisant l’utilisation des HNF ou des HBPM selon le choix du praticien, avec utilisation des HBPM en deux injections sous-cutanées par jour, à l’exception de la tinzaparine et de la fraxiparine, qui peuvent être administrées en une seule injection. Ces recommandations limitent l’utilisation des HBPM aux embolies pulmonaires stables et conseillent l’utilisation d’HNF en cas d’embolie massive avec instabilité hémodynamique (11). Inspra, p. 30 .../... M I S E A U P O I N T .../... INDICATIONS DES HBPM AU COURS DU SYNDROME CORONARIEN SANS ÉLÉVATION DU SEGMENT ST groupes de patients traités par HBPM seules (énoxaparine) et dans les groupes HBPM + angioplastie ou HBPM + anti-Gp IIb/IIIa (16). Deux études ont comparé l’utilisation des anti-Gp IIb/IIIa en association avec les HNF ou les HBPM ; la première utilisait l’eptifibatide (18), la seconde le tirofiban (19). Dans ces études, les traitements par clopidigrel et aspirine étaient associés, et le recours à l’angioplastie ne faisait pas interrompre l’HBPM. Les résultats montrent l’absence de différence significative en termes de complication hémorragique majeure et mineure. En termes d’efficacité, les taux de décès et d’infarctus étaient comparables dans les différents groupes. Le nombre de réhospitalisations et de revascularisations en urgence était moindre dans le groupe HBPM, mais la petite taille des populations et le faible taux d’événements ne permettaient pas d’obtenir une puissance statistique en termes d’efficacité. Ces études montrent donc que les HBPM peuvent êtres utilisées durant le SCA sans élévation persistante du segment ST, ce en association avec les antiGp IIb/IIIa et la coronarographie, sans augmentation significative du risque d’hémorragie majeure, les preuves concernant leur efficacité étant apportées par les études antérieures telles que ESSENCE (13) et TIMI 11B (14). Le thrombus plaquettaire représente la première cible du traitement des syndromes coronariens (SCA) sans élévation du segment ST, avec les différentes classes d’antiagrégants plaquettaires. Cependant, l’utilisation des inhibiteurs de la thrombine, et classiquement des HNF, est recommandée à la phase aiguë selon les recommandations de la Société européenne de cardiologie (12), ce malgré une faible activité théorique sur le thrombus riche en plaquettes. Plusieurs études ont comparé les HBPM à l’HNF dans cette indication. Les premières études ont nettement démontré le bénéfice des HBPM au cours du SCA sans élévation du segment ST. Il existait une diminution significative du critère combiné (mortalité, infarctus du myocarde et récidive angineuse) à 14 et 30 jours (ESSENCE) (13), ou à 8 et 43 jours (TIMI 11B) (14) pour les deux études les plus pertinentes (figure 2). Cette différence était en faveur des HBPM (énoxaparine), et les résultats se maintenaient à un an (15). Les HBPM semblaient donc plus efficaces que les HNF dans cette indication. Il faut néanmoins noter que cette différence était portée par une diminution significative des récidives angineuses, et que l’analyse des risques considérés de manière isolée ne montrait pas de différence significative en termes de décès et d’infarctus non fatal (14-15). Par ailleurs, ces études sont toutes deux antérieures à l’utilisation d’antiglycoprotéines (anti-Gp) IIb/IIIa et aux pratiques invasives actuellement utilisées : par exemple, le recours à l’angioplastie occasionnait un remplacement des HBPM par les HNF dans ces études. Les thiénopyridines n’étaient pas utilisées. Depuis, plusieurs registres (16, 17) ont permis d’évaluer les HBPM dans des stratégies modernes de prise en charge du SCA sans élévation du segment ST. Ces séries de patients montrent des taux d’accidents hémorragiques comparables dans les INDICATIONS DES HBPM AU COURS DU SYNDROME CORONARIEN AVEC ÉLÉVATION DU SEGMENT ST L’étude ASSENT 3 (20) a comparé les HBPM (énoxaparine) aux HNF, en association à la fibrinolyse (ténectéplase) en phase aiguë d’infarctus, avec comme objectif primaire un critère combiné associant décès à 30 jours, infarctus et ischémie réfractaire. Parmis les objectifs secondaires figuraient les hémorragies majeures. Dans cette étude, un troisième groupe recevait une demi-dose de fibrinolytique associée à un traitement par anti-Gp IIb/IIIa (abciximab). Décès et IDM à différentes durées de suivi Essai HBPM Durées de suivi FRIC ESSENCE TIMI 11B FRAXIS Daltéparine Énoxaparine Énoxaparine Nadroparine J1-J6 J14 J8 J14 Odds-ratio (IC95) 0,86 (0,72-1,02) TOTAL FRIC ESSENCE TIMI 11B FRAXIS Daltéparine Énoxaparine Énoxaparine Nadroparine J6-J45 J30 J43 J90 0,89 (0,77-1,03) TOTAL Figure 2. Comparaison des HBPM et des HNF chez les patients présentant un syndrome coronarien aigu sans élévation du segment ST. 32 0 1 HBPM meilleure 2 HNF meilleure La Lettre du Cardiologue - n° 390 - décembre 2005 M Pourcentage Critère primaire ASSENT 3 : décès, IDM, ischémie réfractaire 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 15,4 11,4 HBPM 11,1 HNF Abciximab Figure 3. Survenue du critère primaire à 30 jours dans ASSENT 3 (20). La Lettre du Cardiologue - n° 390 - décembre 2005 A U P O I N T Hémorragies intracrâniennes et AVC 3,5 3 Pourcentage Le groupe traité par HBPM recevait un bolus intraveineux de 30 mg d’énoxaparine puis deux injections par jour d’énoxaparine en sous-cutané (1 mg/kg/12 h). Les résultats montraient une diminution significative du critère principal en faveur des HBPM (p = 0,0002) et des anti-Gp IIb/IIIa (p < 0,0001) (figure 3). En termes de sécurité d’utilisation, il existait une diminution significative du critère primaire associé aux hémorragies graves et intracérébrales en faveur des HBPM (p = 0,0037) et des anti-Gp IIb/IIIa (p = 0,01416). Cette différence était portée essentiellement par la diminution des re-infarctus en hospitalisation et des ischémies réfractaires intra-hospitalières. Le risque de décès étudié isolément n’était pas diminué de façon significative. Les résultats de cette étude sont pondérés par ceux de l’étude ASSENT 3 Plus (21) comparant les HBPM aux HNF dans une stratégie de fibrinolyse préhospitalière à la phase aiguë d’infarctus utilisant les mêmes protocoles thérapeutiques, et les mêmes critères principaux et secondaires. Celle-ci comportait 1 639 patients randomisés dans deux groupes (il n’existait pas de groupe recevant des anti-Gp IIb/IIIa) ; 53 % des patients étaient pris en charge avant la seconde heure suivant le début de la symptomatologie douloureuse. Il n’existait pas ici de différence significative en termes de survenue du critère primaire (p = 0,08). En revanche, en ce qui concerne la survenue d’événements hémorragiques, l’auteur notait une augmentation significative des accidents vasculaires cérébraux (p = 0,026) et des hémorragies intracérébrales (p = 0,047) dans le groupe recevant des HBPM (figure 4). Cette différence ne concernait que le sous-groupe de patients âgés de plus de 75 ans et n’existait pas chez les moins de 75 ans. Cette constatation amène les auteurs à préconiser une utilisation prudente des HBPM chez le sujet âgé, et à recommander également une adaptation de la posologie dont les modalités restent à définir. Ces deux études (20, 21) mettent donc en évidence une efficacité des HBPM dans le SCA avec élévation persistante de segment ST, efficacité comparable à celle des HNF, mais elles montrent également les limites d’une thérapeutique sans monitoring biologique, avec un risque accru d’hémorragie chez le sujet âgé, chez qui la posologie devrait probablement être adaptée ou surveillée. I S E 2,5 2 HBPM HNF 1,5 1 0,5 0 AVC HIC Figure 4. Survenue d’hémorragies intracérébrales (HIC) et d’AVC dans l’étude ASSENT 3 Plus comparant les HBPM aux HNF en phase préhospitalière de prise en charge des SCA avec sus-décalage du segment ST (21). INDICATIONS DES HBPM DANS LE CADRE DE LA PRÉVENTION THROMBOTIQUE DES GESTES D’ANGIOPLASTIE TRANSLUMINALE PROGRAMMÉS Comme nous le montrent les différentes séries et études réalisées au cours du syndrome coronarien, avec ou sans réalisation d’un geste invasif d’angioplastie coronaire, les HBPM représentent une bonne alternative en termes d’efficacité et ne semblent pas responsables d’une majoration du risque hémorragique (12-19). Dans le cadre de l’angioplastie programmée, aucune étude n’est disponible pour les comparer aux HNF, qui sont classiquement utilisées durant la procédure à des posologies faibles, et souvent en dose unique. La revue de la littérature retrouve plusieurs séries de patients bénéficiant d’une angioplastie programmée ou non, sans randomisation ni groupe témoin, dans lesquelles l’utilisation des HBPM en dose unique avant l’angioplastie n’entraîne pas de complication, les événements retenus étant les hémorragies majeures et les complications au point de ponction. L’une de ces séries, comportant 242 patients, montre par des dosages itératifs, notamment en début et fin de procédure, qu’une seule injection d’énoxaparine avant l’angioplastie procure une activité anti-Xa satisfaisante (> 0,5 IU/ml) dans 97,5 % des cas, et que celle-ci est stable tout au long de la procédure. Cela était obtenu avec une dose fixe de 0,5 mg/kg d’énoxaparine injectée juste avant l’admission en coronarographie, quels que soient l’âge et la fonction rénale (22). Dans cette série, il existait un faible taux de complications hémorragiques (4 cas, dont 1 majeur), ce malgré l’utilisation concomitante de l’aspirine et du clopidogrel avec dose de charge, et l’utilisation de l’eptifibatide au décours de l’angioplastie dans 26 % des cas. Les résultats de cette série montraient une activité anti-Xa correcte et prédictible après une dose unique d’HBPM délivrée par voie intraveineuse. Une étude randomisée comparant l’énoxapa33 M I S E A U P O I N T rine aux HNF, en association aux inhibiteurs des glycoprotéines IIb/IIIa (eptifibatide ou tirofiban), à l’aspirine et au clopidogrel, a donc été réalisée. Elle incluait 200 patients répartis en quatre groupes selon l’héparine et l’inhibiteur de glycoprotéines IIb/IIIa utilisés. Dans cette étude, le type d’héparine reçu n’affectait pas le taux d’inhibition plaquettaire. Le groupe recevant l’énoxaparine présentait une diminution du taux d’infarctus survenant dans les 30 jours et une diminution des hémorragies, cette différence n’étant pas statistiquement significative (23). potentielle, qui correspond à 40 % du coût global. De la même façon, une autre série publiée a montré que l’utilisation d’HBPM dans le cadre de cardioversions électriques, guidées par échocardiographie transœsophagienne, pourrait permettre de réduire le coût de la prise en charge par rapport aux HNF (25). Les recommandations internationales concernant la fibrillation auriculaire, éditées en 2001 sous l’égide des sociétés scientifiques telles que ESC, AHA et ACC (26), ne préconisent pas l’initiation d’un traitement anticoagulant utilisant les HBPM dans le cadre de la fibrillation auriculaire. L’ensemble des participants attirent l’attention sur l’intérêt de ces thérapeutiques quant à leur coût, leur effets indésirables moindres ainsi que leur pharmacocinétique, avec une meilleure efficacité et une meilleure prédictibilité de l’effet anticoagulant. Cependant, lors de la rédaction de ces recommandations, les données scientifiques attestant de la sécurité d’emploi et de l’efficacité d’utilisation étaient insuffisantes dans la littérature ; il n’existe donc pas d’indication reconnue par ces guidelines en faveur de leur utilisation. Depuis 2004, un essai randomisé en double aveugle comparant les HBPM aux HNF dans la fibrillation auriculaire apporte un début de réponse quant à leur utilisation (27). L’étude ACE Trial compare l’énoxaparine aux HNF relayées par les AVK, dans deux stratégies distinctes de prise en charge de la fibrillation auriculaire persistante. Une tentative de cardioversion électrique était guidée dans un groupe par échographie transœsophagienne (ETO) ; dans l’autre, elle faisait suite à 21 jours d’anticoagulation (figure 5). L’anticoagulation après cardioversion était assurée par les AVK dans le groupe HNF et par l’énoxaparine dans le groupe HBPM, ce pour une durée de 28 jours. Cette étude portait sur 503 patients, après exclusion de ceux présentant des antécédents thromboemboliques, une insuffisance rénale ou hépatique, ainsi que des patients aux antécédents hémorragique récents. La majorité bénéficiait d’une stratégie utilisant l’ETO avant cardioversion (86,9 %). Le critère primaire étudié INDICATIONS DES HBPM DANS LA FIBRILLATION AURICULAIRE Comme le montre l’analyse rétrospective de la population prise en charge pour fibrillation auriculaire dans un service de cardiologie nord-américain entre 1997 et 1999, la proportion de patients traités par HBPM s’est majorée significativement entre 1997 et 1998-1999, suite à leur approbation officielle survenue dans le courant de l’année 1998 pour des indications prophylactique et curative de maladie thromboembolique. Parmi les 274 patients hospitalisés, aucun n’était traité par HBPM en 1997, contre 24,1 % en 1999 (p < 0,001). Cette stratégie thérapeutique avait pour conséquence une diminution significative de la durée d’hospitalisation des patients pris en charge pour fibrillation auriculaire entre 1997 et 1998-1999 : celle-ci était de 3,3 ± 2,8 jours en 1997, contre 2,4 ± 2,1 jours en 1998-1999 (p = 0,03) (24). Dans cette étude, les patients étaient pris en charge de façon hétérogène, notamment en termes de restauration du rythme sinusal ou de persistance de la fibrillation. Par ailleurs, aucun résultat n’était donné sur la sécurité d’emploi des HBPM dans cette cohorte. Cette étude permettait pourtant de montrer un intérêt important des HBPM en termes de coût de prise en charge des fibrillations auriculaires, avec une réduction de la durée d’hospitalisation Groupe A : non guidé par l'ETO Groupe B : guidé par l'ETO Énoxaparine HNF + AVK ETO : Non thrombus ? Oui HNF + AVK Énoxaparine 21 jours 21 jours ECV ECV ECV AVK 28 jours ETO : thrombus ? AVK Non AVK 34 28 jours Énoxaparine 28 jours AVK Oui Fin Oui Énoxaparine ECV 21 jours ECV 28 jours ETO : Non thrombus ? 28 jours Énoxaparine 21 jours ETO : thrombus ? Non ECV 28 jours Énoxaparine Oui Fin Figure 5. Stratégies de prise en charge des patients dans l’étude “ACE Trial”, comparant l’énoxaparine aux HNF dans la fibrillation auriculaire (ECV = cardioversion électrique) (d’après 27). La Lettre du Cardiologue - n° 390 - décembre 2005 M était la survenue d’accidents emboliques systémiques, les décès et les hémorragies majeures. L’étude avait pour objectif la mise en évidence de la non-infériorité de l’énoxaparine. Les résultats montraient l’absence de différence entre les deux traitements, et ce quelle que soit la stratégie utilisée (avec ou sans ETO). Les conclusions des auteurs étaient donc en faveur d’une non-infériorité des HBPM qui devrait conduire dans l’avenir à leur utilisation préférentielle en raison des bénéfices en termes de simplicité, de coût et de fiabilité d’utilisation (27). Ces résultats sont bien sûr à prendre en considération, mais ils portent sur une population limitée parmi les cas de fibrillations auriculaires ; ils ne répondent pas au problème d’anticoagulation de la fibrillation permanente, pour laquelle l’anticoagulation est débutée en hospitalisation. Ils s’adressent à une population sélectionnée, avec un risque d’accident embolique faible au vu de la très grande majorité de patients bénéficiant d’une imagerie échographique avant cardioversion. INDICATIONS DES HBPM DANS LE CADRE DE RELAIS TEMPORAIRE DES ANTIVITAMINES K CHEZ LES PATIENTS À RISQUE THROMBOEMBOLIQUE INDUIT PAR UNE MALADIE VALVULAIRE OU RYTHMIQUE La multiplication des gestes invasifs à visée diagnostique et/ou thérapeutique et la réalisation d’une chirurgie programmée posent un problème fréquent chez les patients anticoagulés au long cours. Il existe en effet un risque hémorragique induit par la procédure, celui-ci étant majoré par la prise d’anticoagulants. Il existe également un risque thrombotique accru par l’interruption temporaire des AVK pouvant, lorsqu’il est important, rendre l’indication du geste critiquable. Le schéma thérapeutique couramment utilisé dans ce contexte consiste en une interruption des AVK, avec relais par HNF adapté au TCA par voie intraveineuse continue ou sous-cutanée, suivi d’une réintroduction des AVK une fois le risque hémorragique maîtrisé, avec poursuite des HNF jusqu’à l’obtention d’un INR cible selon l’indication considérée. Cette stratégie thérapeutique implique une augmentation de la durée d’hospitalisation, en raison de la nécessité de surveillance biologique. Ce surcoût est estimé à 600 000 $ pour prévenir un accident thromboembolique (28). Par leur simplicité d’utilisation, le monitoring biologique n’étant pas nécessaire, les HBPM se sont positionnées comme une alternative thérapeutique encourageante dans cette indication, avec comme objectif une réduction de la durée d’hospitalisation et donc du coût global du geste considéré. Il n’existe pas d’études comparant les HBPM aux HNF dans cette indication, mais deux séries (29, 30) rapportent un faible nombre d’événements thromboemboliques avec les HBPM, sans majoration du risque hémorragique. Malheureusement ces deux séries comptent un nombre faible de patients (n = 224 [29], n = 650 [30]), avec notamment une majorité de patients traités au long cours pour fibrillation auriculaire ou valves La Lettre du Cardiologue - n° 390 - décembre 2005 I S E A U P O I N T mécaniques aortiques, et présentant donc un risque thromboembolique plus faible que les patients porteurs de valves mécaniques mitrales, qui représentaient moins de 10 % de la population étudiée (30). De plus, le faible taux d’hémorragie observé est à rapporter au geste réalisé ; il s’agissait, dans la majorité des cas, de techniques peu invasives telles que l’endoscopie digestive ou des cathétérismes cardiaques. Il existait en effet une minorité de chirurgie de type thoracique, vasculaire ou viscérale lourde. De plus, dans ces cas, l’anticoagulation postopératoire était interrompue (30) ou adaptée, avec des posologies isocoagulantes (29), rendant les résultats difficiles à interpréter en termes de sécurité d’emploi. Au vu de ces résultats, les HBPM semblent pouvoir être utilisées avec des protocoles facilement applicables, mais le manque de comparaisons pertinentes au traitement de référence en termes d’efficacité d’emploi ne permet pas de les recommander dans cette indication. Ces protocoles probablement efficaces méritent des études randomisées contre HNF. Il en est de même pour le cas particulier de la femme enceinte porteuse d’une valve mécanique, où l’interruption des AVK est impérative entre la 6e et la 12e semaine de gestation en raison des risques d’embryofœtopathies, puis en fin de grossesse afin de limiter les risques hémorragiques péri-partum (31). L’utilisation en relais des HNF est classique, mais elle provoque une augmentation du risque thrombotique et du risque de décès maternel par rapport au traitement par AVK (30). Il existe un petit nombre de cas traités avec succès par HBPM (32), mais d’autres auteurs rapportent des thromboses de valve (33, 34). La FDA contre-indique leur utilisation dans ce cas, en se basant sur la rubrique “mises en garde” et précautions rédigées par le laboratoire Aventis (35). Ces précautions ont été émises au vu de l’arrêt précoce d’une étude sud-africaine comparant le Lovenox® aux HNF, montrant la survenue de deux décès par thrombose de valve chez 7 patientes traitées par HBPM et concluant donc à un risque accru de thrombose de valve. Le sujet est largement abordé dans la littérature (36-38), avec des avis très divergents et des niveaux de preuve ne dépassant pas le rapport de quelques cas isolés : le manque d’études et l’impossibilité pour des raisons éthiques de réaliser ces études conduisent à recommander de ne pas utiliser les HBPM dans cette indication. INDICATION DES HBPM EN CAS D’INTERRUPTION TEMPORAIRE DES ANTIAGRÉGANTS PLAQUETTAIRES CHEZ LE PATIENT VASCULAIRE, EN VUE D’UN GESTE INVASIF Aucune donnée de la littérature n’a été retrouvée concernant l’utilisation d’une HBPM, quelle que soit la posologie, dans le cadre de l’interruption temporaire des antiagrégants plaquettaires chez le coronarien ou dans l’artériopathie des membres inférieurs ; il n’existe donc pas de bénéfice évident dans cette indication. 35 M I S E A U P O I N T INDICATIONS DE LA SURVEILLANCE BIOLOGIQUE DE L’ACTIVITÉ ANTI-XA ET CONSÉQUENCE EN TERMES DE POSOLOGIES 5. Samana MM, Cohen AT, Darmon JY et al. A comparison of enoxaparine with placebo for the prevention of venous thromboembolism in acutely ill medical patients. N Engl J Med 1999;341:793-800. Le monitoring de l’activité anti-Xa n’était pas réalisé dans les études concernant les pathologies thromboemboliques (5, 8, 9) ou coronariennes (11, 12, 15-20) et la fibrillation auriculaire (27). Deux études réalisées avec les HBPM utilisent le dosage de l’activité anti-Xa comme critère d’efficacité (15, 21) ; toutes deux portent sur l’utilisation des HBPM avant l’angioplastie percutanée, l’anticoagulation efficace étant obtenue pour des dosages entre 0,5 et 1 UI/ml d’activité anti-Xa. La posologie des HBPM n’était pas modifiée selon les résultats. L’utilisation en routine de ce dosage ne doit pas être recommandée dans la population générale ; toutefois, des cas de surdosage ayant été constatés dans des populations de personnes âgées ou d’insuffisants rénaux, leur utilisation est recommandée dans ces populations à risque (1). Aucun élément de la littérature ne permet de préconiser, en cas de dosage inférieur à 0,5 UI/ml, une majoration de la posologie des HBPM, l’efficacité clinique de celle-ci n’ayant pas été corrélée aux dosages biologiques dans la plupart des études cliniques (5, 8, 9, 11, 12, 15-20). of dalteparin for the prevention of venous thromboembolism in acutely ill medical patients. Circulation 2004;110:874-9. 6. Leizorovicz A, Cohen A, Turpie A et al. Randomized, placebo-controlled trial 7. Gould MK, Dembitzer AD, Doyle RL. Low-molecular-weight heparins compared with unfractionated heparin for the treatement of acute deep veinous thrombosis. A meta-analysis of randomized, controlled trials. Ann Intern Med 1999;130:800-9. 8. Dolovich LR, Ginsberg JS, Douketis JD. A meta-analysis comparing lowmolecular-weight heparins with unfractionated heparin in the treatment of venous thromboembolism. Examining some unanswered questions regarding location of treatment, production type, and dosing frequency. Arch Intern Med 2000;160: 181-8. 9. The Colombus investigators. Low-molecular-weight heparin in the treatment of patients with venous thromboembolim. N Engl J Med 1997;337:657-62. 10. Simonneau G, Sors H, Charbonnier B et al. A comparison of low-molecularweight heparin with unfractionated heparin for acute pulmonary embolism. N Engl J Med 1997;337:663-9. 11. Guidelines on diagnosis and management of acute pulmonary embolism. Eur Heart J 2000;21:1301-36. 12. Bertrand ME, Simons ML, Fox A et al. Management of acute coronary syndromes in patients presenting without persistent ST-segment elevation. Eur Heart J 2002;23:1809-40. 13. Cohen M, Demers C, Gurfinkel EP et al. Efficacy and safety of subcutaneous enoxaparine in non-Q-wave coronary events. N Engl J Med 1997;337:447-52. CONCLUSION Depuis une dizaine d’années, les HBPM ont progressivement envahi le domaine médical, notamment en cardiologie, où l’anticoagulation est utilisée quotidiennement. Elles jouissent d’une pharmacocinétique qui, comparée à celle des HNF, les rend très attrayantes d’un point de vue médical et économique. Certaines indications, comme le traitement, la prévention de la maladie thromboembolique et le syndrome coronarien, bénéficient de preuves scientifiques fortes permettant leur recommandation. D’autres indications comme la fibrillation auriculaire et l’angioplastie programmée semblent pouvoir bénéficier des atouts des HBPM dans la pratique courante malgré un niveau de preuve moins évident. En ce qui concerne les interruptions temporaires d’AVK, quelques séries montrent que des protocoles d’anticoagulation simples par HBPM sont utilisables, mais l’efficacité de telles procédures reste à évaluer par des études randomisées, ce qui ne permet pas de les ■ recommander à ce jour. Bibliographie 14. Antman E, Mc Cabe C, Gurfinkel EP et al. Enoxaparine prevents death and cardiac ischemic events in unstable angina/non-Q-wave myocardial infarction. Results of the Thrombolysis in Myocardial Infarction 11B trial. Circulation 1999;100:1593-601. 15. Antman E, Cohen M, Mc Cabe C et al. Enoxaparine is superior to unfractionated heparin for preventing clinical events at 1 year follow-up of TIMI 11B and ESSENCE. Eur Heart J 2002;23:308-14. 16. Collet JP, Montalescot G, Lison L et al. Percutaneous coronary intervention after subcutaneous enoxaparin pretreatment in patients with unstable angina pectoris. Circulation 2001;103:658-63. 17. Ferguson JJ, Antman EM, Bates ER et al. Combining enoxaparin and glycoprotein IIb/IIIa antagonists for the treatment of acute coronary syndromes: final results of the National Investigators Collaborating on Enoxaparin-3 study. Am Heart J 2003;146:628-34. 18. Bhatt DL, Lee BL, Casterella PJ et al. Safety of concomitant therapy with eptifibatide and enoxaparin in patients undergoing percutaneous coronary intervention. J Am Coll Cardiol 2003;41:20-5. 19. Cohen M, Theroux P, Borzak S et al. Randomized double-blind safety study of enoxaparin versus unfractionated heparin in patients with non-ST-elevation acute coronary syndromes treated with tirofiban and aspirin; ACUTE II study. Am Heart J 2002;144:470-7. 20. The assessment of the safety and efficacy of a new thrombolytic regimen (ASSENT)-3 investigators. Efficacy and safety of tenecteplase in combination with enoxaparin, abciximab, or unfractionated heparin: the ASSENT 3 randomised trial in acute myocardial infarction. Lancet 2001;358:605-13. 1. Weitz JI. Low-molecular-weight heparins. N Engl J Med 1997;337:688-99. 2. Imperiale TF, Speroff T. A meta-analysis of methods to prevent venous thrombo- 21. Wallentin L, Goldstein P, Armstrong PW. Efficacy and safety of tenecteplase in embolism following total hip replacement. JAMA 1994;271:1780-5. 22. Choussat R, Montalescot G, Collet JP et al. A unique low dose of intrave- 3. Green D, Prophylaxis of thromboembolism in spinal cord-injured patients. combination with low-molecular-weight heparin enoxaparin or unfractionated heparin in the prehospital setting. ASSENT 3 PLUS. Circulation 2003;108:135-42. Chest 1992;102:649S-651S. nous enoxaparin in elective percutaneous coronary intervention. J Am Coll Cardiol 2002;40:1943-50. 4. Geerts WH, Jay RM, Code KI et al. A comparaison of low dose heparin with low-molecular-weight heparin as prophylaxis against venous thromboembolism after major trauma. N Engl J Med 1996;335:701-7. 23. Madan M, Radhkrishnan S, Reis M et al. Comparison of enoxaparine versus heparin during elective percutaneous coronary intervention performed with either eptifibatide or tirofiban (the ACTION Trial). Am J Cardiol 2005;95:1295-301. 36 La Lettre du Cardiologue - n° 390 - décembre 2005 M I S E A U P O I N T 24. Kim MH, Decena BF, Bruckman D et al. Use patterns of low-molecularweight heparin and the impact on leight of stay in patients hospitalized for atrial fibrillation. Am Heart J 2003;145:665-9. 31. Hall JG, Pauli RM, Wilson KM. Maternal and fetal sequelae of anticoagulation during pregnancy. Am J Med 1980;68:122-40. 25. Wodlinger AM, Pieper JA. Low-molecular-weight heparin in transesophageal valve prosthesis, a French retrospective cooperative study. Arch Mal Cœur Vaiss 1994;87:429-37. echocardiography guide cardioversion of atrial fibrillation. Pharmacotherapy 2003;23:57-63. 26. ACC/AHA/ESC guidelines for the management of patients with atrial fibrillation. Eur Heart J 2001;22:1852-923. 27. Stellbrink C, Nixdorff U, Hofmann T. Safety and efficacy of enoxaparine compared with unfractionated heparin and oral anticoagulation for prevention of thromboembolic complications in cardioversion of nonvalvular atrial fibrillation (ACE Trial). Circulation 2004;109:997-1003. 28. Eckman MH, Beshanshy JR, Durand-Zaleski I et al. Anticoagulation for non cardiac procedures in patients with prosthetic heart valves. JAMA 1990;263: 1513-21. 32. Hanania G, Thomas D, Michel PL et al. Pregnancy in patients with heart 33. Rowan JA, McCowan LM, Raudkiwi PJ et al. Enoxaparin treatment in women with mechanical heart valves during pregnancy. Am J Obstet Gynecol 2001;185:633-7. 34. Idir M, Madonne F, Roudaut R et al. Collapse and massive pulmonary edema secondary to thrombosis of a mitral mechanical heart valve prosthesis during low-molecular-weight heparin therapy. J Heart Valve Dis 1999;8:303-4. 35. Lovenox injection. Bridgewater, NJ. Aventis Pharmaceuticals Inc. 2002. 29. Kovacs MJ, Kearon C, Rodger M et al. Single-arm study of bridging therapy 36. Jeffrey S, Ginsberg IG, Hirsh J et al. Use of antithrombotic agents during pregnancy. Chest 2001;119:122S-131S. with low-molecular-weight heparin for patients at risk of arterial embolism who require temporary interruption of warfarin. Circulation 2004;110:1658-63. 37. 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EDIMARK S.A.S. © mai 1983 - Imprimé en France - Differdange S.A. - 95110 Sannois - Dépôt légal : à parution Ce numéro est routé avec : ✓ Un Infos Congrès “Syndrome métabolique et risque cardiovasculaire (ACC 2005, ADA 2005)” (12 pages), ✓ un Infos Congrès “Traitement BASIC du coronarien : que faisons-nous actuellement ?” (8 pages), ✓ Un Infos Congrès “65e Réunion scientifique de l’ADA” (12 pages). La Lettre du Cardiologue - n° 390 - décembre 2005 37