ABSTRACTS
La Lettre du Cardiologue - n° 392 - février 2006
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équilibre la différence hommes-femmes avec un taux com-
parable d’hémorragies sévères.
Le sexe féminin représente par conséquent un facteur de risque
thromboembolique de la FA non valvulaire susceptible d’in-
fluencer la décision de pratiquer une anticoagulation efficace.
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
sexes). Les résultats sont identiques si on prend en compte les seuls
AVC (369 AVC ischémiques au total). L’exposition à une hormo-
nothérapie substitutive (estrogénothérapie orale) n’est pas asso-
ciée à une augmentation significative du risque thromboembolique.
Sous warfarine, on observe une réduction significative des
accidents thromboemboliques pour les deux sexes (risque rela-
tif = 0,4 pour les femmes et 0,6 pour les hommes) ; cette dimi-
nution des taux d’accidents thromboemboliques est plus impor-
tante chez les femmes (p = 0,01 pour l’interaction sexe-warfarine).
Le risque annuel d’hémorragie sévère est similaire pour les deux
sexes (1 % et 1,1 %).
Conclusion. Pour cette large cohorte de patients présentant une
FA non valvulaire, les femmes ont effectivement un risque plus
élevé que les hommes de présenter un accident thromboem-
bolique en l’absence d’anticoagulation. Cela est confirmé à
tous âges et quels que soient les facteurs de risque embolique
associés. La mise sous anticoagulation efficace (warfarine)
Gender differences in the risk of ischemic stroke and periphe-
ral embolism in atrial fibrillation. The AnTicoagulation and
Risk factors In Atrial fibrillation (ATRIA) Study.
Fang MC, Singer DE, Chang Y et al.
●
Circulation 2005;112:
1687-91.
*Hart R et al. Stroke 1999;30:1223-9.
** Wang TJ et al. JAMA 2003;290:1049-56.
*** Score CHADS2 : 2 points pour antécédent d’AVC ou d’accident isché-
mique transitoire, 1 point pour chacun des facteurs de risque suivants :
insuffisance cardiaque congestive, hypertension artérielle, âge ≥75 ans,
diabète gras.
Functional and prognostic implications of left ventricular
contractile reserve in patients with asymptomatic severe
mitral regurgitation.
Lee R, Haluska B, Leung DY et al.
●
Heart 2005;91:1407-12.
contractile ; mais la FE à 36 mois était plus basse en l’absence
de réserve contractile que dans le cas contraire (50 ± 11 % ver-
sus 59 ± 8 % ; p = 0,008). Tous les patients opérés et ayant une
réserve contractile avaient une FE supérieure à 50 % à un an,
alors que 23 % des patients opérés sans réserve contractile avaient
une FE inférieure à 50 % à un an. Chez les patients traités médi-
calement, la FE après 24 à 36 mois était plus basse en l’absence
de réserve contractile qu’en sa présence (54 ± 14 % versus 62 ±
6%; p = 0,06). Des événements cardiaques ne sont survenus en
postopératoire que chez les patients sans réserve contractile, et
seuls 50 % de ces patients étaient indemnes d’événements car-
diaques 38 mois après l’intervention.
Conclusion. En cas d’IM sévère asymptomatique sans dysfonc-
tion ventriculaire gauche, l’absence de réserve contractile appré-
ciée par échocardiographie d’effort est un facteur prédictif de
dysfonction ventriculaire gauche tardive et d’événements car-
diaques en cas d’intervention, ainsi que de détérioration pro-
gressive de la fonction ventriculaire gauche chez les patients non
opérés. L’analyse de la réserve contractile peut influencer les
indications opératoires et orienter vers une chirurgie non diffé-
rée lorsqu’elle est absente, ou conforter une attitude attentiste
lorsqu’elle est présente et que le rapport bénéfice/risque de l’in-
tervention est incertain.
B. Gallet, service de cardiologie, CH Argenteuil
Valeur pronostique de la réserve contractile du ventricule gauche
en cas d’insuffisance mitrale sévère asymptomatique
Point du sujet. Les patients ayant une insuffisance mitrale
(IM) volumineuse asymptomatique peuvent développer
une dysfonction ventriculaire gauche irréversible malgré une frac-
tion d’éjection (FE) normale au repos.
But. Le but de cette étude a été de déterminer si l’évaluation de
la réserve contractile du ventricule gauche par échocardiographie
d’effort permettait de prédire l’évolution à long terme de la fonc-
tion ventriculaire gauche.
Patients et méthodes. L’étude a porté sur 71 patients ayant une
IM importante de grade 3 à 4, pure et isolée, en classe I ou II
NYHA, d’étiologie dégénérative pour 68 d’entre eux, chez les-
quels un échocardiogramme a été réalisé au repos et au décours
immédiat d’une épreuve d’effort. Les volumes ventriculaires
gauches et la FE ont été calculés en coupe apicale des quatre cavi-
tés, et l’existence d’une réserve contractile a été définie par une
augmentation de la FE d’au moins 4 % à l’effort. Des contrôles
échocardiographiques réguliers ont été réalisés au cours du suivi,
qui a été de 3 ans.
Résultats. Une réserve contractile était présente chez 45 patients
(63 %) et absente chez 26 (37 %). La FE au repos était de 64 ±
7% dans les deux groupes, mais elle était par définition plus éle-
vée à l’effort en cas de réserve contractile (74 ± 8 % versus 56 ±
8%; p < 0,0001). Une indication opératoire a été posée par le
cardiologue en charge du patient dans 42 % des cas lorsqu’il exis-
tait une réserve contractile et dans 85 % des cas en son absence.
Les facteurs prédictifs de l’évolution de la FE après chirurgie car-
diaque étaient la présence d’une réserve contractile et le volume
télésystolique du ventricule gauche, alors que seule la réserve
contractile avait une valeur prédictive pour les patients traités
médicalement. Chez les patients opérés, la FE à 36 mois était
plus basse qu’avant l’intervention, qu’il existe ou non une réserve