Quelles sont ces insuffisances mitrales importantes E

En une référence...
En une référence...
33
Quelles sont ces insuffisances mitrales importantes
et symptomatiques récusées pour la chirurgie ?
La Lettre du Cardiologue - n° 412 - février 2008
RÉFÉRENCE
Mirabel M, Iung B, Baron G et al. What
are the characteristics of patients with
severe, symptomatic, mitral regurgitation
who are denied surgery? Eur Heart J 2007;
28:1358-65.
LE FOND
Dans Euro Heart Survey, concernant
la prise en charge des valvulopathies,
396 patients avaient une régurgitation
mitrale (IM) symptomatique (classe
NYHA II) et sére (grade 3 ou 4 en
échocardiographie-Doppler). Si leur âge
moyen était de 66 ans, 137 patients avaient
entre 70 et 80 ans, et 40 patients plus de
80 ans. Létiologie la plus fréquente de l’IM
était générative (53 %). Un facteur au
moins de comorbidité était présent dans
40 % des cas, avec un index moyen de
Charlson à 1,24. Une coronaropathie
était psente pour 100 des 228 patients
coronarographiés.
Une intervention mitrale a été proposée
pour 203 patients (51 %), les 193 autres
patients étant initialement traités médi-
calement. Parmi les 135 patients opérés
dans les centres participant à Euro Heart
Survey, 79 ont eu un remplacement
valvulaire et 56 une plastie mitrale.
Un geste assoc de pontage aorto-coro-
naire a concerné 39 patients. Cinq patients
(3,7 %) sont dés pendant la période
postopératoire. Aucun décès nest survenu
en cas de plastie mitrale isolée.
En analyse multivariée, les cinq critères
associés à l’abstention chirurgicale
sont : une fraction déjection basse,
une étiologie non ischémique, un âge
avancé, un index de comorbidité élevé
et une IM de grade 3. Les raisons le
plus souvent invoquées par les praticiens
pour motiver leurs réticences à l’égard
de la chirurgie ont é: lasolution des
sympmes sous traitement médical, la
présence de comorbidités, l’âge avancé,
le refus du patient et une insuffisance
cardiaque terminale.
Le suivi à un an a pu être analysé pour
392 patients (99 %). La survie à un an est
inférieure en cas de décision d’abstention
chirurgicale : 89,5 % contre 96 % ; p = 0,02.
Lâge et la comorbidisont les facteurs
prédictifs de cette évolution plus péjorative.
Parmi les 193 patients non retenus initia-
lement pour la chirurgie, 19 (10 %) seront
finalement adressés pour intervention dans
l’année suivant leur inclusion.
COMMENTAIRES
Cette analyse de Euro Heart Survey
nous apprend que près de la moitié
des patients ayant une IM importante
et symptomatique ne sont pas dirigés
initialement vers la chirurgie en Europe,
souvent à l’encontre des recommanda-
tions actuelles. Considérant les facteurs
déterminant le choix thérapeutique, peu
de patients étaient concernés par une
fraction d’éjection inférieure à 30 % (15 %
des patients non opérés) ou par un âge
supérieur à 80 ans (10 % de la population
totale), facteurs susceptibles d’expliquer
des réticences fones à l’intervention.
Si les IM ischémiques furent plus souvent
opérées, il est probable que l’indication
chirurgicale reposait alors en priorité sur
une proposition de pontage aorto-coro-
naire assoc (réalidans 83 % des cas).
Les IM de grade 3 sont moins souvent
considérées comme chirurgicales alors
que leur caractère symptomatique aurait
dû conduire à la même attitude thérapeu-
tique qu’en cas de grade 4. La résolution
des symptômes sous traitement médical
apparaît comme un mauvais prétexte
à l’abstention chirurgicale, l’apparition
de symptômes étant en soi un puissant
facteur prédictif de mortalité. Reste l’im-
pact certain des comorbidités (index ≥ 3
pour 20 % des patients non opérés).
À l’instar d’une première publication
concernant les rétrécissements aortiques
(Eur Heart J 2005;26:2714-20), l’âge
avancé et la dysfonction ventriculaire gau-
che influaient négativement sur la décision
chirurgicale, on ne peut qu’insister pour
une vigilance accrue quant à l’application
dans la pratique courante des recomman-
dations en vigueur. Les ticences à la
chirurgie d’une IM importante et symp-
tomatique restent plus compréhensibles
en cas de fraction d’éjection inférieure à
30 %, d’autant qu’une plastie paraît difficile,
en cas d’âge supérieur à 80 ans, et selon
l’importance des comorbidités assoces
(prise en compte de l’EuroScore).
BIBLIOGRAPHIE
À la suite de cet article, on pourra lire les
dernières recommandations de la Soc
européenne de cardiologie sur la prise en
charge des valvulopathies (Eur Heart J
2007;28:230-68).
Un éditorial est associé à l’article (Law A,
Chan KL. Surgical referral in symptomatic
mitral regurgitation: greater compliance
with guidelines is needed. Eur Heart J 2007;
28:1281-2), et une publication canadienne
évoque les mêmes difficultés “à faire passer
le message” outre-Atlantique (Toledano K
et al. Can J Cardiol 2007;23:209-14).
MOTSCLÉS
Insuffisance mitrale sévère
symptomatique Chirurgie valvulaire
Plastie mitrale – Recommandations.
TIS À PART
E-mail : bernard.iu[email protected]
C. Adams, service de cardiologie,
CH Argenteuil.
LC412-ok.indd 33 25/02/08 11:06:32
1 / 1 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !