La Lettre du Cardiologue - n° 307 - février 1999
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Le dosage plasmatique des D-dimères, par méthode ELISA, a
pris une place importante à la suite des travaux de nos collègues
suisses (4). Ce test est au mieux utile chez des patients ambula-
toires : un test négatif (taux < 500 µg/l) a une valeur prédictive
négative de 99,5 %. Malheureusement, en général, ce test n’est
pas réalisé la nuit ni le week-end et en urgence. Les performances
des tests rapides par méthode au latex sont à ce jour encore insuf-
fisantes pour qu’on les utilise en routine ; en revanche, un test
ELISA rapide récent (VIDAS D-dimère Biomérieux) semble être
tout à fait fiable, aussi bien pour le diagnostic d’EP que pour celui
de thrombose veineuse profonde.
Le scanner spiralé avec injection intraveineuse de produit de
contraste est en train de chercher sa place dans la démarche dia-
gnostique de l’EP. Pour certains, les résultats sont tels qu’il doit
déjà remplacer la scintigraphie V/P et l’angiographie conven-
tionnelle. Il est à l’évidence peu agressif, avec, comme rare contre-
indication, celle des produits de contraste iodés, et les progrès
techniques en font un examen performant (5). Si on le compare
à l’angiographie, sa sensibilité est supérieure à 90 % et sa spéci-
ficité approche les 80 % avec des valeurs prédictives positive de
100 % et négative de 89 %. Néanmoins, cette technique nouvelle,
encore évolutive, nécessite une réalisation technique parfaite et
une connaissance sans faille des différents aspects de l’EP. La
seule faiblesse actuelle est peut-être l’EP sous-segmentaire iso-
lée (moins de 5 % des cas). Plusieurs études multicentriques éva-
luant le scanner spiralé sont actuellement en cours et permettront
d’apprécier la valeur exacte de cette technique dans le diagnos-
tic de l’EP.
Il est essentiel de connaître la valeur diagnostique du test utilisé
et, en cas de négativité et donc en l’absence de traitement, le risque
potentiel auquel est exposé le patient. Ainsi, après une angiogra-
phie pulmonaire normale, le risque de récidive d’EP à un an est
de 1,6 % (6). Pour la scintigraphie V/P, le risque est nul à 6 mois
(2). L’association scintigraphie V/P non concluante et explora-
tion non invasive des membres inférieurs négative comporte un
risque de récidive de 0,6 % (7). Un dosage de D-dimères infé-
rieur à 500 µg/l expose le patient à un risque de récidive de 1 %
à 3 mois (4). Enfin, le scanner spiralé négatif comporte un risque
de récidive de 3 % à 3 mois (8), mais ce chiffre sera probable-
ment revu à la baisse avec les améliorations techniques et une
meilleure connaissance des utilisateurs dans des séries prospec-
tives plus étoffées.
L’ARBRE DÉCISIONNEL VA VERS UNE SIMPLIFICATION
Ainsi, l’arbre décisionnel diagnostique de l’EP des années 2000
pourrait être extrêmement simplifié. En cas de suspicion clinique
chez un patient ambulatoire, le dosage des D-dimères, notamment
par méthode ELISA rapide, pourrait en être le pivot.
Un test négatif aurait le très grand intérêt d’éviter tout traitement
et toute exploration complémentaires, ce qui serait très rentable
du point de vue médico-économique.
En cas de test positif, le passage direct au scanner spiralé, plus
répandu que la scintigraphie, sera probablement la démarche la
plus efficace et la moins coûteuse, quel que soit le résultat de l’écho
doppler veineux des membres inférieurs, dont on a vu l’intérêt
limité pour le diagnostic indirect d’EP. Il reste à voir quelle sera
la place de la résonance magnétique, examen apparemment idéal,
visualisant le thrombus à la fois dans les artères pulmonaires et le
point de départ veineux, tout cela sans injection de produit iodé.
Mais là, nous sommes déjà dans le XXIesiècle ! ■
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Turkstra F., Kuljer P.M.M., van Beek E.J.R. et coll. Diagnostic utility of ultra-
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1997 ; 77 : 346-9.
4. Perrier A., Desmarais S., Goehring C. et coll. D-dimer testing for suspected
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8. Ferretti G.R., Bosson J.L., Buffaz P.D. et coll. Acute pulmonary embolism : role
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205 : 453-8.
ÉDITORIAL
Le tracé électrique n’est pas toujours aussi probant.