sion au traitement, l’efficacité du traitement par les antivitamines
K, la prévention de l’endocardite infectieuse et le contrôle des
facteurs de risque cardiovasculaires.
L’échocardiographie analyse la fonction ventriculaire gauche,
l’existence possible d’un épanchement péricardique et, surtout,
les caractéristiques de la prothèse, avec établissement d’une véri-
table carte d’identité de cette dernière, qui servira de référence
pour la surveillance ultérieure. Cette échographie de référence
prend toute sa valeur après le retour à un rythme sinusal et la dis-
parition d’un éventuel épanchement péricardique. On apprécie la
surface fonctionnelle de la prothèse, le gradient transprothétique,
l’existence ou non d’une fuite paravalvulaire physiologique ou
pathologique. En cas de plastie mitrale, on apprécie la texture de
la valve mitrale, le diamètre de l’anneau prothétique, l’existence
possible d’une fuite mitrale résiduelle et d’un mouvement systo-
lique antérieur. On mesure les dimensions du ventricule gauche,
de l’oreillette gauche, l’index temps vélocité (ITV) sous-aortique
et la pression artérielle pulmonaire.
Le bilan à trois mois autorise l’éventuel arrêt du traitement
par antivitamines K chez les patients avec plastie mitrale ou
bioprothèse en l’absence de fibrillation atriale.
LA SURVEILLANCE TARDIVE
La surveillance est semestrielle ou annuelle, avec un bilan systé-
matique et identique. On insiste sur :
✔les données échographiques : fonction ventriculaire gauche,
pression artérielle pulmonaire, données sur la prothèse ou sur la
plastie mitrale, recherche d’une modification du gradient trans-
prothétique, d’une fuite prothétique ou paraprothétique, d’une
atteinte d’une autre valve, d’une atteinte endocarditique ;
✔l’adhésion au traitement ;
✔l’efficacité et la tolérance du traitement par les antivitamines
K (INR) ;
✔l’efficacité et la tolérance d’un éventuel traitement diurétique
(natrémie, kaliémie, fonction rénale) ;
✔le dépistage d’une anémie, d’une hémolyse ;
✔l’efficacité de la prévention de l’endocardite infectieuse (état
dentaire) ;
✔le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires.
COMPLICATIONS À DISTANCE D’UNE INTER-
VENTION VALVULAIRE
Endocardite infectieuse
La gravité de l’endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire ou
sur plastie mitrale et les difficultés, en particulier échographiques,
de son diagnostic imposent une prévention stricte, quels que soient
le type de geste valvulaire (bioprothèse, prothèse mécanique,
plastie mitrale) et la localisation de la prothèse (aortique, mitrale,
tricuspidienne), et surtout en cas de remplacement polyvalvulaire
ou d’antécédent d’endocardite infectieuse. Le risque d’endocar-
dite infectieuse est particulièrement élevé en cas de prothèse
valvulaire.
Thromboses de prothèse
Thromboses de prothèse occlusives. Leur diagnostic doit être
systématiquement évoqué, chez un patient porteur d’une prothèse
valvulaire mécanique, même si le traitement par antivitamines K
est parfaitement équilibré, devant l’apparition de symptômes
aigus (choc cardiogénique, OAP, sub-OAP, accident ischémique
transitoire, accident vasculaire cérébral, embolie périphérique,
nécrose myocardique), ou mêmes de symptômes chroniques
(insuffisance cardiaque gauche ou droite, fièvre au long cours,
douleurs angineuses). L’auscultation recherche une modification
des bruits de la prothèse, l’existence ou l’apparition d’un souffle
transprothétique d’intensité inhabituelle et/ou d’un souffle de
régurgitation. L’échographie transthoracique (photo 1) et surtout
l’échographie transœsophagienne sont les deux examens de réfé-
rence, qui permettent de visualiser d’éventuelles anomalies du
mouvement des ailettes et surtout le nombre, la taille, la locali-
sation et la mobilité des thrombus. Le doppler recherche une aug-
mentation des pressions pulmonaires, un gradient de pression
transprothétique anormalement élevé, une réduction de la surface
valvulaire effective, par comparaison avec les valeurs obtenues
pendant la période postopératoire précoce.
Les thromboses prothétiques occlusives peuvent survenir à tout
moment de l’évolution postopératoire d’un remplacement val-
vulaire. Leur incidence varie en fonction du type de prothèse
(essentiellement mécanique, exceptionnellement biologique), du
La Lettre du Cardiologue - n° 357 - septembre 2002
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MISE AU POINT
Photo 1. Échographie transthoracique (incidence apicale) : prothèse
mitrale mécanique sténosante (gradient moyen à 15 mmHg) ; volumi-
neux thrombus émergeant sur le versant ventriculaire de la prothèse
(Dr Perinetti, laboratoire d’échocardiographie de l’hôpital cardiovascu-
laire et pneumologique, Lyon).