ONCOLOGIE TRANSLATIONNELLE Coordonné par S. Faivre (hôpital Beaujon, Clichy) C. Tournigand (hôpital Saint-Antoine, Paris) // Cancer Discovery // Journal of Clinical Oncology // Nature Implication des voies Fas et NF-κB dans la modulation du pouvoir oncogénique des mutants de l’EGFR dans le cancer du poumon > Bivona TG, Hieronymus H, Parker J et al. FAS and NF-κB signalling modulate dependence of lung cancers on mutant EGFR. Nature 2011;471(7339):523-6. L es adénocarcinomes du poumon dotés de mutations activatrices de l’EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor) répondent souvent favorablement aux traitements comprenant des petites molécules inhibitrices de l’activité tyrosine kinase du récepteur à l’EGF, tels que l’erlotinib. Malheureusement, l’ampleur et la durée de la réponse sont très hétérogènes d’un patient à l’autre, suggérant l’existence de gènes modificateurs dont l’action modulerait la sensibilité des cellules tumorales vis-à-vis de ce type de thérapie. Pour mieux comprendre cette hétérogénéité, T.G. Bivona et al. ont cherché à identifier les gènes dont l’extinction par ARN interférence accroît la sensibilité des cellules de cancer du poumon à l’erlotinib. Pour cela, ils ont dans un premier temps utilisé la lignée H1650 qui, malgré la présence d’une délétion de l’exon 19 de l’EGFR, est insenFas et NF-κB sible à l’erlotinib. Ils ont transduit comme facteur prédictif de manière stable ces cellules à de la réponse à l’erlotinib l’aide d’une banque comprenant 6 783 shRNA (short hairpin RNA) ciblant environ 2 500 gènes. Dans cette technique, appelée “criblage d’ARN interférents en multiplex” (“Multiplex RNAi Screening”), la culture cellulaire est infectée de manière à ce que chaque cellule intègre en moyenne un shRNA et que chaque shRNA se retrouve dans environ 1 000 cellules de la culture. L’opération est réalisée en triplicata. Les cellules ainsi transduites et qui correspondent donc à une population hétérogène sont ensuite traitées – ou non – par l’erlotinib. L’ADN génomique de la culture cellulaire est alors préparé puis la présence relative des différents shRNA dans les populations traitées ou non par l’erlotinib est quantifiée par puce à ADN. Le résultat de ce criblage haut débit révèle l’existence de 36 gènes dont l’extinction entraîne une sensibilité accrue à l’erlotinib. Parmi ces 36 gènes, 18, dont Fas, sont directement ou indirectement liés à la voie de signalisation impliquant NF-κB, voie connue pour favoriser la survie cellulaire. Pour confirmer les données du crible, les auteurs montrent, avec 366 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 6 - juin 2011 des ARN interférents indépendants, que la sousexpression de ces 18 gènes ainsi que de la principale sous-unité de NF-κB, RELA, entraîne un accroissement de la sensibilité des cellules H1650 vis-àvis de l’erlotinib, phénomène qui s’accompagne d’une activation accrue des caspases 3/7. D’une manière intéressante, la diminution de l’expression de ces gènes semble n’affecter que la sensibilité vis-à-vis de l’erlotinib puisque la sensibilité de ces mêmes cellules vis-à-vis du cisplatine, du paclitaxel, de l’imatinib et des ultraviolets reste inchangée. De plus, ce phénomène ne se limite pas aux seules cellules H1650 mais a été généralisé à d’autres lignées de cancer du poumon telles que les cellules 11-18 (EGFRL858R), HCC827 (EGFRex19del), H3255 (EGFRL858R) et aux lignées isogéniques HBECEGFRL858R et HBEC- EGFRex19del. Afin d’étendre in vivo leur étude, les auteurs ont établi des lignées stables H1650 exprimant un shRNA ciblant soit Fas soit RELA puis les ont “xénogreffées” sur des souris. La taille des tumeurs sous-exprimant les gènes Fas ou RELA régressent par rapport à celle des tumeurs formées avec les cellules H1650 parentales lorsque les souris sont traitées par l’erlotinib. Ces résultats confirment le rôle prépondérant de ces gènes modificateurs dans la sensibilité des cellules tumorales vis-à-vis de cet inhibiteur de l’EGFR. En accord avec l’activation importante de la voie NF-κB observée dans les lignées porteuses de mutations activatrices de l’EGFR mais insensibles à l’erlotinib, les auteurs montrent qu’IκB, l’inhibiteur de NF-κB, est faiblement exprimé dans ces cellules. Par ARN interférence, les auteurs confirment le rôle important d’IκB en montrant que l’extinction du gène codant pour cette protéine dans la lignée HCC827, lignée sensible à l’erlotinib, entraîne in vitro comme in vivo une augmentation de la phosphorylation de NF-κB et une résistance accrue à l’erlotinib. Ces résultats révèlent que l’activation constitutive de NF-κB nécessite l’absence de son inhibiteur IκB. Pour déterminer la relevance clinique de ces observations, les auteurs ont examiné le statut d’activation de la voie NF-κB, en mesurant le niveau d’expression de l’ARNm d’IκB dans les tumeurs d’une cohorte de 52 patients traités par l’erlotinib. Les cellules tumorales de ces patients sont porteuses de mutations activatrices de l’EGFR. Par contre, la présence dans leurs tumeurs de cellules porteuses de mutation T790M de l’EGFR n’est pas détectable. Les résultats montrent qu’un faible niveau d’expression d’IκB, et donc une activation probable de la voie NF-κB, est prédictive d’une mauvaise survie sans progression et d’une survie globale diminuée. Ce lien entre statut IκB et survie du malade est vrai uniquement lorsque le patient est traité par erlotinib mais pas lorsque le traitement est basé sur la chirurgie et la chimiothérapie. Ensemble, ces résultats suggèrent que le degré d’activation de la voie NF-κB dans les cellules de cancer du poumon porteuses de mutations activatrices de l’EGFR module le niveau de la réponse vis-à-vis de l’erlotinib, expliquant ainsi en partie les réponses hétérogènes observées suite à ce traitement. L’identification de gènes modificateurs tels que Fas, NF-κB et IκB supporte l’idée de développer de nouveaux inhibiteurs de la voie NF-κB pour les combiner, si nécessaire, avec les inhibiteurs de l’EGFR. A. Escargueil Université Pierre-et-Marie-Curie, Paris La médecine personnalisée, après l’essai BATTLE et la naissance d’une nouvelle revue tous deux présentés à l’AACR > Kim ES, Herbst RS, Wistuba II et al. The BATTLE Trial: personalizing therapy for lung cancer. Cancer Discovery 2011. L es résultats de l’essai BATTLE (the Biomarkerbased Approaches of Targeted Therapy for Lung cancer Elimination) conduite au MD Anderson Cancer Center (Houston, États-Unis) ont été communiqués à l’AACR (American Association for Cancer Research) cette année et sont publiés dans une nouvelle revue, Cancer Discovery, lancée par la même occasion. Cette étude de phase II, prospective, mono­ centrique, ouverte, concernait des patients atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules ayant progressé après au moins une ligne de chimio­ thérapie. Cette étude avait une méthodologie originale d’intégration des biomarqueurs dans les choix décisionnels en temps réel. Tous les patients étaient biopsiés avant la randomisation. La randomisation adaptative a fait appel à un modèle bayésien, du type de ceux utilisés en phase I. L’objectif principal était le taux de contrôle de la maladie à 8 semaines (Disease Control Rate [DCR]) de traitement, “surrogate” marqueur de la survie globale. L’étude ayant débuté en 2005, les biomarqueurs testés sur les biopsies étaient ceux qui étaient alors jugés intéressants ; recherche de mutations dans l’EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor), KRAS et BRAF, recherche d’amplification par FISH (Fluorescence In Situ Hybridization) de EGFR, CCND1 (codant pour la cycline D1), le niveau d’expression protéique du VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor), de VEGFR-2, RXR (récepteurs X des rétinoïdes) et de la cycline D1. Les patients étaient traités par erlotinib (à la condition de ne pas l’avoir reçu auparavant), vandétanib, erlotinib + bexarotène, ou enfin par sorafénib. Le choix de ces molécules tenait compte des données connues au début de l’essai. De plus, de façon plus pragmatique, le montage financier de l’étude a fait appel à quatre laboratoires pharmaceutiques différents. Schématiquement, une première cohorte de patients était randomisée dans l’un des quatre bras thérapeutiques de façon aléatoire (sauf pour ceux déjà antérieurement traités par erlotinib, qui ne pouvaient être dans un bras avec erlotinib), un certain nombre de biomarqueurs étaient testés et les résultats obtenus permettaient de définir une probabilité, a priori, de répondre à tel traitement selon le biomarqueur présent. La deuxième cohorte était-elle guidée par la présence des biomarqueurs ? La randomisation était-elle faite de manière adaptative, en tenant compte des résultats obtenus dans la première cohorte en temps réel, afin de définir une probabilité a posteriori de réponse ? Ainsi, 341 patients ont été screennés, 86 n’ont pas pu être inclus (29 pour affection intercurrente, 22 pour aggravation de l’état clinique, 17 pour absence de biopsie, 18 pour proposition d’un traitement alternatif). Deux cent cinquante-cinq patients ont été randomisés, 97 dans la première cohorte avec randomisation aléatoire (sans tenir compte des biomarqueurs), 158 dans la seconde cohorte selon randomisation adaptative (en tenant compte des biomarqueurs et des résultats obtenus au fur et à mesure des données de la première cohorte). Les effectifs suivant les groupes de traitement incluant les deux cohortes étaient de : 59 patients dans le bras erlotinib, 54 dans le bras vandétanib, 37 dans le bras erlotinib + bexarotène, 105 dans le bras sorafénib. La moyenne d’âge était de 62 ans ; 46 % étaient des femmes ; 82 % étaient de type caucasien ; 80 % étaient fumeurs ; 63 % étaient atteints d’adénocarcinomes versus 18 % de carcinomes épidermoïdes, reflet de l’épidémiologie américaine ; 75 % étaient OMS 2 ; le nombre de lignes de chimiothérapie antérieures était de 2 ; enfin, 45 % des patients avaient déjà pris de l’erlo­tinib (et ne pouvaient être traités dans le bras erlotinib). Le taux de contrôle de la maladie à 8 semaines était, pour l’ensemble de la population, de 46 %, la survie sans progression de 1,9 mois, la médiane de survie de 8,8 mois et le taux de survie à 1 an de 35 %. Le suivi des patients a été, en médiane de 10,3 mois. Les patients ayant eu un contrôle de leur maladie à 8 semaines avaient une médiane de survie de 9,6 versus 7,5 mois en absence de DCR à 8 semaines (p = 0,018). Les DCR, suivant les traitements, étaient de 34 % pour l’erlotinib, 33 % pour le vandétanib, 50 % pour erlotinib + bexarotène, et 58 % pour le sorafénib. Les biomarqueurs prédictifs de la réponse étaient la présence d’une mutation dans l’EGFR pour l’erlotinib (p = 0,04), l’expression de VEGFR-2 pour le vandétanib (p = 0,05), l’expression élevée de cyclin D1 pour l’erlotinib + bexarotène (p = 0,006). La plus mauvaise des réponses était observée en cas d’amplification (p = 0,05) ou de mutation (p = 0,01) d’EGFR sous sorafénib : à l’inverse, les meilleurs taux de réponse ont été observés sous sorafénib dans les cas d’EGFR sauvage (p < 0,01) et une tendance était observée en cas de mutation dans KRAS (p = 0,11). Dans le groupe KRAS/BRAF mutés, le sorafénib avait un DCR de 79 %, versus 14 % pour l’erlotinib. Cette étude est la première à montrer qu’il est possible d’intégrer plusieurs biomarqueurs en temps réel au cours du processus décisionnel dans le cancer bronchique non à petites cellules. Plusieurs résultats issus de cette étude sont annoncés, tels que les profils d’expression des tumeurs sensibles et résistantes à l’erlotinib, par exemple. L. Teixeira Hôpital Saint-Antoine, Paris Signature génomique ColoPrint® : facteur pronostique fiable des cancers colorectaux de stade II-III ? > Salazar R, Roepman P, Capella G et al. Gene expression signature to improve prognosis prediction of stage II and III colorectal cancer. J Clin Oncol 2011;29(1):17-24. L e pronostic des formes localisées de cancer colique est hétérogène, et la classification TNM reste insuffisante pour évaluer correctement le risque de récidive des patients après chirurgie La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 6 - juin 2011 | 367 ONCOLOGIE TRANSLATIONNELLE curative et pour sélectionner ceux pouvant bénéficier d’une chimiothérapie adjuvante dans les stades II ou ceux pouvant, à l’extrême, se passer d’une telle chimiothérapie dans les stades III. En effet, selon la 7e édition de l’AJCC (American Joint Committee on Cancer), la survie à 5 ans varie de 15 à 90 % pour les tumeurs de stade III, suggérant l’existence d’un sous-groupe de tumeurs de stade III de bon pronostic pour lesquelles une chimiothérapie adjuvante, tout du moins par FOLFOX (acide folinique, 5-FU, oxaliplatine), n’est peut-être pas utile (1). À l’inverse, la survie à 5 ans varie de 58 à 87 % pour les tumeurs de stade II, et une meilleure sélection du sous-groupe à haut risque de récidive est donc nécessaire afin d’identifier les patients pouvant potentiellement bénéficier d’une chimiothérapie adjuvante, non consensuelle dans cette situation. Certains paramètres clinico-pathologiques (T4, perforation, plus de 12 ganglions examinés, tumeur indifférenciée, emboles vasculaires, engainements périnerveux) ont montré leur valeur pronostique péjorative, mais d’autres facteurs pronostiques plus puissants sont souhaitables. Au cours de ces 10 dernières années, le profil d’expression génique à grande échelle par puces a montré un intérêt potentiel croissant dans la prédiction du pronostic des patients opérés d’un cancer colorectal. Les oncologues connaissent bien le test multigénique MammaPrint®, approuvé par la FDA (Food and Drug Administration) aux États-Unis pour la prédiction de la récidive dans le cancer du sein. Un test similaire (ColoPrint®) a été plus récemment développé par le même laboratoire (Agendia) dans le cancer colique. R. Salazar et al., les auteurs de cet article publié dans le Journal of Clinical Oncology, ont analysé par puces Agilent 44K le profil d’expression de plus de 40 000 gènes à partir d’une série néerlandaise de 188 tumeurs colorectales congelées (stade I à IV) et l’ont corrélé à la survie sans métastases des patients. Cette analyse a permis de sélectionner les 18 gènes composant le test pronostique ColoPrint® et classant les patients comme étant à “haut” ou “faible” risque de récidive tumorale (avec une survie sans métastase de 82 et 50 %, respectivement ; p < 0,001). Dans une série indépendante espagnole de 206 patients porteurs d’un cancer colorectal de stade I à III, les 60 % de patients avec une signature à faible risque avaient une survie sans récidive à 5 ans de 87,6 %, versus 67,2 % pour les 40 % restants, classés à haut risque (HR = 2,69 ; IC95 : 1,33-4,73 ; p = 0,005). La signature ColoPrint ® permettait également une bonne évaluation du pronostic chez les 114 patients présentant une tumeur de stade II, pour lesquels la survie sans récidive à 5 ans était de 90,9 versus 73,9 % chez les patients avec une signature à faible et à haut risque respectivement (HR = 3,34 ; IC95 : 1,24-9 ; p = 0,017). En analyse multivariée, prenant en compte les critères clinico-pathologiques pronostiques de l’ASCO (T4, perforation, plus de 12 ganglions analysés, tumeur indifférenciée), ainsi que le statut microsatellite instable (MicroSatellite Instability [MSI]) et les mutations de KRAS, BRAF et de PIK3CA, la signature ColoPrint® restait un des facteurs pronostiques les plus significatifs, que ce soit dans les tumeurs de stade I ou III (HR = 2,69 ; p = 0,003) ou dans les seules tumeurs de stade II (HR = 3,29 ; IC95 : 1,24-8,83 ; p = 0,018), pour lesquelles la signature ColoPrint® était supérieure aux critères clinico-pathologiques de l’ASCO pour la prédiction de la récidive, et ce quel que soit le statut MSI. Enfin, cette signature génomique a été validée in silico chez 322 patients atteints d’un cancer colorectal de stade I à III pour lesquels les données génomiques étaient disponibles dans le domaine public. En conclusion, cette signature ColoPrint® constitue probablement une classification moléculaire pronostique très intéressante, permettant une meilleure prédiction du risque de récidive après résection chirurgicale curative, notamment pour les tumeurs de stade II. Les données d’une étude présentée à l’ASCO GI cette année viennent renforcer cette conviction en rapportant des résul- 368 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 6 - juin 2011 tats tout à fait similaires dans une cohorte allemande de 233 patients opérés d’un cancer colique de stade II-III parmi lesquels la signature ColoPrint® était le seul facteur pronostique en analyse multivariée en cas de tumeur de stade II (HR = 4,27 ; IC95 : 1,35-13,5 ; p = 0,013) [2]. Cependant, l’intérêt de la signature ColoPrint® devra être validé de manière prospective. C’est l’objectif de l’étude multicentrique de validation PARSC (Prospective Analysis of Risk Stratification by ColoPrint), qui prévoit une évaluation prospective de la valeur pronostique de ColoPrint® comparativement aux paramètres pronostiques habituels chez 700 patients atteints d’un cancer colique de stade II-III. Une des limites de cette signature est son application uniquement sur des tumeurs congelées, contrairement à la signature Oncotype DX ® Colon Cancer Assay, développée sur tissus fixés dans le formol et inclus en paraffine. À l’instar du test Oncotype DX® Breast Cancer Assay, l’intérêt pronostique de cette autre signature a été récemment rapporté sur plus de 1 800 patients inclus dans quatre essais adjuvants (3), ce qui a conduit à sa commercialisation aux États-Unis comme facteur prédictif de la récidive dans les tumeurs coliques de stade II. Mais attention, gardons à l’esprit que ce qui est commercialisé n’est pas systématiquement validé ! Références bibliographiques 1. Gunderson LL, Jessup JM, Sargent DJ, Greene FL, Stewart AK. Revised TN categorization for colon cancer based on National survival outcomes data. J Clin Oncol 2010;28(2):264-71. 2. Rosenberg R, Maak M, Simon I et al. Independent validation of a prognostic genomic profile (ColoPrint) for stage II colon cancer (CC) patients. ASCO GI 2011: abstr. 358. 3. O’Connell MJ, Lavery I, Yothers G et al. Relationship between tumor gene expression and recurrence in four independent studies of patients with stage II/III colon cancer treated with surgery alone or surgery plus adjuvant fluorouracil plus leucovorin. J Clin Oncol 2010;28(25):3937-44. A. Lièvre Hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt