Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 2008, 27 (2), 303-304 Introduction Climate change: impact on the epidemiology and control of animal diseases ‘The idea that hot climates are harmful to the health is a very old one. Hippocrates (460-377 BC) described the climate, the seasons and meteorological events as determining factors of (human) disease. His Treatise on Airs, Waters and Places is essentially one of an ecologist endeavouring to interpret disease in terms of climatic characteristics. Europeans returned to this notion in the seventeenth century, when they attributed to the hot climate the fevers they encountered in the Tropics.’ P. Reiter Annals of the Pasteur Institute, 2006 Nowadays, the question of climate change is on everyone’s lips. It is virtually impossible to escape it. Daily we are told in the media and at every conference that the world is deteriorating and that the direst consequences await future generations. Society’s very real anxiety is heightened by a sense of guilt at its ever-faster lifestyle and escalating consumption, and at tearing down all the boundaries of the global garden, knowing full well that it will pay dearly in the future for what it is doing to the planet now. In a debate like this, a rational approach is essential. Many of the arguments are incomplete and over-simplified, relying on diagrams which have been cited a thousand times (e.g. global mean temperature curves for the next hundred years). However, everyone knows that the systems and mechanisms involved are extremely complex and intertwined, that the impact will differ considerably from one region of the world to another and that the most serious consequences are just as likely to come from disruptions to the Earth’s rhythms as from changing average temperatures. The recent report of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) is helpful in disseminating the latest findings on the issue and imagining different scenarios for our joint future. The origin of climate change, the projected changes under the various IPCC scenarios and the limitations of such projections, especially in the long term, are discussed in this publication. As existing literature focuses mainly on human public health, we felt it essential to examine the expected impact of climate change on animal diseases and their control. Not only were the articles in this issue of the Review chosen for their scientific merit, they also had to take an intentionally progressive and, as far as possible, educational, approach. In addition, the authors were asked to point out the epidemiological processes that might help in understanding the risk of changes in disease distribution and/or incidence. The series of articles in this issue is not meant to cover exhaustively every disease that might evolve as a result of climate change, but rather to pool ideas for further reflection and provide references for better risk assessment. The chosen approach in these articles is therefore mechanistic and ecological. Part one starts with a generic discussion of the effects of climate change on biodiversity, on biological systems and transmission processes, and on the distribution of pathogens and vectors. It goes on to describe the tools that can be used to monitor trends and to understand and possibly predict the evolution of diseases. Part two reviews a number of case studies on some of the most important diseases or those of greatest concern to animal health. The case studies concern not only animal diseases, including zoonoses, but also human pathogens where they are particularly relevant to the discussion. The direct impact of heat waves, flood-related waterborne diseases and allergic diseases are only briefly discussed, as the focus is placed on infectious and parasitic diseases on which the direct and indirect effects of climate change are more difficult to ascertain. 304 Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 27 (2) Readers will find that a number of points are raised time and again, notably, the importance of extreme events and of changes in seasonal patterns; the importance of other factors – chiefly associated with globalisation and the environmental footprint of human populations – which modify ecosystems and the use made of them by people and animals; and the need to describe more fully, or even re-describe, the epidemiology of such diseases. This task is made all the more complex by the fact that certain diseases are emerging in new environments where their ecology was hitherto unknown. Another major conclusion is that the impact of climate change varies widely from one continent to another. It depends not only on the fragility of ecosystems and the intensity of the changes, but also on a country’s ability to prepare itself and adapt to such changes. The final section of this issue describes the distinguishing characteristics of the various regions of the world, the diseases most likely to pose public health and livestock production problems and the constraints and measures introduced to prepare for the consequences of climate change. Some countries have already conducted their own risk assessment and a number have set up suitable surveillance and/or response systems. Stéphane de La Rocque Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO) Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italy Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 2008, 27 (2), 305-306 Introduction Changement climatique : impact sur l’épidémiologie et les stratégies de contrôle des maladies animales « L’idée que les climats chauds sont nuisibles à la santé est très vieille. Hippocrate (460-377 av J.-C.) a décrit le climat, la saisonnalité et des événements météorologiques comme des déterminants des maladies (humaines). Son Traité des airs, des eaux et des lieux est essentiellement celui d’un écologiste essayant d’interpréter les maladies en fonction des caractéristiques du climat. Les Européens ont repris cette notion au XVIIe siècle avec la description des « fièvres » qu’ils ont rencontrées sous les tropiques, estimant que les syndromes étaient attribuables au climat chaud. » P. Reiter Annales de l’Institut Pasteur, 2006 La problématique du changement climatique est aujourd’hui au cœur de tous les débats. Il est quasiment impossible d’y échapper : tous les jours, sur tous les canaux de presse, dans toutes les conférences, on nous annonce un monde en dégradation et les pires conséquences pour les générations futures. Cette réelle inquiétude est d’autant plus vive qu’elle s’associe à un sentiment de culpabilité d’une société qui vit de plus en plus vite, qui consomme de plus en plus, qui a aboli toutes les frontières du jardin planétaire, et qui pense devoir payer demain au prix fort les comportements d’aujourd’hui et leur impact sur la planète. Face à un tel discours, la rationalité est indispensable. Nombreux sont encore les discours partiels, tissés de raccourcis ou se livrant à des extrapolations de figures mille fois reprises, comme ces courbes des températures moyennes de la Terre pour le prochain siècle. Pourtant, on sait que les systèmes et les mécanismes impliqués sont extrêmement complexes et imbriqués, que les impacts vont être très différents selon la partie de la planète considérée, et que c’est sans doute autant dans les dérèglements des rythmes que dans l’évolution des moyennes qu’il faut attendre les plus graves conséquences. Le récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) représente une contribution majeure pour partager les plus récentes connaissances et imaginer les différents scénarios pour notre futur à tous. L’origine de ces changements, les projections d’évolution selon les différents scénarios utilisés par le GIEC et les limites, notamment à long terme, de ces exercices sont rappelées en ouverture de cet ouvrage. Parce que la littérature existante traite essentiellement de santé publique humaine, il nous est apparu indispensable de faire le point sur ce que l’on pouvait attendre de ces changements climatiques pour les maladies animales et leur contrôle. Outre la valeur scientifique des contributions rassemblées ici, il faut sans doute insister sur la démarche retenue dans cet ouvrage. Celle-ci est délibérément progressive et autant que possible pédagogique. Il a ainsi été demandé aux auteurs d’insister sur les fonctionnements épidémiologiques qui pouvaient permettre de comprendre les risques de changements dans la distribution et/ou l’incidence des maladies. La succession des différents articles n’a pas été pensée pour couvrir de manière exhaustive l’ensemble des maladies qui potentiellement évolueront sous la contrainte climatique, mais plutôt pour partager des pistes de réflexion et acquérir des références afin de mieux décrypter les risques. C’est donc une approche mécanistique et écologique qui a été retenue ici. Les effets sur la biodiversité, sur les systèmes biologiques et les fonctionnements de transmission, sur les distributions de pathogènes et de vecteurs sont discutés de manière générique en première partie. Les outils utilisables pour suivre les tendances, comprendre et éventuellement prévoir l’évolution des maladies sont ensuite présentés. Puis un certain nombre de cas d’étude, rassemblant les maladies les plus importantes ou les plus 306 Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 27 (2) préoccupantes en santé animale, sont passés en revue en seconde partie. Ceci concerne des maladies animales y compris les zoonoses, mais certains exemples de pathogènes humains particulièrement utiles pour la réflexion ont également été retenus. L’impact direct des vagues de chaleur, les maladies hydriques liées aux inondations, les maladies allergiques ne sont que rapidement évoqués, et l’attention est essentiellement portée aux maladies infectieuses et parasitaires pour lesquelles les effets directs et indirects du changement climatique sont plus complexes à appréhender. Le lecteur y trouvera plusieurs points récurrents, notamment l’importance des événements extrêmes et des changements dans les profils saisonniers, l’importance des autres facteurs, pour la plupart liés à la globalisation et à l’empreinte humaine sur l’environnement, qui modifient les écosystèmes ainsi que l’usage que l’homme et les animaux en font, et la nécessité de mieux décrire – ou parfois de re-décrire – l’épidémiologie de ces maladies. Cette dernière tâche est d’autant plus difficile que certaines de ces maladies émergent dans des environnements nouveaux, où leur écologie est inconnue. Une autre conclusion importante est que les impacts du changement climatique seront très différents selon les continents ; cela tient non seulement à la fragilité des écosystèmes et à l’intensité des changements, mais aussi à la capacité des pays à se préparer et à s’adapter à ces changements. La dernière partie de cet ouvrage décrit ainsi les spécificités des différentes parties du monde, les maladies les plus susceptibles de poser des problèmes de santé publique et de production animale, les contraintes et les mesures mises en place pour se préparer aux conséquences du changement climatique. Dans les faits, certains pays ont d’ores et déjà réalisé leur propre évaluation des risques et parfois mis en place des systèmes de surveillance et/ou d’intervention adaptés. Stéphane de La Rocque Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 2008, 27 (2), 307-308 Introducción Cambio climático: influencia en la epidemiología y las estrategias de control de enfermedades animales «La idea de que los climas calurosos son perjudiciales para la salud es muy antigua. Ya Hipócrates (460-377 a.C.) señaló que el clima, la estacionalidad y los fenómenos meteorológicos eran factores determinantes de las enfermedades (humanas). Su Tratado de los aires, las aguas y los lugares es en esencia la obra de un ecólogo que intenta interpretar las dolencias en función de las características del clima. Los Europeos retomaron esa noción en el siglo XVII al describir las “fiebres” que observaron en los trópicos, juzgando que tales síndromes eran atribuibles a un clima tórrido.» P. Reiter Anales del Instituto Pasteur, 2006 La cuestión del cambio climático ocupa hoy un lugar central en todos los debates, hasta el punto de que resulta prácticamente imposible obviarla: todos los días, en medios de comunicación o conferencias, se augura la degradación del mundo y se anuncian las más funestas consecuencias para las generaciones futuras. Esta inquietud real es tanto más honda cuanto que se acompaña del sentimiento de culpa de una sociedad que vive de forma cada vez más vertiginosa y voraz, que ha abolido todas las fronteras del jardín planetario y que, al parecer, pagará mañana muy caro su impacto sobre el planeta. Ante semejantes reflexiones se impone un ejercicio de racionalidad. Todavía abundan los argumentos parciales, trufados de atajos lógicos y erigidos sobre figuras tan manidas como esas curvas de temperaturas medias de la Tierra para el próximo siglo. Sin embargo, sabemos que intervienen sistemas y mecanismos extremadamente complejos e imbricados entre sí, que los efectos del cambio serán muy variables en las distintas zonas del planeta y que presumiblemente, tanto o más que la evolución de los valores promedio, será la alteración de los ritmos lo que traiga consigo consecuencias de mayor gravedad. El reciente informe del Grupo Intergubernamental de Expertos sobre el Cambio Climático (IPCC) supone una contribución importantísima para compartir el conocimiento más reciente en la materia e imaginar distintas situaciones posibles de cara a nuestro futuro común. En las primeras páginas de esta publicación se nos recuerdan los orígenes del cambio climático, las proyecciones de evolución según las distintas hipótesis utilizadas por el IPCC y los límites de tal método, sobre todo a largo plazo. Dado que hasta ahora las publicaciones sobre el tema se han centrado sobre todo en la salud pública humana, nos ha parecido indispensable hacer balance de lo que el cambio climático va presumiblemente a deparar en lo que concierne a las enfermedades animales y a su control. Además del interés científico de las contribuciones que aquí figuran, conviene destacar el método seguido para elaborar esta publicación, que reviste un carácter deliberadamente progresivo y, en lo posible, pedagógico. Se ha pedido a los autores que insistan en las dinámicas epidemiológicas que quizá permitan entender los riesgos de modificación de la distribución y/o la incidencia de las enfermedades. La sucesión de artículos no está pensada para cubrir exhaustivamente el conjunto de afecciones susceptibles de evolucionar ante la mudanza climática, sino más bien para compartir pistas de reflexión y definir referentes para dilucidar mejor los riesgos. Se ha optado pues por un planteamiento mecanicista y ecológico. En la primera parte se examinan de forma genérica los efectos sobre la biodiversidad, los sistemas biológicos, el funcionamiento de la transmisión de patógenos y vectores y su distribución. Después se presentan las herramientas existentes para seguir las tendencias, comprender y acaso anticipar la evolución de las enfermedades. En la segunda parte se estudian una serie de 308 Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 27 (2) casos concretos relativos a las enfermedades más importantes o preocupantes en materia de sanidad animal. Aunque se trata de afecciones animales, zoonosis inclusive, también se examinan ciertos patógenos humanos cuando resultan especialmente útiles para reflexionar. Sólo se mencionan muy de paso los efectos directos de las olas de calor, las enfermedades hídricas ligadas a inundaciones o las enfermedades alérgicas, pues se trata sobre todo de examinar las infecciones y parasitosis, en las cuales resulta más complicado aprehender los efectos directos o indirectos del cambio climático. El lector observará varios elementos recurrentes, en especial la importancia de los fenómenos extremos y de la modificación de los perfiles estacionales, el peso de los demás factores, ligados básicamente a la mundialización o a la influencia humana sobre el entorno (y a los subsiguientes cambios en los ecosistemas y en su utilización por el hombre y los animales), y la necesidad de describir con más precisión, o incluso describir de nuevo, la epidemiología de esas enfermedades. Esto último es tanto más complicado cuanto que algunas de ellas surgen en entornos nuevos, en los que se desconoce su ecología. Otra conclusión importante es que los efectos del cambio climático serán muy distintos según el continente del que se trate, dependiendo no sólo de la fragilidad de los ecosistemas y la intensidad de los cambios, sino también de la capacidad de los países para prepararse y adaptarse a la nueva situación. En la última parte se describen pues los rasgos específicos de distintas regiones del mundo, las enfermedades más susceptibles de plantear problemas de salud pública y producción animal, las dificultades de cada caso y las medidas adoptadas para hacer frente a las consecuencias del cambio climático. En la práctica, ciertos países ya han efectuado su propia evaluación de riesgos e instituido a veces sistemas de vigilancia y/o intervención. Stéphane de La Rocque Organización de las Naciones Unidas para la Agricultura y la Alimentación (FAO) Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Roma (Italia)