revue de presse spécialisée résumé et a n a ly s e d’articles sélectionnés Neurologie DYSKINÉSIES TARDIVES DES NEUROLEPTIQUES La prévalence des dyskinésies tardives chez les patients bénéficiant d’un traitement neuroleptique au long cours est de l’ordre de 15 à 20 %. Description clinique Ces complications se manifestent essentiellement par : – une akathisie (le patient ne parvient pas à rester immobile et bouge constamment les membres inférieurs ; ces troubles évoquent parfois à tort le diagnostic d’anxiété ou d’hyperactivité secondaire à la pathologie psychiatrique 14 ayant motivé la prescription d’un neuroleptique) ; – une dyskinésie choréique (celle-ci se traduit par des mouvements spontanés, involontaires, irréguliers, majorés par le stress et disparaissant lors du sommeil, intéressant les membres, le tronc, les muscles diaphragmatiques ou laryngés, ou la région bucco-linguale) ; – une dystonie focale, segmentaire ou plus rarement généralisée. Diagnostic différentiel Ces complications doivent être notamment distinguées : – d’un syndrome choréique d’origine héréditaire, infectieuse, inflammatoire... ou iatrogène (en Correspondances en médecine - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2003 sachant que les neuroleptiques ne sont pas les seuls médicaments responsables de dyskinésies) ; – des mouvements stéréotypés observés dans certaines pathologies psychiatriques (schizophrénie) ; – ou, tout simplement, d’un problème dentaire (prothèse inadaptée) qui peut conduire à des mouvements bucco-linguaux anormaux. Traitement Ces complications sont irréversibles dans 50 % des cas et les thérapeutiques proposées d’une efficacité inconstante. La tétrabénazine est l’un des traitements les plus efficaces, mais se révèle fréquemment responsable de manifestations indésirables, notamment d’un syndrome dépressif, qui en limite la prescription. Facteurs de risque Parmi les facteurs prédisposant à l’apparition de dyskinésies tardives, il convient de citer, outre l’âge avancé et le sexe féminin : – une posologie élevée ou une utilisation prolongée ; – l’utilisation de neuroleptiques incisifs ou de formes retard ; – l’existence d’une pathologie neurologique sous-jacente ou d’une affection psychiatrique autre que la schizophrénie ; – certains traitements associés, dont les anticholinergiques ; – et les antécédents de dyskinésies aiguës aux neuroleptiques. Prévention Le meilleur moyen de prévenir l’apparition de ces dyskinésies est – avant d’instaurer ou de poursuivre un traitement neuroleptique – de peser soigneusement le bénéfice/risque de celui-ci et de réévaluer régulièrement son indication. Lorsqu’en dépit de l’apparition de dyskinésies la poursuite du traitement neuroleptique est indispensable, il est recommandé de recourir préférentiellement aux neuroleptiques atypiques, et – si possible – à la clozapine, car celle-ci n’induit pas ce type de troubles. Thobois S, Broussolle E. Complications tardives des neuroleptiques. La lettre du neurologue VI, 8 : 285-7. Quelques brèves... ❏ Pronostic global à long terme des AVC Cinq ans après la survenue d’un premier accident vasculaire cérébral (AVC), le taux de décès, d’invalidité et d’institutionnalisation est respectivement de 45, 36 et 14 % ; en d’autres termes, cinq ans plus tard, près d’un patient sur deux est décédé et, parmi les survivants, un malade sur trois demeure invalide et un sur sept vit en institution. Voilà qui n’est hélas ! guère encourageant... Derex L. Docteur, quel est votre pronostic ? Correspondances en neurologie vasculaire II, 3 : 112. ❏ La toxine botulique au secours de l’hémiplégique L’injection intramusculaire de toxine botulique dans les muscles fléchisseurs du poignet et des doigts réduit la spasticité et, par la suite, améliore l’incapacité et la qualité de vie des patients souffrant d’une hémiplégie à la suite d’un AVC. Amarenco P. Le botulisme au secours de l’hémiplégique. La lettre du neurologue VI, 7 : 253. Niclot Ph. Pronostic à long terme des hémorragies cérébrales. La lettre du neurologue VI, 7 : 255. ❏ SEP et cannabis ❏ Migraine et AINS Chez les patients atteints de sclérose en plaques (SEP) et souffrant d’une spasticité sévère, l’administration de cannabinoïdes par voie orale se révèle inefficace, si ce n’est, pour certains malades, néfaste ! Si l’on en croit les résultats d’une récente étude à laquelle ont participé 32 centres français, l’utilisation des anti-inflammatoires stéroïdiens (AINS), et plus spécifiquement du kétoprofène 150 mg, constitue une alternative au traitement de la crise migraineuse pratiquement tout aussi efficace que l’administration de zolmitriptan. d’Anglejan-Chatillon J. Insuccès du cannabis dans la spasticité de la SEP. La lettre du neurologue VI, 7 : 254. ❏ Hémorragie cérébrale : quel pronostic à long terme ? Chez les patients survivant à une hémorragie cérébrale, le risque de récidive hémorragique à 5 ans est de près de 25 %, et le risque d’infarctus cérébral de 1,4 % par an. Parmi les facteurs de risque de récidive, il convient de citer, outre l’âge supérieur à 65 ans, l’administration d’anticoagulants ! Correspondances en médecine - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2003 Visy JM. Efficacité du kétoprofène oral (BiProfénid®) dans le traitement de la crise de la migraine. La lettre du neurologue VI, 7 : 255. ❏ Rétinopathie et AVC Les malades de plus de 50 ans avec des anomalies rétiniennes (microanévrismes, hémorragies, exsudats cotonneux...) au fond d’œil (FO), présentent un risque cumulé à 5 ans d’accident vasculaire cérébral (AVC) 15 revue de presse spécialisée résumé symptomatique significativement plus élevé que les patients dont le FO ne révèle pas de rétinopathie. D’où l’intérêt, dans l’évaluation du risque cérébrovasculaire d’un individu, d’un examen soigneux du fond d’œil ! Biousse V. Rétinopathie et risque d’accident vasculaire cérébral (AVC). La lettre du neurologue VI, 8 : 295. Narcolepsie : une pathologie très fréquente Une enquête européenne réalisée auprès de 19 000 personnes (représentatives d’une population totale de 205 millions d’habitants) révèle qu’en Europe, sur 100 000 personnes, 26 à 47 individus souffrent de narcolepsie. En d’autres termes, la France compterait de 16 000 à 30 000 narcoleptiques ! Samson Y. Hyperglycémie et AVC ne font pas bon ménage. La lettre du neurologue VI, 8 : 297-8. 16 et a n a ly s e d’articles Un français sur dix ! Une récente étude épidémiologique réalisée sur un échantillon représentatif d’environ 10 000 personnes âgées de plus de 15 ans, révèle que la prévalence de la migraine est de 9 %, celle des céphalées chroniques quotidiennes de 3 % et celle des céphalées “d’allure migraineuse” de 9 %. En outre, ce travail montre que la migraine est environ trois fois plus fréquente chez les femmes (avec un “pic de fréquence” entre 25 et 50 ans), que plus de la moitié des migraineux disent souffrir d’un handicap significatif, et que si 80 à 90 % des patients bénéficient d’un traitement, près de 30 % avouent ne pas être suffisamment soulagés par celui-ci. d’Anglejan-Chatillon J. Prévalence de la migraine en France. La lettre du neurologue VI, 9 : 334. Horton : palpation versus ultrasons Certains auteurs avançaient que la présence d’un halo hypoéchogène autour de l’artère sélectionnés temporale superficielle à l’écho-doppler pourrait potentiellement remplacer la biopsie en cas de suspicion de maladie de Horton. Il n’en est rien ! La palpation d’une artère temporale anormale paraît en effet plus sensible et plus spécifique que cette anomalie échographique dans le diagnostic de cette affection... qui repose donc encore aujourd’hui sur l’examen clinique et histologique ! Biousse V. L’écho-doppler pour le diagnostic d’artérite temporale de Horton. La lettre du neurologue VI, 9 : 334-5. CRP et infarctus cérébral L’élévation du taux de CRP dans les suites d’un infarctus cérébral est un puissant facteur prédictif de récidive... Niclot Ph. Marqueurs de l’inflammation et de l’hémostase et événements vasculaires après infarctus cérébral. Correspondances en neurologie vasculaire II, 3 : 108. Correspondances en médecine - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2003