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Correspondances en médecine - n° 2 - octobre 2000
AVC :
L
’
URGENCE ABSOLUE
!
L’amélioration du pronostic des accidents vas-
culaires cérébraux (AVC) ischémiques repose
sur l’administration (dans la mesure du pos-
sible) d’un traitement thrombolytique (dans les
trois heures suivant l’apparition des symp-
tômes) et, par voie de conséquence, sur la créa-
tion d’unités d’urgences neurovasculaires,
seules structures suffisamment expérimentées
pour juger dans les plus brefs délais de l’indi-
cation (ou de la non-indication) d’une fibrino-
lyse (sélection des patients) et pour instaurer à
court et moyen terme une prise en charge adé-
quate des malades (prise en charge dont l’effi-
cacité tant sur le plan vital que fonctionnel a été
établie dans les années 80, alors qu’il n’existait
pas encore de traitement spécifique de l’isché-
mie cérébrale !).
À l’heure actuelle, seulement 4 % des AVC accè-
dent à une telle unité ! Un chiffre qui n’est en
fait guère étonnant lorsqu’on sait qu’en France,
pour 130 000 AVC survenant chaque année, on
dénombre moins de cent lits spécialement
dédiés à leur prise en charge...
F. Woimant. Thrombolyse, stroke unit et soins de suite.
La Lettre du Neurologue 2000 ; IV (1) : 6-7.
NB. Les recommandations de la Société française neuro-
vasculaire pour l’utilisation du traitement thromboly-
tique intraveineux dans l’accident ischémique cérébral
sont publiées dans La Lettre du Neurologue 2000 ; IV (1) :
55-62.
I
NFARCTUS CÉRÉBRAL
:
APPORT DE LA
TEMP
La tomographie d’émission monophotonique
(TEMP), technique d’imagerie fonctionnelle
atraumatique, de coût relativement modeste et
praticable dans tous les centres hospitaliers
dotés d’un service de médecine nucléaire, per-
met une évaluation immédiate de la perfusion
cérébrale et, avec les nouveaux traceurs uti-
lisés, fournit des informations fiables sur l’état
métabolique du parenchyme cérébral.
De récentes études ont montré que cet exa-
men réalisé à la phase aiguë de l’infarctus
cérébral est pourvu d’une valeur prédictive
supérieure à celle de l’évaluation clinique et
tomodensitométrique, le degré et l’étendue de
l’hypofixation du traceur étant corrélés au pro-
nostic neurologique et fonctionnel du malade.
La TEMP devrait ainsi permettre une meilleure
sélection des patients souffrant d’ischémie
cérébrale aiguë et l’optimisation des choix
thérapeutiques !
M.H. Mahagne. Intérêt de la tomographie d’émission
monophotonique dans l’accident vasculaire cérébral
ischémique. La Lettre du Neurologue 2000 ; IV (2) : 100-3.
revue de presse spécialisée
résumé et analyse d’articles sélectionnés
Neurologie
Quelques brèves...
!AVC et cancers
Les pathologies cancéreuses se compliquent
dans près de 10 % des cas d’accidents
vasculaires cérébraux (AVC) symptomatiques
de nature hémorragique (55 % des cas)
ou ischémique (45 % des cas). Ces derniers –
en rapport avec l’évolution de la néoplasie
(troubles de la coagulation, complications
infectieuses...) ou parfois d’origine iatrogène
(chimiothérapie, artérites postradiques) –
sont souvent de présentation clinique
atypique (encéphalopathie diffuse,
fluctuante, émaillée de crises comitiales),
ce qui ne facilite pas toujours le diagnostic !
D. Hervé, A. Ameri. Pathologie vasculaire cérébrale
et cancers. La Lettre du Neurologue 2000 IV (1) :
9-14.
!Syndrome de l’X fragile
Ce syndrome est souvent méconnu. C’est
pourtant la cause la plus fréquente de retard
mental héréditaire, avec une incidence
estimée à 1/4 000 chez les hommes. Sachez
en outre qu’il est également responsable
d’un retard mental léger à modéré chez
environ une femme sur 7 000.
T. Bienvenu, C. Beldjord. Le syndrome de l’X fra-
gile. La Lettre du Neurologue 2000 ; IV (1) : 29-34.
!Pas de myoclonies
chez les alcooliques ?
Les myoclonies essentielles, à savoir les
myoclonies affectant des patients indemnes
de toute autre anomalie neurologique
et notamment d’épilepsie, d’ataxie
et de démence, répondent remarquablement
à l’alcool mais, bien évidemment, ce dernier
ne peut, pour des raisons évidentes, être
proposé comme traitement. On lui préfère
le clonazépam ou le trihexyphénidyle !
M. Gonce. Myoclonies non épileptiques. La Lettre
du Neurologue 2000 ; IV (1) : 35-9.