club lecture 04 decembre 2014

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L’envers des Livres
04/12/2014
Beyrouth, la nuit de Diane Mazloum:
Résumé :
Beyrouth, au crépuscule. La ville se prépare à regarder le match Allemagne-Ghana de la Coupe du
monde de football 2010. Au cours de la nuit, six personnages, filles et garçons, se croisent,
s'esquivent, se frôlent, s'aiment, se perdent dans ce Beyrouth de tous les excès, entre Occident et
tradition, boîtes de nuit à ciel ouvert et diodes opalescentes des écrans de portable, de télévision :
ces lumières artificielles des oiseaux nocturnes que sont les protagonistes de ce Bonjour tristesse du
Liban. Diane Mazloum signe un premier roman contemporain et intimiste, où ces bébés de la guerre
jouent à l'amour et à la mort. Une génération ultra-connectée mais sans attaches, décrite dans une
langue sensuelle, comme si Beyrouth était une peau humaine, blessée de fines cicatrices presque
invisibles mais terriblement réelles.
Il y a peu de choses à dire sur Beyrouth, la nuit.
Après une lecture qui n’est pas désagréable, on en retient une impression de coquille vide. L’auteure
nous fait partager un moment de la vie de ses personnages, nous entraine à la découverte de ces
personnes, mais ne tisse pas son récit d’un fil conducteur.
Un roman agréable à lire mais qui ne reste pas en mémoire.
Frères Sisters de Patrick de Witt:
Résumé :
Oregon, 1851. Eli et Charlie Sisters, redoutable tandem de tueurs professionnels aux tempéraments
radicalement opposés mais d'égale (et sinistre) réputation, chevauchent vers Sacramento, Californie,
où ils ont pour mission d'exécuter un chercheur d'or. Tandis que Charlie galope sans états d'âme
mais non sans eau-de-vie vers le crime, EIi ne cesse de s'interroger sur la pertinence de la funeste
activité à laquelle tous deux s'adonnent, au fil de rencontres aussi insolites que belliqueuses avec les
individus patibulaires ou visionnaires qui hantent l'Amérique de la Ruée vers l'or. Avec ce roman
jubilatoire, où l'humour noir le dispute à une subtile excentricité, Patrick deWitt offre un hommage
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décalé aux classiques du western en l'inoubliable compagnie de deux frères moins liés par le sang et
la violence que par l'indéfectible amour qu'ils se portent silencieusement.
Les frères Sisters est un roman qui n’est pas sans rappeler les scénarios des films de Quentin
Tarantino. Véritable récit à tiroirs, il mêle des flash-backs, des scènes violentes, de l’humour et se
concentre sur la relation des personnages entre eux. D’abord les deux héros, les frères Sisters, et
ensuite la relation de l’Homme avec le cheval. Le tout sur fond de conquête de l’Ouest.
Un roman qui nous entraine à toute allure à travers les grandes plaines.
Le bruit des autres de Amy Grace Loyd.
Résumé :
Depuis la mort de son mari, Celia tient le monde à distance. Propriétaire d’un immeuble à Brooklyn,
elle a choisi ses locataires pour leur discrétion. Puis il y a l’arrivée de Hope, une belle femme un peu
perdue, fuyant un mari infidèle. Lorsque Hope entame une liaison dangereuse et qu’un de ses
locataires disparaît soudainement, Celia voit ses murs vaciller. L’équilibre précaire qu’elle était
parvenue à construire vole en éclats et l’oblige à sortir d’elle-même. Amy Grace Loyd ausculte le
bruit des autres à travers les murs d’un brownstone et guette les désordres, les désirs de ce petit
monde. Une exploration sans tabou du deuil, du sexe et des petits arrangements avec la vie dans un
New York voluptueux et brûlant.
Le bruit des autres est un roman dont le titre résume parfaitement l’histoire. Dans ce livre, tout est
vu à travers les yeux de l’héroïne. Ecoutes, attentes, enquêtes, filatures, suppositions, surveillances,
Célia fait tout pour tromper son ennui en investissant discrètement la vie des autres.
Il s’en ressent une impression de sclérose. Le lecteur vit au rythme des incursions de Célia dans la vie
de ses locataires.
De plus, la fin parait apporter les explications nécessaires à la compréhension de la psychologie de
chacun mais quitte la dimension sensible qui animait le roman jusque-là.
Un roman agréable mas décevant…
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Mémoire d’un bison d’Oscar Zeta Acosta
Résumé :
San Francisco, été 1967. Rongé par les ulcères et la psychanalyse, Oscar Acosta plante son job
d'avocat à l'aide sociale. Filant sur les routes de l'Ouest, halluciné, il se livre : l'enfance déçue, le
malaise d'être né basané, son obésité, la découverte du sexe, le bal des drogues... Folies qui
nourriront son oeuvre, hantée par la discrimination raciale et la quête identitaire.
Seul le début de ce roman a pu être présenté au club.
Celui-ci s’est avéré être laborieux à lire. A travers son quotidien, l’auteur nous fait partager ses
souvenirs, nous livre les clefs de son œuvre. Cependant, la multitude de détails qui peuvent paraître
insignifiants, la futilité apparente de certaines scènes découragent. Le quotidien parait trop banal, les
souvenirs trop confus… Un roman qui révèle peut-être son intérêt par la suite mais qui peut rebuter
dans son accroche.
L’ombre de nous-même de Karine Reysset.
Résumé :
Elles ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes. Alma, incarcérée dans un quartier réservé aux jeunes
mères, s'accroche à l'enfant qu'elle y a mis au monde et aux lettres qu'elle envoie comme autant de
bouteilles à la mer. Dans la cellule voisine, Lucinda, tombée pour trafic de drogue entre la France et
l'Argentine, apaise sa détresse en faisant défiler les souvenirs enchantés d'une enfance dont le fil
s'est brutalement brisé. De l'autre côté des barreaux, Sarah, la fille aînée d'Alma, se confie à son
ordinateur et tente de maintenir le lien entre sa mère et ceux qui au-dehors attendent son retour.
Correspondances, carnets, fragments, confessions filmées, Karine Reysset puise dans les multiples
ressources du genre romanesque pour mieux entremêler ces trois itinéraires bouleversants.
Dans ce roman, trois voix de femmes se font entendre. Si l’une raconte, l’autre écrit tandis que la
dernière se filme. Trois modes de narration, trois façons de s’exprimer et trois âges différents, mais
un point commun, le désir de se raconter, pour se sauver et (se) comprendre.
Bien que le sujet soit délicat, l’auteure ne tombe pas dans le pathos pour nous raconter ces femmes
meurtries.
Trois destins, trois moyens d’expression, la même envie de s’en sortir. Une introspection émouvante.
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