congrès
non hodgkiniens est plus faible durant
la période la plus récente (2000-2005)
que durant la première période de suivi
(1995 à 1999). J.M. Rebibou a égale-
ment présenté l’analyse multivariée des
facteurs de risque de survenue de cancer.
Pour les tumeurs solides, ces facteurs
sont l’âge du receveur, le sexe masculin
ainsi que l’organe greffé (en prenant
comme référence les transplantations
rénales).
L’intervention du Pr C. Duvoux, de
l’hôpital Henri-Mondor, a porté sur les
résultats de l’épidémiologie des cancers
en transplantation hépatique. Cette popu-
lation particulière peut être divisée en
trois grands sous-groupes : les patients
pour lesquels l’indication de la trans-
plantation était un cancer hépatique, les
patients transplantés hépatiques avec un
antécédent de cancer extrahépatique
et, enn, les patients pour lesquels une
tumeur de novo est survenue après la
greffe. En Europe, le cancer représente
actuellement 13 % des indications de
transplantation hépatique. Plus spéci-
quement, en France, pour 24 % des
patients inscrits sur la liste de l’Agence
de la biomédecine en 2007, l’indication
est un carcinome hépatocellulaire ; les
autres tumeurs représentent 1,3 % des
autres indications. La transplantation
pour tumeur devient donc la première
indication de transplantation en France.
Lorsque des critères de taille ou de
nombre de tumeurs (tumeur unique de
moins de 5 cm ou moins de 3 nodules
de 3 cm) sont retenus, la survie globale
des patients est de 90 % à 1 an et de
75 % à 4 ans. L’incidence de récidive de
tumeurs est de 8 %. C. Duvoux a fait état
des résultats obtenus chez les patients
ayant un antécédent de cancer avant
la greffe. Les données de la littérature
sont relativement éparses et hétérogènes,
avec un pourcentage de récidive allant
de 0 % à 24 %. Dans une étude réalisée à
Hambourg, 6,1 % des patients candidats
à une transplantation hépatique (n = 606)
présentaient des antécédents de tumeur.
Il faut noter que, pour la transplantation
hépatique, le respect d’un délai “suf-
sant” est souvent impossible. Il faut donc
estimer le bénéce pour ces patients lors
d’une concertation pluridisciplinaire.
La transplantation hépatique est envisa-
geable en cas de traitement curatif de la
tumeur initiale, de pronostic “acceptable”
et si le risque de récidive est de moins
de 15 %. En ce qui concerne les tumeurs
de novo après transplantation, le risque
relatif à 10 ans est de 13,5, avec une
augmentation très nette des lymphomes
et des tumeurs cutanées. La probléma-
tique des tumeurs de novo est importante
en transplantation hépatique, puisqu’elle
représente 2 % à 8 % de la mortalité à
long terme : c’est la deuxième cause de
mortalité tardive. Pour les lymphomes,
la localisation sur le greffon hépatique
est fréquente dans les formes aussi
bien localisées que diffuses. Lorsqu’il
est impossible de diminuer l’immuno-
suppression, le pronostic est médiocre :
64 % des patients décèdent, et seuls 29 %
obtiennent une rémission. Les autres
tumeurs solides touchent notamment
les voies aérodigestives supérieures,
en particulier lorsque l’indication de
la transplantation hépatique est une
cirrhose alcoolique, ces deux patholo-
gies ayant en effet des facteurs de risque
communs. Le risque standardisé d’un
cancer de l’oropharynx est de 25,4 chez
les patients transplantés pour cirrhose
alcoolique, versus 1,25 pour les cirrhoses
d’une autre origine.
Le Pr D. Abramowicz, de Bruxelles, a
présenté quant à lui l’épidémiologie des
cancers chez les patients en attente de
transplantation rénale. Il faut préciser
l’incidence des cancers avant transplan-
tation, la nature de ces cancers, le risque
de récidive et l’impact sur la survie des
greffons et des patients. À l’hôpital
Erasme, dans le registre des patients en
attente d’une greffe rénale, l’incidence du
cancer avant transplantation est de 3,2 %.
Il s’agit d’un cancer rénal dans 36 % des
cas et d’un cancer du sein dans 17 % des
cas. Viennent ensuite des tumeurs des
voies urinaires, de la prostate et du col
utérin. Dans toute la population, seules
2 récidives ont été observées (1 cancer
de la vessie et 1 cancer du rein) ; elles
n’ont pas entraîné de décès.
Le Pr J.L. Misset, de l’hôpital Saint-
Louis, a rapporté son expérience sur
l’annonce du risque de cancer chez
des patients en attente de greffe ou
lorsqu’une tumeur a été diagnostiquée.
Enn, le Pr C. Huriet, président de l’Ins-
titut Curie, a précisé la gestion éthique
des informations délivrées aux patients
en médecine et, en particulier, en ce qui
concerne la survenue d’une complication
grave comme un cancer.
Les ateliers de l’après-midi ont
donné lieu à de nombreux échanges.
Le premier atelier, animé par les
Prs Hurault de Ligny, Blancho et Leche-
vallier, a précisé les facteurs de risque
et le dépistage des cancers de novo chez
les patients en attente de greffe. À partir
de données de registres, les anima-
teurs de cet atelier ont précisé dans
un premier temps que l’augmentation
du risque de cancer se retrouve aussi
chez les patients dialysés. Cependant,
elle est encore plus importante après
une transplantation. Ils ont également
rappelé que, pour le patient transplanté
rénal, aussi bien avant qu’après la trans-
plantation, ce risque était particuliè-
rement élevé pour les voies urinaires,
qu’il s’agisse des reins propres ou de
la vessie. Des études internationales,
mais également françaises, conduites
sous l’égide de l’AFU, ont bien montré
cette augmentation du risque, en parti-
culier chez les patients présentant
une maladie multikystique acquise.
Un dépistage, chez les transplantés,
du cancer des voies urinaires par un
examen clinique, une cytologie urinaire
lorsqu’elle est possible ainsi que des
examens d’imagerie telle l’échographie
ou la tomodensitométrie est ici primor-
dial. En ce qui concerne les cancers
broncho-pulmonaires, il convient de
proposer, en cas de tabagisme actif,
un dépistage par scanner hélicoïdal à
faible dose. Les animateurs de l’atelier
ont également insisté sur l’importance
de la recherche de facteurs de risque
viraux chez les patients transplantés :
virus d’Epstein-Barr, hépatites B et C,
HTLV-1, HHV-8, papilloma virus et
SV40. Les recommandations euro-