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Le Courrier de la Transplantation - Volume VIII - n
o 4 - octobre-novembre-décembre 2008
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Coordinateur :
Y. Calmus
Rein
du transplan
hépatique
L’incidence d’insufsance rénale chronique (IRC)
au décours de la transplantation hépatique (TH)
augmente dramatiquement depuis ces dernières
années, parallèlement à l’amélioration de la survie
de ces patients, et elle est étroitement corrélée
à la fonction rénale préopératoire, qui est néan-
moins très difcile à évaluer dans cette population
de patients cirrhotiques.
Les lésions histologiques rénales les plus fréquem-
ment décrites chez les patients cirrhotiques en
attente de TH, dans la limite du petit nombre
d’études disponibles, sont : la néphropathie à IgA
quelle que soit l’étiologie de la cirrhose, la glomé-
rulonéphrite membranoproliférative avec cryoglo-
bulinémie associées au virus de l’hépatite C et la
néphropathie diabétique.
Après la transplantation hépatique, les études
histologiques rénales sont encore plus rares. La
première cause évoquée de dysfonction rénale
est la néphrotoxicité des anticalcineurines (CNI).
Nous avons décrit, chez des patients transplantés
hépatiques insufsants rénaux, des lésions sévères
d’artériosclérose associées à des lésions typiques
de toxicité des CNI, des lésions de néphropathie
diabétique et de microangiopathie thrombotique,
mettant en avant le rôle majeur des traitements
immunosuppresseurs dans le développement ou
l’aggravation des lésions rénales.
Nous souhaitons donc insister sur l’importance du
diagnostic pcoce et de la prise en charge optimale
des anomalies du métabolisme glucidique et de l’hy-
pertension artérielle chez les patients transplantés
hépatiques, notamment chez ceux pour lesquels les
CNI sont prescrites comme immunosuppresseurs.
Mots-clés : Cirrhose – Biopsie rénale – Néphro-
pathie à IgA – Glomérulonéphrite membranopro-
liférative associée à l’hépatite C – Néphropathie
diabétique – Transplantation hépatique – Insufsance
rénale chronique – Anticalcineurines (CNI).
The presence of renal dysfunction after liver trans-
plantation (LT), a major troublesome problem with
the increasing survival of these patients, is closely
related to the renal function before the transplant,
which is unfortunately difcult to evaluate in the
context of hepatic failure.
IgA nephropathy, cryoglobulinemic membranopro-
liferative glomerulonephritis related to HCV and
diabetes nephropathy are the renal lesions most
frequently described in patients with end stage
liver failure, awaiting liver transplantation, in the
few published histological studies.
After LT, renal histological studies are even scarcer.
The cause of renal insufciency most frequently
invoked is nephrotoxicity of calcineurine inhibitors
(CNIs). We have described, in liver transplant patients
with renal failure, severe arteriosclerosis associated
with typical lesions of CNI toxicity, diabetic neph-
ropathy, as well as thrombotic microangiopathy
showing an important role of the immunosuppres-
sive treatment in the development or worsening of
renal lesions.
Given these results, we wish to emphasize the impor-
tance of early diagnosis and treatment of abnormali-
ties of glucose metabolism and hypertension in this
at-risk population, particularly after the transplant
when CNIs are used as immunosuppressors.
Keywords:
Cirrhosis – Renal biopsy – IgA neph-
ropathy – HCV membranoproliferative glomérulo-
nephritis - Diabetes – Liver transplantation – Chronic
renal failure - Calcineurin inhibitors (CNIs).
RÉSUMÉ SUMMARY
Dysfonction rénale avant
et après la transplantation hépatique :
intérêt de l’étude histologique rénale
Importance of renal histology to ascertain renal
lesions before and after liver transplantation
E. Pillebout*, D. Glotz*, Y. Calmus**, D. Nochy***
* Service de néphrologie et
de transplantation rénale,
hôpital Saint-Louis, Paris.
** Unité de transplantation
hépatique, hôpital Cochin,
Paris.
*** Service d’anatomopa-
thologie, hôpital européen
Georges-Pompidou, Paris.
40
50
p < 0,0001
20
30
80
90
Taux de survie (%)
100
60
70
10
0
0 12 24 36 48 60
Temps (mois)
1985-1989 1990-1994 1995-1999 2000-2003
72 84 96 108 120
Figure. Survie du
receveur après greffe
de foie selon la période
de greffe (1985-2003).
Source : Bilan des acti-
vités de prélèvement
et de greffe en France
en 2004 (Agence de la
biomédecine).
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L
e pronostic à long terme des
patients transplantés hépatiques
(TH) s’est nettement amélioré au
cours des vingt dernières années, grâce
à une meilleure maîtrise des techniques
chirurgicales, à l’introduction des anti-
calcineurines comme immunosuppres-
seurs et à une meilleure sélection des
receveurs (figure). En effet, le score
MELD a récemment été mis au point
pour rationaliser l’attribution des gref-
fons selon la gravité des patients inscrits
et non selon le délai d’attente sur la liste
de transplantation. Le score MELD
combine trois variables pronostiques
indépendantes : le taux de créatinine,
l’INR et le taux de bilirubine. Comme le
montre ce score, l’insufsance rénale est
un facteur pronostique majeur chez les
patients cirrhotiques et il le reste après la
TH (1, 2). En effet, malgré l’amélioration
de la prise en charge périopératoire, la
survenue d’une insufsance rénale aiguë
postopératoire reste fréquente et demeure
le principal facteur prédictif de morta-
lité à court terme. Puis, passé la période
aiguë, un certain nombre de patients
parmi les survivants gardera ou dévelop-
pera une insufsance rénale chronique
(IRC), parfois vère, pouvant nécessiter
un traitement de suppléance dénitif qui,
à long terme, est une importante cause de
morbidité, voire de mortalité (3-5).
Il faut distinguer l’aggravation ou la
persistance d’une néphropathie préexis-
tante à la TH, d’une dysfonction rénale
développée après la TH alors que la
fonction rénale était considérée comme
normale avant.
ÉVALUATION DE LA FONCTION RÉNALE
D’UN PATIENT CIRRHOTIQUE
EN ATTENTE DE TH
Évaluer correctement la fonction rénale
chez le patient cirrhotique est difcile.
En effet, les formules d’estimation
simple de la fonction rénale qui utili-
sent la créatinine (Cockroft et Gault ou
MDRD) ne sont pas adaptées et suresti-
ment nettement la fonction rénale (6-9).
La créatininémie permet habituellement
d’estimer simplement la fonction rénale,
car produite exclusivement par la conver-
sion non enzymatique de la créatine,
elle est éliminée quasi exclusivement
par ltration glomérulaire. L’excrétion
quotidienne de créatinine et la créatini-
némie dépend donc directement de la
quantité de créatine dans l’organisme. La
créatininémie chez le patient cirrhotique
est plus basse, même en présence d’une
dysfonction rénale, en raison :
d’une diminution de la production
hépatique de créatine (10) ;
de la présence chez ces patients
d’une sécrétion tubulaire de créati-
nine (8, 11) ;
d’une diminution de la masse muscu-
laire en rapport avec la dénutrition.
La méthode d’estimation la plus correcte
de la fonction rénale reste ainsi la mesure
directe de la clairance de l’insuline, de
l’EDTA (acide éthylène-diamine-tétra-
acétique) ou de l’iohexol. Ces techni-
ques chères et complexes sont difciles
à appliquer en pratique quotidienne,
notamment chez ces patients, souvent
en mauvais état général. Néanmoins,
elles restent indiquées chez les sujets
ayant une fonction rénale estimée par
la clairance de la créatinine inférieure
à 80 ml/ mn. En effet, la présence
de certaines dysfonctions rénales de
caractère sévère et irréversible pourrait
orienter vers une double transplantation
du foie et du rein, ce qui invite à des
investigations plus complètes, dont une
biopsie rénale transjugulaire prégreffe.
HISTOLOGIE RÉNALE CHEZ LE PATIENT
CIRRHOTIQUE EN ATTENTE DE TH
Réaliser la biopsie de rein d’un patient
cirrhotique en attente de TH est indiqué
pour explorer la présence d’anomalies
du sédiment urinaire (hématurie, protéi-
nurie), associée ou non à une dysfonction
rénale (en l’absence de diagnostic évident
de syndrome hépato-rénal [SHR]), ou
pour poser l’indication d’une double
transplantation rein et foie. Aucune
publication n’a étudié l’intérêt d’une
évaluation des lésions chroniques rénales
chez le patient en attente de TH comme
facteur pronostique de la fonction rénale
au décours de la greffe. Des experts ont
néanmoins estimé, lors d’une récente
conférence de consensus, que la présence
de plus de 40 % de glomérules détruits
et d’une brose interstitielle intéressant
plus de 30 % du parenchyme étaient une
indication à une double transplantation
rein et foie (12).
En l’absence d’anomalie du sédiment
urinaire ou de dysfonction rénale, de
rares études histologiques rénales du
patient en attente de TH sont disponi-
bles. Nous avons récemment évalué, par
biopsie transjugulaire, l’histologie rénale
de 46 patients en cours d’inscription sur
la liste d’attente (protocole Brath). La
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cirrhose était d’origine alcoolique chez
la majorité d’entre eux (39 cirrhoses dont
11 associées à une infection par le virus
de l’hépatite B ou C). Seuls 5 patients
avaient une cirrhose d’origine virale
exclusive. La fonction rénale, jugée
par la clairance de la créatinine calculée
par la formule MDRD simplifiée,
n’était altérée que chez 8 d’entre eux.
La protéinurie était minime ou absente
chez la plupart de ces patients, de même
que l’hématurie. Six patients étaient
traités pour un diabète et 22 étaient
hypertendus. L’histo logie a montré
une glomérulo néphrite (GN) à dépôts
mésangiaux d’IgA chez 12 patients, une
néphropathie diabétique chez 10 patients
et l’association des deux (diabète + IgA)
chez 3 patients. Les 21 autres patients
avaient une biopsie rénale normale.
Néphropathie à IgA
Les lésions rénales associées à la cirrhose
ont été identiées dès 1946 (13). Trois
groupes français (14-17) ont décrit ces
lésions glomérulaires au cours de la
cirrhose, caractérisées par la présence
de dépôts d’IgA dans le mésangium
et évoluant vers une GN membrano-
proliférative (GNMP). Les patients ayant
une GN mésangiale à IgA ont le plus
souvent une fonction rénale normale, à
l’opposé des formes membranoproliféra-
tives dans lesquelles existent volontiers une
hématurie microscopique, une protéinurie
et une insufsance rénale (18-20). L’étude
de C. Hiesse et al. (21), concernant des
patients avec double greffe (foie + rein),
conrme la fréquence des GNMP à IgA
chez les patients alcooliques avec IRC
terminale. Cependant, comme l’illustre
le tableau I, la néphropathie à IgA existe
au cours de toutes les cirrhoses quelle que
soit son étiologie et reste la lésion histolo-
gique la plus fréquemment décrite (19-27).
L’unique étude pédiatrique d’enfants
atteints d’une maladie des voies biliaires
en attente de TH conrme la fréquence de
la GN à dépôts mésangiaux d’IgA (23).
Néphropathie diabétique
Le diabète ou, plus fréquemment, l’in-
tolérance aux hydrates de carbone
est une complication classique de la
cirrhose (28-31). La prévalence de diabète
chez les patients en attente de TH varie
entre 10 et 50 %, s’expliquant proba-
blement par la variabilité des critères
diagnostiques de diabète utilisés par les
auteurs (32-34). Il est caractérisé par un
hyperinsulinisme et une insulinorésis-
tance, dont les principaux mécanismes
physiopathologiques évoqués sont les
suivants (31-33, 35) :
clairance de l’insuline modiée par
une diminution du premier passage
β-hépatique ;
hypersécrétion des cellules pancréa-
tiques ;
insulinorésistance des hépatocytes ;
réduction du
turnover glucidique péri-
phérique par une diminution du nombre de
transporteurs des cellules musculaires ;
toxicité du virus C pour les cellules
β-pancréatiques…
La plupart des études histologiques
rénales de patients en attente de TH, en
dehors de celle de C. Hiesse et al. (21) et
la nôtre, ne décrivent pas de lésions histo-
logiques attribuables au diabète. Néan-
moins, la présence d’un diabète clinique
avant la greffe est un critère majeur de
morbi-mortalité postgreffe (36-38) et
constitue notamment un facteur de risque
important de développer une IRC à
distance (38-40).
Néphropathie associée à l’infection
virale par le virus de l’hépatite C
Identifié en 1989 par Q.L. Choo et
al. (41), le virus de l’hépatite C (VHC
ARN) a été considéré comme respon-
sable de glomérulonéphrites spéciques
de cette infection virale avec une préva-
lence de plus de 95 % dans plusieurs
grandes séries, touchant au total plus
d’une centaine de patients porteurs d’une
cryoglobulinémie de type II (42-44). L’at-
teinte la plus fréquente est la GNMP. La
prolifération endocapillaire est due à une
inltration massive par des monocytes-
macrophages logés au sein des doubles
contours des parois glomérulaires. En
immunouorescence, on peut détecter
des dépôts d’IgM, d’IgG, de C3, les deux
chaines légères et, parfois, du C1q, au
sein des parois glomérulaires isolées ou
associées à des “bouchons intraluminaux”
contenant les mêmes Ig et facteurs du
complément (correspondant à la cryoglo-
bulinémie de type II déposée). Il est inté-
ressant de noter que ces dépôts immuns
ont une néphrotoxicité particulière liée
à l’activité FR (facteur rhumatoïde) de
l’IgM monoclonal de la cryoglobuli-
némie II au cours de l’hépatite C.
Dans une série de 30 patients en attente de
TH, E.A. Kendrick et al. (24) observent
une incidence plus élevée de protéinurie
et de GNMP chez les patients VHC posi-
tifs, comparativement aux patients VHC
négatifs. La présence d’une cryoglobuli-
némie dans le sang ou dans le rein après
TH de patients VHC positifs est moins
fréquente. Les thérapeutiques actuelles
ou les traitements immunosuppresseurs
de la transplantation d’organe solide sont
probablement responsables de la très
faible incidence d’IRC terminale chez
ces patients transplantés hépatiques ayant
des lésions rénales spéciques de l’hépa-
tite C développées avant la TH (45, 46).
Au cours de notre première étude, après
TH (47), aucune lésion histologique
rénale associée au virus de l’hépatite B
ou C n’a été mise en évidence.
Tableau I. Néphropathie à IgA et cirrhose d’étiologies variées.
Auteur Année n Étiologie de la cirrhose Présence d’IgA
Jouet et al. (22) 1996 55 Alcoolique (64 %) 40 %
Axelsen et al. (20) 1995 23 Alcoolique ou virale : 0 58 %
Crawford et al. (19) 1992 18 Alcoolique ou virale : 0 67 %
Kendrick et al. (24) 1997 5 Virale (60 % HCV) 25 %
Hiesse et al. (21) 1995 9 Alcoolique (40 %), HCV (60 %) 33 %
Chin et al. (23) 1992 8 (enfants) Atrésie biliaire (100 %) 75 %
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HISTOLOGIE RÉNALE CHEZ LE PATIENT
TRANSPLANTÉ HÉPATIQUE
L’incidence d’IRC à distance de la TH est
variable selon les séries, mais la fonction
rénale, même considérée comme normale
en préoratoire, tend à s’altérer chez un
grand nombre de patients (39, 48, 49).
Seuls 23 % des receveurs auraient une
fonction rénale normale à 39 mois de
la greffe selon J. McCauley et al. (48).
L’étude de T.A. Gonwa et al. (49) retrouve
une incidence de 18,1 %, dont 9,5 % d’IRC
terminales aps 13 ans. La survie à long
terme de ces patients avec IRC est infé-
rieure (28,2 % versus 54,6 %). Les facteurs
prédictifs d’IRC sont une créatininémie
plus élevée en préopératoire et 1 an après
l’intervention, et la présence d’un SHR.
Plus récemment, l’étude de 36 849 patients
transplantés hépatiques suivis sur une
médiane de 5 ans conrme les mêmes inci-
dences et le risque de surmortalité (RR :
4,5). Les facteurs de risque de développer
une IRC sont, dans cette large étude : l’âge,
le sexe féminin, l’infection par le virus de
l’hépatite C, la présence d’une dysfonction
rénale, d’une hypertension artérielle ou
d’un diabète, et la survenue d’une IRA
postopératoire. La transplantation rénale
chez ces patients améliore la survie (39).
La majorité des auteurs (3, 39, 49-54),
par analogie aux autres transplantations
d’organe solide, évoque de préférence
la responsabilité des anticalcineurines
(CNI), ciclosporine et tacrolimus, dans
le développement de l’IRC. La néphro-
toxicité des CNI a été clairement
démontrée chez les transplantés cardia-
ques (55, 56) ou rénaux (57-59) dont les
doses thérapeutiques sont plus élevées
qu’au cours de la TH. L’histologie
rénale montre des lésions spéciques
de néphrotoxicité vasculaire (56, 59, 60).
En transplantation hépatique, une seule
étude histologique rénale (61) a montré,
au 6e mois post-transplantation, des
lésions de toxicité des CNI associant
une artériopathie spécique des petits
vaisseaux chez 10 patients, et des lésions
de microangiopathie thrombotique chez
2 patients.
En étudiant les reins natifs de 26 patients
transplantés hépatiques, nous avons mis
en évidence la néphrotoxicité des antical-
cineurines et d’autres lésions associées
en moyenne 5 ans après la greffe : néph-
ropathie vasculaire sévère, néphropathie
diabétique, lésions de microangiopathie
thrombotique et/ou lésions tubulaires attri-
buables à l’hydroxyethyl starch (Elhoes®)
[tableau II]. La présence d’une microan-
giopathie thrombotique était plus fréquente
chez les patients ayant reçu de l’interféron
α (47). Tous les patients étaient en IRC au
moment de la biopsie rénale et la moitié
d’entre eux a été dialye.
Si l’on compare les lésions rénales de
nos deux études, avant et après la trans-
plantation hépatique (tableau II), deux
points méritent d’être relevés : la néph-
ropathie diabétique et les lésions vascu-
laires des artères de petit et moyen calibres
s’aggravent dramatiquement après la TH ;
en second lieu, la GN à dépôts mésangiaux
d’IgA diminue franchement après la TH.
L’aggravation des lésions diabétiques
peut être expliquée par l’addition au
diabète hépatogène du diabète post-trans-
plantation (NODM). Au cours de la TH,
comme pour les transplantations d’autres
organes, 15 à 70 % des patients vont en
effet développer un diabète clinique.
Et, comme avant la TH, la variabilité
des critères de dénition utilisés par les
auteurs explique la variabilité d’incidence
du diabète. La présence d’un diabète chez
ces patients diminue nettement la survie
du greffon et celle du patient (62-66).
La comparaison de l’histologie rénale avant
et après la TH et le rôle des immuno sup-
presseurs dans l’aggravation des lésions
invite à proposer un certain nombre de mesu-
res pour ralentir la progression de l’IRC des
patients transplantés hépatiques :
adapter au mieux la posologie des anti-
calcineurines ;
dépister et équilibrer au plus tôt le
diabète ;
discuter de protocoles sans anticalci-
neurines chez les patients diabétiques ;
dépister et équilibrer l’HTA ;
utiliser l’interféron avec précaution ;
utiliser largement les bloqueurs du
système rénine-angiotensine.
Tableau II. Comparaison des paramètres cliniques, biologiques et histologiques avant
et après TH.
Avant TH
(48 patients)
Après TH
(26 patients)
p
Paramètres cliniques
Créatinine sérique 86 ± 34 229 ± 97 < 0,0001
Clairance créatinine 101 ± 38 35 ± 16 < 0,0001
Protéinurie 0,14 ± 0,30 0,93 ± 1,23 0,001
Hypertension 22/48 = 45,8 % 25/26 = 96,2 % < 0,0001
Diabète 6/48 = 12,5 % 13/28 = 46,4 % 0,015
Paramètres histologiques
Néphropathie diabétique
– immunouorescence
– microscopie optique
13/37 = 35,1 %
7/47 = 4,3 %
9/26 = 34,6 %
9/26 = 34,6 %
NS
0,04
Néphropathie à IgA 19/49 = 38,8 % 2/26 = 7,7 % 0,0043
Glomérules scléreux 10 ± 16 39 ± 22 < 0,0001
Artériosclérose 0,91 ± 0,98 1,90 ± 1,00 < 0,0001
Artériolosclérose 0,40 ± 0,68 1,40 ± 0,91 < 0,0001
Microangiopathie thrombotique 0/48 = 0 % 13/26 = 50,0 % < 0,0001
Artériolopathie des anticalcineurines 22/26 = 84,6 %
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