aPPort De L`aNtHroPoLogie - Rein

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DOSSIER « ETP »
Apport de l’Anthropologie
Dr Aurelie Desseix
Anthropologue
Laboratoire d’ethnologie «
Anthropologie des traditions
orales et du temps » EA2963,
Université Bordeaux 2
Dr Lionel Couzi
Unité de Transplantation rénale,
Service de Néphrologie
Hôpital Pellegrin, CHU de
Bordeaux
[1] Bury M. Chronic illness as a
biographical disruption. Sociology
of health and illness 1982 ; IV :
166-182.
[2] Strauss A., Corbin J., Fagerhaugh S., Glaser B.G., Maines
D., Suczek B., Wiener C. Chronic
Illness and the Quality of Life.
Saint-Louis: C.V. Mosby co; 1975.
[3] Strauss A. La trame de la négociation, sociologie qualitative et
interactionnisme. Paris : Editions
L’harmattan ; 1992.
[4] Baszanger I. Les maladies
chroniques et leur ordre négocié.
Revue française de sociologie
1986 ; XXVII : 3-27.
[5] Laplantine F. Anthropologie de
la maladie, étude symbolique des
systèmes de représentations étiologiques et thérapeutiques dans
la société occidentale contemporaine. Paris : Editions Payot ; 1986.
[6] Bertaux D. Les récits de vie.
Paris : Editions Nathan ; 1997.
[7] Van Gennep A. Les rites de
passage, Paris : Editions A. et J. Picard; 1981 (1909 première édition).
dans l’Education
Thérapeutique
du Patient
Transplanté Rénal
L’ETP
a pour objectifs d’améliorer la qualité de vie des patients, d’apprendre
à mieux gérer son quotidien avec sa
pathologie, d’acquérir des compétences, d’optimiser l’observance aux
médicaments anti-rejets, et d’essayer
de prévenir et de diminuer les complications. L’ETP est fondée sur l’identification individuelle des besoins, des
attentes et des connaissances des
patients.
La prise en charge des patients candidats à une transplantation rénale ou
transplantés rénaux peut et doit être
améliorée. Malgré les progrès considérables faits au cours de ces 50 dernières années, une des dérives de la
médecine occidentale est de délivrer
parfois un soin uniforme et global, où
les conseils et prescriptions sont délivrés à l’identique sans vérification de
leur compréhension et de leur acquisition par les patients. Ce type de prise
en charge est souvent source d’incompréhension, d’anxiété et parfois
de complications.
Afin de remédier à cela, des programmes d’éducation thérapeutiques
du patient (ETP) dans les unités de
transplantation rénale sont désormais
mis en place (Haute Autorité de Santé,
septembre 2008). L’ETP a pour objectifs d’améliorer la qualité de vie des
patients, d’apprendre à mieux gérer
son quotidien avec sa pathologie, d’acquérir des compétences, d’optimiser
l’observance aux médicaments antirejets, et d’essayer de prévenir et de
diminuer les complications. L’ETP
est fondée sur l’identification individuelle des besoins, des attentes et
des connaissances des patients. Ce
premier temps fondamental, appelé
« diagnostic éducatif », est indispensable avant toute démarche de soin.
Il rappelle clairement que la relation
médecin-malade est avant tout centrée sur le patient. Ce diagnostic éducatif doit déboucher sur une « alliance
thérapeutique », et permettre de définir des objectifs d’apprentissages de
compétences d’auto-soins ou d’adaptations pour le patient.
Le diagnostic éducatif prend en
compte le niveau socio-économique,
l’origine, les croyances, la langue, la
culture, la connaissance de la maladie par le patient, et bien d’autres
critères afin de déterminer avec le
patient les modalités d’acquisition
des compétences nécessaires à une
bonne qualité de vie avec une transplantation rénale. En effet, la transplantation rénale et la mise en place
des traitements engendrent une
« rupture biographique » [1] pour le
patient. Les caractéristiques sociales,
professionnelles, culturelles et familiales jouent un rôle dans la manière
dont le patient supporte cet événement. Le patient poursuit avec ce
traitement sa « trajectoire de maladie » [2-4] constamment modelée
par ces différents facteurs. L’expérience de cette trajectoire est cristallisée dans les représentations que le
patient a de sa maladie, de sa transplantation et de son traitement. Ces
représentations particulières guideront leurs comportements et aucune
prise en charge, aucun dialogue, ne
30 /// Reins-Échos n°9 - www.rein-echos.fr
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