HES-SO//Valais Domaine Santé & Travail Social Filière Education Sociale
Barça Bengi & Henchoz Marielle / Travail de Bachelor / décembre 2010 1
1 INTRODUCTION
Nous avons observé dans notre pratique professionnelle des cas de violence de
clients envers les éducateurs sociaux et envers nous-mêmes. Nous avons remarqué
qu’il nous manquait des outils pour faire face à ces événements violents. Était-ce dû
à notre statut de stagiaires à ce moment-là ou est-ce un phénomène présent
également chez les éducateurs sociaux formés ? Suite à ce questionnement, nous
avons fait des recherches concernant la violence dans les institutions sociales.
Ces investigations nous ont permis de trouver des données sur la violence dans les
services sociaux. En effet, selon Françoise Debons Minarro1, les secteurs les plus
touchés dans le domaine social, sont l’éducation et l’asile. René Bourgoz2 dit qu’il y a
eu une évolution dans le travail social. Les travailleurs sociaux ont compris que la
relation d’aide n’exclut pas la loi. Ils ont appris à mettre un cadre et des limites. Selon
notre vision du travail social, il n’est pas dans les mœurs de porter plainte contre un
client. Pourtant René Bourgoz précise dans l’article, que l’on peut aider une
personne dans le besoin tout en considérant que c’est un citoyen qui peut être
sanctionné s’il transgresse la loi. Selon lui, les conditions de travail des assistants
sociaux, c’est-à-dire : la surcharge de dossiers, la fatigue, ainsi que le lieu où les
clients sont accueillis (l’agencement des locaux), peuvent être des facteurs favorisant
la violence des bénéficiaires.
De par ce constat, il nous a paru essentiel d’explorer ce thème dans le domaine de
l’éducation sociale et plus précisément dans les foyers pour adolescents.
Quel est le processus que l’éducateur social est amené à parcourir lors d’une
agression ? Porter plainte est-elle la solution la plus souvent utilisée ?
Ces interrogations nous ont permis de construire notre question de recherche :
L’éducateur social victime d’agression : quel est le processus qui le pousse à
porter plainte ou à renoncer ?
Nous entendons par "éducateur social victime d’agression", un professionnel ayant
subi des préjudices d’ordre physiques, verbaux ou psychologiques, infligés par un
bénéficiaire. Quelles sont donc les raisons qui vont le pousser à porter plainte ou
non ?
1.1 OBJECTIFS DE RECHERCHE
Nos objectifs de recherche sont de définir les concepts de la violence, l’agression, la
personne victime, le traumatisme et la législation.
Nous identifierons les raisons qui poussent l’éducateur à porter plainte ou non ainsi
que ses attentes et ses difficultés dans une telle procédure.
1 DEBONS MINARRO Françoise. Les sociaux se protègent contre des usagers agressifs. Repère social. Février 2004. No 54.
Genève : Hospice général, Service de l’information Sociale, 2004 p.5
2 BOURGOZ René. In : ASSIMACOPOULOS Hélène. Refuser la violence et porter plainte est une révolution dans le social.
Repère social. Février 2004. No 54. Genève : Hospice général, Service de l’information Sociale, 2004. Pp.6-7