Revue de presse
Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (16), n° 5, mai 2002 81
Revue de presse
La ciclosporine n’augmente pas
les risques périopératoires
de la colectomie…
ans les poussées aiguës sévères de
recto-colite-ulcéro-hémorragiques
(RCUH), l’utilisation de ciclosporine
intraveineuse (i.v.), en association à la
corticothérapie parentérale, permet
dans 40 à 50% des cas d’éviter ou de
retarder une chirurgie lourde. Si cette
association immunosuppressive ne
paraît pas plus morbide que la cortico-
thérapie i.v. seule, son impact sur la
chirurgie, pourtant encore souvent
nécessaire, n’est pas connu.
Cette étude rétrospective de Hyde et al.,
portant sur 44 malades atteints d’une
pancolite ulcérée sévère traitée par
colectomie totale + iléostomie tempo-
raire, ne montre pas de différence signi-
ficative, en termes d’incidence de com-
plications périopératoires (médicales ou
chirurgicales, bénignes ou sévères), en
fonction de la prise en charge médicale
préopératoire, par corticothérapie i.v.
seule (25 patients à 1,5 mg/kg par jour
pendant cinq jours en moyenne) ou par
ciclosporine (19 patients 4 mg/kg par
jour pendant sept jours en moyenne)
+ corticoïdes (1,5 mg/kg par jour).
Ce résultat, qui reste bien sûr à confirmer
par une étude prospective contrôlée,
permet de rassurer le clinicien sur les
faibles risques liés à l’utilisation de la
ciclosporine dans les formes de RCUH
aiguës sévères, réfractaires aux stéroïdes
injectables seuls, sans altérer les possi-
bilités chirurgicales. G.T.
RCUH – Ciclosporine – Colectomie.
✎
Dis Colon Rectum 2001 ; 44 : 1436-40.
Cytolyse hépatique au cours
des gastroentérites aiguës
a survenue d’une cytolyse hépatique
lors des gastroentérites aiguës a été
rapportée, mais sa fréquence et sa signi-
fication clinique sont mal connues. Tositti
et al. (Milan, Italie) ont étudié rétrospec-
tivement 727 patients hospitalisés pour
une gastroentérite aiguë entre 1994 et
2000. Une cytolyse hépatique était obser-
vée dans 10,5% des cas. L’élévation de
l’ALAT était généralement modérée (en
moyenne 2 N) mais pouvait atteindre
18 N. Elle n’était liée ni à la sévérité, ni
à la durée de la gastroentérite, ni à l’exis-
tence de troubles hydroélectrolytiques.
Parmi les agents infectieux isolés, les
rotavirus étaient ceux le plus souvent
associés à une cytolyse hépatique (18%),
suivis de Clostridium difficile (14%),
Salmonella spp et Campylobacter spp
(10% chacun). L’élévation de l’ALAT
était significativement plus importante
en cas de gastroentérite à rotavirus (en
moyenne 5 N) qu’en cas de gastroenté-
rite à un autre agent infectieux ou de gas-
troentérite d’étiologie indéterminée (en
moyenne 2 N dans les deux cas). A.P.
Gastroentérite – Cytolyse – Rotavirus.
✎
American Journal of Gastroenterology
2002 ; 97 : 487-8.
Une nouvelle piste de traite-
ment du RGO : les agonistes
du GABAB(le baclofène)
es relaxations transitoires du sphinc-
ter inférieur de l’œsophage (RTSIO)
semblent être le principal mécanisme du
reflux gastro-œsophagien (RGO) patho-
logique, mais également physiologique.
Ainsi, la diminution de ces RTSIO
constituerait le traitement étiologique du
RGO. L’agent pharmacologique dimi-
nuant le plus les épisodes de RTSIO chez
les sujets sains est l’agoniste du récep-
teur B à l’acide gamma amino-butyrique
(GABAB): le baclofène.
L’étude contrôlée versus placebo de
Zhang et al. sur 20 patients porteurs d’un
RGO pathologique documenté (antécé-
dent d’œsophagite endoscopiquement
prouvée dans les six mois précédant l’in-
clusion) montre que 40 mg de baclofène
per os, pris 90 mn avant un repas test,
permet:
– de diminuer de 40% le nombre d’épi-
sodes de RTSIO pendant plus de trois
heures;
– d’augmenter la pression basale du SIO;
– de diminuer de 43% le nombre
d’épisodes de reflux dans les trois heures
suivantes.
Cependant, ce traitement, parfaitement
bien supporté par ces patients, n’entraîne
pas de diminution significative du temps
d’exposition œsophagien à l’acide ni de
la symptomatologie clinique.
Pour autant que la piste étiologique du
RTSIO soit la bonne, cette nouvelle
voie thérapeutique semble intéressante
et mérite d’être approfondie. Les bases
manométriques sont là. Place à une
étude clinique.
En monothérapie ou associée aux IPP, le
baclofène, commercialisé sous le nom
de Lioresal®, déjà préconisé dans le
hoquet rebelle, pourrait bien se voir gra-
tifier d’extension de ses indications.G.T.
RGO – Baclofène – Traitement.
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Gut 2002 ; 50 : 19-24.
LL
Mots
clés
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D