
lésions dystrophiques. La classification repose sur le mode de transmission : LGMD1 pour les
formes autosomiques dominantes et LGMD2 pour les formes autosomiques récessives.
Chaque pathologie est ensuite désignée par une lettre unique, attribuée principalement selon
l'ordre chronologique des publications. Le Tableau 1 récapitule la classification actualisée en
2007 [8]. Les principales protéines impliquées dans les dystrophies musculaires des ceintures
sont schématisées dans la Figure 1.
L'orientation diagnostique entre ces diverses formes se fait à partir d'un faisceau d'arguments :
hérédité, présentation clinique, données anatomopathologiques, étude des protéines
musculaires sur lame et en western blot.
Caractéristiques communes
Toutes les dystrophies des ceintures présentent des aspects cliniques et paracliniques
communs.
Aspects cliniques
L'âge de début est variable en fonction du type de dystrophie des ceintures. Les troubles
débutent généralement à la ceinture pelvienne par une marche dandinante, éventuellement
associée à des chutes. Les patients ont des difficultés à monter des escaliers et doivent s'aider
de la rampe. Le relevé est myopathique avec un signe de Gowers. L'aggravation est presque
toujours lentement progressive. La perte de la marche est inconstante. L'atteinte de la ceinture
scapulaire se manifeste initialement par une difficulté à porter des charges lourdes. La
musculature axiale peut être touchée dans certaines formes. Si cette atteinte débute avant la
fin de la croissance, elle peut être responsable d'une scoliose. L'étude de la force musculaire
analytique confirme le déficit prédominant aux ceintures et permet de rechercher une atteinte
d'autres muscles (comme les muscles distaux) qui peut orienter vers une étiologie spécifique.
On recherche aussi une pseudohypertrophie des mollets ou de la langue du type de celle
observée dans les maladies de Duchenne et de Becker. Comme dans la majorité des atteintes
musculaires primitives, on ne retrouve pas de déficit sensitif ni d'atteinte centrale, sauf
exceptions. Il est fondamental de rechercher des signes associés comme un déficit distal, une
atteinte de la musculature bulbaire, des rétractions ostéotendineuses ou des troubles cognitifs.
Aspects paracliniques
Trois examens principaux peuvent orienter le diagnostic. Le dosage des créatine-kinases (CK)
est couramment réalisé. Leur élévation témoigne d'une lésion évolutive de la fibre musculaire.
Elles sont fréquemment plus élevées en début de maladie. Le taux peut se normaliser par la
suite en raison de la dégénérescence fibroadipeuse du tissu musculaire. L'imagerie musculaire
est aussi souvent utile. Le scanner et l'imagerie par résonance magnétique (IRM) ont un
apport généralement identique dans le cadre des dystrophies. On recherche la présence d'une
amyotrophie et/ou d'une dégénérescence graisseuse et on analyse sa topographie. En scanner,
le muscle normal présente une densité homogène, alors que le muscle pathologique apparaît
hypodense et hétérogène (souvent marbré). Les aspects IRM sont globalement proches et
dépendent des séquences utilisées. Le scanner est plus volontiers utilisé en raison de sa
rapidité d'exécution et de sa meilleure disponibilité. L'IRM est en revanche bien plus utile s'il
existe une hésitation entre myopathie héréditaire et myopathie inflammatoire. La topographie
de l'atteinte peut orienter le diagnostic étiologique. L'électromyogramme (EMG) a une place