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24 | La Lettre du Neurologue Nerf & Muscle • Vol. XVII - n° 1 - janvier 2013
IMAGE COMMENTÉE
Intérêt de l’IRM musculaire dans
l’enquête étiologique des dystrophies
musculaires (dystrophie “des ceintures”)
R.Y. Carlier*,**, P. Carlier** (*Hôpitaux universitaires, Paris Île-de-France Ouest, pôle neurolocomoteur, service d’imagerie médi-
cale, site Raymond-Poincaré, Garches ; **Laboratoire de RMN AIM-CEA, institut de myologie, Paris)
L
a dystrophie musculaire des ceintures
de type 2L (LGMD2L) est une fréquente
dystrophie mus culaire de l’adulte lentement
progressive (1-4). En Grande-Bretagne, elle
arriverait en termes de fréquence au troisième
rang après les LGMD2I et LGMD2A (2, 5). Il s’agit
d’une pathologie récessive liée à la mutation du
gène ANO5 (1, 2). Cliniquement, les patients
présentent un décit qui prédomine initialement
sur la ceinture pelvienne et les membres inférieurs.
Le déficit est fréquemment asymétrique (1, 4).
Le dosage des CPK est classiquement élevé. Une
description des patterns en IRM de l’affection a
pu être établie sur une série européenne multi-
centrique de 25 patients (5). L’étude des membres
inférieurs montre un aspect homogène des patterns
avec une atteinte préférentielle des compartiments
postérieurs des cuisses et des jambes. Les muscles
les mieux préservés sont le gracile et le sartorius.
Chez les patients les plus jeunes, les moins sympto-
matiques, le muscle précocement atteint est le
gastrocnémien médial (5). Les quelques cas de cette
série ayant bénécié d’une étude IRM musculaire
corps entier permettent de conrmer l’atteinte très
prédominante des membres inférieurs, mais aussi
la possibilité chez les patients les plus âgés d’une
atteinte axiale et de la loge antérieure du bras (5).
Le caractère asymétrique de l’atteinte est souvent
retrouvé en imagerie (5). L’IRM musculaire corps
entier constitue un élément d’orientation, même
s’il existe des chevauchements des patterns avec
d’autres dystrophies récessives des ceintures (5).
Elle permet d’autre part d’apprécier une éventuelle
atteinte axiale, d’anticiper son retentissement
rachidien et d’orienter vers un site biopsique
favorable si la biopsie est jugée nécessaire. ■
Image. IRM musculaire corps entier et dystro-
phie musculaire LGMD2L.
Sélection d’une IRM musculaire corps entier
d’un patient âgé de 65 ans présentant un déficit
à prédominance proximale des membres infé-
rieurs, lentement évolutif sur 20 ans. Diagnostic
récent de LGMD2L avec mise en évidence d’une
mutation du gène ANO5.
A. Sélection de 2 reconstructions frontales pon-
dérées T1 (sur 40 effectuées), centrées sur les
plans postérieurs du dos et des jambes, et de
2 coupes axiales pondérées T1 (sur 235 effec-
tuées), centrées sur le massif facial et le cou.
T : temporal
PT : ptérygoïdien
SCM : sterno-cléïdo-mastoïdien