3 questions à... Chirurgie de la maladie de Parkinson : au-delà des ganglions de la base… > Entretien avec S. Palfi (neurochirurgien et chercheur au CEA [URA CEA-CNRS 2210]) Pourquoi avoir choisi le cortex moteur comme cible de stimulation ? La publication dans la revue Neuron, fin 2004, d’un travail dirigé par S. Palfi a fait grand bruit dans le monde des spécialistes de la maladie de Parkinson et des mouvements anormaux. Cette étude préclinique montre que la stimulation à haute fréquence du cortex moteur chez des primates non humains rendus parkinsoniens par traitement chronique au MPTP permet d’améliorer la symptomatologie akinéto-rigide chez ces animaux. Cette amélioration clinique s’accompagne d’une amélioration en imagerie fonctionnelle (augmentation de l’activité métabolique de l’aire motrice supplémentaire après stimulation) et en électrophysiologie (normalisation du mode de décharge des neurones du globus pallidus interne et du noyau sous-thalamique). Cette stimulation cérébrale “superficielle” serait donc une alternative séduisante à la désormais classique stimulation cérébrale profonde. Des études expérimentales et cliniques récentes suggèrent que le cortex cérébral pourrait être également impliqué dans la genèse des symptômes observés dans les maladies neurologiques. Dans la maladie de Parkinson, le cortex moteur imprimerait une activité rythmique anormale sur une boucle cortico-sous-corticale motrice passant par les ganglions de la base. La stimulation électrique sur l’une des structures impliquées dans cette boucle motrice pourrait corriger les déficits observés dans la forme évoluée de la maladie de Parkinson. P. Derkinderen, Rédacteur en chef adjoint > X. Drouot, S. Oshino, B. Jarraya et al. Functional recovery in a primate model of Quels sont les avantages potentiels de cette technique par rapport à la stimulation cérébrale profonde ? Le principal avantage est le caractère peu invasif de cette technique chirurgicale, puisqu’il s’agit d’une stimulation extradurale du cortex cérébral. Elle a également l’avantage d’être plus simple à mettre en œuvre et, par conséquent, d’être accessible à un plus grand nombre de patients atteints de la forme évoluée de la maladie de Parkinson. Les patients sont déjà largement au courant de vos travaux. Y a-t-il un protocole de recherche clinique en cours chez l’homme ? Une étude clinique de phase I-II évaluant la tolérance et l’efficacité de la stimulation chronique du cortex moteur primaire chez des patients atteints d’une forme évoluée de la maladie de Parkinson débute en septembre 2005. ■ Pour en savoir plus . . . Parkinson’s disease following motor cortex stimulation. Neuron 2004;44:769-78. La Lettre du Neurologue - Suppl. Les Actualités au vol. IX - n° 8 - octobre 2005 15