Page 3 sur 5
mais constitue également la base de la
thérapie nutritionnelle
d’accompagnement.
Rhumatisme et alimentation
La question suivante revient constam-
ment dans le cadre de l’automédication
de la polyarthrite rhumatoïde: existe-t-il
un régime contre les rhumatismes? La
réponse est malheureusement négative.
On ne peut ni prévenir ni soigner une
PR en adoptant un régime particulier. Il
est toutefois possible que l’alimentation
puisse soulager certains troubles pro-
voqués par des maladies rhumatismales
inflammatoires.
Certains composants des produits
alimentaires jouent certainement un
rôle important lors de la formation des
médiateurs inflammatoires (voir ci-
dessus). Ils peuvent soit favoriser, soit
inhiber les processus inflammatoires à
l’intérieur de l’organisme. Il faudrait
donc privilégier les produits qui inhibent
les inflammations et éviter les nutri-
ments qui les favorisent.
La synthèse des médiateurs dépend
essentiellement de deux facteurs4:
Le taux d’acide arachidonique (AA)
dans le corps
La métabolisation enzymatique de
l’acide arachidonique
Le taux d’AA dans le corps dépend
essentiellement des apports de
l’alimentation. Les AA proviennent
exclusivement de graisses d’origine
animale. On les trouve notamment
dans le saindoux, la viande et les char-
cuteries grasses, le beurre, la crème, le
fromage, etc. Les produits laitiers mai-
gres en revanche ne sont pas riches en
AA (tableau 4). Plus il y a de AA, plus
la synthèse des inflammatoires éicosa-
noïdes est importante. Il a été prouvé
de façon expérimentale qu’une diminu-
tion de l’apport en AA provoquait une
baisse du taux d’AA dans l’organisme et
permettait de réduire la synthèse des
éicosanoïdes.
La synthèse des éicosanoïdes est un
processus oxydatif, que les acides gras
oméga-3, comme l’acide éicosapentaè-
noïque (EPA, C20:5ω3), et d’autres
substances antioxydantes peuvent
inhiber. Douze études placebo contrô-
4" Hahn,"A.,"et"al.:"Ernährung"bei"Erkrankungen"des"rheumati‐
schen"Formenkreises,"Med.Mo.Pharm.,"30,"138"(2007)"Nr."4"
lées ont notamment montré une amé-
lioration clinique des problèmes articu-
laires des patients souffrant de PR lors
d’un apport journalier de 1,6 g EPA. Les
vitamines anti-oxydantes C et E ainsi
que certains oligo-éléments comme le
sélénium, le zinc, le cuivre et le fer (co-
facteur des enzymes antioxydants) ont
un effet positif sur les processus in-
flammatoires des maladies rhumatisma-
les.
Tableau 4: teneur en acide arachidonique (AA) de quel-
ques aliments5
Ce sont essentiellement les poissons de
mer gras, comme le saumon, le hareng
et le maquereau, qui fournissent
d’importantes quantités d’acides gras
oméga-3 (EPA et DHA). Mais aussi
certaines huiles végétales, comme
l’huile de colza, de soja ou de noix, qui
devraient être utilisées quotidienne-
ment. Les personnes qui n’aiment pas
le poisson peuvent compléter leur
alimentation avec des capsules d’huile
de poisson ou des aliments spéciale-
ment enrichis. Mais il ne faudrait recou-
rir à de tels produits que sur recom-
mandation médicale.
Conclusion et recommandations
L’objectif d’un accompagnement diété-
tique antirhumatismal est d’augmenter
de manière ciblée l’apport d’aliments
5" Ströhle,"A.,"et"al.:"Rheumatoide"Arthritis"–"diätetisch"beeinfluss‐
bar."Qualifizierte"Ernährungsberatung"in"der"Apotheke,"Teil"9,"
DAZ,"145,"57"(2005)"Nr."21"