Polyarthrite rhumatoïde - Encourager le patient à mener une vie

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Polyarthrite rhumatoïde
Encourager le patient à mener
une vie “normale”
La polyarthrite rhumatoïde ne fait pas beaucoup parler
d’elle parce que non contagieuse et non mortelle. Elle
atteint pourtant, en France, environ 600 000 personnes,
majoritairement des femmes, mais aussi des enfants et
même des bébés. C’est une maladie longue et évolutive.
E
xtrêmement douloureuse et très souvent
invalidante, la polyarthrite rhumatoïde
atteint les malades dans leur vie quotidienne, avec un retentissement fonctionnel
constant. C’est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques de l’adulte.
Les mécanismes physiopathologiques nombreux et complexes aboutissent à une destruction plus ou moins sévère de l’articulation et
surtout de l’os. Dix ans après le début des
symptômes, la moitié des patients souffrent
d’un handicap fonctionnel nuisant à la qualité
de vie et aux relations socioprofessionnelles.
La polyarthrite rhumatoïde n’est pas une maladie héréditaire, mais il n’est pas rare d’observer
plusieurs cas au sein d’une même famille. Il
existe certainement une vulnérabilité génétique
et il est plus que probable que plusieurs facteurs
sont en cause dans la genèse de cette maladie
polyfactorielle.
Vie quotidienne et handicap
Le rôle des soignants est d’aider le patient
atteint de polyarthrite rhumatoïde à mener une
vie normale. Le traitement pluridisciplinaire
vise à conserver la fonction articulaire et à éviter si possible les déformations. Il aide aussi
à maintenir l’autonomie fonctionnelle garante
d’une insertion socioprofessionnelle satisfaisante. Les thérapeutes ont pour mission de
bannir tout discours pessimiste qui n’aide pas
le malade à se battre. L’activité professionnelle
doit être poursuivie le plus longtemps possible
et les activités sportives ne sont pas interdites.
Le secret est de rentabiliser ses gestes en ne forçant pas sur les articulations fragiles et doulou-
reuses. Quelquefois, le port d’orthèses devient
nécessaire de façon à réduire la douleur et
l’inflammation lors de l’exécution d’activités
manuelles. L’activité physique doit être faible
pendant les poussées inflammatoires, et intense
en dehors de ces poussées. Mais les états douloureux chroniques engendrent un état de
stress qui, à son tour, aggrave la douleur. Les
méthodes de relaxation sont recommandées. Le
malade doit apprendre à ménager son corps, à
l’entretenir par une gymnastique personnelle,
assortie à son rythme d’effort, et à aménager
son environnement. La douleur et la raideur
conduisent le patient à économiser de trop ses
mouvements, ce qui peut être préjudiciable,
car le repli sur soi est un danger redoutable
dans le cours de l’évolution de la maladie.
Outre la désocialisation, l’inactivité et l’immobilisation favorisent la fonte musculaire et la
fragilité osseuse.
Il est à signaler qu’en cas de polyarthrite rhumatoïde sévère, le passage du permis de conduire
nécessite d’obtenir l’accord du médecin de la
préfecture de police. Généralement, l’accord est
donné pour une durée limitée. Un macaron de
grand invalide civil peut être délivré.
La prise en charge médico-psychologique aide
le malade à lutter contre sa maladie. Tous les
soignants doivent informer le malade de façon
individuelle et personnalisée, afin de le rassurer, ce qui est une des conditions nécessaires
pour reculer le handicap et préserver la qualité
de vie.
Lucie Gallion
Propos recueillis lors du Symposium sur l’inflammation
organisé par les laboratoires Wyeth-Lederlé
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