Néanmoins, si ces deux avancées devraient permettre aux médecins d'être plus attentifs
à la souffrance des patients en fin de vie et à leurs souhaits ! La loi ne changera rien tant
que l'on ne s'attaquera pas, avec une volonté politique affirmée, aux problèmes de fond :
la formation des médecins. Il y a une grande inégalité en France selon que l'on tombe
sur un médecin formé au traitement de la douleur ou sur un médecin qui a fait ses
études dans une faculté où cette discipline n'est enseignée qu'à minima.
« Prendre le temps de s'asseoir, écouter... »
La pratique est complexe car il ne s'agit pas simplement de prescrire de la morphine.
Trop de médecins ne savent pas communiquer avec leur patient à propos de sa fin de
vie. Cela devrait pouvoir se faire suffisamment en amont. Prendre le temps de s'asseoir,
d'écouter les craintes du patient, de le rassurer sur ce qu'il sera possible de faire le jour
venu : un tel entretien aurait valeur d'engagement de non-abandon.
Il faudrait enfin que la loi sur l'accès de tous aux soins palliatifs soit enfin appliquée !
Prenons l'exemple de la fin de vie dans les maisons de retraite. Combien de personnes
qui voudraient mourir dans leur lit se voient transférer in extremis aux urgences, faute
d'une compétence médicale permettant de les soulager et de les accompagner sur leur
lieu de vie ?
Pourquoi ne pas suivre l'exemple de la Vendée qui a lancé cette année un plan de
sensibilisation puis de formation des directeurs d'Ehpad (maisons de retraite) et des
médecins coordonnateurs du département. J'ai l'honneur d'être associée à ce projet qui,
à ma connaissance, est un projet pilote en France. L'objectif est de diminuer le taux
élevé de transfert des personnes âgées mourantes de leur lit vers l'hôpital et d'assurer
une fin de vie digne, c'est-à-dire sans souffrance, sans acharnement thérapeutique, et
accompagnée.