Interview Nathalie Aulnette Pouvez-vous nous raconter l’histoire de votre entreprise, votre poste ainsi que son positionnement ? « Je suis la fondatrice et la directrice d’Apicil. Une fondation philanthropique qui lutte contre la douleur. Nous lançons des projets de recherche qui n’ont pas été financés. Nous étudions le lien entre musique et apaisement de la douleur, par exemple. Nous finançons aussi des formations spécifiques pour le personnel médical. La souffrance psychologique accroît la souffrance physique, on le sait. Les médecins et les infirmières n’ont pas toujours les mots pour apaiser leurs patients, surtout pour les urgences pédiatriques. Ces formations leur permettent de dire la même chose mais sans utiliser de termes anxiogènes et, au contraire, en apportant un certain apaisement. Nous essayons aussi d’implanter dans le plus grand nombre de centre de soins possibles une machine qui permettrait, enfin, de quantifier la douleur : un pupillomètre. Un instrument qui analyserait la douleur du patient en fonction du diamètre de sa pupille. Cette machine entrainerait une véritable révolution ! On aurait enfin un moyen « objectif » pour déterminer la douleur et savoir si le soin procuré au patient est insupportable ou non. Malgré tout, il faut garder à l’esprit que ces aides que nous apportons ne peuvent être sur le long terme. Nous sommes des starters, nous faisons en sorte que ces rêves deviennent réalité mais nous ne pouvons pas prendre tout le processus en charge. Il faut aussi réfléchir à l’après. Vous avez remporté le prix « Entreprise responsable » en 2013. Qu’êtes-vous devenue depuis ? « La fondation se développe beaucoup et nous recevons toujours plus de demandes de financement ! Nous avons beaucoup travaillé sur la communication et sommes apparus dans de nombreux journaux. Nous organisons aussi des congrès, des rendez-vous, avec les établissements de santé, pour discuter de tous ces projets. Depuis quelques années il y a une certaine prise de conscience sociale. Tout le monde reconnait l’absolue nécessité des médicaments. Il n’empêche que, dans une certaine logique de développement durable, on pense au long terme et on souhaiterait remplacer certaines prises de médicaments quotidiennes par des pratiques plus douces. Qu’avez-vous retenu de cette expérience ? « Je me rappelle d’un moment festif et aussi l’occasion de rencontrer des femmes courageuses. Ces Trophées sont l'occasion de faire reconnaître tout ce qu’on a pu accomplir et d’entretenir son réseau, ce qui est d’une importance cruciale. Aujourd’hui je suis toujours en contact, amical et professionnel, avec des femmes rencontrées ce jour-là. Les Femmes de l’économie en sont aujourd’hui à leur cinquième année d’existence, que souhaiteriez-vous dire à nos candidates ? « Osez ! Il faut se dire que tout est possible. Il y a toujours eu beaucoup de femmes dans le secteur médical mais de plus en plus de femmes sont médecins à présent ! Il faut compter sur des appuis possibles. »