
MAROC
4 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
GÉNÉRALITÉS
A. Évolution récente de l’économie
1. Le Maroc a des antécédents de solides performances économiques, mais les
vulnérabilités se sont accrues ces dernières années. Les bons résultats macroéconomiques des
dix années écoulées ont été remis en question par une série de chocs exogènes sur l’économie,
parmi lesquels la récession européenne, une hausse des cours du pétrole et la transition dans les
pays arabes. En conséquence, les déficits extérieur et budgétaire se sont nettement creusés en 2012,
tandis que la croissance a pâti du faible niveau de la production agricole. De plus, en dépit des
progrès réalisés, la pauvreté reste répandue1. Le programme économique des autorités, dont l’objet
est de relever ces défis, est soutenu par le FMI depuis août 2012 au moyen d’un accord au titre de la
Ligne de précaution et de liquidité (LPL)2.
2. La formation d’un nouveau gouvernement de coalition a mis fin à une période
d’incertitude qui a retardé l’élaboration de la politique économique. La coalition
gouvernementale précédente, dirigée par le Parti Justice et développement (PJD), qui regroupe les
islamistes modérés, a pris à l’été 2013, lorsque le parti de l’Istiqlal, en seconde place dans la
coalition, s’en est retiré. Après de longues négociations, la formation d’un nouveau gouvernement,
qui inclut maintenant le Rassemblement national des indépendants (RNI), parti de centre droit, a été
annoncée le 10 octobre 2013. Il est permis d’espérer que les efforts de mobilisation d’un consensus
sur des réformes difficiles (par exemple, celles des subventions et des retraites) puissent aboutir de
manière à ce que des progrès plus rapides puissent être réalisés. Il subsiste toutefois, dans
l’environnement régional difficile d’aujourd’hui, le risque que des tensions sociales compromettent
leur mise en œuvre.
3. La croissance s’est accélérée en 2013, sous l’effet d’une forte reprise de l’activité dans
le secteur primaire. Grâce à une récolte abondante, le secteur agricole a enregistré une expansion
estimée à près de 20 %, ce qui porte la croissance du PIB global à près de 4,5 %. Cependant,
l’incertitude politique qui a suivi la fin de la coalition gouvernementale précédente, le resserrement
du crédit et la faiblesse de l’économie européenne ont pesé lourdement sur les autres secteurs. Il
est donc peu probable que la croissance hors secteur primaire ait été supérieure à 2,5 %, contre
environ 4,5 % en moyenne ces dix dernières années. Ce recul est visible surtout dans des secteurs
tels que les industries extractives (en particulier les phosphates) et le bâtiment dont le
ralentissement a des répercussions importantes sur les autres secteurs. Du côté de la demande, le
principal facteur de soutien est la consommation privée. L’inflation est restée faible (environ 2 % en
1 Une perspective à moyen terme des indicateurs sociaux et leur lien avec la croissance sont examinés dans le
document de la série des Questions générales de 2012 intitulé « Croissance solidaire au Maroc : faits
schématiques et politiques » (CR/13/110)
2 Voir le rapport d’accompagnement des services du FMI pour la troisième revue de l’accord au titre de la LPL.