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En effet, en un peu plus de dix ans, notre pays a réussi, suivant une approche
graduelle et ordonnée, à mener à bien un train de réformes du secteur financier
qui a permis la déréglementation du secteur bancaire, le recours à des
instruments indirects de politiques monétaires, le développement des marchés
financiers et l’introduction de nouveaux instruments financiers, ainsi que le
renforcement de la réglementation prudentielle et de la supervision bancaire.
Les réformes ont visé également la restructuration du secteur financier public qui
peut arborer dorénavant une situation assainie lui permettant de contribuer avec
efficacité au financement de l’économie.
Ce développement, qui s’est reflété par une diversification des opportunités de
placement et par l’introduction des innovations financières, nous interpelle quant
à la constance et à la stabilité de la relation entre la monnaie et les prix et, de fait,
quant à la pertinence des agrégats monétaires en tant qu’objectifs intermédiaires
pour la conduite de la politique monétaire.
L’autre facteur qui, à mon sens, présente un challenge pour les autorités
monétaires est la gestion des conséquences de l’afflux important de capitaux que
connaît le Maroc depuis la fin des années 90.
Il est clair que nous nous réjouissons de ces entrées des capitaux tant elles
contribuent à renforcer la croissance et à réduire le chômage en plus qu’elles
témoignent de la confiance des investisseurs dans les perspectives de notre
économie et de la durabilité de la stabilité du cadre macroéconomique.
Ces entrées importantes de devises, faut-il le relever, ont contribué à plus de 50%
dans l’accroissement de la masse monétaire. A ce niveau, il me semble utile de se
référer aux expériences des pays émergents notamment d’Amérique latine au
cours des années 90, pour tirer les enseignements idoines pour les autorités
monétaires notamment :