mouvements s'améliore. Les objectifs sont à la fois d'améliorer la qualité diagnostique de l'image (par
exemple en imagerie pulmonaire ou abdominale, pour des lésions de faible activité peu visibles à cause
de la respiration) et d'optimiser la planification du traitement de radiothérapie (meilleur contourage de
la lésion, meilleure quantification SUV).
L'évolution des scanners de ces machines hybrides suit celle des scanners de radiodiagnostic, jusqu'à 64
coupes par rotation pour l'imagerie cardiologique. Les TEP du parc français actuel sont couplés pour 2/3
à des TDM inférieurs à 16 coupes par rotation, et pour 1/3 avec des TDM à 16 coupes et plus.
Cyclotrons et modules de radiopharmacie
Sans évolution notable sur la technologie des cyclotrons par rapport à l'an dernier, il reste trois
principaux constructeurs sur le marché mondial (GE, Siemens et IBA), avec la même gamme
d'équipements de
«
puissance
»
variable de 10 à 18 Mev, auto
-
blindés ou non.
En parallèle à la mise au point de nouveaux radiopharmaceutiques à partir des fondamentaux (18F, 11C,
15O, 13N), le développement des traceurs non standards sur cible solide (substrats spécifiques sur une
plaque cible à irradier) se poursuit, avec la difficulté technique de récupération des produits issus des
cibles sous forme injectable (124I, 64Cu, etc.)
On assiste à une multiplication des modules de synthèse en radiopharmacie, plus ou moins automatisés
(certains kits à usage unique sous forme de cassettes calibrées et stériles sont déjà existants), pour la
fabrication de nouvelles molécules, la plupart à base de fluor (FLT, F dopa, etc.), avec des applications
intéressantes notamment en neurologie, pour le diagnostic précoce de la maladie d'Alzheimer et
certaines formes de Parkinson ou en cancérologie avec des traceurs plus spécifiques que le FDG.
L'imagerie préclinique
Dans la continuité de l'impulsion nettement donnée en 2006, 2007 a vu la multiplication d'équipements
de laboratoires pharmaceutiques privés et de centres de recherche universitaires en matériel d'imagerie
préclinique pour le développement de l'imagerie moléculaire, notamment en micro TEP associé ou non à
un TDM (et parfois à un Spect) pour la recherche sur le petit animal (souris, rats, marmousets).
Ce marché d'équipements, dédiés à la recherche, reste marginal pour les constructeurs mais pourrait
être stratégique dans le développement des débouchés cliniques.
L'imagerie moléculaire
Cette discipline bénéficie d'une place grandissante sur les stands des industriels et au centre de
l'exposition scientifique. Elle se définit comme une nouvelle discipline de recherche biomédicale
permettant la visualisation, la caractérisation et la quantification de processus biologiques intervenant
au niveau cellulaire ou infracellulaire chez des sujets vivants. Elle comprend des techniques d'imagerie
mais aussi de biologie moléculaire, de chimie, de pharmacologie, de physique, de bioinformatique etc.
Elle change considérablement la façon d'aborder le diagnostic, non plus en montrant les effets
macroscopiques et pathologiques finaux des changements moléculaires mais en révélant l'anomalie
moléculaire elle
-
même qui est à l'origine de la maladie. D'autres techniques d'imagerie, autre que la
médecine nucléaire, en font partie, comme par exemple l'IRM, la spectroscopie, l'imagerie optique ou les
ultrasons. Ces développements participent à la meilleure compréhension des processus pathologiques et
à la personnalisation des diagnostics et des traitements. Un premier congrès mondial spécifique sur le
sujet est prévu à Nice en septembre 2008 et la SNM étend son champ d'activité à l'imagerie moléculaire
autre que la médecine nucléaire.
Conclusion
Le marché de la médecine nucléaire a souffert en 2007 de la baisse très importante des
remboursements aux Etats
-
Unis (qui a touché toutes les modalités).
Si les TEP seuls ne sont plus commercialisés, l'intérêt du couplage SPECT
-
TDM reste à confirmer en
terme d'indications, et ce en tenant compte des choix technologiques différents des trois constructeurs.
Les choix technologiques en TEP sont également différents chez les trois constructeurs (matériaux de
détection, technologie du
«
temps de vol
»
chez un seul constructeur) mais tous sont couplés à des TDM
identiques à ceux proposés en radiologie, avec différentes options en terme de nombre de coupes. Les
améliorations portent sur les traitements de données au moment de l'acquisition, sur la prise en compte
des mouvements respiratoires et cardiaques pour réduire les artéfacts de mouvement et sur le
développement de logiciels spécifiques (oncologie, cardiologie, neurologie).
En SPECT, les recherches continuent sur les détecteurs solides (CZT) qui devraient permettre une
augmentation très importante de la sensibilité et une réduction des temps d'examen. Des problèmes de
coûts et d'adaptation aux différentes énergies utilisées en Spect semblent freiner à ce jour les
développements chez les majors mais de petites sociétés proposent déjà des caméras dédiées (cœ
ur ou
sein) avec cette technologie.
L'avenir du TEP semble être dans le développement de nouveaux traceurs, plus spécifiques que le FDG,
tels que la Fdopa ou la FLT, ce qui explique l'investissement des industriels dans l'activité préclinique et
radiopharmaceutique. Si la cancérologie reste l'application majeure du TEP aujourd'hui, la cardiologie, la
neurologie ou les pathologies infectieuses et inflammatoires devraient se développer avec la plus
grande disponibilité des équipements et la meilleure connaissance des traceurs.
Sur le plan médical, les développements de l'imagerie moléculaire nous orientent vers une prise en
charge de plus en plus personnalisée du patient, intégrant toutes les modalités d'imagerie et adaptant
le traitement en fonction du profil de patient et de la réponse thérapeutique précoce.