Séquences classiques
Dans le bilan d'extension pré
-
opératoire du cancer de l'endomètre, l'IRM a confirmé sa supériorité sur le
scanner 64 barrettes qui, malgré de bons résultats, reste insuffisant, notamment dans la détection d'un
éventuel envahissement cervical associé (15).
Une étude américaine regroupant 25 centres et portant sur 208 patientes a prouvé que la taille tumorale
et l'envahissement utérin constituaient de meilleurs facteurs prédictifs de métastases ganglionnaires
rétro
-
péritonéales si ces paramètres étaient évalués en IRM, plutôt qu'à l'examen clinique, au scanner
ou sur la pièce d'hystérectomie (16).
Dans le bilan du cancer du col, l'IRM est l'examen de référence, à réaliser aussi bien lors du staging pré
-
opératoire (que ce soit pour les carcinomes épidermoïdes ou les adénocarcinomes plus rares (17) que
lors du suivi post
-
thérapeutique (évaluation de la réponse tumorale après radio ou chimiothérapie néo
-
adjuvantes (18), détection de récurrences locales (19) ).
La place de l'IRM dans la stratégie thérapeutique des cancers du col découverts pendant la grossesse a
été précisée (20).
Concernant l'endométriose, l'IRM est également l'examen de choix, permettant un staging pré
-
opératoire
précis grâce à une analyse optimale des différentes localisations classiques, particulièrement pour les
localisations profondes sous
-
péritonéales non accessibles en coelioscopie (21).
La dégénérescence maligne d'un endométriome peut donner lieu à un adénocarcinome endométrioïde ou
à un carcinome à cellules claires de l'ovaire (22).
Les adénocarcinomes endométrioïdes de l'ovaire peuvent aussi survenir de novo. Ils peuvent être de
type kystique (uni ou multiloculaires, avec un ou plusieurs nodules muraux) ou de type solide (portion
tissulaire prédominante, plus ou moins associée à des zones nécrotiques ou kystiques). Il semble que le
type kystique soit de meilleur pronostic et plus souvent associé à un endométriome préexistant (même
si celui
-
ci ne présente pas un aspect IRM typique) (23).
L'intérêt du balisage vaginal et/ou rectal par du gel d'échographie dans le bilan de cancers
gynécologiques et d'endométriose a été rappelé (24, 25).
Dans le bilan de troubles de la statique pelvienne, l'IRM vient concurrencer les méthodes de référence
telles que la colpocystographie ou la défécographie. Grâce à une étude multiplanaire, non irradiante, à
la fois statique et dynamique du plancher pelvien, elle devrait devenir l'examen de choix du bilan pré
-
chirurgical (26, 27, 28).
Dans le cas de l'incontinence urinaire, les troubles peuvent être dus à une hypermobilité urétrale (HU)
et/ou à une déficience intrinsèque du sphincter urétral (DIS). Ces deux mécanismes bénéficiant de
traitements différents, ils sont importants à distinguer (29). En comparaison avec la méthode de
référence qu'est le bilan uro dynamique, l'IRM a été évaluée et a montré d'excellents résultats
(sensibilité 92 % et spécificité 100 % pour l'HU ; sensibilité et spécificité 100 % pour la DIS) (30). En
faveur de l'HU, on recherchera une horizontalisation de l'urètre > 30°, une cervicoptose, des anomalies
des ligaments péri
-
urétraux ou de l'insertion des muscles élévateurs de l'anus. En faveur de la DIS, on
notera un amincissement ou un raccourcissement du sphincter urétral et un aspect
«
tunnélisé
»
du col
vésical.
Nouveautés techniques
Diffusion
L'utilisation de la séquence de diffusion dans la pathologie pelvienne de la femme a fait l'objet de
nombreuses communications. Elle permet l'augmentation du contraste existant entre tissu sain et tissu
néoplasique, ce dernier apparaissant en hypersignal en diffusion avec un coefficient de diffusion
apparent (ADC) diminué. Elle semble prometteuse aussi bien dans la détection et la caractérisation des
tumeurs pelviennes que dans la recherche de métastases ganglionnaires ou le suivi post
-
thérapeutique
(31). Plus précisément, elle peut être utile dans les bilans de cancer du col (détection) (32), de cancer
de l'endomètre (détection et évaluation de l'envahissement tumoral en profondeur) (33, 34) ou de
tumeur ovarienne (détection et caractérisation, recherche d'une dissémination péritonéale) (35). Dans le
cas d'une tumeur ovarienne, il faudra se méfier de la possibilité de
«
faux positifs
»
du fait du contenu
kératinoïde de certains tératomes kystiques matures pouvant ainsi apparaître en hypersignal en
diffusion, les séquences classiques permettant alors de redresser le diagnostic.
Il semble que cette séquence améliore significativement la sensibilité de l'IRM dans la détection de
métastases ganglionnaires de cancers gynécologiques (col, endomètre et ovaire), mais seulement si elle
est associée aux séquences pondérées en T1 et en T2 (36, 37).
En ce qui concerne l'intérêt éventuel de la mesure de l'ADC dans la caractérisation des ganglions
(métastatiques ou non), les études restent contradictoires : une étude, portant sur 32 patientes
présentant un cancer du col, retrouve un ADC significativement plus bas dans les ganglions
métastatiques (38) ; une autre étude, portant sur 18 patientes (5 cancers du col, 11 de l'endomètre et 2
sarcomes), ne note aucune différence significative entre l'ADC des ganglions métastatiques et non
métastatiques (39).
Spectroscopie
La spectroscopie, basée sur la quantification du pic de choline qui est proportionnel à l'activité tumorale,