Imagerie de l'appareil Urinaire et Génital masculin
Mis à jour le 13/08/2010 par
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Imagerie de l'appareil Urinaire et Génital masculin
Sylvain Poirée (1), Marie
-
France Bellin (2)
(1) Service de Radiologie Adultes, Hôpital Necker
-
Enfants Malades, Paris
(2) Service de Radiologie, Hôpital Paul Brousse, Villejuif
Au cours de ce RSNA 2006 l'imagerie de l'appareil urinaire, des surrénales et de l'appareil génital
masculin a fait l'objet de 9 séances de communications scientifiques et 106 posters dont 43
scientifiques. Il n'existait pas de réelles nouveautés comparativement à l'année précédente, expliquant
peut
-
être une participation moyenne aux sessions scientifiques. Nous rapportons ces différentes
avancées en 3 paragraphes, l'un sur l'imagerie uronéphrologique et des glandes surrénales, le second
consacré uniquement à l'imagerie de la prostate et le troisième sur les quelques avancées observées
dans le domaine de la radiologie interventionnelle urologique.
Imagerie uronéphrologique et glandes surrénales
Technique
Pas de nouveautés sur la technique de réalisation de l'uroscanner. Il est recommandé de réaliser
l'injection en plusieurs fois (
«
split
-
bolus
»
)
permettant la réalisation de 2 hélices au lieu de 3 : une
sans injection en 5 mm et la deuxième millimétrique permettant une étude simultanée du parenchyme
et du système excréteur. L'injection en 3 fois comparativement à l'injection en 2 fois ne permet pas
d'améliorer la visualisation de la voie excrétrice en particulier de l'uretère distal ; son avantage est
d'avoir une meilleure visibilité artérielle mais elle a l'inconvénient d'obtenir un parenchyme rénal non
homogène. Insistons sur l'apport indéniable de l'injection associée de furosémide et du faible intérêt de
l'hyperhydratation (1).
Rein
Une des principales nouveautés en pathologie rénale était l'étude de la perfusion tumorale en
tomodensitométrie (TDM) multidétecteur. Deux études chinoises (2, 3) ont proposé d'évaluer la
perfusion sanguine et l'angiogenèse du carcinome à cellules claires. La première étude a mis en
évidence une bonne corrélation entre les paramètres de mesure de la perfusion en TDM (débit, volume
sanguins
)
et les données moléculaires (densité microvasculaire et niveau d'expression du facteur de
croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF)).
La deuxième étude a mis en évidence une différence significative de perfusion entre le parenchyme rénal
normal et le carcinome à cellules claires mais n'a pas montré de différence entre le carcinome à cellules
claires et les sous
-
types histologiques de carcinome. Cette étude ne comparait pas la perfusion des
tumeurs bénignes et celle des tumeurs malignes.
La deuxième nouveauté portait sur l'analyse tumorale en séquence de diffusion. Squillaci (4) a comparé
le coefficient de diffusion apparent (ADC) entre le parenchyme rénal normal et les lésions tumorales
malignes avec un facteur b de 500 s/mm2 sur une IRM 3 Tesla. Ils ont observé des différences
significatives avec une valeur d'ADC de 2,35 ± 0,31 pour le parenchyme normal et 1,74 ± 0,34 pour les
lésions malignes témoignant d'une diffusion restreinte proportionnelle à la cellularité appréciée en
histologie. Ils n'ont pas mis en évidence de différence entre les différents types histologiques de tumeur
maligne. Comme pour la perfusion, il n'a pas été réalisé de comparaison avec les lésions bénignes.
Voie excrétrice
L'étude de Ciaschini (5) confirme la tendance de l'année précédente sur l'intérêt d'utiliser de faibles
doses de rayons X en TDM dans l'étude des calculs, avec une sensibilité équivalente pour des calculs
d'une taille supérieure à 3 mm.
Rangwala (6) a démontré une meilleure identification de la composition des calculs (acide urique, non
acide urique non calcique et calcique) par l'utilisation d'un faible kilovoltage (80
-
90 kV).
Bretlau (7) a comparé les performances de l'UIV et de la TDM pour la détection des lésions tumorales et
des calculs chez les patients ayant une hématurie. La TDM était plus performante pour la détection de
lésions rénales ou vésicales mais il n'a pas été mis en évidence de différence significative pour la
détection de localisations urothéliales du haut appareil.
Vessie et urètre
Girolamo (8) proposait de substituer l'urétrocystographie conventionnelle par l'IRM en injectant par voie
intraveineuse 20 mg de Furosémide et ¾ de dose de contraste paramagnétique et de visualiser la
miction par une séquence d'écho de gradient 3D et des reconstructions MIP.
Une étude réalisée sur 674 patients (9) a comparé l'uroscanner et la cystoscopie dans la détection du
cancer de vessie chez des patients ayant une hématurie ou un antécédent de tumeur urothéliale. La
sensibilité et la valeur prédictive négative ne différaient pas de manière significative.
Surrénales
Pas de nouveautés, 2 études ont analysé la croissance tumorale (10) et la cinétique de rehaussement
(11) pour tenter de différencier pathologie maligne et pathologie bénigne. La première propose qu'une
croissance tumorale inférieure à 1,5 cm par an permette d'exclure la malignité avec de bonnes spécificité
et valeur prédictive négative. La deuxième propose d'utiliser comme pour la tomodensitométrie des
seuils de
«
washout
»
pour différencier l'adénome des autres lésions non adénomateuses. Leur étude
qui a inclus un nombre restreint de patients (66) suggère une valeur seuil de 40 % à 15 mn.
Imagerie de la prostate
L'imagerie de la prostate et plus particulièrement le cancer de prostate a occupé cette année une place
privilégiée avec 2 sessions scientifiques et plus de la moitié des posters scientifiques.
L'échographie endorectale avec injection de produit de contraste reste d'actualité avec l'utilisation de la
technique MFI (microflow imaging). Celle
-
ci consiste à rechercher une hypervascularisation ou une
distorsion architecturale vasculaire guidant la biopsie dans le même temps (12). Cette année encore
l'équipe de Pallwein (13) utilise la sonoélastographie pour améliorer la détection du cancer et obtient un
taux de biopsies positives de 13 % avec cette méthode et de 18 % en la combinant avec l'IRM
endorectale contre 6 % de détection par des biopsies systématiques non orientées.
Les recherches en IRM sont le prolongement de celles de l'année dernière avec de nombreux travaux sur
la spectroscopie et quelques études de confrontation des performances entre machines 1,5 et 3 Tesla.
Scheenen (14) a exposé les résultats intermédiaires d'une étude multicentrique internationale sur la
spectroscopie IRM à 1,5T. Elle consistait à utiliser le rapport (Choline + Créatine)/Citrate (CC/C) comme
marqueur du cancer. La moyenne de ces rapports chez le sujet sain était respectivement de 0,38, 0,31
et 0,43 pour les zones centrale, périphérique et péri
-
uréthrale. Pour un cancer ce rapport était de 0,77,
cette valeur augmentant avec la taille du cancer. En prenant comme valeur seuil 0,45 dans la zone
périphérique pour différencier cancer du tissu sain, la sensibilité et la spécificité étaient de 82 et 85 %.
L'équipe italienne de Cirillo (15) proposait d'optimiser la deuxième série de biopsies (après une première
série négative) par la réalisation d'une IRM endorectale sans séquence dynamique mais avec
spectroscopie. Heijmink (16) a démontré de bonnes performances en spectroscopie à 3T dans la
distinction cancer et parenchyme sain en particulier dans la zone périphérique. Enfin quelques posters
(17,18) rappelaient l'utilité de la méthode de soustraction dans les séquences dynamiques pour
augmenter la sensibilité (augmentation du contraste) de détection des cancers et l'utilisation des
séquences de diffusion pour augmenter la spécificité. Ces 2 méthodes permettaient également une
meilleure détection de cancers dans la zone transitionnelle.
Radiologie interventionnelle urologique
Les principales nouveautés dans ce domaine concernaient le traitement de l'incontinence urinaire et
l'ablation des tumeurs rénales par voie percutanée.
Le traitement de l'incontinence urinaire par l'injection de myoblastes et fibroblastes par voie
transuréthrale sous contrôle échographique a permis d'obtenir dans l'étude de Frauscher (19) un taux de
succès de 91 % à 10
-
40 mois du traitement. L'injection a permis d'augmenter de manière significative
l'épaisseur de l'urètre et du sphincter strié et d'améliorer significativement la contractilité de ce dernier.
Concernant le traitement des tumeurs rénales par thermoablation radiofréquence, Gervais (20) proposait
de traiter les tumeurs de plus de 4 centimètres par l'utilisation de 3 aiguilles de radiofréquence
idéalement distantes de 2 cm et parallèles les unes aux autres. Cette méthode a augmenté le taux de
nécrose complète dès la première séance à 90 % contre 60 % pour une ablation avec une seule
électrode et de diminuer la durée totale moyenne de thermoablation par tumeur de 77 minutes à 47,6
minutes.
Silverman (21) a proposé également une technique permettant le traitement d'une tumeur rénale en 1
séance par l'utilisation de la cryothérapie, sous réserve de posséder une IRM ouverte. L'avantage était
un monitoring permanent dans plusieurs plans de l'espace (par exemple refoulement avec le doigt du
côlon) contrairement à la tomodensitométrie qui ne permet qu'un monitoring partiel. Dans cette étude
portant sur 63 tumeurs, le taux de succès était 95 % dès la première séance.
Conclusion
Certes pas de grande nouveauté en cette année 2006 mais une continuité en particulier dans l'imagerie
du cancer de la prostate et un développement des techniques d'imagerie en coupes pour la
caractérisation tumorale rénale. La radiofréquence des tumeurs rénales est un sujet d'actualité. Ses
indications restent à préciser.
Références
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-
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-
03:259
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enhanced multislice spiral CT. RSNA 2006;SSC06
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04:259
4. Squillaci E, Di Roma M, Manenti G et al. Correlation between ADC value of diffusion
-
weighted imaging
at 3 T MR and cellularity in malignat renal tumors. RSNA 2006;SSG07
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01:347
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2006;SSC06
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6. Rangwala A, Yeh B, Stoller M et al. Influence of CT manufacturer and tube potential (kVp) on in vitro
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7. Bretlau T, Lintrup K Milting K et al. CT urography detects both more potential malignant lesions and
stones than intravenous urography in patients with monosymptomatic hematuria. RSNA 2006;SSC06
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cystourethrography: a new diagnostic
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RSNA 2006;SSA06
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