mise au point Association trastuzumablapatinib dans le cancer du sein métastatique : réflexions et mise en perspective Trastuzumab-lapatinib in metastatic breast cancer N. Dohollou. E. Brain*, N. Dohollou**, L. Zelek*** O n estime que le récepteur 2 à l’Human Epidermal Growth Factor (HER2) est surexprimé dans 15 % à 25 % des cancers du sein (1), mais ce chiffre est aujourd’hui probablement plus près de 10 %. En dehors de toute thérapie ciblée antiHER2, la surexpression et/ou l’amplification du gène HER2 sont des facteurs de mauvais pronostic associés à des critères anatomopathologiques d’agressivité tumorale et sont corrélées à l’altération de la survie sans rechute et de la survie globale (SG) [2, 3]. Le trastuzumab, anticorps monoclonal humanisé dirigé contre le domaine extracellulaire de HER2, a représenté la première avancée marquante pour la prise en charge du cancer du sein HER2+. En monothérapie, les premiers essais dans le cancer du sein métastatique montrent qu’une grande partie des patientes ne répondent pas au trastuzumab seul avec des taux de réponse objective (RO) de 15 % en deuxième ligne métastatique et de 26 % en première ligne (4, 5). En première ligne métastatique, l’association du trastuzumab à un taxane permet d’améliorer l’efficacité, avec un taux de RO de 41 % quand il est associé au paclitaxel et de 61 % quand il est associé au docétaxel (6, 7). En situation adjuvante, le trastuzumab a permis d’améliorer significativement le risque de rechute et de décès (8-11). Les analyses les plus récentes montrent que son administration semi-concomitante avec la chimiothérapie semble préférable à l’administration séquentielle (12, 13). Selon une analyse portant sur la base de données du MD Anderson Cancer Center (université du Texas), les patientes traitées par trastuzumab pour leur cancer du sein métastatique ont une réduction du risque de décès de 44 % par rapport aux patientes HER2– (14). Cependant, une partie des patientes va progresser sous trastuzumab, que ce soit après traitement adjuvant ou après une première ligne métastatique. Deux attitudes sont possibles face à une progression sous trastuzumab : poursuivre le trastuzumab ou l’arrêter. Actuellement, une seule étude prospective semble montrer qu’il est préférable de poursuivre le trastuzumab au moment de la progression mais son arrêt prématuré, en raison du faible recrutement, lui confère une faible puissance et par conséquent une valeur très incertaine (15). Aujourd’hui, une nouvelle option thérapeutique s’ouvre avec les inhibiteurs de tyrosine kinase (TKI) et plus particulièrement le lapatinib. Le lapatinib est une petite molécule, administrable par voie orale, qui cible le domaine intracellulaire de HER1 et HER2, le distinguant ainsi du trastuzumab. En première ligne métastatique, le lapatinib seul montre une activité avec un taux de RO de 24 % (16). L’association capécitabine-lapatinib permet d’améliorer significativement la durée de la réponse et la survie sans progression (SSP) par rapport à la capécitabine seule (17). L’association lapatinib-paclitaxel a également été évaluée par rapport au paclitaxel seul dans le traitement du cancer du sein métastatique (18). L’addition du lapatinib prolonge le temps jusqu’à progression et la SG uniquement dans le sous-groupe des patientes surexprimant HER2. Les mécanismes d’action du trastuzumab et du lapatinib étant différents, ces 2 molécules peuvent être considérées comme complémentaires dans la stratégie thérapeutique du cancer du sein. Des données précliniques montrent que le lapatinib est actif sur des lignées cellulaires résistantes au trastuzumab et qu’il existe une synergie entre lapatinib et trastuzumab permettant d’obtenir un niveau d’apoptose * Centre René-Huguenin, SaintCloud. ** Polyclinique de Bordeaux Nord, Bordeaux *** Hôpital Avicenne, Bobigny. La Lettre du Sénologue • n° 48 - avril-mai-juin 2010 | 35 Mots-clés Résumé Lapatinib Trastuzumab HER2 Cancer du sein métastatique La prise en charge du cancer du sein métastatique HER2+ repose aujourd’hui sur le trastuzumab et le lapatinib. L’utilisation sélective de ces deux molécules, aux mécanismes d’action différents, a pour objectif l’exploitation de leurs propriétés spécifiques individuelles ou complémentaires, et fait partie de la recherche de la meilleure stratégie thérapeutique. L’essai de K.L. Blackwell et J. O’Shaughnessy (EGF104900) évaluant l’association lapatinib-trastuzumab par rapport au lapatinib seul apporte des éléments de réponse mais ouvre également le débat sur la meilleure stratégie à adopter. Comment améliorer la prise en charge des patientes ayant un cancer du sein HER2+ ? Chez des patientes ayant reçu préalablement 4 ou 5 lignes de chimiothérapie pour leur maladie métastatique, dont 3 comportant du trastuzumab et progressant tout de même, le lapatinib seul est actif et l’association lapatinib-trastuzumab améliore significativement la survie sans progression par rapport au lapatinib seul (HR : 0,73 ; IC95 : 0,57-0,93 ; p = 0,008) et le bénéfice clinique (24,7 % versus 12,4 % ; p = 0,01). Les résultats actualisés montrent que l’association lapatinib-trastuzumab apporte une amélioration significative de la survie globale par rapport à la monothérapie (14 mois versus 9,5 mois ; p = 0,026). Globalement, il semble que l’utilisation du trastuzumab et du lapatinib puisse se faire de manière successive en combinaison avec une chimiothérapie et que leur association puisse être réservée à des patientes pour lesquelles les solutions thérapeutiques s’épuisent. Les essais en cours en situation néoadjuvante seront particulièrement intéressants et devraient préciser la place de chaque molécule en fonction du profil tumoral de chaque patiente et de la stratégie à utiliser, à savoir séquentielle et dans quel ordre ou combinée. Keywords Lapatinib Trastuzumab HER2 Metastatic breast cancer • Cancer du sein métastatique HER2+ (FISH+, IHC3+) • Progression après : – anthracycline – taxane – trastuzumab • Dernière progression aprèsun schéma contenant du trastuzumab Lapatinib 1 500 mg/j per os n = 148 R A N D O M I S A T I O N Cross-over autorisé vers lapatinib-trastuzumab en cas de progression après au moins 4 semaines de traitement • Objectif principal : – survie sans progression • Objectifs secondaires : – survie globale – taux de réponse objective – taux de bénéfice clinique – tolérance – qualité de vie Lapatinib 1 000 mg/j per os Trastuzumab 4 ➙ 2 mg/kg/semaine i.v. n = 148 Évaluation tumorale : semaines 4, 8, 12 et 16 puis toutes les 8 semaines FISH : fluorescence in situ hybridization ; IHC immunohistochimie ; i.v. : intraveineux Figure 1. Schéma de l’essai EGF104900 comparant lapatinib seul à l’association lapatinib-trastuzumab (21). beaucoup plus important sur des lignées cellulaires de tumeurs mammaires HER2+ (19). Sur modèles de xénogreffes HER2+, l’association lapatinib-trastuzumab permet de stabiliser le récepteur HER2 sous une forme inactive résultant de l’activité propre au lapatinib, puis le récepteur se dégrade sous l’effet du trastuzumab (20). Cette double action permet Tableau I. Caractéristiques des patientes à l’inclusion dans l’essai EGF104900 (21). Lapatinib Lapatinib-trastuzumab Nombre de patientes (n) 148 148 Âge médian (extrêmes) 51 (29-78) 52 (26-81) 69 (47) 73 (49) 6 (4) 80 (54) 61 (41) 7 (5) PS-ECOG (n) [%] 0 1 2 Chimiothérapie antérieure (médiane) 4 5 41 (28) 50 (34) Schémas antérieurs avec trastuzumab en métastatique (médiane) 3 3 Délai médian depuis le dernier traitement par trastuzumab (jours) 25 27 HER2+ (n) 146 147 ≥ 6 schémas RH négatifs* (n) [%] 75 (51) 75 (51) Métastases viscérales (n) [%] 110 (74) 105 (71) Patientes avec des métastases cérébrales (n) [%] 20 (13) 16 (11) PS : performance status ; ECOG : Eastern Cooperative Oncology Group ; RH : récepteurs hormonaux. * Récepteurs aux estrogènes et récepteurs à la progestérone négatifs. 36 | La Lettre du Sénologue • n° 48 - avril-mai-juin 2010 d’observer une régression tumorale complète dans les 10 jours de traitement combiné. Ces données précliniques ont servi de base pour développer des essais cliniques associant les 2 molécules. L’essai EGF104900 a été initié afin de comparer l’efficacité de l’association lapatinib-trastuzumab et du lapatinib seul chez des patientes ayant un cancer du sein métastatique HER2+, lourdement prétraitées et progressant sous trastuzumab. Les résultats de cet essai ont été publiés récemment, et les données de survie ont été actualisées lors du dernier congrès de San Antonio en décembre 2009 (21, 22). L’objectif de cet article est de faire le point sur ces résultats afin d’en tirer les enseignements pratiques et de mieux définir les stratégies thérapeutiques possibles pour améliorer la prise en charge des patientes ayant un cancer du sein HER2+. Association lapatinibtrastuzumab dans le cancer du sein métastatique : essai EGF104900 Schéma de l’essai EGF104900 et caractéristiques des patientes (21) L’essai EGF104900 randomisé de phase III, ouvert et multicentrique, compare l’efficacité et la tolérance du lapatinib seul par rapport à l’association lapatinib-trastuzumab (figure 1). Pour être éligibles, les patientes devaient avoir un statut HER2+ soit positif par fluorescence in situ hybridization (FISH) ou 3+ en immunohistochimie (IHC). Les patientes devaient avoir préalablement reçu de l’anthracycline, du taxane et du trastuzumab. Elles devaient être en progression sous un dernier traitement reçu contenant du trastuzumab et devaient avoir au moins une lésion mesurable selon les critères RECIST (Response Evaluation Criteria in Solid Tumors) ou une maladie osseuse exclusive. L’objectif principal était la SSP, selon l’évaluation des investigateurs, avec une revue indépendante des données apportée comme support. Les objectifs secondaires étaient le taux de RO, le taux de bénéfice mise au point Le lapatinib seul permet d’obtenir une SSP de 8,1 semaines, l’association lapatinib-trastuzumab une SSP de 12 semaines, soit une amélioration significative (HR : 0,73 ; IC95 : 0,57-0,93 ; p = 0,008) [figure 2a] (21). La probabilité de SSP à 6 mois est doublée avec l’association comparativement à la monothérapie (respectivement 28 % versus 13 %). La réponse tumorale par bras de traitement est présentée dans le tableau II (21). Il n’y a pas de différence significative en termes de RO (10,3 % versus 6,9 % ; p = 0,46). En revanche, le BC est significativement meilleur avec l’association (24,7 % versus 12,4 % ; p = 0,01). Les résultats actualisés montrent que les patientes du bras lapatinib ont une SG de 9,5 mois et celle du bras lapatinib-trastuzumab de 14 mois, soit une amélioration significative de la SG par rapport à la monothérapie (p = 0,026) [figure 2b] (22). Cette amélioration est également observée chez les 77 patientes du bras lapatinib seul qui ont bénéficié d’un cross-over vers le bras combiné. L’incidence des événements indésirables est similaire entre les 2 bras de traitement. Les événements les plus fréquents sont présentés dans le tableau III (21). Sur le plan cardiaque, une diminution relative de la fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) d’au moins 20 % par rapport à la mesure préthérapeutique ou une valeur de FEVG inférieure à la limite inférieure de la normale étaient considérées comme un événement cardiaque sévère. Une diminution sévère de la FEVG a été rapportée chez 8 patientes du bras combiné avec 3 cas symptomatiques, et chez 3 patientes du bras monothérapie avec un seul cas symptomatique. Par ailleurs, 2 patientes ont eu Réponse (n) [%] Lapatinib Lapatinib-trastuzumab Patientes évaluables, n 145 146 Réponse complète (RC) 3 (2) 2 (1) Réponse partielle (RP) 7 (5) 13 (9) Réponse objective (RO) 10 (6,9) 15 (10,3) Bénéfice clinique (BC) 18 (12,4) 36 (24,7) Stabilisation 40 (28) 57 (39) Progression 83 (57) 56 (38) Inconnue 12 (8) 18 (12) Lapatinib 100 Survie sans progression (cumul %) Résultats de l’essai EGF104900 Tableau II. Réponse tumorale en intention de traiter dans l’essai EGF104900 (21). Lapatinib + n = 145 80 trastuzumab n = 146 128 127 12,0 8,1 0,73 (0,57-0,93) 0,008 Progression ou décès (n) Médiane (semaines) HR (IC95) p 60 40 28 6 mois PFS 201 A ❍ 13 0 30 20 Temps (semaine) Nombre de patients à risque Lapatinib 148 53 21 13 Lapatinib + 148 73 42 27 trastuzumab 50 40 10 5 8 Lapatinib + n = 145 trastuzumab n = 146 105 (72) 113 (78) 14 9,5 0,74 (0,57-0,97) 0,026 100 Décès (n) Médiane (mois) HR (IC95) p 80 % 80 70 % 60 60 0 2 Lapatinib Survie (%) clinique (BC) correspondant au taux de RO et de stabilisation d’au moins 24 semaines, la SG, la tolérance et la qualité de vie évaluée par le questionnaire FACT-B (Functional Assessment of Cancer Therapy – Breast). Les patientes étaient stratifiées selon le statut des récepteurs hormonaux (RH) et la présence de métastases viscérales. Un nombre total de 192 événements sur l’objectif principal était nécessaire pour obtenir une puissance de 80 % (risque de type Iα de 0,05 en situation bilatérale) afin de mettre en évidence une augmentation de la SSP médiane de 50 % (HR : 0,667) en estimant que celle-ci est de 8 semaines avec le lapatinib seul pour atteindre 12 semaines avec l’association lapatinib-trastuzumab. Les principales caractéristiques des patientes au moment de l’inclusion sont présentées dans le tableau I. 56 % 6 mois OS 40 41 % 20 12 mois OS B ❍ 0 0 5 10 Nombre de patients à risque Lapatinib + 148 121 trastuzumab Lapatinib 148 102 20 15 30 25 Temps (mois) 88 64 43 25 65 47 28 13 35 1 Figure 2. Courbes de survie sans progression (A) et de survie globale (B) dans l’essai EGF104900 (21, 22). La Lettre du Sénologue • n° 48 - avril-mai-juin 2010 | 37 MISE AU POINT Tableau III. Événements indésirables survenant chez au moins 10 % des patientes de l’essai EGF104900 quelle que soit l’imputabilité au traitement (21). Événements tout grade (n) [%] Patientes évaluables (n) Lapatinib Lapatinib-trastuzumab 146 149 Diarrhées 70 (48) 90 (60) Rash cutané 43 (29) 33 (22) Nausées 41 (28) 41 (28) Fatigue 28 (19) 32 (21) Vomissements 26 (18) 21 (14) Dyspnée 14 (10) 18 (12) Anorexie 14 (10) 17 (11) Toux 14 (10) 8 (5) Acné 14 (10) 8 (5) Céphalées 13 (9) 15 (10) Références bibliographiques 1 . Ta n - C h i u E , P i c c a r t M . Moving forward: Herceptin in the adjuvant setting. Oncology 2002;63(Suppl.1):57-63. 2. Ross JS, Fletcher JA, Linette GP et al. The Her-2/neu gene and protein in breast cancer 2003: biomarker and target of therapy. Oncologist 2003;8:307-25. 3. Goldhirsch A, Glick JH, Gelber RD et al. Meeting highlights: international expert consensus on the primary therapy of early breast cancer 2005. Ann Oncol 2005;16:1569-83. 4. Cobleigh MA, Vogel CL, Tripathy D et al. Multinational study of the efficacy and safety of humanized anti-HER2 monoclonal antibody in women who have HER2-overexpressing metastatic breast cancer that has progressed after chemotherapy for metastatic disease. J Clin Oncol 1999;17:2639-48. 5. Vogel CL, Cobleigh MA, Tripathy D et al. Efficacy and safety of trastuzumab as a single agent in first-line treatment of HER2overexpressing metastatic breast cancer. J Clin Oncol 2002;20:71926. 6. Slamon DJ, Leyland-Jones B, Shak S et al. Use of chemotherapy plus a monoclonal antibody against HER2 for metastatic breast cancer that overexpresses HER2. N Engl J Med 2001;344:783-92. 7. Marty M, Cognetti F, Maraninchi D et al. Randomized phase II trial of the efficacy and safety of trastuzumab combined with docetaxel in patients with human epidermal growth factor receptor 2-positive metastatic breast cancer administered as first-line treatment: the M77001 study group. J Clin Oncol 2005;23:4265-74. une diminution asymptomatique de la FEVG après le cross-over. En termes de qualité de vie, les modifications enregistrées depuis l’évaluation préthérapeutique sont similaires entre les 2 bras (21). Quels sont les enseignements de l’essai EGF104900 ? Chez des patientes ayant progressé sous trastuzumab, le lapatinib est actif et l’association lapatinib-trastuzumab permet d’apporter un bénéfice significatif y compris en termes de SG. Ce bénéfice est aussi bien observé pour les patientes recevant l’association que pour celles ayant débuté par le lapatinib seul puis ayant reçu lapatinib-trastuzumab grâce à un cross-over programmé. Le taux de crossover est de 52 %. Or, d’après les études historiques en situation métastatique, un taux de cross-over aussi élevé est généralement associé à une absence de différence significative en termes de SG (23, 24). Il faut également souligner les caractéristiques particulières des patientes incluses dans cet essai. Il s’agit de patientes lourdement prétraitées puisqu’elles ont préalablement reçu 4 ou 5 lignes de chimiothérapie, environ 30 % d’entre elles en ont reçu au moins 6. Par ailleurs, ces patientes ont été traitées par, en moyenne, 3 lignes de trastuzumab. Ces conditions sont difficilement extrapolables à la population générale des cancers du sein métastatique ce qui témoigne vraisemblablement d’une sélection importante des patientes dont la tumeur est particulièrement sensible aux traitements anti-HER2. Cela reste cependant une hypothèse dans la mesure où les 38 | La Lettre du Sénologue • n° 48 - avril-mai-juin 2010 métastases de ces patientes n’ont pas été rebiopsiées avant d’entrer dans l’étude. Chez des patientes aussi lourdement prétraitées, il faut noter que les résultats obtenus avec le lapatinib seul sont loin d’être négligeables puisque le taux de RO est de 7 %, avec 3 patientes (2 %) mises en réponse complète, 1 SSP de 8 semaines et 1 SG de 9,5 mois. Cela représente une première preuve clinique que les mécanismes de résistance ne sont pas croisés entre lapatinib et trastuzumab comme cela a été démontré dans d’autres études précliniques (19). Par ailleurs, l’intérêt de maintenir le trastuzumab sur des lignes successives en situation métastatique reste à démontrer au-delà de la deuxième ligne (25, 26). Résistance aux thérapies anti-HER2 Si la surexpression et l’amplification de HER2 sont des conditions nécessaires à l’efficacité des traitements anti-HER2, ce ne sont pas des conditionssuffisantes pour garantir une réponse. Que ce soit pour le trastuzumab ou pour le lapatinib, la prédiction de la réponse au traitement semble dépendre de l’expression ou de la perte d’expression de diverses protéines clés dans la transduction du signal, celles-ci n’étant pas nécessairement communes à chacune de ces 2 molécules. Il est donc important de mieux définir les mécanismes de résistance afin d’améliorer l’index thérapeutique de ces molécules et de mieux prédire la réponse au traitement. Que se passe-t-il au niveau cellulaire ? Plusieurs mécanismes de résistance au trastuzumab ont été décrits. Le lapatinib, grâce à un mécanisme d’action différent, permet de contourner certains de ces mécanismes. Plusieurs hypothèses ont été évoquées quant aux mécanismes de résistance au trastuzumab, même si celles-ci ne représentent qu’une partie des explications possibles et sont susceptibles d’être modifiées avec l’évolution des connaissances. ➤➤ Un défaut de fixation du trastuzumab à son récepteur soit par surexpression de certaines protéines intracellulaires (27-29), soit en raison d’une forme clivée du récepteur p95HER2 (30, 31). Le trastuzumab ne peut se fixer sur un récepteur tronqué, mais il semble que le lapatinib soit capable d’inhiber le récepteur sous cette forme (30). mise au point ➤➤ La constitution d’hétérodimères entre les membres de la famille HER, notamment HER1/ HER2 conduisant à l’inhibition de la dégradation du complexe trastuzumab-récepteur (32-34). Les TKI dirigés contre HER1, comme le lapatinib, sont capables d’inhiber la croissance tumorale de lignées cellulaires surexprimant les hétérodimères HER1/ HER2 (34). ➤➤ L’interaction entre HER2 et d’autres récepteurs tels que l’insulin growth factor (IGF-R) et le cMet (35-37). Les mécanismes de résistance au lapatinib ont été beaucoup moins explorés. Si cette molécule représente une alternative aux 2 premiers modes de résistance au trastuzumab (défaut d’internalisation du récepteur et formation d’hétérodimères), il n’en reste pas moins que les mécanismes d’altération de la transduction du signal sont susceptibles d’affecter non seulement la sensibilité au trastuzumab mais aussi celle au lapatinib (38). Comment cela se traduit-il cliniquement ? L’expérience la plus connue, en raison de l’absence d’autres alternatives jusqu’à récemment, est la réintroduction de la thérapeutique ciblée après échappement, en association avec une autre molécule cytotoxique. On peut être amené à se demander si l’échappement thérapeutique ne serait pas lié, dans certains cas, à un phénomène de résistance à la chimiothérapie plutôt qu’à une résistance au traitement anti-HER2. Ainsi, une tumeur qui a répondu une première fois au trastuzumab peut répondre à nouveau. Parallèlement à l’expérience quotidienne des oncologues et des résultats des études observationnelles, cette hypothèse est étayée par les résultats de l’essai GBG-26 où l’association trastuzumab-capécitabine, après progression sous trastuzumab, conduit à des résultats significativement supérieurs comparés aux résultats obtenus sous capécitabine seule, avec la réserve déjà émise sur la puissance non respectée de cet essai (15). Plus récemment, l’arrivée d’autres molécules antiHER2, comme le lapatinib, a fait émerger la notion de résistance à un traitement anti-HER2. Les données de l’étude de K.L. Blackwell, notamment celles observées dans le bras monothérapie, montrent que la résistance au traitement par trastuzumab est en partie levée par l’administration de lapatinib et confirment ainsi les données des études de phase II chez des patientes progressant sous trastuzumab (21). Cependant, il semble nécessaire de distinguer 2 types de résistance qui n’ont sans doute pas la même origine ni les mêmes implications thérapeutiques. Le premier type correspond à une résistance de novo où une patiente traitée par anti-HER2 continue à progresser. La deuxième situation est celle de la résistance acquise où, après une réponse initiale au traitement anti-HER2, la tumeur progresse à nouveau. Dans cette dernière situation, le débat reste encore ouvert pour savoir s’il s’agit d’un réel phénomène de résistance impliquant un changement de molécule ou d’un simple phénomène de perte de sensibilité. Très peu de données sont disponibles concernant l’évolution de la biologie entre la tumeur primitive et la métastase dans le cas des patientes qui rechutent après un traitement adjuvant par trastuzumab. En tenant compte des variations des techniques d’évaluation, il semble que le statut HER2 reste assez stable au cours du temps : c’est le cas pour 90 % des tumeurs (39-44). Lorsqu’il y a des modifications du statut HER2, il s’agit généralement d’une perte d’expression et/ou d’amplification et parfois d’une apparition. Plus on avance dans les lignes thérapeutiques chez les patientes HER2+ traitées par trastuzumab, plus le risque de sélectionner les clones HER2- à la faveur d’une élimination des contingents HER2+ augmente avec, par conséquent, un échappement au traitement anti-HER2. Cependant, nous n’avons pas les moyens d’évaluer en routine le fonctionnement des voies de signalisation intracellulaire et les éventuelles hyper- ou hypoactivités de tel ou tel biomarqueur de ces voies, notamment PI3K/ AKT, PTEN, mTOR. Une étude récente a clairement montré la différence entre le trastuzumab et le lapatinib sur ces biomarqueurs de telle sorte que, face à une résistance à l’un ou l’autre de ces traitements, le changement de molécule anti-HER2 pourrait représenter une option justifiée (45). Enfin, il est également important de garder à l’esprit que les tumeurs HER2+ représentent un groupe hétérogène. Une des limites de la classification moléculaire de Sorlie et al. est que dans le groupe des tumeurs HER2+, il n’y a quasiment que des tumeurs n’exprimant pas les récepteurs aux estrogènes (RE) [46-48]. Les tumeurs HER2+ et RE+ sont actuellement classées dans le groupe des tumeurs luminales B. Ainsi, cette classification, qui ne permet pas de regrouper toutes les tumeurs HER2+ dans une même catégorie, met clairement en exergue le fait que les tumeurs HER2 ne sont pas toutes identiques. Cela a des implications thérapeutiques puisque, cliniquement, on observe que certaines sont longtemps sensibles à un traitement anti-HER2 alors que d’autres sont plus rapidement résistantes. Références bibliographiques 8. Smith I, Procter M, Gelber RD et al. 2-year follow-up of trastuzumab after adjuvant chemotherapy in HER2-positive breast cancer: a randomised controlled trial. Lancet 2007;369:29-36. 9. Romond EH, Perez EA, Bryant J et al. Trastuzumab plus adjuvant chemotherapy for operable HER2positive breast cancer. N Engl J Med 2005;353:1673-84. 10. Joensuu H, KellokumpuLehtinen PL, Bono P et al. Adjuvant docetaxel or vinorelbine with or without trastuzumab for breast cancer. N Engl J Med 2006;354:809-20. 11. Slamon D, Eiermann W, Robert N et al. Phase III randomized trial comparing doxorubicin and cyclophosphamide followed by docetaxel (AC→T) with doxorubicin and cyclophosphamide followed by docetaxel and trastuzumab (AC→TH) with docetaxel, carboplatin and trastuzumab (TCH) in Her2neu positive early breast cancer patients: BCIRG 006 study. San Antonio Breast Cancer Symposium 2009:abstract 62. 12. Roché H, Allouache D, Romieu G et al. Five-year analysis of the FNCLCC-PACS04 trial: FEC100 vs ED75 for the adjuvant treatment of node positive breast cancer. San Antonio Breast Cancer Symposium 2009:abstract 602. 13. Perez EA, Suman VJ, Davidson NE et al. Results of chemotherapy alone, with sequential or concurrent addition of 52 weeks of trastuzumab in the NCCTG N9831 HER2-positive adjuvant breast cancer trial. San Antonio Breast Cancer Symposium 2009: abstract 80. 14. Dawood SS, Kristine B, Hortobagyi GN, Giordano SH. Prognosis of women with stage IV breast cancer by HER2 status and trastuzumab treatment: an institutional based review. Proc Am Soc Clin Oncol 2008:abstract 1018. 15. von Minckwitz G, du Bois A, Schmidt M et al. Trastuzumab beyond progression in human epidermal growth factor receptor 2-positive advanced breast cancer: a german breast group 26/breast international group 03-05 study. J Clin Oncol 2009;27:1999-2006. 16. Gomez HL, Doval DC, Chavez MA et al. Efficacy and safety of lapatinib as first-line therapy for ErbB2-amplified locally advanced or metastatic breast cancer. J Clin Oncol 2008;26:2999-3005. La Lettre du Sénologue • n° 48 - avril-mai-juin 2010 | 39 MISE AU POINT Références bibliographiques 17. Geyer CE, Forster J, Lindquist D et al. Lapatinib plus capecitabine for HER2-positive advanced breast cancer. N Engl J Med 2006;355:2733-43. 18. Di Leo A, Gomez HL, Aziz Z et al. Phase III, double-blind, randomized study comparing lapatinib plus paclitaxel with placebo plus paclitaxel as first-line treatment for metastatic breast cancer. J Clin Oncol 2008;26:5544-52. 19. Konecny GE, Pegram MD, Venkatesan N et al. Activity of the dual kinase inhibitor lapatinib (GW572016) against HER-2-overexpressing and trastuzumabtreated breast cancer cells. Cancer Res 2006;66:1630-9. 20. Scaltriti M, Verma C, Guzman M et al. Lapatinib, a HER2 tyrosine kinase inhibitor, induces stabilization and accumulation of HER2 and potentiates trastuzumab-dependent cell cytotoxicity. Oncogene 2009;28:803-14. Stratégie thérapeutique dans le cancer du sein métastique HER2+ L’élément qui s’inscrit au regard des démonstrations précliniques (figure 3) [49], cliniques rétrospectives et cliniques prospectives est la nécessité de maintenir une activité anti-HER2 au-delà de la progression initiale sous trastuzumab, que celle-ci survienne après un traitement adjuvant ou après une première ligne métastatique (17, 50). Ce maintien de la pression anti-HER2 n’est pas limité au seul trastuzumab mais peut également être effectué par d’autres agents ciblant HER2 avec des mécanismes d’action permettant de contourner une résistance acquise ou de novo au trastuzumab. Actuellement, les molécules disponibles sont, en premier lieu, le lapatinib et, bien qu’encore en cours de développement, le pertuzumab, le neratinib, ou le T-DM1 (51-53). Figure 3. Le maintien du trastuzumab est nécessaire à l’inhibition tumorale (49). Chirurgie Au moins 4 cycles de chimiothérapie néoadjuvante Schéma 1 sans taxane Schéma 2 avec taxanes R A N D O M I S A T I O N Trastuzumab Lapatinib Trastuzumab washout 12 semaines 6 semaines Figure 4a. Schéma de l’essai ALLTO. 40 | La Lettre du Sénologue • n° 48 - avril-mai-juin 2010 Lapatinib 34 semaines Lapatinib-trastuzumab 52 semaines Le choix thérapeutique au moment de la progression sous trastuzumab devra prendre en compte l’agressivité de la maladie. Selon les consensus existants, les facteurs pronostiques influençant le choix d’un traitement du cancer du sein métastatique, en dehors du statut HER2, sont l’hormonosensibilité, le performance status, les sites métastatiques, le nombre de sites atteints, la durée de l’intervalle libre, l’administration d’un traitement adjuvant et celle de traitements antérieurs (54). Dans le cadre d’une maladie considérée comme agressive et progressant sous trastuzumab, la chimiothérapie a une place incontestable avec des niveaux de preuves solides et sera associée à un agent anti-HER2 (55). Actuellement, aucune donnée ne permet de savoir s’il faut changer de chimiothérapie, de thérapie anti-HER2 ou les 2. En s’appuyant sur les principes même de l’oncologie, où il est démontré qu’en cas de progression sous chimiothérapie ou hormonothérapie il faut changer de molécule et de classe thérapeutique, le choix des cliniciens est, le plus souvent, de modifier la chimiothérapie. On peut se demander si ce type de raisonnement ne devrait pas également s’appliquer aux traitements anti-HER2 en phase métastatique. En cas de progression sous trastuzumab, l’association lapatinib-capécitabine est validée par une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour les patientes progressant sous trastuzumab ; l’association trastuzumab-capécitabine est uniquement autorisée de façon temporaire par le référentiel de bon usage (RBU) de l’Institut national du cancer (INCa) pour la deuxième ligne métastatique. Concernant le ciblage de HER2 pour les lignes ultérieures, il n’y a pas de données sur l’efficacité qu’aurait la reprise du trastuzumab ou du lapatinib chez des patientes ayant préalablement reçu l’association des 2 molécules. Dans la mesure où le traitement de la phase métastatique s’inscrit dans la durée, il est important de disposer de données cliniques permettant de prévoir les lignes successives de traitement. Si l’on met en parallèle les données existantes avec la chimiothérapie dans le cancer du sein métastatique, la supériorité d’une polychimiothérapie n’a que rarement été démontrée par rapport à des monochimiothérapies successives. Globalement, le trastuzumab et le lapatinib peuvent s’utiliser de manière successive, en combinaison avec une chimiothérapie, voire une hormonothérapie. Leur association, dont la place n’est pas définie pour l’instant, pourrait être réservée à des patientes pour lesquelles les solutions thérapeutiques sont épuisées, similaires à celles traitées dans l’étude EGF104900 (21). mise au point Références bibliographiques 21. Blackwell KL, Burstein HJ, Storniolo AM et al. Randomized study of lapatinib alone or in combination with trastuzumab in women with ErbB2-positive, trastuzumab-refractory metastatic breast cancer. J Clin Oncol 2010;28:1124-30. 22. Blackwell KL, Burstein HJ, Sledge GW et al. Updated survival analysis of a randomized study of lapatinib alone or in combination with trastuzumab in women with HER2-positive metastatic breast cancer progressing on trastuzumab therapy. San Antonio Breast Cancer Symposium 2009:abstract 61. 23. Sledge GW, Neuberg D, Bernardo P et al. Phase III trial of doxorubicin, paclitaxel and the combination of doxorubicin and paclitaxel as front-line chemotherapy for metastatic breast cancer: an intergroup trial (E1193). J Clin Oncol 2003;21:588-92. 24. Paridaens R, Biganzoli L, Bruning P et al. Paclitaxel versus doxorubicin as first-line single-agent chemotherapy for metastatic breast cancer: a European Organization for Research and Treatment of Cancer Randomized Study with cross-over. J Clin Oncol 2000;18:724-33. 25. Fabi A, Metro G, Ferretti G et al. Do HER-2 positive metastatic breast cancer patients benefit from the use of trastuzumab beyond disease progression? A mono-institutional experience and systematic review of observational studies. Breast 2008;17:499-505. 26. Cancello G, Montagna E, D’Agostino D et al. Continuing trastuzumab beyond disease progression: outcomes analysis in patients with metastatic breast cancer. Breast Cancer Res 2008;10:R60. 27. Moasser MM. The oncogene HER2: its signaling and transforming functions and its role in human cancer pathogenesis. Oncogene 2007;26:6469-87. R A N D O M I S A T I O N Tissu nécessaire L’échantillon diagnostiqué de la biopsie est requis pour l’entrée dans l’étude Biopsie Lapatinib 1 250 mg/j per os jusqu’à 1 jour avant la chirurgie Lapatinibtrastuzumabpaclitaxel F E C Lapatinib Lapatinibtrastuzumab 9 semaines 12 semaines 34 semaines Biopsie Biopsie après 2 semaines de traitement ❤ ❤ ❤ Mesure de la fraction d'éjection du ventriculaire gauche R A N D O M I S A T I O N B I O P S I E 5-FU Épirubicine 75 mg/m2 Cyclophosphamide 600 mg/m2 A ❤ B Lapatinib 1 500 mg/j ❤ Paclitaxel 80 mg/m 2 ❤ C Trastuzumab 2 mg/kg C H I R U R G I E Lapatinib 1 000 mg/j Figure 4c. Schéma de l’essai CHERLOB. Groupe 3 4 cycles d’AC* tous les 21 jours Paclitaxel 80 mg/m² i.v. J1, J8 et J15 4 cycles tous les 28 jours Trastuzumab hebdomadaire en i.v. Dose de charge : 4 mg/kg en puis 2 mg/kg/semaine jusqu’à 1 à 7 j avant la chirurgie + lapatinib 1 250 mg/j per os jusqu’à 1 jour avant la chirurgie Chirurgie (tumorectomie ou mastectomie, évaluation axillaire) Traitement postopératoire pour toutes les patientes** Trastuzumab 6 mg/kg i.v. toutes les 3 semaines jusqu’à 1 an à partir de la première administration de thérapie ciblée préopératoire (trastuzumab ou lapatinib)*** * AC: 60/600 mg/m² de doxorubicine/cyclophosphamide ** Radiothérapie et hormonothérapie chez les patientes RH+ *** Si le trastuzumab n’a pas été administré en préopératoire, administrer une dose de charge de 8 mg/kg puis 6 mg/kg i.v. toutes les 3 semaines pour toutes les administrations restantes Figure 4d. Schéma de l’essai NSABP-B41. HER2+ (stade III) T+H EC + H Trastuzumab 1 an (traitement inclus) Trastuzumab R T+L EC + L Chirurgie Paclitaxel 80 mg/m² i.v. J1, J8 et J15 4 cycles tous les 28 jours Lapatinibtrastuzumab Biopsie Paclitaxel 80 mg/m² i.v. J1, J8 et J15 4 cycles tous les 28 jours Trastuzmab hebdomadaire en i.v. Dose de charge : 4 mg/kg en puis 2 mg/kg/semaine jusqu’à 1 à 7 j avant la chirurgie Lapatinibpaclitaxel trastuzumab C H I R U R G I E Figure 4b. Schéma de l’essai NeoALLTO. Randomisation pour le schéma néoadjuvant Groupe 2 Groupe 1 4 cycles d’AC* tous les 21 jours 4 cycles d’AC* tous les 21 jours Lapatinib 6 semaines ❤ Cancer du sein invasif HER2+ diagnostiqué par biopsie à l’aiguille avec une masse ≥ 2 cm à la palpation Trastuzumabpaclitaxel trastuzumab Trastuzumab 1 an Lapatinib E : épirubicine (90 mg/m2 : J1 à J21, 4 cycles) C : cyclophosphamide (600 mg/m 2 : J1 à J21, 4 cycles) T : docétaxel (100 mg/m2 : J1 à J21, 4 cycles) H : trastuzumab (8 mg/kg : dose de charge/6 mg/kg : J1 à J21) L : lapatinib (1 250 mg/j : 24 semaines) CAVE : cycles 1 et 5 : 1 000 mg/j Figure 4e. Schéma de l’essai GEPARQUINTO. La Lettre du Sénologue • n° 48 - avril-mai-juin 2010 | 41 MISE AU POINT Conclusion HER2+ LABC et stade 2 large (n = 400) Trastuzumabdocétaxel Chirurgie FECtrastuzumab Trastuzumabpertuzumabdocétaxel Trastuzumabpertuzumab Chirurgie Chirurgie FECtrastuzumab Docétaxeltrastuzumab Objectifs : réponse complète pathologique et analyse des biomarqueurs FECtrastuzumab Figure 4f. Schéma de l’essai NEOSPHERE. Pertuzumabdocétaxel Chirurgie FECtrastuzumab De nombreux essais en situation adjuvante et surtout néoadjuvante ont été développés et sont actuellement en cours de recrutement : ALLTO, NeoALLTO, CHERLOB, NSABP-B41, GEPARQUINTO et NEOSPHERE (http://clinicaltrials.gov) [figure 4]. Ils permettront de déterminer l’efficacité respective du trastuzumab, du lapatinib et de leur association et de corréler cette efficacité à la biologie de la tumeur. Les résultats de ces essais seront particulièrement intéressants pour discerner la place de chaque molécule en fonction du profil tumoral individuel et de la stratégie (séquentielle et dans quel ordre versus combinée) quel que soit le contexte adjuvant ou métastatique. ■ Références bibliographiques 28. Nagy P, Friedländer E, Tanner M et al. Decreased accessibility and lack of activation of ErbB2 in JIMT-1, a herceptin-resistant, MUC4-expressing breast cancer cell line. Cancer Res 2005;65:473-82. 29. Pályi-Krekk Z, Barok M, Isola J et al. Hyaluronan-induced masking of ErbB2 and CD44-enhanced trastuzumab internalisation in trastuzumab resistant breast cancer. Eur J Cancer 2007;43:2423-33. 30. Xia W, Liu LH, Ho P, Spector NL. Truncated ErbB2 receptor (p95ErbB2) is regulated by heregulin through heterodimer formation with ErbB3 yet remains sensitive to the dual EGFR/ErbB2 kinase inhibitor GW572016. Oncogene 2004;23:646-53. 31. Anido J, Scaltriti M, Bech Serra JJ et al. Biosynthesis of tumorigenic HER2 C-terminal fragments by alternative initiation of translation. EMBO J 2006;25:3234-44. 32. Yarden Y, Sliwkowski MX. Untangling the ErbB signaling network. Nat Rev Mol Cell Biol 2001;2:127-37. 33. Valabrega G, Montemurro F, Sarotto I et al. TGFalpha expression impairs trastuzumab-induced HER2 downregulation. Oncogene 2005;24:3002-10. 34. Ritter CA, Perez-Torres M, Rinehart C et al. Human breast cancer cells selected for resistance to trastuzumab in vivo overexpress epidermal growth factor receptor and ErbB ligands and remain dependent on the ErbB receptor network. Clin Cancer Res 2007;13:4909-19. 35. Lu Y, Zi X, Zhao Y et al. Insulin-like growth factor-I receptor signaling and resistance to trastuzumab (Herceptin). J Natl Cancer Inst 2001;93:1852-7. 36. Nahta R, Yuan LX, Zhang B et al. Insulin-like growth factor-I receptor/human epidermal growth factor receptor 2 heterodimerization contributes to trastuzumab resistance of breast cancer cells. Cancer Res 2005;65:11118-28. 37. Shattuck DL, Miller JK, Carraway KL 3rd, Sweeney C. Met receptor contributes to trastuzumab resistance of Her2-overexpressing breast cancer cells. Cancer Res 2008;68:1471-7. 38. Eichhorn PJ, Gili M, Scaltriti M et al. Phosphatidylinositol 3-kinase hyperactivation results in lapatinib resistance that is reversed by the mTOR/phosphatidylinositol 3-kinase inhibitor NVP-BEZ235. Cancer Res 2008;68:9221-30. 39. Edgerton SM, Moore D 2nd, Merkel D, Thor AD. erbB-2 (HER-2) and breast cancer progression. Appl Immunohistochem Mol Morphol 2003;11:214-21. 40. Gancberg D, Di Leo A, Cardoso F et al. Comparison of HER-2 status between primary breast cancer and corresponding distant metastatic sites. Ann Oncol 2002;13:1036-43. 41. Gong Y, Booser DJ, Sneige N. Comparison of HER-2 status determined by fluorescence in situ hybridization in primary and metastatic breast carcinoma. Cancer 2005;103:1763-9. 42. Masood S, Bui MM. Assessment of Her-2/neu overexpression in primary breast cancers and their metastatic lesions: an immunohistochemical study. Ann Clin Lab Sci 2000;30:259-65. 43. Tanner M, Järvinen P, Isola J. Amplification of HER-2/neu and topoisomerase II alpha in primary and metastatic breast cancer. Cancer Res 2001;61:5345-8. 44. Zidan J, Dashkovsky I, Stayerman C et al. Comparison of HER-2 overexpression in primary breast cancer and metastatic sites and its effect on biological targeting therapy of metastatic disease. Br J Cancer 2005;93:552-6. 45. Garrett JT, Olivares MG, Rinehart C et al. Transcriptional and post-translational upregulation of HER3 (ErbB3) counteracts antitumor effect of HER2 tyrosine kinase inhibitors. San Antonio Breast Cancer Symposium 2009: abstract 63. 46. Sorlie T, Perou CM, Tibshirani R et al. Gene expression patterns of breast carcinomas distinguish tumor subclasses with clinical implications. Proc Natl Acad Sci USA 2001;98:10869-74. 47. Sorlie T, Tibshirani R, Parker J et al. Repeated observation of breast tumor subtypes in independent gene expression data sets. Proc Natl Acad Sci USA 2003;100:8418-23. 48. Sotiriou C, Neo SY, McShane LM et al. Breast cancer classification and prognosis based on gene expression profiles from a population-based study. Proc Natl Acad Sci U S A 2003;100:10393-8. 49. Pietras RJ, Pegram MD, Finn RS et al. Remission of human breast cancer xenografts on therapy with humanized monoclonal antibody to HER-2 receptor and DNA-reactive drugs. Oncogene 1998;17:2235-49. 50. Extra JM, Antoine EC, Vincent-Salomon A et al. Favourable effect of continued trastuzumab treatment in metastatic breast cancer patients: results from the French Hermine cohort study. San Antonio Breast Cancer Symposium 2006: abstract 2064. 51. Cortés J, Baselga J, Petrella T et al. Pertuzumab monotherapy following trastuzumab-based treatment: Activity and tolerability in patients with advanced HER2- positive breast cancer. Proc Am Soc Clin Oncol 2009:abstract 1022. 52. Swaby R, Blackwell K, Jiang Z et al. Neratinib in combination with trastuzumab for the treatment of advanced breast cancer: a phase I/II study. Proc Am Soc Clin Oncol 2009: abstract 1004. 53. Miller K, Gianni L, Andre F et al. A phase Ib/II trial of trastuzumab-DM1 (T-DM1) with pertuzumab (P) for women with HER2-positive, locally advanced or metastatic breast cancer (BC) who were previously treated with trastuzumab (T). Proc Am Soc Clin Oncol 2010: abstract 1012. 54. Beslija S, Bonneterre J, Burstein H et al. Second consensus on medical treatment of metastatic breast cancer. Ann Oncol 2007;18:215-25. 55. Cancers du sein. Recommandations pour la pratique clinique de Saint-Paul-de-Vence. Oncologie 2007;9:593-644. 42 | La Lettre du Sénologue • n° 48 - avril-mai-juin 2010