Exemple 2.4.Soit Pl’espace des polynˆomes d’une variable r´eelle. Montrons qu’il
n’existe pas de norme pour laquelle Pest un espace de Banach. En e↵et, soit k·k
une telle norme et Pnl’espace des polynˆomes de degr´e n. Alors P=[nPn,
et d’apr`es le th´eor`eme 2.2,ilexistem1 et une boule non d´eg´en´er´ee B⇢P
tels que B⇢Pm=Pm. Par sym´etrie, Pmcontient aussi la boule B, et par
convexit´e, Pmdoit contenir une boule de centre z´ero. Comme Pmest un espace
vectoriel, il doit ˆetre confondu avec P. La contradiction obtenue montre qu’une
telle norme n’existe pas.
L’int´erieur d’un ensemble A⇢X(not´e ˚
A) est d´efini comme l’ensemble
ouvert maximal inclut dans A.
Corollaire 2.5. Soit Xun espace de Banach et {Fn}une suite de ferm´es de X
tels que ˚
Fn=?pour tout n1.Alorsl’int´erieurdeSnFnest vide.
D´emonstration. Soit Gn=Fc
n. Alors Gnsont des ouverts denses, et d’apr`es le
corollaire 2.3, l’intersection TnGnest dense. Il s’ensuit que son compl´ementaire
TnGnc=SnFnn’a pas de points int´erieurs.
Le th´eor`eme de Baire permet d’´etablir plusieurs r´esultats remarquables sur
les espaces de Banach. Ils sont pr´esent´es dans les §2.2–2.5.
2.2 Th´eor`eme de Banach–Schauder de l’application ou-
verte
Th´eor`eme 2.6. Soit X,Ydeux espaces de Banach et L:X!Yune appli-
cation lin´eaire continue telle que L(X)=Y.AlorsL(G)⇢Yest ouvert pour
tout ouvert G⇢X.Enparticulier,siL:X!Yest une bijection continue,
alors L1:Y!Xest continue.
D´emonstration. Soit B=BX(0,1) la boule unit´e ouverte. Il suffit de montrer
que L(B) contient une boule de centre z´ero. En e↵et, dans ce cas pour tout
ouvert G⇢Xet tout u2Gil existe une boule Br=BX(0,r)telleque
u+Br⇢Get donc Lu +L(Br) contient une boule ouverte de centre Lu.
´
Etape 1. Montrons d’abord que L(B) contient une boule de centre z´ero.
Comme Y=Sn1L(nB), d’apr`es le th´eor`eme de Baire, il existem1telque
mL(B) est dense dans une boule de Y. En utilisant la sym´etrie de L(B) par
rapport `a z´ero et la convexit´e, on montre que L(B) contient une boule Q⇢⇢Y
de centre z´ero et de rayon ⇢.
´
Etape 2. Montrons maintenant que L(B)Q⇢/2ou, ce qui revient au mˆeme,
L(2B)Q⇢. Soit v2L(B). Alors il existe u12Btel que vLu12Q⇢/2.
Comme Q⇢/2⇢1
2L(B), il existe u221
2Btel que vL(u1+u2)2Q⇢/4.On
construit ainsi une suite uj221jBtelle que
v
n
X
j=1
Luj2Q2n⇢pour tout n1.
On pose maintenant u=Pjuj. Alors u22Bet Lu =v.
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