1/9 20/01/17 QUEYREL Camille L3 CR : Marion Mauberret Appareil

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APPAREIL RESPIRATOIRE – Dysfonctions de l'appareil respiratoire :
hypertension pulmonaire
20/01/17
QUEYREL Camille L3
CR : Marion Mauberret
Appareil respiratoire (11-12h)
GOMEZ Carine [email protected]
10 pages
Dysfonctions de l'appareil respiratoire : hypertension pulmonaire (HTP)
Plan :
A. Physiopathologie d'une HTP
I.
Définition
II.
Mécanismes
B. Distinction entre les Hypertensions pré et post capillaires
C. Les 5 grands groupes d'HPT
I.
Groupe 1
II.
Groupe 2
III.
Groupe 3
IV.
Groupe 4
V.
Groupe 5
D. Démarche diagnostique
I.
Diagnostic positif
II.
Diagnostic étiologique
III.
Diagnostic de sévérité
E. Conclusion
A. Physiopathologie d'une HTP
I. Définition
Pathologie des artérioles pulmonaires de tout petit calibre (< 500 μm). La circulation artérielle pulmonaire est
un système à basse pression et à faible résistance. Par exemple la pression artérielle pulmonaire systolique
normale doit être en 20 et 30 mmHg, à l’inverse de la pression artérielle aortique systolique qui est entre 120
et 130mmHg.
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hypertension pulmonaire
II. Mécanismes
Pathologie évolutive au niveau de la paroi des artérioles, il existe différents stades :
– Initialement le vaisseau est sain.
– Puis il y a une vasoconstriction de la média avec une hypertrophie du muscle lisse, suivie d’une
prolifération des cellules endothéliales au niveau de l’intima.
– Puis fibrose de l'adventice avec destruction de l'architecture vasculaire, et des phénomènes de thrombose
in situ  la paroi est complètement remaniée.
En cas d'HTP il y a une augmentation croissante de la résistance artérielle pulmonaire (RAP) au fur et à mesure
des lésions, du fait du remaniement de la paroi de ces artérioles. Au fur et à mesure que ces lésions se majorent,
la RAP augmente.
On va donc avoir une augmentation de la pression artérielle pulmonaire (PAP) que le cœur droit va tant bien que
mal réussir à assurer. Le problème du cœur droit c’est qu’il n’est pas musclé comme le cœur gauche et n’est pas
fait pour résister à des pressions trop élevées.
Au bout d'un moment dans l’évolution de la maladie, le CD n'arrive plus à suivre l’augmentation des PAP :
le débit cardiaque va diminuer alors que les résistances augmentent encore, les pressions artérielles
pulmonaires chutent → décompensation cardiaque droite.
D’où la nécessité de bien faire attention : quand la PAP diminue, cela peut signifier que le traitement est
efficace, mais aussi que le débit cardiaque diminue et donc que le patient est en décompensation cardiaque
droite. Ainsi, le suivi ne doit pas se faire uniquement sur la mesure des PAP mais il doit prendre en compte
l’index cardiaque. Le risque principal dans une HTP est l’insuffisance cardiaque droite.
Une hypertension artérielle pulmonaire est définie par une mesure la pression artérielle pulmonaire moyenne.
Cette mesure est réalisée au cours d’un examen invasif appelé cathétérisme cardiaque droit. Il est réalisé soit
par des cardiologues, soit par des pneumologues : un cathéter est inséré dans la veine brachiale, jugulaire ou
fémorale ++, ce cathéter remonte jusqu’aux cavités cardiaques. A l’extrémité du cathéter se trouve un petit
ballon que l’on va gonfler pour suivre le flux sanguin.
Le cathétériseur estime alors des PAP moyennes. Quand celles-ci sont supérieures à 25mmHg on parle
d’HTP (la pression normale dans l’artère pulmonaire étant de 10 à 15mmHg). Cette augmentation peut être
due à 2 grandes causes hémodynamiques : soit un problème pré-capillaire, soit un problème post-capillaire.
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APPAREIL RESPIRATOIRE – Dysfonctions de l'appareil respiratoire :
hypertension pulmonaire
Débit cardiaque
PAP
RAP
Temps
B. Distinction entre les Hypertensions pré et post capillaires
Il existe 2 grands types d'HTP : pré et post capillaires.
Pour faire la distinction entre les 2, on pousse le cathéter au niveau le plus distal possible à partir du cœur droit
pour mesurer la pression capillaire (PC ou pression artérielle d'occlusion PAPO) :
– Si PC < 15 mmHg : PC normale, le problème n'est pas au niveau des capillaires mais au niveau de ce
qu'il y a en amont (artères pulmonaires, artérioles pulmonaires) → HTP pré-capillaire.
– Si PC > 15 mmHg : il y a une augmentation de pression dans les capillaires pulmonaires automatiquement
liée à une surcharge en aval au niveau des veines pulmonaires et donc à une cardiopathie gauche → HTP
post-capillaire.
pré-capillaire
post-capillaire
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hypertension pulmonaire
C. Les 5 grands groupes d'HTP
HTP quand PAM > 25 mmHg.
Il y a 2 profils hémodynamiques :
– Pré-capillaire : PAPO < 15mmHg.
– Post-capillaire : PAPO > 15mmHg.
Profil hémodynamique
Groupe clinique
–
Pré-capillaire
Post-capillaire
I.
Groupe 1 : Hyper Tension Artérielle
Pulmonaire
– Groupe 3 : HTP associée aux maladies
respiratoire
– Groupe 4 : HTP post-emboliques
– Groupe 5 : HTP multifactorielles
Groupe 2 : HTP des cardiopathies gauches
Groupe 1 (origines différentes mais traitées de la même manière)
Associé à une HTAP :
– Idiopathiques : atteinte isolée au niveau des artérioles pulmonaires sans cause retrouvée.
– Héritables (génétiques) : l’intérêt de les découvrir est pour la descendance et l’entourage familial car la
grossesse est contre-indiquée dans le cas d’une HTAP (risque de décès par insuffisance cardiaque droite
en péri-partum).
– Induites par la prise de médicaments et/ou de toxiques : amphétamine, isoméride, Médiator®, LSD…
– Associées à : connectivite (maladie auto-immune comme la sclérodermie++), VIH, hypertension portale
(cirrhose), cardiopathies congénitales droite ou de communication.
II.
Groupe 2 (principale cause d’HTP)
HTP post capillaire liée à une cardiopathie gauche, qui de fil en aiguille entraîne une augmentation de la pression
du VG (diminution de l’expulsion sanguine ou troubles du remplissage entraînant une stase sanguine), puis des
veines pulmonaires, avant de toucher les capillaires.
- Dysfonction systolique ou diastolique.
- Pathologie valvulaire gauche.
III.
Groupe 3
HTP liée à une maladie respiratoire et/ou hypoxémie : c'est une lésion de la paroi vasculaire qui conduit à
l'HTP.
Fréquent en service de pneumologie.
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-
IV.
Emphysème, BPCO (on voit les bulles d'emphysème sur cette TDM).
Pneumopathie interstitielle (on voit les rayons de miel).
Groupe 4
HTP post-embolique chronique (si l’HTP persiste au moins 6 semaines après l’embolie) :
– Embolie pulmonaire proximale : on voit bien la dilatation du tronc de l'artère pulmonaire.
– Embolie pulmonaire distale : dilatation du cœur droit.
Il y a possibilité de traitement per-os ou par angioplastie.
Une HTP suit 5% des embolies pulmonaires : c’est normal et physiologique.
Si persistance après 6 semaines de l’évènements aigu : pathologique.
V.
Groupe 5
HTP multifactorielles et/ou d'origine indéterminées :
– Maladies hématologiques.
– Maladies systémiques.
– Maladies métaboliques.
(Pas développées par la prof)
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hypertension pulmonaire
D. Démarche diagnostique
3 étapes :
– Diagnostic positif : détection et confirmation de l'HTP.
– Diagnostic étiologique : élimination des autres causes et classement pronostic.
– Diagnostic de sévérité : évaluer la sévérité.
I.
Diagnostic positif
a) Examen clinique
Les signes fonctionnels :
 Dyspnée d'effort inexpliquée dans 90 % des cas, mais elle survient dans beaucoup de diagnostics.
 Signes non spécifiques :
o Palpitations liées à la fibrillation atriale, à la tachycardie…
o Douleur angineuse à l'effort car il y a augmentation de pression dans l'artère pulmonaire et le
ventricule droit qui se dilate → septum paradoxal (le VD se gonfle et le septum interventriculaire
se bombe vers le VG), le ventricule gauche comprimé se remplit moins, diminution de la post- et
pré-charge, les coronaires se remplissent alors moins bien ce qui explique les douleurs (type
angor). Non amélioré par la pose de stents coronaires.
o Malaise de type syncope dans un contexte d'effort avec perte de connaissance
b) Examen physique

Signes d’HTAP :
– Souffle d'insuffisance tricupsidienne : signe de Carvallo.
– Eclat du B2 au foyer pulmonaire à l'auscultation.
– Souffle d'insuffisance pulmonaire.
 On n’a souvent rien à l’auscultation.

Signes indirects d'insuffisance cardiaque droite :
– Tachycardie.
– Turgescence jugulaire.
– Reflux hépato-jugulaire.
– Hépatomégalie/hépatalgie.
– Œdème des membres inférieurs (prenant le godet).
/!\ Ces signes sont peu spécifiques on ne les retrouve pas tout le temps,
mais leur présence doit faire évoquer le diagnostic d’HTP.
c) Examens paracliniques
– Radiographie du thorax : le plus souvent normale mais dans
certains cas on a une hypertrophie hilaire bilatérale (images de
grosses artères pulmonaires).
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hypertension pulmonaire
–
ECG : comme pour l'EP, on recherche les signes d'hypertrophie des cavités droites (S1Q3, ondes T
négatives de V1à V4, bloc de branche droit...)
– Tests biologiques : ils sont non spécifiques, on peut citer les BNP mais ils n’aident pas beaucoup pour le
diagnostic. Le dosage des BNP (marqueurs de la dilatation cardiaque) est peu utile.
– Echographie cardiaque trans thoracique +++ (ETT) : c'est l'examen de dépistage à faire en priorité en cas
de suspicion diagnostique d'HTP. L’accès aux mesures du cœur droit est compliqué, il faut préciser qu’on
suspecte une HTP car souvent il faut chercher l’HTP pour la trouver. On peut suspecter une HTP quand
à l’ETT on a une augmentation des PAP systoliques estimées supérieures à 35 mmHg.
–
Cathétérisme cardiaque droit : permet de confirmer le diagnostic si PAP moyenne > 25mmHg au repos.
II.
Diagnostic étiologique
a) Interrogatoire et examen clinique
Ils doivent être orientés et policiers :
- Antécédents familiaux de décès cardiaques inexpliqué.
- Prise de médicaments.
- VIH ? Cirrhose ?
- Présence d'une pathologie cardiaque ? Auto-immune ?
- Vérifier s’il y a une sclérodermie (connectivite : sécheresse buccale, acrosyndrome).
- Demander la prise éventuelle de Médiator.
b)
-
Biologie
VIH /VHC/VHB systématiques (avec l'accord du patient).
Recherche des marqueurs d'auto-immunité pour les connectivites.
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hypertension pulmonaire
c) Bilan hépatique
-
Bilan biologique.
Echographie abdominale à la recherche de signe d'hypertension portale.
d) Échographie cardiaque trans thoracique
Normalement déjà effectuée pour le diagnostic positif. Dans ce cas-là, elle permet de voir s’il y a une cardiopathie
gauche.
e) EFR
L'EFR montre une diminution du TLCO (parfois
jusqu’à 30%) avec parfois des anomalies en rapport
avec une pathologie respiratoire (par exemple si le
patient à une BPCO il y aura un trouble ventilatoire
obstructif). Cette altération peut être isolée ou liée à
une pathologie pulmonaire dans le cas du groupe 3.
TLCO : mesure de la capacité d'échanges gazeux du
poumon.
f) Angioscanner thoracique
Est-ce qu'il y a des stigmates d'EP ? Une atteinte parenchymateuse ?
Très intéressant dans le cadre du diagnostic étiologique dans les HTP de groupe 4 (post embolique).
On peut alors voir une dilatation du tronc pulmonaire, des vaisseaux pulmonaires périphériques, une anomalie
du septum, les thrombus…
g) Scintigraphie pulmonaire de ventilation/perfusion
Comme pour l'EP on regarde la ventilation et la perfusion, s'il y a des anomalies de perfusion (zones les plus
claires) alors que la ventilation est quasi-normale : il y a une EP.
Si le patient a une pathologie respiratoire qui entraine des troubles de la ventilation, la différence entre perfusion
et ventilation sera beaucoup moins nette.
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hypertension pulmonaire
III.
Diagnostic de sévérité
Dyspnée (New York Association, classification NYHA) En stade 1 on peut bénéficier d’une
monothérapie alors qu’en stade 4 directement bi ou tri thérapie !
– Distance parcourue au test de marche de 6min : plus la distance parcourue est basse plus c'est de
mauvais pronostic.
– Symptômes d'évolution rapide en quelques semaines : mauvais pronostic.
– Syncope : mauvais pronostic, compression du VG, répercussion de la maladie du cœur droit sur le cœur
gauche.
 Traitement en fonction du stade.
–
E. Conclusion
L'HTP est une maladie rare dont le maître symptôme est la dyspnée d’effort sans cause retrouvée, l’examen
clinique est souvent pauvre mais à la moindre suspicion on réalise une échographie cardiaque transthoracique, si la PAP systolique estimée est supérieure à 35mmHg, on fait un cathétérisme cardiaque droit qui
est l'examen de confirmation du diagnostic d'HTAP (si PAP moyenne au cathé droit > 25mmHg).
Quand PAPO < 15mmHg on parle d'HTP pré-capillaire (problème souvent pulmonaire).
Quand PAPO > 15mmHg on parle d'HTP post-capillaire (groupe 2, cas de pathologies cardiaques gauche).
La distinction entre HTAP et HTP n'est pas très claire la question a été posée à la prof qui a répondu : « il y a
effectivement une nuance mais qui n'est pas souvent respectée. L'HTAP correspond au HTP du groupe 1, et HTP
concerne l’hypertension pulmonaire au sens large. Vous ne serez jamais « piégés » sur ça ».
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