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Parties génératrices de GLn(K)et SLn(K). Applications.
Soit n∈N∗et Kun corps commutatif.
Théorème 1. Pour A∈GLn(K), il existe des matrices de transvections B1, . . . , Bp, B0
1, . . . , B0
q
telles que A=B1. . . BpSn(det(A))B0
1. . . B0
qoù Sn(det(A)) = Diag(1,...,1,det(A)). Ainsi :
•GLn(K)est engendré par les transvections et dilatations.
• SLn(K)est engendré par les transvections.
Démonstration. Raisonnons par récurrence sur n∈N∗. Le résultat est clair si n= 1, on le
suppose vrai au rang n−1.
Objectif 1. Aest inversible, sa première colonne est donc non nulle et l’objectif est d’obtenir
un coefficient 1en position (1,1) et d’annuler les autres coefficients d’indice (i, 1) (pour i > 1)
de la première colonne par des opérations élémentaires sur les lignes.
Objectif 2. On opérera de même sur la première ligne en conservant le 1en position (1,1) et
en annulant les coefficients d’indice (1, j)pour j > 1, grâce à des opérations élémentaires sur les
colonnes.
Comme nous voulons agir par des matrices de transvections, on doit alors utiliser les opérations
élémentaires suivantes, pour i6=j:
•ajouter à la i-ème ligne de A,λfois la j-ème ligne de Aqui correspond matriciellement à
(In+λEi,j )A
•ajouter à la j-ème colonne de A,λfois la i-ème colonne de Aqui correspond matriciellement
àA(In+λEi,j )
Comme Aest inversible, il existe i∈[[1, n]] tel que ai,16= 0 (sinon la première colonne serait
nulle et Anon inversible) et essayons d’obtenir par une action à gauche sur Apar une matrice de
transvection, un coefficient non nul en position (2,1). Si a2,16= 0 on a terminé, sinon l’opération
L2←L2+ai,1Liqui correspond au produit matriciel (In+ai,1E2,i)Apermet d’obtenir un coeffi-
cient non nul en position (2,1) pour la matrice (In+ai,1E2,i)Aque l’on note T1A. Notant encore
par commodité (ai,j )1≤i,j≤nles coefficients de cette nouvelle matrice, l’opération élémentaire
L1←L1+λL2permet d’obtenir un 1en position (1,1) si a1,1+λa2,1= 1 i.e si λ=−a1,1
a2,1, licite
car a2,16= 0. Notant T2=In−a1,1
a2,1E1,2, la matrice T2T1Aadmet un coefficient 1en position
(1,1). Alors par les opérations Li←− λiL1pour i > 1et λibien choisi on annule les coefficients
d’indice (i, 1) de la première colonne de T2T1A. On en déduit alors que pour au plus p≤n−1
matrices de transvections B1,...Bpon a :
(B1. . . Bp)T1T2A=
1×. . . ×
0×. . . ×
.
.
..
.
..
.
.
0×. . . ×
On opère ensuite sur la première ligne de la matrice précédente, afin d’annuler les coefficients
d’indice (1, j)pour j > 1. Ceci correspond à des multiplications à droites par des matrices de
transvections bien choisies (même méthode que pour les lignes) et de même pour q≤n−1
matrices de transvections B0
1, . . . , B0
qon trouve que :
(B1. . . Bp)T1T2A(B0
1. . . B0
q) = A0=
1 0 . . . 0
0×. . . ×
.
.
..
.
..
.
.
0×. . . ×
Conclusion : On note alors Ble bloc inférieur droit. Les matrices de transvections étant de
déterminant 1, par le calcul du déterminant par blocs, il vient que det(B) = det(A)6= 0 =⇒B
est inversible. Par HR(n−1), il existe C1, . . . , Cr, C0
1, . . . , C0
smatrices de transvections, telles
que :
B= (C1. . . Cr)Sn−1(det(B))(C0
1. . . C0
s)où Sn−1(det(B)) =
1 0 . . . 0
0.......
.
.
.
.
....1 0
0. . . 0 det(A)