Algèbre 4 – Licence 3 Année 2013–2014 Université Bordeaux 1 Mathématiques FEUILLE D’EXERCICES no 1 Anneaux, généralités Exercice 1 – [Exemples] On munit les ensembles suivants de lois + et × induites par celles de C. [ 1 Z. A1 = 2Z, A2 = Z + iZ, A3 = n 2 n∈N 1) Montrer qu’il s’agit d’anneaux intègres. Quels sont ceux qui sont unitaires ? 2) On munit ces ensembles des lois habituelles. A4 = M2 (R), A5 = M2 (Z), A6 = Z/10Z. Montrer qu’il s’agit d’anneaux unitaires. Quels sont ceux qui sont commutatifs ? 3) Pour 1 6 i 6 6 tel que Ai soit unitaire, décrire les inversibles de Ai . Exercice 2 – [Anneau de Boole] Un anneau (A, +, ×) est dit de Boole si A 6= {0} et si tout x ∈ A est idempotent i.e. vérifie x2 = x. 1) Soit A un anneau de Boole. Montrer que pour tout x ∈ A on a x + x = 0. 2) En déduire qu’un anneau de Boole est commutatif. 3) Montrer qu’un anneau de Boole intègre n’a que 2 éléments et est isomorphe à (Z/2Z, +, ×). 4) Un anneau de Boole peut-il avoir 3 éléments ? Exemple d’anneau de Boole : si E est un ensemble, (P(E), ∆, ∩) est un anneau de Boole. Exercice 3 – [Nilpotence] Soit (A, +, ×) un anneau. Un élément x de A est dit nilpotent s’il existe un entier n > 1 tel que xn = 0. Si x ∈ A est nilpotent, le plus petit entier n > 1 tel que xn = 0 est appelé l’indice de nilpotence de x. 1) Montrer qu’un élément non nul nilpotent est diviseur de zéro à droite et à gauche mais que la réciproque n’est pas toujours vraie. 2) Soient a, b ∈ A tels que ab soit nilpotent d’indice de nilpotence n. Montrer que ba est nilpotent. Que peut-on dire de son indice de nilpotence ? 3) Soient a et b deux éléments nilpotents de A. On suppose qu’ils commutent i.e. ab = ba. Montrer que a + b et ab sont nilpotents. Que peut-on dire de leurs indices de nilpotence (en fonction de ceux de a et b) ? 4) Le but de cette question est de montrer que si a et b ne commutent pas (donc si A est non commutatif), cette propriété peut être fausse. Soient K un corps (commutatif) et A = M2 (K) muni de l’addition et du produit standards. Montrer que A est un anneau non commutatif et trouver deux éléments de A nilpotents dont la somme et le produit ne sont pas nilpotents. 5) On suppose désormais A unitaire d’élément neutre 1 pour ×. Soit a ∈ A nilpotent. Montrer que 1 − a est inversible et exprimer son inverse sous forme de polynôme en a. 6) Soient a, b ∈ A tels que 1 − ab soit inversible. Montrer que 1 − ba est aussi inversible et exprimer son inverse en fonction de celui de 1 − ab. Indication : on pourra commencer par supposer ab nilpotent. Exercice 4 – [Produit inversible] Soit (A, +, ×) un anneau unitaire. Soient a, b ∈ A tels que ab soit inversible. 1) Supposons A commutatif. Montrer que a et b sont inversibles. 2) Supposons que b ne soit pas diviseur de zéro à droite (ou a non diviseur de zéro à gauche). Montrer que a et b sont inversibles. 3) Supposons que ba ne soit pas diviseur de zéro à droite (ou à gauche). Montrer que a et b sont inversibles. 4) La propriété (P ) : ab inversible ⇒ a, b inversibles peut être vraie dans un anneau unitaire non commutatif, par exemple si A = Mn (K) où K est un corps commutatif (se rappeler pourquoi). Le but de cette question est de donner un exemple d’anneau unitaire non commutatif dans lequel (P ) est fausse. Soient K un corps (commutatif) et A = L(K N ) l’ensemble des applications linéaires de K N (K-espace vectoriel des suites à coefficients dans K). Montrer que muni de + et ◦, A est un anneau unitaire non commutatif. À l’aide de f, g ∈ A définies par f ((x0 , x1 , x2 , . . .)) = (x1 , x2 , x3 , . . .) et g((x0 , x1 , x2 , . . .)) = (0, x0 , x1 , x2 , . . .), montrer que (P ) est fausse dans A. 5) Les éléments f et g de la question précédente admettent-ils un inverse à droite ? À gauche ? Exercice 5 – [Intégrité] 1) Soit A un anneau non nul, unitaire et sans diviseur de 0 à droite. Montrer que si x ∈ A, on a x inversible à droite ⇔ x inversible à gauche ⇔ x inversible. 2) Soit A un anneau intègre unitaire fini. Montrer que A est un corps (commutatif). 3) En s’inspirant de la preuve de la question précédente, montrer que si A est un anneau fini possédant un élément non nul qui n’est ni diviseur de zéro à droite ni diviseur de zéro à gauche, alors A est unitaire. Exercice 6 – [Morphismes] 1) Soient A et B deux anneaux unitaires. Soit f un morphisme d’anneaux de A dans B. Montrer que si B est intègre, soit f est le morphisme nul (f (x) = 0 pour tout x), soit f est un morphisme d’anneaux unitaires. 2) Déterminer les morphismes d’anneaux de (Z, +, ×) dans lui-même. 3) Même question avec l’anneau Z/nZ (n > 2). Quels sont ceux qui sont des automorphismes ? √ 4) Si n ∈ N, n > 2, on note Z[ n] le plus petit anneau inclus √ dans R, muni des√lois induites√par les lois usuelles de R et contenant Z et n. Montrer que Z[ n] = {a + b n; a, b ∈ Z}. √ 5) Quels sont les morphismes d’anneaux (unitaires) de Z[ 2] dans lui-même ? Sont-ce des automorphismes ? √ √ 6) Existe-t-il des morphismes d’anneaux (unitaires) de Z[ 2] dans Z[ 3] ? Exercice 7 – [Anneau euclidien] Soit (A, +, ×) un anneau commutatif non réduit à {0}. L’anneau A est dit euclidien s’il existe une application f de A \ {0} dans N vérifiant : (i) Si b | a, i.e. il existe c tel que a = bc, alors f (b) 6 f (a) ; (ii) Si (a, b) ∈ A × A \ {0}, il existe (q, r) ∈ A × A tel que a = bq + r avec r = 0 ou r 6= 0 et f (r) < f (b). 1) Donner des exemples d’anneaux euclidiens. 2) Prouver qu’un anneau euclidien est unitaire. Indication : utiliser le plus petit élément de f (A \ {0}). 3) Caractériser les éléments inversibles de A à l’aide de f .