"La détection par PCR (Polymerase Chain Réaction) en temps réel

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ÉVÈNEMENT
Santé-MAG N°26 - Janvier 2014
La coqueluche est une
infection bactérienne très
contagieuse, qui touche
les enfants et les bébés;
notamment, ceux qui ne
sont pas vaccinés. Cepen-
dant, les adultes et les
adolescents, qui n’ont pas
reçu de rappel, peuvent
être touchés, également,
par cette pathologie,
dont les symptômes sont
similaires à ceux observés
chez le nourrisson; mais,
ils sont moins sévères et la
toux n'est pas, toujours,
aussi caractéristique. Une
rhinopharyngite précède,
souvent, l'apparition des
premières manifestations
de la coqueluche.
Le Professeur Abdedkarim
Radaoui nous en dit plus
sur cette maladie, qui peut,
par moments, s’avérer
grave.
Santé Mag: Pouvez-vous nous expliquer
ce qu’est la coqueluche ?
Pr A. Radaoui: La coqueluche est une
maladie très contagieuse, transmise
par une bactérie appelée «Bordetella
Pertussis». La maladie se propage
dans l'air, quand le malade tousse,
ou éternue.
Malgré la couverture vaccinale élevée, la
coqueluche reste un problème de santé
publique, en Algérie. Elle est grave chez
les nouveau-nés et les nourrissons qui,
dans la majorité des cas, sont contami-
nés par l’entourage; essentiellement les
parents, ou les frères et sœurs.
Comment reconnaître les signes cli-
niques de la coqueluche?
Les symptômes apparaissent entre 6
et 21 jours (moyenne 7-10), après l'ex-
position. Souvent, la maladie débute
par une simple rhinopharyngite; ce qui
complique le diagnostic, car les rhino-
pharyngites sont fréquentes, chez l’en-
fant. La maladie débute par une toux,
qui devient de plus en plus fréquente,
et survient par des quintes violentes;
quelquefois, accompagnées de vomis-
sements et qui mettent du temps à se
calmer.
Ce sont les quintes de toux, qui orientent
les médecins vers la coqueluche. Les
quintes de toux sont des accès répéti-
tifs de toux, qui se terminent par une
reprise de l'inspiration bruyante, qui est,
souvent, comparée «au chant du coq»;
d'où le nom de coqueluche. Ces quintes,
qui peuvent atteindre le nombre de 20
chaque jour, sont épui-
santes, pour l’enfant. La
période des quintes dure,
environ, 2 à 4 semaines. Le
diagnostic doit être évo-
qué rapidement, devant
une toux en quinte, qui ne
cède pas sous traitement.
Comment expliquer que la
maladie se manifeste, sou-
vent, malgré la vaccination
des bébés?
Selon le calendrier vacci-
nal algérien, la vaccination
de la coqueluche s’étale
sur trois injections à 3,
4 et 5 mois et un rappel
à 18 mois; mais, elle ne
confère une immunité cor-
recte que vers 4 à 6 mois.
C’est pour cette raison
que la coqueluche touche
les nourrissons les plus
jeunes, non complètement
vaccinés. Le vaccin antico-
quelucheux est très e-
cace, mais la protection, qu’il confère,
n’excède pas une dizaine d’années. Les
adolescents et les adultes ne sont plus
protégés contre cette maladie. Certains
pays, comme le cas de la France, recom-
mandent de faire un rappel vaccinal,
chez les adolescents, entre 11 et 13 ans.
Les adultes, qui n’ont pas reçu de rap-
pel, représentent un réservoir important
de la maladie et une source importante
de transmission de l'infection aux nour-
rissons non complètement vaccinés.
La maladie est-elle bien diagnostiquée,
en Algérie?
La coqueluche est sous-diagnostiquée,
en Algérie, en raison de l’absence des
moyens de confirmation diagnostique.
Le diagnostic peut se faire par des pré-
Pr. Abdelkarim Radaoui, à Santé Mag:
"La détection par PCR (Polymerase Chain Réaction)
en temps réel, est un outil incontournable
dans le diagnostic biologique de la coqueluche"
Propos recueillis par Tanina Ait
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Santé-MAG
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lèvements au niveau des fosses
nasales et une prise de sang, qui
sont adressés au laboratoire de
microbiologie de l’Institut Pasteur
d’Alger.
Lextraction de l’ADN et la détection
par PCR (Polymerase Chain Réac-
tion), en temps réel, est un outil
incontournable, dans le diagnostic
biologique de la coqueluche.
La culture est beaucoup moins sen-
sible; cependant, elle reste la tech-
nique de référence, car elle permet
d’étudier les souches circulantes. La
sérologie garde son intérêt, parti-
culièrement chez les sujets présen-
tant une toux de plus de 21 jours;
notamment, les adolescents et les
adultes.
Quelles sont les complications, liées
à cette pathologie?
Cette maladie peut être particu-
lièrement sérieuse, chez les bébés
de moins de 6 mois. Le nourrisson
respire dicilement entre deux
quintes et il peut s'asphyxier et
s’étouer; parfois, même, il peut
convulser. Les vomissements sont
si fréquents que l'enfant ne prend
plus de poids et se déshydrate.
Autre risque: une surinfection res-
ponsable d’une pneumonie. Les
adultes sont, rarement, victimes de
complications liées à la coqueluche,
à l'exception de personnes âgées,
ou de ceux dont la santé est, déjà,
plus fragile.
Quelles sont les recommandations,
afin éviter la propagation de cette
maladie, lorsqu’elle est diagnosti-
quée chez un sujet?
Normalement, les malades doivent
être isolés le plus possible, afin de
prévenir toute contamination; et ce,
jusqu’à 5 jours après le début du
traitement. Lentourage doit être
traité préventivement par antibio-
tiques (macrolides), pour une durée
de 5 à 10 jours, afin d’éviter la trans-
mission de la maladie.
La vaccination très précoce, à l’âge
de 2 mois et le rappel vaccinal, chez
les jeunes adultes, sont à évaluer,
pour une meilleure protection des
très jeunes nourrissons
* Professeur Abdelkarim Radoui,
Chef de service de pneumologie et
d'allergologie pédiatriques.
EHS Pédiatrique, Canastel – Oran.
20 et 25% des nouveau-nés souffrent,
automatiquement, de coliques et jusqu’à
50% de reflux gastro-œsophagiens. Ce
sont, généralement, des troubles bénins,
qui disparaissent avec la diversification
alimentaire et la position verticale.
Le Professeur Zakia Arrada, pédiatre et
chef de service de néonatologie au CHU
Nafissa Hamoud, anciennement appelé
Parnet, a fait un long exposé sur les
troubles digestifs chez le nourrisson, lors
d’une journée d’étude, organisée à Alger.
D’emblée, la spécialiste a rassuré, en cer-
tifiant que ce sont là, généralement, des
troubles bénins, sans retentissement si-
gnificatif, sur la santé du bébé. Il n’en de-
meure pas moins qu’ils doivent être pris
au sérieux, dès lors qu’ils occasionnent
des désagréments pour le nouveau-né
(douleurs abdominales, dicultés à dor-
mir et se nourrir…) et incommode la vie
des parents. Elle a armé que 20 et 25%
des nouveau-nés sourent, automatique-
ment, de coliques, jusqu’à huit semaines
après la naissance. «La physiopathologie
est non élucidée, car multifactorielle» a-t-
elle souligné. La pathologie peut être pro-
voquée par une intolérance au lactose,
ou à une dysmotricité intestinale (taux
de motiline élevé). Les coliques sont as-
sociées, dans 30% des cas, à des gaz et
dans 10% des situations constatées, à une
distension abdominale. «L’aérophagie est
favorisée par la répétition des succions-
déglutitions rapides, notamment chez le
nourrisson goulu» a poursuivi la pédiatre.
Elle a, de ce fait, conseillé aux mamans
de ne pas s’alarmer, outre-mesure, de-
vant la manifestation de ces troubles et
de continuer à allaiter le bébé, afin de lui
donner «une alimentation saine et une
protection contre les
diérentes maladies»,
au moins durant les six
premiers mois de sa
vie; soit, avant l’entame
de la diversification ali-
mentaire. «Il ne faut pas
recourir à l'allaitement
artificiel, sous prétexte
d'avoir subi une césa-
rienne (entre 10 à 20 %
des naissances). Cette
opération n'entrave en rien l'allaitement
naturel et ne constitue aucune menace
pour la mère» a-t-elle continué.
Le Professeur Arrada a abordé, ensuite,
les reflux gastro-œsophagiens (RGO),
qui sont, aussi, à priori, sans gravité,
jusqu’à l’âge de 4 à six mois. D’ailleurs,
jusqu’à 50% des bébés en sourent,
selon la praticienne. «Les régurgitations
se traduisent par une extériorisation,
sans eort, par la bouche, du contenu de
l’estomac; et ce, plus de 3 fois par jour. Le
reflux gastro-oesophagien (RGO) est un
phénomène physiologique et fréquent. Le
plus souvent, il est fonctionnel et multi-
factoriel. Un RGO devient pathologique,
lorsqu’il est responsable de symptômes
gênants, ou de complications», a-t-elle
expliqué. En clair, le Professeur Arrada
a bien spécifié que le reflux, les vomis-
sements et les gaz sont essentiellement
induits par une mauvaise manière de
donner le sein au nourrisson. «Il n’y a, en
général, aucune indication thérapeutique.
Les médecins donnent des explications
aux parents et les rassurent. Les symp-
tômes disparaissent, le plus souvent, avec
la diversification et la position debout.
Parfois, il faut donner des épaississants»,
a-t-elle soutenu. La prescription d’exa-
mens complémentaires n’est, donc, pas
nécessaire. Les signes cliniques per-
mettent, habituellement, de préciser
l’étiologie des vomissements. Une explo-
ration plus anée sera recommandée, en
fonction de l’orientation diagnostique.
En pratique, il faut distinguer les vomis-
sements aigus, des vomissements chro-
niques. Il n’en demeure pas moins que si
ces vomissements sont abondants et fré-
quents et sont associés à d’autres signes
cliniques (stries de sang, douleurs, dénu-
trition), il convient de s’inquié-
ter et d’emmener le nourrisson,
en urgence, en consultation,
chez un spécialiste. Le fait
est, certes, rare; mais, il peut
s’agir d’un mérycisme, qui se
manifeste par une remontée
volontaire, ou automatique,
d’aliments dans la bouche,
suivie de leur redéglutition. Il
s’agît-là, d’un trouble grave du
comportement
Troubles digestifs, chez le nourrisson:
Jusquà 50% des bébés en souffrent
Par Rania Hamdi
Pr. Z. Arrada
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