Coqueluche Journée des correspondants para médicaux 11 avril 2013 Dr Corinne DENIS Définition et mode de transmission La coqueluche est une infection bactérienne peu ou pas fébrile de l'arbre respiratoire inférieur mais d'évolution longue et hautement contagieuse. Deux bactéries du genre des Bordetella sont responsables des syndromes coquelucheux chez l'homme : Bordetella pertussis et Bordetella parapertussis Mode de transmission : Par l’intermédiaire des gouttelettes provenant des voies aériennes supérieures Survie 1 à 2H sur les surfaces et 3 à 4H dans les aspirations nasopharyngée et expectorations Epidémiologie Le nombre de cas de coqueluche a très fortement baissé depuis l'introduction du vaccin. Pour autant, la bactérie continue à circuler car le vaccin tout comme la maladie ne protège pas à vie . Les populations touchées sont les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés et les adolescents et adultes qui ont perdu la protection conférée par le vaccin ou la maladie. Clinique ¾Toux spasmodique, souvent nocturne, souvent quinteuse, sans fièvre, qui persiste ou s’aggrave au bout de 7 jours. ¾forme maligne des nourrissons de moins de 3 mois avec détresse respiratoire et défaillance poly viscérale, ¾La période d'incubation est de 10 jours (extrêmes 7 à 21 jours). La contagiosité est maximale la première semaine. Elle décroît ensuite mais peut persister trois semaines. Diagnostic biologique (1) • La PCR (Polymerase Chain Reaction) est à réaliser dans les 3 premières semaines de la maladie. Elle est remboursée par l’Assurance maladie ; • La culture est peu pratiquée ; • La sérologie ne peut se faire qu' après 3 semaines d’évolution de la maladie et uniquement si le sujet n’a pas reçu de vaccin contre la coqueluche dans les 3 dernières années. • Seule la présence d’anticorps antitoxine pertussique est à considérer. • La sérologie n’est plus remboursée par l’Assurance maladie. Diagnostic biologique (2) • Le diagnostic de la coqueluche se fait donc sur un faisceau d’arguments. • cliniques : sont en faveur d’une coqueluche une toux quinteuse, prolongée, à prédominance nocturne, suivie de vomissements, toux sans fièvre ; • épidémiologiques : - identification d’un cas primaire, à savoir personne avec toux prolongée dans les 3 semaines avant le début des symptômes du cas à investiguer, - ou identification d’un cas secondaire, à savoir début d’une toux chez un sujet en contact avec le cas à investiguer dans les 3 semaines après le début des symptômes chez ce dernier ; • biologiques : - PCR faites dans les 3 premières semaines des symptômes et positive, - sérologie faite après les 3 premières semaines des symptômes chez un sujet non vacciné récemment et positive aux anticorps antipertusiques. Traitement ¾L'hospitalisation est recommandée pour les enfants de 0 à 3 mois pour mettre en place une surveillance cardiorespiratoire. ¾Le traitement fait appel essentiellement aux antibiotiques (macrolides) dans les 3 premières semaines d'évolution. Il permet de réduire rapidement la contagiosité, et d'autoriser le retour en collectivité après 5 jours de traitement (voire moins selon l’antibiotique utilisé). Administré tôt, au début de la phase catarrhale, il permet parfois d'écourter la maladie, voire d'éviter la phase des quintes Prévention (1) ¾ La prévention repose essentiellement sur la vaccination. ¾ Seul le vaccin acellulaire est utilisé en France. La primovaccination est réalisée à 2, 3 et 4 mois de vie, suivie d'un rappel à 18 mois. Un second rappel se fait à 11-13 ans. ¾ La vaccination contre la coqueluche est également recommandée chez les professionnels de santé, chez les futurs parents (soit en prévision ou lors d’une grossesse, soit en premier rappel décennal chez l’adulte) et chez les adultes en charge de la garde d’un nourrisson pour protéger indirectement le tout-petit dans les premiers mois de sa vie. ¾ L'éviction des collectivités des cas de coqueluche permet d'éviter des cas secondaires. Elle doit se faire pendant la phase de contagion (3 semaines après le début des symptômes si aucun traitement antibiotique adapté n’est prescrit ou jusqu’au 3e ou 5e jour du traitement selon l’antibiotique choisi). Prévention (2) ¾Les antibiotiques en prophylaxie évitent aux sujets au contact des cas de coqueluche de développer la maladie. Ils sont donnés aux sujets fortement exposés (entourage familial non protégé), aux sujets fragiles (essentiellement nourrissons non vaccinés) et à ceux en contact avec eux (femmes enceintes, parents de nourrissons non vaccinés ….). ¾Dans ce cas, il doit être administré le plus tôt possible après le contage et, au maximum, 21 jours après le contact avec un cas index en période de contagiosité. Les règles d'utilisation sont identiques à celles préconisées pour le traitement curatif. Conduite à tenir en cas de coqueluche en établissement de santé (1) Prise en charge du ou des cas ¾ Le cas est un patient: précautions complémentaires « gouttelettes », chambre seule ( de 3 à 5 jours selon l’antibiothérapie prescrite ) Le personnel porte un masque chirurgical Limiter les déplacements du patients et si déplacement port d’un masque chirurgical ¾Si le cas est un personnel: éviction rapide pendant la phase contagieuse ( 3 à 5 jours d’antibiothérapie adaptée) Conduite à tenir en cas de coqueluche en établissement de santé (2) Information ¾ Information des médecins , para médicaux….. ¾ Prévenir la médecine du travail ¾ Informer la population exposée Recherche de la population exposée ¾ Sujet contact: sujet ayant eu un contact face à face ou prolongé avec un cas dans les 3 premières semaines d’évolution de la maladie Cas personnel: sujets contacts : patients du service, collègues , visiteurs Cas patients: sujet contacts: voisin de chambre, personnel de soins, visiteurs Merci de votre attention