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Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 1/13
Mines Maths 2 PC 2015 — Corrigé
Ce corrigé est proposé par Juliette Brun Leloup (Professeur en CPGE) ; il a été
relu par Kévin Destagnol (ENS Cachan) et Benoît Chevalier (ENS Ulm).
Le but du sujet est d’étudier les suites de Fibonacci (Fn(λ))nZet de Lucas
(Ln(λ))nZgénéralisées où λest un réel tel que e
λ=λ2+λ16= 0. Elles vérifient
sur Nune même relation de récurrence linéaire d’ordre 2 donnée par
n>0un+2 = (1 + 2λ)un+1 e
λ un
Elles diffèrent par leurs deux premiers termes dans Net sont définies dans Z\Npar
n>1 Fn(λ) = Fn(λ)e
λnet Ln(λ) = Ln(λ)e
λn
On retrouve les suites de Fibonacci (Fn)nZet de Lucas (Ln)nZlorsque λ= 0.
La première partie établit quelques résultats sur les matrices Jréelles carrées
de taille 2, non multiple de l’identité, et vérifiant J2= (5/4)I. On fixe une telle
matrice Jdans toute la suite.
La deuxième partie a pour but de généraliser à Zla « formule de Moivre »
admise par l’énoncé sur N:
nZR(λ)n= Fn(λ) J + 1
2Ln(λ)I où R(λ) = J + λ+1
2I
Pour cela, on montre que R(λ)est inversible et on calcule R(λ)1, puis on
établit deux nouvelles relations de récurrence où sont imbriqués les termes des
suites (Fn(λ))n>1et (Ln(λ))n>1.
Dans la troisième partie, on établit des identités remarquables sur les suites
de Fibonacci et de Lucas généralisées. Dans un premier temps, des calculs
matriciels fournissent les formules sommatoires
nN
n
P
k=0 e
λkFn2k(λ) = 0 et
n
P
k=0 e
λkLn2k(λ) = 2 Fn+1(λ)
Dans un second temps, on fait le lien avec les suites de Fibonacci et de Lucas
standard via les formules
nZk>1 UnLk1
Lk=5n
2
Lk
nUnk avec U = F ou L
Enfin, dans l’unique question de la dernière partie, on utilise les identités re-
marquables précédentes pour démontrer que la famille de réels
pk=Li
2
L2i(nk)
Li(2n+1)
pour k∈ {0,1,...,2n}
définit une probabilité.
Ce sujet très calculatoire fait intervenir les suites mais aussi un peu d’algèbre
linéaire et un soupçon de probabilités. Il fait essentiellement appel au programme de
première année.
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Indications
Partie I
2 Résoudre l’équation matricielle J2=5
4I en posant J = a b
c da,b,c,dsont
quatre inconnues réelles.
3 Revenir à la définition pour démontrer que la famille (I,J) est libre : considérer λ
et µdeux réels tels que λJ + µI= 0 et montrer que λ=µ= 0.
Partie II
4 Effectuer la division euclidienne de X + λ+1
22par X25
4.
5 Ne pas tenir compte de l’indication de l’énoncé « en déduire » et faire le calcul
directement.
6 Comme λest un élément de C, isoler la matrice I d’un côté de l’égalité à partir
de la relation (8) et mettre en facteur R(λ)de l’autre côté de l’égalité.
7 Calculer de deux façons différentes R(λ)n+1 et conclure en utilisant l’indépen-
dance de la famille (J,I)sur M2(R).
8 Démontrer le résultat par récurrence en utilisant les formules obtenues aux ques-
tions 6 et 7 et les formules (3) et (4) données par l’énoncé.
Partie III
10 Utiliser le résultat de la question 9 en remarquant que Jet R(λ)commutent.
11 Faire apparaître W(λ)dans la somme que l’on cherche à calculer puis montrer
que IW(λ)n
P
k=0
W(λ)k=IW(λ)n+1 et conclure en utilisant la question 10.
12 Utiliser le résultat établi à la question 11, la formule de Moivre et la liberté de la
famille (J,I)pour obtenir les valeurs des deux sommes.
13 Suivre l’indication de l’énoncé en exprimant, à l’aide de la formule (2), Lk+1(λ)
et Lk+2(λ)en fonction de Lk1(λ),Lk(λ)et Lk+1(λ)dans la deuxième colonne
de k+1(λ). Conclure en utilisant les propriétés du déterminant pour faire appa-
raître k(λ).
14 Revenir à la formule de la définition du déterminant d’une matrice de M2(R)
pour faire apparaître la formule demandée dans le calcul de k(λ).
15 Transformer la partie droite de l’égalité en utilisant la formule de Moivre ainsi
que les propriétés admises par l’énoncé. Obtenir alors la partie gauche de l’égalité.
16 Partir de l’égalité établie à la question 15 mise à la puissance 2n. Utiliser la
formule de Moivre pour transformer la partie gauche de l’égalité. Remarquer la
commutativité des matrices Jet R(0) pour transformer celle de droite. Conclure
avec la liberté de la famille (J,I)dans M2(R).
Partie IV
17 Suivre l’indication de l’énoncé pour démontrer que 2n
P
k=0
pk= 1. Écrire Li(2n+1)
sous forme de somme à l’aide de la formule (14) puis du résultat de la ques-
tion 12. Utiliser les propriétés démontrées à la question 14 et la relation (13) pour
transformer les termes sommés et faire apparaître le résultat demandé.
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I. Préliminaires
1Soit λ∈ C. Appliquons les formules (1) et (2) données par l’énoncé à n= 1 :
F2(λ) = (1 + 2λ) F1(λ) + (1 λλ2) F0(λ)
L2(λ) = (1 + 2λ) L1(λ) + (1 λλ2) L0(λ)
d’où λ∈ C F2(λ) = 1 + 2λet L2(λ) = 2λ2+ 2λ+ 3
2Posons J = a b
c da,b,c,dsont quatre inconnues réelles. On a
J2=a2+bc ab +bd
ca +dc cb +d2
donc J2=5
4I
a2+bc = 5/4
b(a+d) = 0
c(a+d) = 0
d2+cb = 5/4
Considérons le cas où a+d= 0. Le système est équivalent à
(a2+bc =5
4
d=a
En particulier, si l’on choisit a=d= 0 la première équation devient bc = 5/4et on
trouve une infinité de solutions possibles.
Les matrices J = 0b
5
4b0!pour bRsatisfont la condition c).
Il est inutile dans cette question de donner la forme générale de toutes les
matrices vérifiant J2= (5/4) I. Il suffit d’en donner une infinité qui convient,
ce qui est plus simple. Géométriquement, on peut penser à toutes les symé-
tries par rapport à une droite dans le plan. Il y en a une infinité. Il suffit de
rajouter un coefficient 5/2en facteur pour avoir une matrice J.
3Montrons que les matrices I et Jsont linéairement indépendantes sur M2(R).
Soient λet µdeux réels tels que
λJ + µI= 0
Si λ6= 0, alors J = µ
λI. Comme Jn’est pas multiple de I d’après la condition c),
nécessairement λ= 0. Il ne reste que µI= 0 puis µ= 0 :
Les matrices I et Jsont linéairement indépendantes sur M2(R).
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II. Formule de Moivre généralisée
4Soit λ∈ C. Effectuons la division euclidienne du polynôme (X + λ+ 1/2)2par
le polynôme X25/4. Le reste de la division doit ainsi être un polynôme de degré
inférieur ou égal à 1. On a
X + λ+1
22= X2+ (2λ+ 1)X + λ2+λ+1
4
= X25
4+ (2λ+ 1)X + λ2+λ+3
2
En posant Q=1et T = (2λ+1)X+λ2+λ+3
2, on a trouvé
deux polynômes Q et T de R[X] tels que
X + λ+1
22=X25
4Q(X) + T(X)
5Soit λ∈ C. On a R(λ) = J + (λ+ 1/2) I. Comme les matrices Jet I commutent
et comme J2= 5/4I,
R(λ)2= J2+ (2λ+ 1) J + λ2+λ+1
4I
= (2λ+ 1) J + λ2+λ+3
2I
= (1 + 2λ) R(λ)(1 + 2λ)λ+1
2I+λ2+λ+3
2I
R(λ)2= (1 + 2λ) R(λ) + (1 λλ2)I
L’énoncé voudrait en fait que l’on utilise ici les polynômes de matrices,
mais ils sont hors programme en PC. Pour vous présenter ce que le concep-
teur du sujet attendait (mais pas les correcteurs !), voici d’abord un bref
complément. Si P =
n
P
k=0
akXkest un polynôme de R[X] et Mune matrice de
M2(R), alors on définit P(M) par
P(M) =
n
P
k=0
akMk
où les puissances de matrices sont définies par récurrence par
M0=I et pour tout entier k>0,Mk+1 = MkM
Pour répondre à la question 5, on applique à la matrice Jla formule
obtenue à la question 4 :
J + λ+1
2I2=J25
4I+ (2λ+ 1) J + λ2+λ+3
2I
Par définition de R(λ)et d’après le choix de la matrice J, il s’ensuit que
R(λ)2= (2λ+ 1) J + λ2+λ+3
2I
= (1 + 2λ) R(λ) + (1 λλ2)I
en reprenant le même calcul que précédemment.
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