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Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 1/21
Centrale Maths 2 PC 2003 — Corrigé
Ce corrigé est proposé par Walter Appel (Professeur en CPGE) ; il a été relu par
Antoine Gloria (École Polytechnique) et Jean Starynkévitch (ENS Cachan).
Ce sujet, assez long, est composé de cinq parties largement indépendantes. Toutes
les questions délicates contiennent suffisamment d’indications et l’énoncé correct de
la formule de Taylor avec reste intégral est fort gentiment rappelé. Par ailleurs,
certaines parties (la deuxième notamment) sont des « hors-programme classiques » :
ils ont été vus par un grand nombre d’élèves en exercice, problème ou séance de TD.
Ainsi, la plus grande difficulté de ce problème est sa longueur ; pour cela, pas de
miracle : seule une connaissance du cours ne laissant pas de place à l’hésitation et
un entraînement intensif aux diverses techniques d’algèbre et d’analyse permettent
d’être rapide et de s’en tirer un jour d’écrit.
Plusieurs questions d’algorithmique (ne nécessitant aucune connaissance spéci-
fique mais seulement un peu de bon sens mathématique) et d’applications numériques
sont présentes ; les bons candidats, à l’aise dans les calculs, doivent se jeter dessus
car elles rapportent d’autant plus de points qu’elles sont souvent mal traitées !
Voyons le contenu des cinq parties :
Une première partie d’algèbre linéaire, sans surprise, propose d’étudier une
famille de matrices paramétrées.
Une deuxième partie établit quelques propriétés « classiques » (c’est-à-dire hors
programme, mais qui devraient être sues par tous les candidats) des matrices
symétriques et définies positives (qui sont au programme en filière MP mais
pas en PC).
La troisième partie démontre un théorème de décomposition M = L tL
d’une matrice définie positive Men un produit d’une matrice triangulaire
inférieure Let de sa transposée (c’est la factorisation de Choleski). La preuve,
par récurrence, est par ailleurs constructive, c’est-à-dire qu’elle se transpose
sous la forme d’un algorithme simple que l’on demande de décrire en dernière
question.
La courte partie IV spécialise les résultats précédents au cas des matrices
« tridiagonales » de la partie I. La dernière question propose de dénombrer
les opérations nécessaires pour résoudre un système linéaire.
Enfin, la cinquième partie montre comment utiliser les résultats précédents pour
résoudre numériquement (de manière approchée) une équation différentielle
linéaire simple. Des applications numériques y sont demandées.
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Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 2/21
Indications
I.A.2 Développer selon la première colonne pour obtenir le premier terme,
puis selon la première ligne pour le terme restant.
I.A.3 Employer la même méthode qu’à la question précédente.
I.A.4 Raisonner par récurrence.
I.B.3 Penser à une récurrence finie.
I.B.4 La valeur de x1fixe toutes les autres composantes. Remarquer que Aest
diagonalisable car symétrique et réelle.
II.B.2 Le déterminant de Aest égal au produit de ses valeurs propres.
II.D.3 Utiliser les deux questions précédentes.
II.E.2 Écrire la i0
eligne du système.
II.E.3 Montrer que, dans tous les cas, |1λ|<1et en déduire que λ > 0.
III.B.1 Remarquer que M1est symétrique et définie positive.
III.B.2 Observer que tw w =txM1
1x.
III.C.1 Faire un calcul explicite pour n= 3, puis conjecturer le résultat général.
III.C.2.b Utiliser la question III.C.1 pour calculer le premier déterminant.
IV.A.1 Montrer que west de la forme w=t( 0,...,0, wn1).
IV.B.1 Utiliser la formule de la question III.A pour calculer L2, puis mettre
en œuvre l’algorithme de la partie III pour calculer L3.
IV.B.2.c Remarquer que les seuls coefficients non nuls de Lnsont ceux situés sur la
diagonale et ceux situés immédiatement en dessous.
V.A.1 Majorer le reste intégral grâce à une inégalité triangulaire. Si θ < 0, poser
θ=θet effectuer le changement de variable t=tpour se ramener au
cas précédent.
V.B.2 Trouver une base de l’espace vectoriel des solutions de E; montrer que si u
est solution du problème (4), alors ses coordonnées dans cette base sont
entièrement déterminées.
V.B.3 Montrer que u′′ est de classe C2.
V.C.1 Exprimer l’équation (5)pour k[[ 2 ; n1 ]] et en déduire la valeur de α.
V.C.2 Montrer que α < 1
2.
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Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 3/21
I. Une famille de matrices symétriques
I.A.1 Calculons directement
P2(X) = X22X + 1 α2
Le discriminant réduit de ce polynôme est ∆ = α2et, comme α > 0, ses racines sont
λ= 1 αet λ+= 1 + α.
sp (A2) = {1α; 1 + α}
Cherchons maintenant les vecteurs propres associés à la valeur propre 1α.
On doit résoudre le système
1α
α1x
y= (1 α)x
y
c’est-à-dire α(xy) = 0
α(xy) = 0
d’où, puisque α6= 0 x=y
De même, les vecteurs propres associés à la valeur propre 1 + αvérifient, avec les
mêmes notations, x=y.
Les sous-espaces propres sont E1α= Vect 1
1et E1+α= Vect 1
1.
Le calcul de P3est lui aussi immédiat : on développe par exemple sur la première
colonne pour obtenir
P3(X) = (1 X) P2(X) + α(α)(1 X)
= (1 X)(X22X + 1 2α2)
soit P3(X) = X3+ 3X2+ (2α23)X + 1 2α2
Comme nous l’avons vu avant développement complet du polynôme, 1est racine
de P3; on calcule ensuite les racines du polynôme X22X + 1 2α2et on obtient
sp (A3) = {1 ; 1 2α; 1 + 2α}
Enfin, un calcul mené de la même manière que pour A2montre que les sous-espaces
propres associés à A3sont respectivement
E1= Vect
1
0
1
E1α= Vect
1
2
1
et E1+α= Vect
1
2
1
I.A.2 Développons le déterminant P4(X) selon la première colonne
P4(X) = (1 X) P3(X) + α
α0 0
α1Xα
0α1X
Le développement de ce déterminant selon la première ligne donne le résultat
P4(X) = (1 X) P3(X) α2P2(X)
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Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 4/21
I.A.3 On peut utiliser la même tactique : on développe le déterminant selon la
première colonne, ce qui mène à
Pn+2 = (1 X) Pn+1 (X) + α
α0 0 ··· 0
α1Xα....
.
.
0α1X...0
.
.
..........α
0··· 0α1X
puis l’on développe le dernier déterminant selon la première ligne, ce qui donne
immédiatement
n>2 Pn+2(X) = (1 X) Pn+1(X) α2Pn(X)
I.A.4 Remarquons que, pour tout n>2,
Pn+2(1) = α2Pn(1) avec α26= 0.
Par conséquent, puisque P2(1) = α26= 0 et P3(1) = 0 et par une récurrence
immédiate
(Pn(1) 6= 0 si nest pair
Pn(1) = 0 si nest impair
Conclusion : 1sp (An)nest impair.
I.B.1 La première ligne du système linéaire Anx=λx s’écrit
x1αx2=λx1
d’où x2=1λ
αx1
I.B.2 Écrivons de même la deuxième ligne du système linéaire Anx=λx :
αx1+x2αx3=λx2
soit x3=x1+1λ
αx2
En remplaçant dans cette expression x2par sa valeur précédemment établie,
on obtient
x3=(1 λ)2α2
α2x1
c’est-à-dire x3=P2(λ)
α2x1
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