Commentaires des programmes - Ambassade de France au Liban

Service de Coopération et d’Action Culturelle
Institut Français, rue de Damas, Beyrouth
- www.ambafrance-lb.org
INSPECTION GENERALE DE L'EDUCATION NATIONALE
Groupe Histoire Géographie
SERVICE DE COOPERATION ET DACTION CULTURELLE
Service de lEnseignement Français
PROGRAMMES D’HISTOIRE ET DE GÉOGRAPHIE
CLASSE DE TERMINALE GÉNÉRALE
Commentaires des programmes
Option internationale du baccalauréat
Sections arabes au Liban
En histoire : le programme sera traité en 57 à 62 heures
Regards historiques sur le monde actuel
Thème 1 Le rapport des sociétés avec leur passé (10-11 heures)
Les mémoires de la présence ottomane au Liban : il s’agit de comprendre la contribution de
l’héritage historique, politique et culturel de l’empire ottoman, dans la diversité de ses traces et de
ses marques, dans la mémoire libanaise contemporaine. La mise en œuvre peut se faire par le biais
des héritages historiques, de la culture sous toutes ses formes (arts, littérature, gastronomie …) de la
langue, du patrimoine architectural et des tentatives de préservation dont il a fait l’objet, ainsi que
de la volonté française, à partir du mandat de 1920, de minimiser la réalité de l’influence ottomane
sur le Liban.
On distinguera trois temps dans l’étude des mémoires de la présence ottomane au Liban.
C’est, d’abord, le temps long de l’empire, de son administration, de son empreinte sur la société, la
culture, la religion. On insistera sur ce qui demeure d’un temps qui semble s’effacer avec la Grande
Guerre.
C’est, ensuite, la période qui va de la fin de l’empire ottoman à l’indépendance du Liban. Du
Mandat à la Seconde guerre mondiale et à ses convulsions, plusieurs mémoires du temps de
l’empire émergent, complémentaires, concurrentes, ou conflictuelles, en rapport avec l’histoire de
ces années-là.
C’est enfin le Liban de l’Indépendance, des enjeux et des conflits, une mémoire à tendance plus
patrimoniale semble prendre forme et rang, dans une redécouverte d’un monde et d’un temps qui ne
laisse plus de place aux témoins disparus.
Les mémoires de la Seconde Guerre mondiale : la mise en œuvre est identique au programme
NOIB.
Les mémoires de la guerre civile libanaise.
Malgré l’existence de mémoires parallèles et de nombreuses manifestations mémorielles à travers
différents domaines (cinéma, littérature, recherche universitaire…), le processus de construction
d’une mémoire collective faisant consensus à l’échelle nationale en est encore à ses balbutiements.
Les souvenirs traumatiques de cette période récente demeurent très vifs. La constitution d’une
mémoire nationale se heurte aux limites du système confessionnel et empêche l’émergence d’une
véritable société civile. La mise en œuvre de la question pourrait se faire en collaboration avec le
programme de langue et littérature arabes. Le thème « pouvoir et liberté » y est, en effet, abordé par
le biais de la littérature de guerre qui est une thématique très importante dans le corpus littéraire
libanais.
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Les enseignants veilleront à utiliser la variété des sources par lesquelles s’expriment les mémoires,
qu’elles soient individuelles ou collectives (cinéma, presse, chansons populaires, pièces de
théâtre…). Dans le cadre de l’épreuve orale, cette question est particulièrement adaptée à la
préparation à toutes formes d’argumentation.
Thème 2 Idéologies et opinions de la fin du XIXe siècle à nos jours (8-9 heures)
Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques en France et dans le monde de la fin
du XIXe siècle à nos jours : la mise en œuvre est identique au programme NOIB.
En ce qui concerne la deuxième mise en œuvre (Médias et opinion publique dans les grandes crises
politiques au Liban de la fin du XIXe siècle à nos jours), les professeurs sont libres de choisir les
exemples qui leur apparaissent les plus pertinents pour mener à bien cette étude. Ils ne doivent pas
s’appliquer à une présentation exhaustive mais s’appuyer sur des événements concrets pour faire
ressortir les grandes lignes d’évolution du rapport entre les canaux de diffusion de l’information et
la construction de l’opinion publique. Ils doivent poser la question de la formation de l’opinion
publique et de sa relation à la sphère politique. Il ne faut pas écarter la question de la temporalité
entre le choc de l’événement qui est advenu, sa réception immédiate, la maturation de l’opinion
publique et la construction d’une réaction collective dans l’espace public.
Le traitement de la mise en œuvre s’effectue au moyen d’études de cas dont le choix est laissé aux
enseignants en fonction de la périodisation (on se reportera à l'annexe 1).
Thème 3 Puissances et tensions dans le monde de 1918 à nos jours (12-13 heures)
La question portant sur « les chemins de la puissance » (États-Unis et Chine) demeure
identique au programme NOIB.
Le traitement de la seconde question, " un foyer de conflits ", est identique au programme
NOIB à l’exception d’une mise en perspective finale qui permet d’approfondir le cas du Liban dans
son environnement géographique et géopolitique.
En introduction, il convient de s’interroger sur la notion de frontière au Proche et au Moyen
Orient.
La mise en perspective finale doit faire prendre conscience que la diversité des causes de tensions et
de conflit dans la région peut être appréhendée à travers une approche multi scalaire et plurielle du
territoire libanais.
La mise en œuvre privilégie l’étude de cartes à différentes échelles pour montrer la pluralité
culturelle et économique, en lien avec les héritages historiques et l’évolution de la situation
géopolitique du Liban dans son espace régional. L’étude d’une carte illustrant la géopolitique du
Moyen-Orient, tout particulièrement les conséquences du conflit israélo-palestinien au Liban, peut
être l’occasion de revenir sur les événements qui ont abouti aux accords du Caire (1969) qui
reconnaissent la présence militaire palestinienne au Liban.
Le thème se prête également à la préparation des élèves à la démarche du débat argumenté.
Thème 4 - Les échelles de gouvernement dans le monde de la fin de la Seconde Guerre
mondiale à nos jours (11-12 heures)
Le thème est identique au programme NOIB.
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Thème 5 Gouverner le Liban de l’indépendance à nos jours (16-17h)
La première question se décline en plusieurs mises en œuvre. Il convient tout d'abord de revenir sur
l'affirmation de l'indépendance du Liban passant par sa reconnaissance à l'échelle internationale : le
Liban fait partie des pays fondateurs de la Ligue arabe et compte au nombre des membres
fondateurs de l'ONU. L'acte constitutif de la Ligue arabe est signé le 22 mars 1945. Le texte du
Pacte de la Ligue des États arabes pose les principes suivants : "Renforcer les liens entre les États
arabes sur la base du respect de l'indépendance et de la souveraineté de ces États [.] " et " Tout État
membre s'engage à respecter le régime de gouvernement établi dans les autres pays membres ".
Le Liban y voit reconnue son identité propre (pays arabe, de langue arabe, mais multiculturel et
pluriconfessionnel) son territoire et sa souveraineté. À l'instigation des États-Unis et du Royaume-
Uni en effet, le Liban (comme l'Égypte, l'Arabie Saoudite et la Syrie) déclare la guerre à
l'Allemagne et au Japon (fin février 1945). Il figure ainsi parmi les 50 États fondateurs de l'ONU.
Ceci s'avère un atout certain quand le Conseil de sécurité examine la plainte conjointe du Liban et
de la Syrie pour exiger l'évacuation totale des troupes étrangères de leur territoire. Cette première
mise en œuvre se clôt donc sur les réticences françaises à quitter le territoire libanais. La France
reste préoccupée par les ambitions de son allié britannique au Levant. Les derniers militaires
français évacuent le Liban le 31 décembre 1946, occasionnant l'inauguration d'une plaque
commémorative sur les bords du Nahr al-Kalb. Le Liban est désormais pleinement souverain.
La deuxième mise en œuvre peut s'appuyer sur une rapide chronologie afin de faciliter le repérage
entre les présidences successives. Le Pacte national est étudié (on se reportera à l’annexe 2).
Considéré comme le pilier de la vie politique du Liban souverain, c'est un consensus oral entre
élites libanaises établissant un partage des pouvoirs sur une base confessionnelle (à partir du
recensement discutable de 1932). Le Pacte national concerne aussi l'indépendance du pays. Les
chrétiens maronites, en effet, renoncent à placer le Liban sous la protection d'une puissance
occidentale (la France avant tout) tandis que les musulmans sunnites abandonnent tout projet de
grande Syrie et d'unité arabe. La Constitution de 1926 est conservée garantissant les droits de
l'Homme et la démocratie. Elle est révisée pour effacer toute référence au Mandat.
La troisième mise en œuvre doit avant tout s'attacher à analyser la difficulté à maintenir des
institutions démocratiques stables par un État tiraillé entre le maintien d’un équilibre confessionnel
qui ne tient pas compte des évolutions sociales et démographiques, la persistance des allégeances
claniques et familiales, et les répercussions d'une situation régionale et ses nombreuses évolutions
(Guerre froide et conflits israélo-arabes).
La deuxième question (Gouverner le Liban de 1975 aux accords de Taëf) ne consiste pas en l'étude
de plus de 15 ans de guerre proprement dits. Cependant, l'étude d'un axe chronologique peut
permettre l'analyse des causes profondes et la présentation synthétique de la complexité de ce
conflit aux dimensions multiples : civile, régionale et internationale. Il s'agit ensuite de montrer
dans la deuxième mise en œuvre la paralysie de l'État libanais qui entérine l’éclatement
confessionnel et l’exacerbation des tensions communautaires ainsi que l’escalade de la violence (on
se reportera à l’annexe 2).
La troisième mise en œuvre doit insister sur l’importance des accords de Taëf dans le retour de
l’État. Adoptés par 59 députés le 24 octobre 1989, ces accords sont suivis de l'adoption par les
députés d'importants amendements constitutionnels, comme la parité entre chrétiens et musulmans
dans la représentation parlementaire.
La IIe République libanaise est mise en place.
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Une nouvelle intervention syrienne est lancée en 1990, à la demande de la présidence libanaise avec
l'accord tacite des États-Unis sur le point de s’engager dans la première guerre du Golfe. Cette
intervention vise le général Aoun, dont les projets politiques ont été rejetés et qui a lancé l'armée
contre les milices qui lui sont hostiles.
La première mise en œuvre de la troisième question (Gouverner et reconstruire le Liban après 1990)
doit aborder le désarmement des milices, les lois d’amnistie signées en 1991 ainsi que les traités
syro-libanais signés la même année. Ceux-ci reconnaissent l'indépendance du Liban d'une part et
consacrent l'influence (politique, militaire et socio-économique) de la Syrie d'autre part. L'influence
étrangère ne se limite pas à celle de la Syrie. La résolution 1559 de l'ONU et la guerre israélo-
libanaise de 2006, dite " guerre des trente-trois jours ", en sont autant d'illustrations. Le Liban reste
le jeu des acteurs régionaux. Si Israël se retire du Sud-Liban (23 mai 2000), les cartes sont
redistribuées en faveur du Hezbollah qui se présente comme le garant de l'intégrité du territoire
libanais.
La deuxième mise en œuvre sera abordée par le biais d’une étude de cas consacrée à la " Révolution
du Cèdre " (appelée aussi le " printemps libanais ", ou encore, le " printemps de Beyrouth ") de
2005 et à ses répercussions sur la recomposition du paysage politique national sur la base de deux
coalitions principales : le Mouvement du 14 mars et l'Alliance du 8 mars.
Issue de la société civile, cette révolution illustre une prise de conscience et une mobilisation
citoyenne fortes. Il s'agit de montrer la difficulté de parvenir à un consensus politique à partir
d'intérêts nationaux et régionaux opposés. Depuis la vie politique libanaise connait une succession
de périodes de crise (assassinats d'hommes politiques ou d'intellectuels) et d'apaisement (accord de
Doha du 21mai 2008) où l'État peine à imposer toute son autorité.
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En géographie : le programme sera traité en 57 à 62 heures
Mondialisation et dynamiques géographiques des territoires
En ce qui concerne la deuxième mise en œuvre de la deuxième question du thème 2 : Les espaces
maritimes : approche géostratégique, la situation politique, diplomatique et militaire de la
Méditerranée fait l’objet d’un développement appuyé sur des cartes à plusieurs échelles et aux
différents moments de l’histoire contemporaine, en relation avec le programme d’histoire.
L’exemple du canal de Suez y est étudié.
La question des migrations en Méditerranée peut aussi fournir une étude de cas, dans le cadre
général des relations entre l’espace méditerranéen et l’Union européenne.
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