Service de Coopération et d’Action Culturelle
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Thème 5 – Gouverner le Liban de l’indépendance à nos jours (16-17h)
La première question se décline en plusieurs mises en œuvre. Il convient tout d'abord de revenir sur
l'affirmation de l'indépendance du Liban passant par sa reconnaissance à l'échelle internationale : le
Liban fait partie des pays fondateurs de la Ligue arabe et compte au nombre des membres
fondateurs de l'ONU. L'acte constitutif de la Ligue arabe est signé le 22 mars 1945. Le texte du
Pacte de la Ligue des États arabes pose les principes suivants : "Renforcer les liens entre les États
arabes sur la base du respect de l'indépendance et de la souveraineté de ces États [.] " et " Tout État
membre s'engage à respecter le régime de gouvernement établi dans les autres pays membres ".
Le Liban y voit reconnue son identité propre (pays arabe, de langue arabe, mais multiculturel et
pluriconfessionnel) son territoire et sa souveraineté. À l'instigation des États-Unis et du Royaume-
Uni en effet, le Liban (comme l'Égypte, l'Arabie Saoudite et la Syrie) déclare la guerre à
l'Allemagne et au Japon (fin février 1945). Il figure ainsi parmi les 50 États fondateurs de l'ONU.
Ceci s'avère un atout certain quand le Conseil de sécurité examine la plainte conjointe du Liban et
de la Syrie pour exiger l'évacuation totale des troupes étrangères de leur territoire. Cette première
mise en œuvre se clôt donc sur les réticences françaises à quitter le territoire libanais. La France
reste préoccupée par les ambitions de son allié britannique au Levant. Les derniers militaires
français évacuent le Liban le 31 décembre 1946, occasionnant l'inauguration d'une plaque
commémorative sur les bords du Nahr al-Kalb. Le Liban est désormais pleinement souverain.
La deuxième mise en œuvre peut s'appuyer sur une rapide chronologie afin de faciliter le repérage
entre les présidences successives. Le Pacte national est étudié (on se reportera à l’annexe 2).
Considéré comme le pilier de la vie politique du Liban souverain, c'est un consensus oral entre
élites libanaises établissant un partage des pouvoirs sur une base confessionnelle (à partir du
recensement discutable de 1932). Le Pacte national concerne aussi l'indépendance du pays. Les
chrétiens maronites, en effet, renoncent à placer le Liban sous la protection d'une puissance
occidentale (la France avant tout) tandis que les musulmans sunnites abandonnent tout projet de
grande Syrie et d'unité arabe. La Constitution de 1926 est conservée garantissant les droits de
l'Homme et la démocratie. Elle est révisée pour effacer toute référence au Mandat.
La troisième mise en œuvre doit avant tout s'attacher à analyser la difficulté à maintenir des
institutions démocratiques stables par un État tiraillé entre le maintien d’un équilibre confessionnel
qui ne tient pas compte des évolutions sociales et démographiques, la persistance des allégeances
claniques et familiales, et les répercussions d'une situation régionale et ses nombreuses évolutions
(Guerre froide et conflits israélo-arabes).
La deuxième question (Gouverner le Liban de 1975 aux accords de Taëf) ne consiste pas en l'étude
de plus de 15 ans de guerre proprement dits. Cependant, l'étude d'un axe chronologique peut
permettre l'analyse des causes profondes et la présentation synthétique de la complexité de ce
conflit aux dimensions multiples : civile, régionale et internationale. Il s'agit ensuite de montrer
dans la deuxième mise en œuvre la paralysie de l'État libanais qui entérine l’éclatement
confessionnel et l’exacerbation des tensions communautaires ainsi que l’escalade de la violence (on
se reportera à l’annexe 2).
La troisième mise en œuvre doit insister sur l’importance des accords de Taëf dans le retour de
l’État. Adoptés par 59 députés le 24 octobre 1989, ces accords sont suivis de l'adoption par les
députés d'importants amendements constitutionnels, comme la parité entre chrétiens et musulmans
dans la représentation parlementaire.
La IIe République libanaise est mise en place.