Service de Coopération et d’Action Culturelle
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INSPECTION GENERALE DE L'EDUCATION NATIONALE
Groupe Histoire Géographie
SERVICE DE COOPERATION ET DACTION CULTURELLE
Service de lEnseignement Français
PROGRAMMES D’HISTOIRE ET DE GÉOGRAPHIE
CLASSE DE PREMIERE GÉNÉRALE
Commentaires des programmes
Option Internationale franco-libanaise du baccalauréat
En classe de première, les élèves disposent du même volume horaire que les élèves NOIB. De ce fait,
tout aménagement se fait à volume horaire constant et donc aux dépens de questions traitées dans le
programme NOIB.
Les professeurs doivent s’assurer d’avoir traité l’ensemble des questions pour que les élèves disposent
des fondements nécessaires pour aborder l’année de terminale. La logique de l’exemplarité a été
conservée pour illustrer la complexité des situations. Il semble donc nécessaire d’énoncer clairement
aux élèves les enjeux de chaque question en introduisant la leçon et en posant la démarche entreprise
par le professeur, surtout dans un contexte d’enseignement bilingue chaque leçon amène à
mobiliser un vocabulaire spécifique pour décrire des phénomènes complexes.
En histoire : le programme sera traité en 57 à 62 heures
Le programme se construit autour de problématiques élaborées qui nécessitent de nouvelles mises en
œuvre pédagogiques. Par ailleurs, il faut rappeler que dans l’esprit de l’option internationale du
baccalauréat, l’histoire contemporaine du Liban est un des thèmes principaux du programme de
terminale pour que des sujets du baccalauréat puissent porter sur l’État spécifique à l’option.
Le programme pose deux difficultés : le risque du trop-plein de l’information et l’actualité de
certaines questions, qui renvoient à un présent qu’il ne faut pas évacuer pour éviter la confrontation
entre le savoir d’apprentissage et le savoir social, dans l’esprit d’un travail de démonstration rien
n’est imposé et tout est possible.
Thème 1 Croissance économique, mondialisation et mutations des sociétés depuis le milieu du
XIXème siècle (9-10 heures)
La première question présente les grandes phases de la croissance économique et l’affirmation
d’économies-monde successives. À chaque fois, rapidement, le professeur est invité à rappeler la
place qu’occupe le Liban au sein de ces processus pour permettre aux élèves de le localiser dans la
dynamique économique mondiale.
Il est notamment nécessaire de revenir sur la « Question d'Orient » afin d'aborder la crise que traverse
le territoire du Mont Liban de 1840 à 1860. Celle-ci voit la fin de la symbiose entre druzes et
maronites avec la mise en place des deux Caïmacamats (une province maronite au Nord, une province
druze au Sud), sur fond de rivalité entre les Français (alliés à l'Égypte) et les Anglais (alliés à l'Empire
ottoman) pour le contrôle de la route des Indes.
La deuxième question traite des mutations des sociétés depuis le milieu du XIXe siècle. Dans un
premier temps, on traitera l'étude de cas consacrée à la soie. Celle-ci montre comment l'industrie de
la soie participe à la modernisation de l'économie du Mont-Liban à partir de 1839, que ce soit par les
techniques de production modernes venant de France (et notamment de Lyon), par le développement
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d’une quasi monoculture (du mûrier et du vers à soie) ou que ce soit par les techniques de
commercialisation (relations entre les ports de Beyrouth et de Marseille). Il s'en suit des changements
sociaux importants avec le développement d'une bourgeoisie urbaine locale et un nombre croissant
de salariés et d'ouvriers (rôle des femmes). Enfin, cette activité profite nettement plus aux chrétiens
qu'aux musulmans, accentuant les clivages déjà existants.
Dans un deuxième temps, l'étude de la diaspora libanaise s'impose. Le régime de la Mutassarrifiya
est mis en place en 1861 au Mont-Liban. Une vague d'immigration commence vers l'Égypte puis vers
les « Amériques ». On montrera que ce sont les petits paysans maronites qui émigrent le plus en raison
de la rupture de la symbiose socio-économique avec les druzes et de ses conséquences.
Vers 1930, la diaspora compte près d'un million de Libanais. Elle est majoritairement composée de
chrétiens, mais s'est élargie aux autres confessions (près de la moitié en Amérique latine, au Brésil et
en Argentine surtout ; un quart aux États-Unis ; le reste entre l'Australie, l'Afrique noire et l'Europe).
Enfin, à partir des années 1950 et 1960, s'affirme une « fuite des cerveaux », non seulement vers les
pays récepteurs traditionnels, mais aussi vers de nouvelles destinations, en particulier les pays du
Golfe. À l'origine de ce nouveau flux : le développement rapide des économies pétrolières. La guerre
civile de 1975 le renforce. De nombreuses études de cas sont possibles.
L'influence des immigrés libanais dans le pays d'accueil, comme en Afrique de l'Ouest, ainsi que les
liens entre la diaspora et le Liban sont deux axes à privilégier.
Thème 2 La guerre au XXème siècle (16-17 heures)
Dans la première mise en œuvre sur l’expérience de vie combattante dans la Première Guerre
mondiale (vie et mort des combattants / mobilisation de l’arrière), il semble opportun d'étudier la
tentative de forcer le détroit des Dardanelles, dans la plus large volonté de maitriser les détroits pour
assurer une meilleure communication entre le Royaume-Uni et la France et leur allié russe.
Il ne s'agit pas de s'attarder sur le détail des opérations dans la péninsule de Gallipoli, mais d'aborder
l'expérience des soldats venus d'Australie et de Nouvelle-Zélande, d'Inde ou de Terre-Neuve, et dont
témoignent les 31 cimetières gérés par le Commonwealth.
La démarche peut être complétée par les témoignages de soldats français de l'Armée d'Orient. Il est
possible, d'autre part, d'aborder la famine qui pèse sur les habitants du Mont-Liban et ses différentes
causes.
En ce qui concerne le génocide des Arméniens dans l'Empire ottoman, il convient de le replacer dans
la perspective de l'exacerbation de différents nationalismes au sein de l'Empire ottoman et de leur
répression
1
. En juin 1915, le Mutassarrif arménien catholique démissionne et est remplacé, en
opposition au statut du Mont-Liban, par un musulman sunnite. De nombreux rescapés s'installent
dans le Bilād al-Šām
2
comme en témoigne la ville d'Anjar, sur l'actuelle frontière libano-syrienne.
Le professeur doit traiter dans la deuxième mise en œuvre la place particulière du Liban dans la
Seconde guerre mondiale, comme acteur et comme enjeu.
Dans une séance, d’une à deux heures, il introduit la Seconde mondiale. Puis, il s'attache à présenter
la campagne du Levant (juin 1941) et son rôle-clé dans la bataille de Méditerranée.
1
Le mot génocide ne semble pas apparaître pas dans les programmes officiels libanais. Mais on note l'utilisation tantôt
des termes ibāda (extermination) ou majzara (massacre).
2
Globalement les actuels Liban et Syrie
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Une fois de plus, les Britanniques cherchent à protéger leurs intérêts et la route des Indes. La menace
vient des victoires de l'Afrika Korps de Rommel, de la percée allemande dans les Balkans et de
l'insurrection de l'Irak. En outre, Vichy décide d'accorder le droit aux forces allemandes d'utiliser les
ports, aéroports et chemins de fer du Bilād al-Šām pour acheminer des armes et du ravitaillement en
Irak.
Au Liban, la constitution est suspendue dès la déclaration de guerre. Il s'agit de montrer certes
l'affrontement entre gaullistes et vichystes mais aussi la nomination, en 1941, au poste de Haut-
commissaire au Levant du général Catroux, rallié de la première heure au général de Gaulle.
Cependant, il convient aussi d'aborder les tensions franco-britanniques, malgré l'alliance entre la
Grande-Bretagne et la France Libre. Les Britanniques voient dans l'indépendance de la Syrie et du
Liban le moyen de conforter leur influence dans la région.
La troisième mise en œuvre s’articule autour de la notion de « guerre d’anéantissement ». Ce terme,
d’abord utilisé contre le communisme, est progressivement étendu à tous les ennemis du nazisme. Il
change de nature avec l’extermination des Juifs et des Tziganes. Il est finalement retourné en 1945
par Hitler, contre son propre peuple, qui devrait disparaître avec lui du fait de son échec à dominer
l’Europe.
Ce point pourrait être présenté en conclusion de la réflexion sur la mise en œuvre de la « guerre
d’anéantissement », qui ne concerne en fait que le front oriental de la guerre en Europe continentale.
La deuxième question du thème 2 est consacrée à la guerre froide. La première mise en œuvre traite
de la guerre froide en tant que conflit idéologique, conflit de puissances à travers un lieu, une crise et
un conflit armé.
L'étude de la crise de Suez permet de montrer l'affaiblissement du Royaume-Uni et de la France,
puissances traditionnelles au Moyen-Orient, au profit des États-Unis et de l'URSS, les nouvelles
puissances mondiales et dans le cadre de la montée du « Tiers-monde » (conférence de Bandoeng,
1955).
Thème 3 Le siècle des totalitarismes (9-10 heures)
Le thème 3 est identique au programme NOIB.
Thème 4 Colonisation et décolonisation (14-15 heures)
Ce thème doit être ouvert par le commentaire de deux cartes régionales : la première en 1920 (traité
de Sèvres) et la seconde en 1946 (retrait des troupes françaises). Ces cartes permettent de rappeler
des éléments géopolitiques et de mettre en évidence les luttes d'influences franco-britanniques.
La première mise en œuvre concerne l’Empire français au temps de l’exposition coloniale de 1931.
La deuxième présente l'étude de la présence française au Liban et en Syrie sous la IIIe République.
En Afrique du Nord, la France maintient une domination coloniale. En revanche, au Liban et en Syrie,
le professeur doit montrer que son action, comme celle de la Grande-Bretagne, relève plus de
l'impérialisme et d'une politique d'influence.
La deuxième question amène le professeur à mettre en évidence le rôle fondamental des intellectuels
syro-libanais comme Saladin Bitar et notamment des chrétiens tels que Negib Azoury ou Michel
Aflaq dans la théorisation du nationalisme arabe.
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Dans la deuxième mise en œuvre le professeur doit montrer qu'il s'agit d'un processus complexe.
L'indépendance du Liban est replacée dans le contexte de la euxième Guerre mondiale et de
l'affrontement franco-britannique pour la domination de la Syrie et du Liban. S'y ajoutent les
contradictions dans les promesses faites par les Français, comme Dentz, Haut-commissaire de Vichy
au Levant, de Gaulle ou Catroux. Cette situation appelle l'élaboration d'une chronologie simplifiée
des faits.
La guerre d'Algérie permet, quant à elle, d'aborder une autre forme de la fin de la présence française.
Il s’agit d’un conflit qui dure huit ans (1954-1962), quatre ans sous la IVème République et autant
sous la Vème, qui mobilise le contingent (Guy Mollet, 1956), qui est à la fois une guerre de
décolonisation, une guerre franco-algérienne, une guerre franco-française et qui a des répercussions
jusqu’à l’époque la plus contemporaine.
Dans cette étude comme dans les autres mais avec une attention singulière à la situation de l’Algérie
d’aujourd’hui, il faudra veiller à distinguer la mémoire, c’est-à-dire la fidélité individuelle ou
collective et l’histoire, entendue comme recherche de la véri telles qu’elles sont constituées et
écrites de part et d’autre de la Méditerranée.
Thème 5 Les Français et la République (9-10 heures)
Ce thème est similaire au programme NOIB.
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En géographie : le programme sera à traiter en 57 à 62 heures
Le programme de géographie est profondément territorialisé posant un véritable problème de mise en
œuvre. Le programme aménagé substitue à l’enseignement des territoires de proximité celui du
territoire libanais qui devient le thème 1. Les volumes horaires des thèmes 1 et 2 sont harmonisés.
Ce découplage entre le Liban et la France a été conçu afin de clarifier le contenu du programme et
surtout de faciliter la mise en œuvre par les professeurs ayant à la fois des élèves de première S NOIB
et OIB au sein d’un même groupe classe en langue française.
Cependant, il est possible pour les professeurs de mener une approche comparative entre les deux
États autour des mêmes problématiques. Il pose alors la question générique avant de décliner, lors de
la mise en œuvre, des études de cas au Liban et en France. Une telle démarche s’inscrit dans la liberté
pédagogique du binôme et doit être décidée de façon cohérente dans les mêmes volumes horaires et
dans le même rapport d’égalité entre les cas libanais et français.
Thème 1 : le Liban en ses territoires
Pour ce premier thème du programme, il s'agit bien de partir des territoires libanais et d'éviter le piège
qui consisterait à plaquer des concepts et des réalités français sur ceux de ce pays. Le Liban vit d'abord
par les territoires qui le composent.
La question 1 débute par l'étude de quatre cartes correspondant à quatre moments clés de la formation
du territoire libanais actuel : le " Liban " au début du XXe siècle, le Liban en 1940 (alors que le néral
Weygand est commandant en chef du théâtre d’opérations du Moyen-Orient), une carte du Liban des
années 1980 (permettant d'étudier les impacts de la guerre civile sur le territoire) et une dernière du
début du XXIe siècle. Cette phase descriptive permet aux élèves libanais de connaître l'espace où ils
vivent.
La deuxième question se décline en trois mises en œuvre. La première aborde l'impact de la
mondialisation sur l'organisation de l'espace libanais, à travers son ouverture économique au monde,
en distinguant les espaces tournés vers l'extérieur et les espaces en marge de la mondialisation. La
deuxième mise en œuvre est fondée sur l’analyse de la relation des territoires libanais au
développement durable. Le thème de l'eau est tout à fait indiqué, en proposant une approche différente
de celle de la classe de seconde et dans la perspective du programme d'histoire de la classe de
terminale (voir la question de l'eau dans la mise en œuvre Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de
conflits depuis la fin de la Première Guerre mondiale). La troisième mise en œuvre porte sur les
territoires du Liban, à travers l’étude de ses acteurs, des enjeux qui y sont à l’œuvre, et des différents
conflits qui en sont la conséquence (conflits d’usage, conflits d’intérêt…).
Un croquis de synthèse illustrera en conclusion, cette deuxième question.
La troisième question est la suite logique des deux premières : il n'est pas de territoires sans
populations. Elle permet d’analyser les dynamiques démographiques et migratoires d'un pays très
urbanisé et dont le peuplement a été transformé par quinze années de guerre.
La première mise en œuvre est consacrée aux mouvements de population, à l'urbanisation et à la
métropolisation. En 2010, l'agglomération de Beyrouth rassemble 45% de la population libanaise et
50% de la population urbaine.
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