354 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XXII - n° 9 - octobre 2013
Radiothérapie stéréotaxique des tumeurs primitives pulmonaires
DOSSIER
Radiothérapie stéréotaxique
Radiochirurgie
de taille rend compliquée l’évaluation à l’aide des
critères RECIST, car elle peut conduire à conclure à
tort à une progression tumorale (29, 30). L’apport
de la TEP-TDM est évalué dans de nombreux articles
pour permettre d’aider à différencier une reprise
évolutive de phénomènes postradiques bénins.
M.P. Mac Manus s’est intéressé à 73 patients avec
scanner et TEP-TDM. La réponse thérapeutique
évaluée par le scanner et par la TEP-TDM ne concor-
dait que pour 40 % d’entre eux. Il y avait plus de
réponses complètes sur l’imagerie métabolique que
sur les examens scanographiques (34 versus 10),
et 12 patients étaient jugés non répondeurs sur la
TEP-TDM, versus 20 sur le scanner. La réponse sur
la TEP-TDM semble même être un meilleur facteur
prédictif de la survie globale que la réponse sur le
scanner (31).
Une activité métabolique entraînant une hyper-
fi xation persistante peut être présente jusqu’à plus
de 1 an. Celle-ci peut être due à des phénomènes
infl ammatoires postradiques et ne signe pas une
progression tumorale.
La place de la TEP-TDM dans l’évaluation de la
réponse est actuellement à l’étude. L’intérêt des
valeurs de SUV est également recherché, mais les
données de la littérature sont pour le moment
contradictoires. Il semble qu’une SUV élevée soit
prédictive d’une survie globale diminuée.
X. Zhang et al. ont comparé l’activité métabolique
des patients présentant une récidive locale à celle de
malades au stade de réponse locale scanographique,
6 à 12 mois après l’irradiation stéréotaxique. Le
groupe en récidive locale avait une SUV
max
moyenne
de 6,3, le groupe en contrôle local, de 3. Les auteurs
ont ainsi fi xé un seuil de la SUV à 5 pour différen-
cier contrôle local et récidive locale. À cette valeur,
la TEP-TDM aurait une sensibilité de 100 % et une
spécifi cité de 91 % (32).
V.R. Bollinelli a également retrouvé qu’une SUV
après traitement supérieure à 5 était prédictive d’une
récidive locale. Le contrôle local à 2 ans diminuait
de 97 à 80 % en cas de SUV supérieure à 5 (33).
Il semble donc que l’imagerie métabolique permette
d’aider à juger de l’effi cacité du traitement effectué.
Toutefois, si l’imagerie scanographique et méta-
bolique ne permet pas de répondre, il semble adéquat,
dans la mesure du possible, d’effectuer une biopsie
pour confi rmer ou non la reprise évolutive tumorale
afi n de ne pas conclure à tort à l’échec du traitement.
Conclusion
L’irradiation stéréotaxique des tumeurs broncho-
pulmonaires localisées T1, T2 et N0 a prouvé son
efficacité en termes de contrôle local au même
titre que la chirurgie, et ce au prix d’une faible
toxicité. Ce progrès technologique est en cours de
développement en France grâce à l’acquisition, par
de nombreux centres de radiothérapie, des accé-
lérateurs adéquats. Il reste à mieux en évaluer la
réponse thérapeutique en s’aidant notamment des
techniques d’imagerie fonctionnelle. ■
Les auteurs déclarent
ne pas avoir de liens d’intérêts.
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