(1 séance par jour, 5 séances par semaine) était délivrée
en technique « classique » (c’est-à-dire non conforma-
tionnelle), associée à 4 cycles de cisplatine-vinorelbine
(pendant les 1re et 5esemaines de la radiothérapie, puis
2 cycles seuls supplémentaires en consolidation).
La radiothérapie, comme tout traitement en oncolo-
gie, est soumise au délicat compromis entre destruction
tumorale et protection des tissus sains. Or, dans le cas des
tumeurs bronchiques, la radiothérapie « classique en
2 dimensions », fondée sur des radiographies de simula-
tion, ne permettait pas une précision suffisante pour obte-
nir un index thérapeutique (rapport contrôle de la mala-
die/toxicité) satisfaisant. Les volumes étaient reportés
manuellement sur les clichés de simulation à partir de
l’imagerie TDM et de la description obtenue par la fibro-
scopie. Une marge de sécurité uniforme de 1,5 à 2 cm
était recommandée afin de prendre en compte les incer-
titudes du report tumoral, du positionnement et des mou-
vements du patient, de la « pénombre » des faisceaux. Il
en résultait une exposition de larges volumes de tissus
sains, dont la tolérance imposait de limiter les doses déli-
vrées. Son imprécision pouvait conduire à une mauvaise
couverture du volume cible (responsable d’un mauvais
contrôle local) et/ou à des complications aiguës et tardives
par surdosage au niveau des organes critiques avoisinants
(pneumopathies, œsophagites et myélites radiques).
Radiothérapie thoracique
conformationnelle
La radiothérapie actuelle dite « conformationnelle »
est un mode d’irradiation intégrant des moyens d’ima-
gerie moderne pour aboutir à une irradiation de haute
précision (meilleure adaptation au volume tumoral et
limitation de l’exposition des organes sains) avec l’am-
bition d’augmenter la dose à la tumeur (minimum de
60-66 Gy), donc le contrôle locorégional.
La procédure intègre les développements technolo-
giques en matière de contention (interne ou externe),
d’imagerie médicale, de dosimétrie, d’appareils de trai-
tement et d’assurance de qualité.
Planification du traitement
La première étape consiste en une tomodensitomé-
trie (TDM) en position de traitement (patient en décu-
bitus dorsal, calé dans un système de contention, bras
au-dessus de la tête) ; des marques arbitraires sont pla-
cées sur la peau du thorax et matérialisées par des
repères radio-opaques (dosimétrie prévisionnelle),
visibles sur la TDM, utiles au repositionnement du patient
et des faisceaux.
Une étape capitale de la procédure [2, 3] est la déli-
néation sur chaque coupe scanographique du volume
cible correspondant au volume tumoral macroscopique
GTV (tumeur, ganglions), au volume anatomoclinique
(« maladie microscopique ») CTV (espace péritumoral et
périganglionnaire autour du GTV, espace ganglionnaire
prophylactique) et des organes à risque (OAR) (pou-
mons, moelle épinière, œsophage, cœur).
Le volume cible prévisionnel (planning target volume
ou PTV) ajoute au CTV les incertitudes liées aux mou-
vements des organes et des erreurs de positionnement
du patient. Il est théoriquement scindé en deux selon
les causes d’incertitudes : le volume cible interne (inter-
nal target volume ou ITV) prend en compte les mouve-
ments internes du patient et un second volume défini
par l’addition d’une marge de mise en place (set-up mar-
gin) autour de l’ITV prend en compte les incertitudes
de positionnement pendant le traitement. Le PTV est le
volume de prescription : il doit être entouré par la sur-
face isodose choisie et spécifiée par l’oncologue radio-
thérapeute comme appropriée (par exemple, l’isodose
95 %) de façon à ce que la distribution de dose soit adé-
quate dans le CTV. Le volume traité (treated volume ou
TV) est le PTV entouré des marges radiophysiques (qui
augmentent avec l’énergie des faisceaux et à l’inverse
avec la faible densité pulmonaire).
OAR particulier : les poumons
Il existe des modèles permettant de prédire le risque
de complications radiques pulmonaires en fonction de
la proportion de poumon irradié. Pour la réalisation des
histogrammes dose-volume, on définit une unité « (pou-
mon droit + poumon gauche) – PTV » faite du volume
total des 2 poumons auquel on soustrait le volume cible
prévisionnel. On relève ainsi V20 et V30 qui corres-
pondent aux volumes recevant respectivement au moins
20 et 30 Gy. V20 semble un paramètre fiable : Graham
[4] a montré l’absence de pneumopathie radique de
grade 3 (requérant une oxygénothérapie) lorsque moins
de 25 % du parenchyme pulmonaire recevait une dose
totale de 20 Gy, et, à l’inverse, un taux de 19 % lorsque
plus de 37 % du parenchyme pulmonaire était irradié à
une dose supérieure à 20 Gy.
Pathologie
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Bulletin Infirmier du Cancer Vol.8-n°2-avril-mai-juin 2008
Pathologie 2 Bic n°2 vol 8 27/10/08 15:25 Page 60
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