45 indicateurs de développement durable :
une contribution de l'Ifen
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institut français de l’environnement
AXE 1 :
UNE CROISSANCE SOUTENABLE
LES DÉPENSES DE PROTECTION DE
L’ENVIRONNEMENT DANS L’ÉCONOMIE FRANÇAISE
Une véritable prise en compte des objectifs du déve-
loppement durable dans l'appareil productif suppo-
serait que les préoccupations environnementales y
soient pleinement intégrées et qu'on observe un
lien entre la croissance économique et la progres-
sion des dépenses d’investissement en matière d'en-
vironnement (dépenses en capital de protection de
l’environnement).
La dépense globale de protection de l’environne-
ment est définie comme la somme des ressources
que les unités résidentes de l’économie (administra-
tions publiques, entreprises et ménages) consacrent
à la protection de l’environnement. Il s’agit pour
l’essentiel de la dépense, dite courante, liée à la
consommation d’un certain nombre de biens et ser-
vices (distribution d’eau, assainissement, gestion des
déchets…), ainsi que de la dépense en capital ; celle-
ci correspond aux investissements et ses principales
composantes sont la formation brute de capital fixe
et d’acquisition de terrains par les unités produisant
ces services.
La problématique illustrée par cet indicateur est
celle des efforts d’investissement en équipements de
protection de l’environnement consentis par la
société, comparés à l’investissement productif global
et à la croissance économique nationale qui se tra-
duit par l’évolution du produit intérieur brut (PIB).
La dépense globale de protection de l’environnement
s’élevait en 2000 à 26,1 milliards d’euros, soit 1,86%
du PIB. Au sein de cette dépense, les dépenses d’inves-
tissement de protection de l’environnement s’éle-
vaient à 6,9 milliards d’euros et concernaient majori-
tairement la gestion des eaux usées (63,5% des inves-
tissements), la partie restante se répartissant de façon
assez homogène entre les dépenses pour la gestion
des déchets, la protection de l’air, de la biodiversité et
des paysages et la lutte contre le bruit.
Ces investissements, qui représentaient en 2000
26,5% de la dépense globale de protection de l’en-
vironnement en France (et 2,5% de l’investissement
global de l’économie), rendent compte sur le long
terme d'une intégration des préoccupations envi-
ronnementales dans les politiques. Les dépenses
courantes de protection de l’environnement, s’éle-
vant à 19 milliards d’euros en 2000, sont, quant à
elles, plus à même d’illustrer l’effort immédiat de
gestion environnementale de la société (coûts de
traitement, emplois, incitation à des pratiques envi-
ronnementales, fonctionnement administratif…).
PERTINENCE
ANALYSE
Entre 1990 et 1999, le graphique fait apparaître
une stagnation générale de l’investissement envi-
ronnemental et de l’investissement global de l’éco-
nomie nationale alors que le PIB continue à croître
(+39% sur la période). Cette tendance montre que
la prise en compte des enjeux environnementaux
par les différents acteurs est relativement stable ;
les investissements environnementaux étant en
règle générale assez fortement corrélés aux orien-
tations ou échéances réglementaires, ce constat
témoigne aussi d'une certaine constance de l’effort
législatif en matière de gestion environnementale,
notamment de l’application des directives euro-
péennes.
L’année 2000 est caractérisée par une hausse sensi-
ble de l’investissement de protection de l’environ-
nement : +11% par rapport à 1999 (prix constants).
Cette croissance est principalement liée à la reprise
des investissements des administrations publiques
locales pour les services collectifs (assainissement et
déchets) à l’approche des élections municipales.