45 indicateurs de développement durable :
une contribution de l'Ifen
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institut français de l’environnement
LES DÉPENSES DE PROTECTION DE LA NATURE
L'importance accordée à la préservation du patri-
moine naturel, aspect clé du développement dura-
ble, peut être partiellement appréciée à travers les
dépenses consenties à cet égard. Il ne s'agit pas tant
de s'attacher au montant absolu de ces dépenses,
qui reste limité, qu'à leur variation, qui témoigne
d'une évolution positive de la prise en compte de
l'environnement.
L'indicateur retenu est l’évolution relative des
dépenses de protection de la nature, des dépenses
totales de protection de l’environnement et du pro-
duit intérieur brut (PIB) entre 1995 et 2000. On peut
considérer que l'évolution des dépenses de protec-
tion de la nature rend compte de la sensibilité so-
ciale et institutionnelle aux enjeux de conservation
du patrimoine naturel.
Les dépenses de protection de la nature prises en
compte dans l’indicateur sont celles qui concernent
spécifiquement la conservation de la biodiversité et
des paysages (gestion des parcs nationaux, inven-
taire des zones naturelles d’intérêt écologique,
faunistique et floristique -Znieff- et des sites Natura
2000, financement du Conservatoire du littoral,
mais aussi enfouissement de lignes électriques,
insertion paysagère des autoroutes…). Outre la
protection de la biodiversité et des paysages, les
dépenses de protection de l'environnement intè-
grent la gestion des eaux usées et des déchets, le
nettoyage des rues, les politiques menées dans les
domaines de l'air et du bruit, les dépenses de
recherche et développement et les frais d'adminis-
tration générale.
Les évolutions observées montrent un accroissement
relatif des dépenses de protection de la nature plus
rapide que l’évolution globale de la richesse natio-
nale et de la dépense de protection de l’environne-
ment. Il convient toutefois de noter que le niveau de
ces dépenses reste marginal : en 2000, la dépense de
protection de la biodiversité et des paysages s'éle-
vait à 710,5 millions d’euros, soit 2,7% de la dépen-
se de protection de l'environnement.
Les administrations publiques et les associations par-
ticipent pour plus de la moitié au volume global des
dépenses de protection de la nature (54% du total
PERTINENCE
ANALYSE
en 2000), la part restante étant assurée par les entre-
prises.
L'évolution des dépenses de protection de la biodi-
versité et des paysages témoigne d’un développe-
ment des politiques de protection de la nature et
des paysages, tant à l’échelon national qu’européen.
Elle s'explique largement par le développement du
réseau d’espaces naturels protégés (parcs, réserves
naturelles, sites du Conservatoire du littoral…) pour
partie lié à la mise en place du réseau européen
Natura 2000 en France.
AXE 2 : PATRIMOINES
ET RESSOURCES CRITIQUES